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Chronique des matières premières

Chronique des matières premières

著者: RFI
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Céréales, minerais ou pétrole, les ressources naturelles sont au cœur de l’économie. Chaque jour, la chronique des matières premières décrypte les tendances de ces marchés souvent méconnus.

France Médias Monde
経済学
エピソード
  • Le soja, nouveau levier politique et économique de la Chine?
    2025/09/11

    Au cœur de la rivalité commerciale sino-américaine, le soja n’est pas qu'un simple produit agricole. S'il illustre une vulnérabilité stratégique de la Chine qui en est la première consommatrice dans le monde, il montre aussi sa capacité à transformer une dépendance en levier politique et économique.

    Pour Pékin, le soja est devenu un produit sensible, presque vital. La Chine, qui en importe plus de 100 millions de tonnes chaque année, en consomme des quantités colossales, non seulement pour produire du tofu ou du lait de soja, mais aussi et surtout pour nourrir des millions de porcs et de poulets, piliers de l’alimentation chinoise.

    Alors que l’essor des classes moyennes a fait exploser la consommation de viande dans le pays, la production locale ne parvient en effet à couvrir qu’une fraction des besoins, malgré des subventions massives et une récolte nationale en hausse.

    Fournisseurs étrangers

    Si, Pour la Chine, les États-Unis ont été pendant de longues années un fournisseur incontournable, les guerres commerciales déclenchées par Donald Trump ont aujourd'hui changé la donne : Pékin a riposté en boycottant le soja américain, préférant se tourner vers le Brésil, désormais son premier fournisseur.

    Si la stratégie se révèle payante sur le plan diplomatique, elle est toutefois risquée sur le plan agricole : en cas de sécheresse ou d'inondation en Amérique du Sud, Pékin voit toute sa chaîne d’approvisionnement fragilisée. Le problème pour elle réside dans le fait que les alternatives restent limitées. Un temps présentée comme une solution, la Russie a aujourd'hui freiné ses exportations depuis la guerre en Ukraine, privilégiant son propre marché et ses soldats.

    À lire aussiLe soja d’Amérique latine profite du retour au pouvoir de Donald Trump

    Stocks stratégiques

    Face à sa dépendance persistante au soja, Pékin a donc sorti une autre arme : ses stocks stratégiques. Officiellement secrets, ils sont estimés à près de 45 millions de tonnes, soit de quoi amortir un choc ou résister à la pression américaine pendant plusieurs mois.

    Mais derrière le soja se dessine une leçon plus large qui montre que si la Chine a su bâtir une industrie high-tech et sécuriser ses approvisionnements en terres rares, en pétrole ou en gaz, elle dépend encore largement en revanche de l'étranger pour son alimentation. Un paradoxe qui fragilise son ambition de souveraineté...

    Résultat aujourd’hui : chaque cargaison de soja qui entre dans un port chinois n’est pas seulement un navire de marchandises, c’est aussi un rappel que l’autosuffisance alimentaire reste, pour Pékin, le maillon faible de sa puissance. Un maillon que Washington n’hésite pas à tester dans sa nouvelle guerre froide commerciale avec le géant asiatique...

    À lire aussiÉtats-Unis: les producteurs de soja inquiets face aux tensions commerciales avec Pékin

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  • Nucléaire: l'industrie rappelle l'urgence à ouvrir de nouvelles mines d'uranium
    2025/09/10
    L'approvisionnement en uranium sera-t-il suffisant pour répondre aux ambitions mondiales dans le secteur, d'ici 2040 ? L'industrie se dit inquiète et étudie plusieurs scénarios de l'offre et de la demande dans son rapport biennal qui vient de sortir. L'Association nucléaire mondiale, qui représente les industriels, confirme que la production n'est pas à la hauteur des énormes besoins qui se profilent. Les besoins en uranium sont connus : 70 réacteurs sont en construction actuellement, dont 59 en Asie. L'inconnue, c'est la bonne tenue ou pas du calendrier de leur mise en service. À cela peut s'ajouter la validation d'autres projets plus hypothétiques, qui sont toujours en attente de décisions règlementaires ou d'investissements. Sur la base d'un scénario dit de référence, qui se base sur les objectifs annoncés des gouvernements, l'Association nucléaire mondiale estime dans son rapport que les besoins pourraient plus que doubler d'ici à 2040 pour atteindre 150 000 tonnes. Un chiffre appelé potentiellement à être plus bas ou plus haut dans un scénario très optimiste. Du côté de l'offre, les perspectives ne sont pas les mêmes : les mines existantes s'épuisent et la production pourrait diminuer de moitié entre 2030 et 2040 selon l'Association nucléaire mondiale. Des producteurs font épisodiquement état de difficultés : tout récemment, Kazatomprom au Kazakhstan et le canadien Cameco ont revu à la baisse leurs ambitions pour 2025. À lire aussiUranium: le géant russe Rosatom se retire de sites d'extraction au Kazakhstan et vend ses parts à la Chine Risque d'approvisionnement ? D'ici à la fin de la décennie, la production répondra amplement aux besoins selon Teva Meyer, chercheur associé à l'Iris (l'Institut des relations internationales et stratégiques) et co-auteur d'un rapport sur l'approvisionnement en uranium, publié en janvier 2025 par l’Observatoire de la sécurité des flux et des matières énergétiques (OSFME). Selon l'Association nucléaire mondiale, la production a même augmenté de 22 % entre 2022 et 2024. Mais à partir de 2035, des mines auront fermé et la production mondiale sera insuffisante pour alimenter les réacteurs existants et a fortiori ceux qui doivent entrer en fonction. À cela s’ajoutent des incertitudes sur la production australienne : l'activité de la plus grosse mine au monde d'uranium – dans laquelle le minerai est un co-produit du cuivre –, se développe dans une zone à plus faible teneur. L'industrie renouvelle donc son appel à accélérer les investissements pour éviter des ruptures d'approvisionnement, au vu des délais inhérents au développement d'une mine. Le problème est que les prix qui évoluent dans une fourchette comprise entre 70 et 78 dollars la livre d'uranium sont à peine supérieurs au coût d'exploitation des gisements actuels, et donc guère incitatifs. À écouter aussiLes États-Unis relancent leurs anciennes mines d'uranium Impact de la guerre en Ukraine La guerre en Ukraine a un impact indirect sur le secteur depuis mars 2022 : elle pose la question de la dépendance à la Russie, qui est un fournisseur majeur d'uranium enrichi – minerai transformé pour être utilisé comme combustible. Pour l'instant, les Occidentaux ont peu d'alternative, mais ils misent sur le développement de capacités d'enrichissement, en France, aux Pays-Bas et aux États-Unis, dans l'espoir de pouvoir se passer d'ici à quelques années des importations russes. Selon un responsable d'Orano, cité par le Financial Times, « il faudra attendre le début des années 2030 pour voir l'Occident rompre sa dépendance à l'enrichissement russe ». La politique commerciale américaine a aussi un impact sur le marché : les droits de douane ne concernent pas l'uranium à ce stade, mais c'est une crainte, et « très peu de contrats d'approvisionnement en uranium ont été signés ces derniers temps », assure un observateur de la filière. À lire aussiQu’est-ce que l’enrichissement de l’uranium et comment sert-il à fabriquer des bombes nucléaires ?
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  • Crise de croissance brutale sur le marché européen de la pomme de terre
    2025/09/08

