エピソード

  • Audiovisuel européen: l'empire romain germanique de la famille Berlusconi
    2025/09/05

    Avec le rachat du groupe ProSiebenSat.1 par MediaForEurope, le paysage audiovisuel européen est en pleine recomposition.

    MediaForEurope ou MFE, auparavant connu sous le nom de Mediaset, regroupe les chaînes italiennes Canale 5, Italia 1, TGCom24, ainsi que les chaînes espagnoles Cuatro et Telecinco. Sous l'impulsion de Pier Silvio Berlusconi, le fils de l'ancien président du conseil italien, cet ensemble italo-espagnol s'est donné un objectif : prospérer en Europe et faire jouer les synergies entre les pays.

    Le père, Silvio Berlusconi, avait échoué en France avec La Cinq au milieu des années 1980. Le fils, lui, a réussi à s'étendre en Allemagne. Il a pris jeudi 4 septembre le contrôle de plus de 75% du capital de ProSiebenSat.1, le deuxième groupe privé de l'audiovisuel allemand, avec ses chaînes ProSieben, KabelEinz et la plateforme de streaming Joyn, qui compte huit millions d'abonnés.

    Le groupe a également des positions fortes en Autriche et en Suisse, ce qui permet à Pier Silvio Berlusconi de se hisser à la tête d'une sorte d'empire romain germanique de 210 millions d'habitants. Et de fait, avec ProSiebenSat.1, MediaForEurope devient le premier acteur audiovisuel en Europe, avec près de sept milliards d'euros de chiffre d'affaires, devant RTL Group et la BBC.

    L'influence des plateformes américaines

    Netflix, Amazon Prime, Disney+ ou HBO Max sont des menaces pour les acteurs européens. Pour l'emporter, MediaForEurope, qui détenait déjà le tiers de ProSieben, n'a pas hésité à améliorer son offre face au deuxième actionnaire, un groupe tchèque. Il aura ainsi la main sur 20 millions d'abonnés au streaming grâce à Joyn et sa propre plateforme Infinity.

    Mais l'idée est aussi notamment de disposer d'un catalogue d'œuvres et de formats, et de les faire circuler d'un pays à l'autre. Le populisme dont la télé de Berlusconi est capable, avec d'éventuelles atteintes à l'indépendance des rédactions, inquiète le gouvernement allemand. Mais Pier Silvio Berlusconi l'a juré : ce sera une offre locale, respectueuse de l'information, encore plus adaptée au public allemand, avec davantage d'actualités et moins d'adaptations de formats.

    Les dirigeants d'Arte veulent aussi une plateforme européenne, mais publique

    Bruno Patino, le patron d'Arte France, parle de « pièce manquante » dans les audiovisuels publics européens : une plateforme européenne qui défende des regards, des cultures et un espace public commun. Arte.tv est déjà en sept langues et partenaire de douze chaînes publiques. Selon Boris Razon, son directeur éditorial, c'est « de l'art et non du commerce », mais il lui faut de l'argent public.

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  • Mobilisation contre les attaques ciblant le journalisme à Gaza
    2025/08/29

    Nous parlons aujourd'hui des journalistes palestiniens tués à Gaza par l'armée israélienne. Plus de 210, selon Reporters sans frontières, qui appelle à une mobilisation des médias le 1er septembre.

    Une « mobilisation d'ampleur » : c'est dans ces termes que l'ONG Reporters sans frontières (RSF) a appelé jeudi 28 août les médias du monde entier à réagir face à ce qui ressemble de plus en plus à une tuerie de masse de journalistes, dans une échelle sans précédent. Plus de 210 journalistes tués, dont au moins 56 ciblés par l’armée israélienne ou tués dans l’exercice de leur travail. En juin, l'association avait déjà réuni 200 médias pour appeler à protéger les journalistes de ce massacre.

    Mais depuis le 10 août et la frappe qui a tué six journalistes, dont le correspondant d'Al Jazeera Anas al-Sharif, on constate que ce sont des groupes entiers de reporters qui sont ciblés. Lundi, cinq journalistes ont été tués dans une autre frappe, double celle-là, sur l'hôpital Nasser, dans le centre de Gaza. Parmi eux des collaborateurs des agences Reuters et AP. Et c'est ce qui a conduit les ONG RSF et Avaaz à mobiliser 150 médias du monde.

