エピソード

  • France: dans les médias privés, les outrances des éditorialistes sur Gaza scandalisent les sociétés de journalistes
    2025/06/13

    Les multiples outrances et les dérapages de chroniqueurs et éditorialistes dans les médias privés sont de plus en plus mal acceptés par les collectifs de journalistes en France.

    Les sociétés de journalistes (SDJ) et les syndicats du groupe RMC-BFM ont réagi publiquement, en réclamant jeudi le retrait de leurs antennes de la chroniqueuse Barbara Lefebvre en raison de ses « déclarations haineuses » sur Gaza. Cette enseignante et essayiste, qui intervient dans l'émission Les Grosses Têtes, sur RMC, n'est pas une inconnue de la rédaction. En avril 2024, elle avait déjà déclaré sur l'antenne que les gens du voyage n'avaient « pas les codes de la civilisation » et qu'il fallait les renvoyer au « pays des gens du voyage », ce qui avait valu une mise en garde de l'Arcom.

    Cette fois, c'est un ensemble de propos qui est en cause. D'abord sur la chaîne internationale i24 News, en février, où elle a estimé qu'il fallait « vider la bande de Gaza », que « les civils de Gaza sont autant responsables que les membres du Hamas et du Jihad islamique » et que « cela devra être payé au prix fort ». Une sorte d'incitation au nettoyage ethnique qui avait entraîné une convocation par la direction de RMC. La chroniqueuse avait été suspendue une quinzaine de jours. Et voilà que le 20 mai, elle s'est vantée d'avoir assisté à un concert du chanteur israélien Eyal Golan, qui appelle à « effacer Gaza ». Pour la SDJ de RMC, « on ne peut plus parler de dérapage malencontreux, mais bien d'apologie de crime de guerre ».

    Un gala de soutien à l'armée israélienne

    Barbara Lefebvre a aussi participé fin mai à un gala organisé par le publicitaire Franck Tapiro. Elle y a animé un jeu-concours, un quiz morbide, où il s'agissait de deviner la proportion de Gazaouis tués par rapport à la population. Elle n'était d'ailleurs pas la seule à participer à ce gala puisque Laurence Ferrari, de CNews et Europe 1, en était l'invitée d'honneur. On pouvait y retrouver aussi Franz-Olivier Giesbert, du Point, ou encore Gilles-William Goldnadel. Cet avocat et chroniqueur de CNews n'a pas caché le fond de sa pensée quand il a dit qu'entre « un État juif, occidental, blanc et des terroristes basanés, il n'y avait pas photo ».

    Des déclarations qui sont le fait de chroniqueurs ou d'éditorialistes

    On entend souvent sur les chaînes d'info privées des commentateurs qui ne sont que très rarement tournés vers la défense des Palestiniens. La flottille d'aide humanitaire avec Rima Hassan et Greta Thunberg a ainsi été suivie, mais aussitôt discréditée par Caroline Fourest, sur la chaîne LCI. Dans le même temps, les reporters de terrain et les spécialistes de l'international mesurent bien l'ampleur des crimes commis par Israël. Y compris contre les journalistes pour les empêcher de témoigner.

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  • Le petit chambardement de la TNT en France
    2025/06/07

    Chambardement de la télévision numérique terrestre en France (TNT), avec huit chaînes qui ont changé de numéro et le lancement d'une petite nouvelle, T18.

    Ce n'est pas non plus un grand chambardement, les chaînes historiques conservent leur numéro et les mises à jour ont été faites en général automatiquement. Mais depuis l'arrêt de NRJ 12 et de C8 - contrôlée par Bolloré - le régulateur, l'Arcom, s'est efforcé de remettre un peu d'ordre dans le paysage. Il a donc regroupé des blocs thématiques d'abord pour les chaînes d'info, avec LCI et Franceinfo, qui sont désormais voisines de CNews et de BFMTV, les deux plus fortes en audience, ce qui devrait faciliter le zapping entre les quatre. Ensuite, pour France 4 qui prend la place de Canal+, chaîne qui a renoncé à sa fréquence hertzienne, eh bien cela permet au service public d'afficher un bloc de la 2 à la 5, ce qui peut être utile quand on renvoie vers une chaîne d'autant que la signature à l'antenne est désormais france.tv, signe de la primauté de l'univers numérique. Et puis il y a les chaînes parlementaires et Gulli, pour les enfants, qui sont désormais mieux exposées et ça, c'est plutôt une bonne nouvelle.

