Alors que les tensions entre les États-Unis et la Chine s'intensifient, la Chine tire parti de sa domination dans le domaine des terres rares en ajoutant sept éléments clés à sa liste de contrôle des exportations. Ces métaux sont essentiels pour les technologies de pointe à usage civil et militaire, notamment les avions de chasse, les smartphones, les équipements médicaux, les éoliennes et les réacteurs nucléaires.
Bien que les terres rares ne soient pas rares sur le plan géologique, Pékin contrôle la majeure partie de la capacité mondiale de raffinage, ce qui lui confère un avantage considérable, car les États-Unis ne disposent pratiquement d'aucune capacité de traitement de ces métaux. Washington importe par exemple plus de 90 % de son yttrium et d'autres composés de terres rares de Chine.
Dans ce contexte, Pékin vient de renforcer ses restrictions à l’exportation sur sept de ces métaux critiques, indispensables à de nombreuses technologies avancées, civiles comme militaires.
Sept éléments rares essentielsParmi eux, le terbium, utilisé dans la fabrication d’aimants ultra-résistants, présents dans les missiles, les avions de chasse ou encore les sous-marins. Il y a aussi l’yttrium, utilisé dans les lasers médicaux, les traitements contre le cancer ou encore les matériaux supraconducteurs.
Le dysprosium joue, lui, un rôle central dans la transition énergétique. On le retrouve dans les moteurs de véhicules électriques, les éoliennes ou encore les barres de contrôle des réacteurs nucléaires.
À cela s’ajoutent le gadolinium, qu’on utilise en imagerie médicale et dans le nucléaire, le lutétium, un catalyseur dans le raffinage du pétrole, le samarium, présent dans les aimants militaires, et le scandium, prisé pour sa légèreté et sa résistance dans l’aéronautique.
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Alternatives limitéesCes éléments forment l’épine dorsale de nombreuses technologies de pointe. Et leur particularité, c’est qu’ils sont très difficiles à remplacer. Les alternatives sont limitées, coûteuses, souvent moins performantes.
En épargnant, pour l’instant, certains éléments rares essentiels à l’énergie verte, la Chine ménage les apparences. Mais le signal est clair : elle pourrait le faire.
Ce n’est pas un simple choix commercial. C’est une démonstration de force géopolitique qui révèle à quel point l'économie mondiale dépend de Pékin pour des matières premières essentielles. L'impact réel pourrait se faire sentir dans les mois ou les années à venir, mais la course aux alternatives a déjà commencé.