    Faire pression sur les dirigeants du monde pour forcer Israël

    Ces organisations demandent à faire pression sur les dirigeants du monde, pour qu'ils appellent Israël à cesser ses crimes contre les journalistes, également pour permettre des évacuations et un accès indépendant à la presse internationale. L'appel est signé par Mediapart et L'Humanité en France, Le Soir et La Libre Belgique, le Frankfurter Rundschau en Allemagne, The Independent au Royaume-Uni, L'Orient-Le Jour au Liban, mais aussi la radio et télévision publique espagnole.

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    Un clivage dans les médias

    Il y a malgré tout un clivage dans les médias sur cette question. On comprend pourquoi en lisant un article du média israélien +972. Il montre qu'une cellule secrète dite de « légitimation » du renseignement militaire israélien vise à réunir des éléments contre des journalistes locaux prétendument liés au Hamas. Elle a œuvré pour faire du journaliste assassiné Anas al-Sharif, prix Pulitzer et vedette d'Al Jazeera, un bras armé du Hamas jusqu'en 2017, ce que contestent la chaîne et les organisations de journalistes.

    Cette cellule vise donc à jeter le discrédit sur les reporters palestiniens. Avec un crescendo : au début, Israël faisait mine de mener une enquête, comme quand la présentatrice d'Al Jazeera Shireen Abu Akleh a été tuée à Jénine, en 2022. Ensuite, il cible et discrédite les photo-reporters et cameramen palestiniens. Enfin, il en arrive à assumer des assassinats ciblés de journalistes.

    Une photographe canadienne de Reuters, Valérie Zink, a préféré démissionner cette semaine plutôt que de cautionner les pratiques de son agence de presse comme d'AP ou des grands journaux américains (New York Times, Washington Post). Des pratiques qui consistent à reprendre, malgré les faits, la propagande d'Israël.

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  • Affaire Pormanove: faut-il mettre en cause l'Arcom?
    2025/08/22

    Le décès lundi en direct du streamer français connu sous le pseudonyme de Jean Pormanove, 46 ans, au centre de vidéos le montrant se faire tabasser ou humilier sur la plateforme Kick, soulève de nombreuses questions. Après sa mort, la ministre déléguée chargée du Numérique, Clara Chappaz, a saisi l’Arcom, l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique.

    Un streamer français, une plateforme australienne, un représentant légal à Malte. On a là tous les ingrédients de ce qui fait horreur à la régulation européenne. C'est d'ailleurs à la suite d'une requête du régulateur allemand en janvier que la plateforme Kick a désigné son représentant légal maltais, requête dont son homologue l'Arcom a été informée. Si on ajoute à cela qu'un article de Mediapart avait déjà dénoncé en décembre les sévices et les humiliations que subissait sur Kick Raphael Graven, alias Jean Pormanove, on peut se demander avec le directeur et éditorialiste du Parisien, Nicolas Charbonneau « À quoi sert l'Arcom ? ». D'autant que cet article avait donné lieu à l'ouverture d'une enquête préliminaire du procureur de Nice, et que la Ligue des droits de l'homme avait déjà saisi le régulateur français. « L'Arcom, écrit l'éditorialiste, toujours prompte à sanctionner le moindre faux pas télévisuel, serait-elle plus sourde et aveugle quand il s'agit de fouiller dans ce que le web recèle de plus abject ? »

    L'Arcom aurait-elle pu empêcher les costreamers présents avec Jean Pormanove de se filmer en direct ?