    En France, premier exportateur mondial de pommes de terre, la récolte 2025 s'annonce inédite depuis dix ans. La tendance européenne est la même, avec des volumes estimés à +11% par rapport à l'année dernière. Ce qui pourrait être une bonne nouvelle sur le papier se traduit par des prix qui se sont effondrés. Ce scénario, annoncé il y a déjà plusieurs mois, inquiète le réseau North-Western European Potato Growers (NEPG).

    L'Union nationale des producteurs (UNPT), avait prévenu qu'augmenter les surfaces et produire plus était risqué, car c'était anticiper une demande qui n'existait pas encore. Les promesses des industriels ont été manifestement trop fortes et ont stimulé les producteurs. On parle en particulier de gros acteurs implantés en Belgique, qui ont promis d'acheter des volumes plus importants, cette année, avant finalement de revenir sur leurs engagements.

    Résultat, les agriculteurs français, mais aussi allemands, hollandais et belges, se retrouvent aujourd'hui à récolter une production qui est en décalage avec le besoin réel des industriels. « Une partie importante de la récolte ne pourra être stockée, et des dizaines de milliers de tonnes ont déjà été redirigées vers l'alimentation animale, les unités de biométhanisation ou les installations de compostage », déplore le réseau North-Western European Potato Growers, la plateforme de discussion européenne des producteurs de pommes de terre.

    Un déséquilibre qui fait chuter les prix

    La baisse des prix a commencé il y a plusieurs mois. Aujourd'hui, sur le marché libre, c'est-à-dire hors des contrats longue durée, des industriels proposent d'acheter la tonne de pommes de terre à 15 euros la tonne, voire moins, des prix jugés indécents par l'Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) qui déconseille aux agriculteurs d'alimenter le marché de la frite avec des pommes de terre « payées zéro euro ou presque », résume un de ses membres.

    En France, environ 80 % de la production est vendue sous contrat, à des prix qui dépassent 180 euros la tonne cette saison, donc les agriculteurs peuvent s'inquiéter pour la vente des 20 % restants. « En revanche, dans d'autres pays européens qui ont moins l'habitude de vendre sous contrat, l'exposition à ces prix libres qui ont chuté s'annonce beaucoup plus grande », explique un expert de la filière.

    La crainte du réseau européen des producteurs est que la crise de l'offre d'aujourd'hui se transforme en crise de la demande dès 2026 « si les producteurs n'ont plus la capacité économique de suivre le rythme » et réduisent leur surface.

    Demande mondiale en forte hausse

    Cette crise de croissance est conjoncturelle et particulière à l'Europe, car la demande industrielle au niveau mondial est en forte hausse, en particulier en Asie où le nombre d'usines explose. L'industrie chinoise de la frite et de la chips a enregistré un taux de croissance de 80 %, entre 2019 et 2024 selon Rabobank, qui assure que la Chine et l'Inde – qui affiche un taux de croissance de 45 % – cherchent encore à augmenter leur capacité de transformation pour tirer profit de la hausse de la demande, au Moyen-Orient et en Asie. En cinq ans, ces deux pays sont passés d'importateurs nets à exportateurs nets de produits surgelés à base de pommes de terre.

    L'Asie ne peut cependant pas être un débouché pour la production européenne. L'Inde et la Chine alimentent leurs usines avec leur propre production. « La pomme de terre fraiche voyage très mal, elle est transformée dans la région où elle est produite, généralement à quelques centaines de km maximum » explique un de nos interlocuteurs.

    À lire aussiLes pressions commerciales déstabilisent le marché de la pomme de terre

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