    Précisons déjà que le rapport d'autopsie exclut l'intervention d'un tiers et impute le décès à des causes médicales et/ou toxicologiques. On n'est donc pas dans le cas de ce qu'a connu la Thaïlande en 2017 quand un père avait tué sa fille sur Facebook Live avant de se suicider. Ou même la Russie en 2020, quand un homme avait fait mourir de froid sa compagne en direct en l'exposant à un froid glacial en sous-vêtement. Mais c'est vrai que les violences répétées subies par Jean Pormanove, le fait aussi qu'un handicapé présent à ses côtés en soit victime, tout cela concourt à l'exigence d'une intervention dans l'urgence. Or l'Arcom n'est pas adaptée à une situation d'urgence. L'institution, qui a été créée en 2022 justement pour réguler les plateformes de streaming et lutter contre les contenus illicites, ne peut au mieux que saisir un juge, et c'est alors le temps judiciaire qui s'impose. Reste qu'elle ne l'a pas fait, et c'est là toute sa responsabilité.

    Absence de régulation

    La plateforme Kick tire aussi profit de son absence de régulation. C’est parce qu'elle est non européenne, qu'elle est difficile à arrêter. Mais il faut bien voir que son modèle économique repose sur l'absence de modération. On peut tout voir sur Kick, même un débat avec un néonazi, selon Libération. Or cette plateforme est d'autant plus dangereuse qu'elle ne perçoit qu'une commission de 5% sur les recettes des créateurs, contre 40 à 50% sur Twitch, sa grande rivale, dont Kick fait déjà le tiers de l'audience en France.

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  • Le Sénégal sur le point de se doter d'une loi pour protéger les lanceurs d'alerte
    2025/08/16
    La loi sur les lanceurs d'alerte doit être votée lundi 18 août à l'Assemblée nationale sénégalaise. Cela faisait partie des promesses des promesses de campagne de Bassirou Diomaye Faye avant son accession à la présidence en avril 2024. C'est aujourd'hui dans un corpus de lois plus large visant à lutter contre la corruption et à renforcer la transparence de la vie publique que s'inscrit ce texte sur la protection des lanceurs d'alerte. Un texte historique puisque le Sénégal serait le premier pays francophone d'Afrique subsaharienne à se doter d'une telle législation qui protège sur le plan juridique et sécuritaire les personnes qui dénoncent des faits d'intérêt public. À quel type de dénonciations peut-on songer ? On a vu des lanceurs d'alerte sur des terrains variés en Afrique. Cela va de la déforestation illégale au Mali avec Amadou Traoré, à la violation des sanctions américaines en RDC avec Navy Malela, en passant par la désinformation russe en République centrafricaine avec Ephrem Yalike-Ngonzo. Mais le plus souvent, ce sont des affaires de corruption d'État qui sont dénoncées. On pense à Bianca Goodson en Afrique du Sud ou à Biswick Kaswaswa au Malawi. C'est d'ailleurs dans ce domaine des infractions économiques que se concentre le projet de loi sénégalais. La plateforme de protection des lanceurs d'alerte en Afrique demande qu'il soit élargie à la santé, à l'environnement et aux droits humains. Elle veut aussi que le texte sécurise davantage les canaux de signalement, qu'on distingue les lanceurs d'alerte des personnes mises en cause pour corruption dans un texte de loi à part, ou qu'on étende la protection contre les représailles à ceux qui ont facilité la divulgation comme les journalistes ou les ONG. À lire aussiDésinformation russe en Centrafrique: Ephrem Yalike, le repenti de l’Oubangui Cette initiative s'inscrit dans un effort de moralisation de l'information On l'a vu en février, lors de la nouvelle procédure pour plus de transparence qui a conditionné l'enregistrement en tant que média à l'emploi de journalistes. Cela a permis d'autoriser 260 médias mais d'en écarter 280. Reporters sans frontières (RSF) constate aussi que les médias publics s'efforcent, depuis l'arrivée du nouveau pouvoir, de donner la parole à tous les courants politiques. Quant aux médias privés, ils doivent compter avec une nouvelle loi sur la publicité qui en renforce la régulation. Ces changements sont salués par RSF, qui note par ailleurs que les différends ne manquent pas avec les éditeurs de presse. En témoigne une « journée sans presse » il y a un an, afin de protester contre la décision du Premier ministre Ousmane Sonko d'annuler l'effacement de la dette fiscale des entreprises de presse décidée sous Macky Sall. Deux quotidiens sportifs avaient ensuite mis la clé sous la porte. À lire aussiSénégal: le journaliste Bachir Fofana en garde à vue, «une mesure disproportionnée et alarmante»
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  • Ligue1+, la nouvelle chaîne du foot français
    2025/07/11

    La ligue de football professionnel lance sa chaîne le 15 août. Elle sera entièrement dédiée au championnat de France.

    Selon la Ligue de football professionnel, cette chaîne entièrement dédiée au championnat de France est une première mondiale. Le nom de cette chaîne, Ligue 1 +, montre bien que l'ambition est d'en faire une plateforme à part entière. Ligue1+, « un gage de qualité » mais aussi, selon Nicolas de Tavernost, l'ancien patron de M6 aujourd'hui directeur général de LFP Media, « ce que frigidaire est au réfrigérateur ».

    Alors, non pas qu'on y verra du froid, des matchs en différé, puisqu'on y trouvera la totalité des matchs en direct, à l'exception de celui du samedi 17h qui reste sur BeIN Sports. Non, plutôt parce que la Ligue 1 aura une chaîne à son nom, qui lui ressemblera, qui sera à l'image des clubs qui la composent. On y retrouvera les matchs, mais aussi des magazines et des documentaires produits par Mediawan comme une série immersive de six épisodes consacrée au Paris FC, le nouveau club de Ligue 1.

    De nombreux déboires

    Cette création intervient après pas mal de déboires pour le diffuseur de cette compétition. Vincent Labrune, le président de la Ligue, avait claironné qu'il voulait atteindre le milliard d'euros pour la Ligue 1. En 2020, après s'être engagé à payer ce montant, le groupe Mediapro a lancé sa chaîne, mais il n'a pas pu engranger assez d'abonnés et il a dû déclarer forfait.

    Amazon et Canal+ ont suivi, puis DAZN, une plateforme britannique qui, pour 400 millions d'euros, a lancé sa chaîne l'an dernier à près de 30 euros avec engagement, mais elle n'a pas pu réunir plus de 600 000 abonnés et elle a, elle aussi, été incapable d'aller au bout de son contrat. Avec des prix élevés, ce diffuseur a très vite constaté un haut niveau de piratage ainsi que les réticences de certains clubs à la lui fournir l'accès aux avant-matchs et aux joueurs. Évidemment, ce sera plus simple si c'est la Ligue elle-même qui diffuse.

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    Prix contenus et hyperdistribution

    Cette fois, les prix sont attractifs. C'est la moitié de ce que demandait DAZN, soit 15 euros par mois et même 10 euros pour les moins de 26 ans. Ainsi, la Ligue espère enrayer le piratage. Elle a choisi la voie de l'hyperdistribution, ce qui veut dire qu'elle n'aura pas un partenaire exclusif et sera partout : sur les box des opérateurs télécoms, les applis de streaming, les télévisions connectées et les consoles de jeux.

    L'objectif est d'atteindre 1 million d'abonnés et 2,5 millions dans quatre ans. La chaîne coûte 66 millions à produire, ce qui fait qu'elle peut être rentable. Mais la grande inconnue est de savoir si elle générera suffisamment d'argent pour faire vivre les clubs. Et ça, c'est loin d'être gagné. Nicolas de Tavernost reconnaît lui-même qu'il y aura deux années difficiles.

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  • La stratégie d'hyperdistribution des grands opérateurs audiovisuels français
    2025/07/04

    La stratégie d'hyperdistribution gagne les grands opérateurs audiovisuels français et pourraient bien profiter à des pays d'Afrique francophone

    Ce jeudi 3 juillet 2025, le groupe TF1 a annoncé le lancement de sa plateforme de streaming gratuite TF1+ dans 21 pays d'Afrique francophone, dont l'Algérie, le Burkina Faso, le Niger ou le Mali. On pourra y retrouver Plus Belle la vie, HPI ou encore Tout pour la lumière, le nouveau feuilleton de TF1. Pour cela, il suffit de télécharger l'application ou de passer par un téléviseur connecté. Mi-juin, le groupe a aussi signé un accord avec Netflix pour intégrer son offre et ainsi toucher 40% des treize millions d'abonnés de la plateforme en France qui ne regardent jamais ses programmes. Or Netflix sera aussi à la mi-juillet accessible dans 24 pays d'Afrique subsaharienne grâce à un accord avec Canal+ qui permettra de retrouver dans son abonnement l'accès aux séries du géant américain. Citons Lupin, Emily in Paris, Squid Game, mais aussi bien sûr les productions africaines comme Blood & Water, Unseen, King of Boys, Anikulapo, Blood Sisters et Kings of Jo'Burg.

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    France Télévisions a annoncé cette semaine un accord de distribution avec Prime Video d'Amazon

    Il ne touche pas spécifiquement l'Afrique, mais comme Prime Video est accessible dans des pays comme le Sénégal, la Côte d'Ivoire et le Mali, ses abonnés vont forcément en profiter. Un espace dédié à France.tv sera ainsi accessible sur Prime avec ses 20 000 contenus comme Intervilles ou Un Si Grand soleil. On retrouve là une stratégie d'hyperdistribution qui avait été initiée par Bruno Patino, l'actuel patron d'Arte, qui a mis le maximum de contenus sur YouTube en considérant que la mission d'un service public était d'être vu le plus possible. Cela peut se comprendre, mais quelle est la logique pour un groupe privé ? À TF1, on parle de plus en plus de micro-paiements pour voir des épisodes avant diffusion, par exemple. Avec la publicité, cela pourrait compléter les revenus.

    Le monde de la création audiovisuel africain va aussi évoluer

    On l'a vu fin juin au Salon des contenus audiovisuels d'Abidjan, le SICA. Les plateformes internationales ne vont plus se contenter des séries de Nollywood pour assurer leurs programmes africains. C'est pourquoi autour d'Alex Ogou, de Mamane, bien connu de RFI, d'Alex Berger, de Charly Kodjo et bien sûr des réalisateurs Abderrahmane Sissako ou Dani Kouyaté, tout un tissu créatif gagne en intensité et en puissance. On parle du Bureau des légendes africain d'Axel Berger, mais aussi d'une comédie en douze épisodes de Mamane ou le super-héros africain est un bras cassé. Avec le rachat de MultiChoice par Canal+, ce sont de nouvelles perspectives sur tout le continent qui s'offrent à eux.

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  • France-Allemagne: les alternatives d’extrême droite
    2025/06/27

    L’extrême droite tisse sa toile dans les médias en France et en Allemagne.

    « Nous, on ne les lâche pas » : c’est ainsi que Caroline Parmentier, députée du Rassemblement national, parlait des militants antifascistes lorsqu’elle était rédactrice en chef du journal Présent en 2013. Depuis, le journal Présent est mort, en 2018, tout comme l’étudiant Clément Méric assassiné par des néo-nazis. Et l’extrême droite a muté dans une nouvelle réalité, qui va d’une nébuleuse de canaux numériques à des institutions médiatiques établies.

    Côté pile, de nouveaux médias sur YouTube comme Tocsin, Omerta, Boulevard Voltaire ou Frontières, lequel fait de l’agitation à l’Assemblée et s’est infiltré à l’Arcom pour faire croire que l’arrêt de C8 était un ordre donné par Macron. On peut y associer le média numérique Neo, du milliardaire catholique Pierre-Édouard-Stérin, opposé à l’avortement et partisan de la remigration qui vient de racheter le compte Cerfia du réseau social X.

    Côté face, des publications controversées comme Valeurs actuelles, L’Incorrect ou Causeur. Et puis, il y a toute la sphère Bolloré, bien sûr, avec CNews, Europe 1 et Le Journal du Dimanche, pour une lecture ultra-conservatrice et un soutien souvent sans faille à Benyamin Netanyahu et à Donald Trump.

    Avec cette particularité : ces médias invitent régulièrement des représentants de sa famille de pensée afin de promouvoir l’ordre sécuritaire, le rejet d’une société multiculturelle, l’immigration zéro, la domination occidentale, mais aussi l’absence d’État dans les affaires. Des thématiques que l’on retrouve aussi sur des médias plus anciens comme Le Figaro, Sud Radio ou Le Point.

    En Allemagne, l’extrême droite gagne en visibilité

    Un article paru début juin dans Le Monde montrait bien qu’il y a un avant et un après Covid où de nouveaux canaux ont commencé à surfer sur la défiance grandissante envers les médias traditionnels, accusés de s’être pliés aux injonctions des virologues et d’être inféodés à la gauche. C’est pourtant un ancien rédacteur en chef de Bild, Julian Reichelt, qui a créé en 2023 Nius, plateforme aux 9 millions de visites par mois qui se distingue par des titres comme « Les barbares sont parmi nous » ou « La diversité tue ».

    Derrière Nius, on retrouve Frank Gotthardt, qui a fait fortune dans la tech médicale et qui possède trois chaînes régionales essentiellement dans la région de Coblence. Il a aussi un média en ligne autrichien, Exxpress, et dispose même d’une licence de télévision pour développer une Fox News germanophone. Il commence même à ébranler le groupe Axel Springer, dont le patron Mathias Döpfner estime qu’il faut laisser plus de place dans ses colonnes à l’extrême droite.

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  • France: la ministre de la Culture Rachida Dati intimide les journalistes du service public
    2025/06/20

    La ministre de la Culture Rachida Dati, ministre de tutelle de l'audiovisuel public, joue de plus en plus du rapport de force avec les journalistes.

    La ministre de la Culture porte une réforme de l'audiovisuel public qui prévoit de réunir sous une même holding France Télévisions, Radio France et l'Institut national de l'audiovisuel. Alors que les syndicats de Radio France appellent à la grève sur ce projet le 26 juin, Rachida Dati exercent des intimidations verbales, voire des menaces sur des journalistes.

    On l'a vu cette semaine dans l'émission C à Vous, sur France 5, où la ministre a mis en cause l'intervieweur Patrick Cohen à propos d'un article de Mediapart évoquant un possible management toxique de sa part entre 2010 et 2017 quand il était à France Inter, ce qui pourrait relever du harcèlement moral selon Mediapart. Elle a même évoqué en direct la possibilité d'engager des poursuites judiciaires contre ce journaliste sur la foi de ces témoignages. Des accusations contestées par Patrick Cohen qui rappelle qu'il n'y a eu aucune procédure judiciaire, mais qui sont utiles à la ministre pour retourner le projecteur quand des questions l'embarrassent.

    Des questions qui ont à voir avec l'audiovisuel public. Car l'émission Complément d'enquête a révélé sur France 2 il y a quinze jours, en partenariat avec Le Nouvel Obs, qu'une deuxième affaire de corruption accable la ministre, déjà mise en examen pour corruption passive et trafic d'influence après avoir touché 900 000 euros de Renault, époque Carlos Ghosn, quand elle était députée au Parlement européen.

    Cette fois, les journalistes révèlent un document comptable d'un cabinet d'avocat qui atteste de deux virements de GDF Suez de près de 150 000 euros chacun qui seraient liés à ses prises de position sur des sujets gaziers au Parlement. Elle laisse entendre que tout cela relèverait du même dossier et de son travail d'avocat. Et traite de « voyous » les journalistes de France 2 en les accusant d'avoir voulu acheter des témoignages dans sa famille au Maroc, ce que dément la chaîne.

    La présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, défend ses journalistes. Sans ambiguïté, puisque France Télévisions a apporté son soutien à C à Vous et jugé les mises en cause de ses journalistes « pas acceptables ». La société des journalistes a de son côté dénoncé des « intimidations » et des « pressions ». Il faut dire que Rachida Dati cache mal ses récriminations vis-à-vis des patronnes de France Télé et de Radio France. Elle aurait promis d'avoir le « scalp » de Delphine Ernotte, selon le Canard enchaîné, et accuse Sibyle Veil à Radio France de caricaturer sa réforme. De là à ce que la prochaine loi vise à les mettre au pas.

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