    Laurent Ruquier sur la chaîne T18

    L'animateur tente un pari avec une émission culturelle avant 20h00 sur une « télévision qui s'amuse à réfléchir » pour reprendre son slogan. Un slogan à l'image de cette chaîne de documentaires et de débats, qui se veut de connaissance et de savoir. Mais comme elle entend aussi informer et divertir, la question est de savoir si la dimension infotainment ne va pas l'emporter. Quoi qu'il en soit, il lui faut arriver à exister avec un budget de 32 millions d'euros, trente fois inférieur à celui de TF1. Heureusement, son propriétaire, le Tchèque Daniel Kretinsky a les poches profondes, et il compte sur ses autres médias comme Elle, Franc-Tireur ou Loopsider pour l'aider à émerger.

    Des changements qui reflètent mal l'évolution de la télé

    Les spécialistes savent, en effet, que le futur de la télé se joue ailleurs que sur la TNT, même s'il y aura bien une autre nouveauté en septembre avec Nova TV, la chaîne de Ouest-France consacrée aux territoires. La TNT n'est plus un mode d'accès que pour 16% des foyers. Les autres, eh bien, ils ont des box des opérateurs télécoms et de plus en plus l'accès direct par internet qu'on appelle OTT. Or c'est dans cette télé connectée que se joue l'avenir du média, avec des géants du streaming comme Netflix, Prime ou Disney qui passent des accords mondiaux avec les fabricants de téléviseurs pour être le mieux placé possible parmi les applications, avec des boutons spéciaux sur les télécommandes. D'où l'importance d'assurer la visibilité d'un portail de chaînes d'intérêt général qui tarde à voir le jour.

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  • États-Unis, Pologne, France: les médias publics en danger
    2025/05/30

    Nous évoquons aujourd'hui des menaces politiques qui pèsent sur les audiovisuels publics à la lumière des différentes situations dans trois pays différents : les États-Unis, la Pologne et la France.

    Le gouvernement de Trump, on le sait, cherche à couper tout financement à son audiovisuel public, c'est-à-dire à Voice of America, à Radio Free, à NPR ou à la chaîne PBS. Pour Donald Trump, ces médias auraient une « couverture biaisée et partisane », ils se seraient montrés partiaux pendant les élections ou sur les questions transgenres. Bref, ils sont « de gauche » et soutiendraient les Démocrates avec l'argent des contribuables.

    Mais les médias publics ont saisi la justice au nom de la liberté de la presse garantie par le premier amendement et un juge fédéral de Washington a déjà obtenu en avril le rétablissement de Voice of America, promis au démantèlement par décret présidentiel. Le réseau de radios NPR, qui alimente un millier de stations locales, a aussi saisi la justice pour sauver son financement fédéral qui ne représente que 10% de ses revenus, mais dont l'arrêt pourrait conduire à la fermeture de stations dans des régions où NPR est parfois le dernier média d'information.

    Une mainmise politique expérimentée par la Pologne et la Hongrie

    En Hongrie, des proches de Viktor Orban sont à la tête des médias publics. Il y a aussi eu des purges parmi les journalistes et des voix d'opposition ont été marginalisées. Ces atteintes à l'État de droit ont compté dans la décision de la Commission européenne de geler ses subventions à la Hongrie.

    Quant à la Pologne, où aura lieu dimanche le second tour de l'élection présidentielle, elle a déjà connu une mainmise sur son audiovisuel public lors de huit années de pouvoir du PiS, le parti droit et justice, de 2015 à 2023. Là aussi, directions et rédactions ont subi pressions et contraintes. Et les médias publics ont été des instruments pour calomnier l'opposition.

    Des menaces qui planent aussi sur la France

    Il suffit de lire cette semaine ce titre éloquent du JDNews, hebdo contrôlé par Vincent Bolloré : « La propagande avec vos impôts ». On peut y lire une interview de William Goldnadel, un pilier de la chaîne CNews, pour qui la seule solution, c'est, la « privatisation de l'audiovisuel public ». C'est aussi ce que demandent les leaders du Rassemblement national, Marine Le Pen et Jordan Bardella. Il y a aussi les économies exigées par les gouvernements, notamment en matière d'information et d'investigation, dans la perspective d'une loi rapprochant les médias publics. Alors, comme l'a dit Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, il peut être utile de rappeler qu'en Ukraine comme en Suède, l'information publique est considérée comme un bien tellement essentiel qu'il relève de la défense nationale.

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  • Visibilisation du terrorisme, invisibilisation de la guerre
    2025/05/23

    Un écho médiatique a été donné après le meurtre de deux membres de l’ambassade d’Israël aux États-Unis, le 21 mai 2025, lors d’une fusillade devant le musée juif. Washington a depuis renforcé sa sécurité, notamment dans les lieux de culte.

    De Sarah Milgrim et Yaron Lischinsky, ces deux employés de l'ambassade israélienne assassinés à Washington par un Américain se réclamant de la Palestine libre, on sait déjà beaucoup de choses. Par exemple, que lui était né allemand d'un père juif et d'une mère catholique, qu'il se disait chrétien évangélique, qu'une bague avait été achetée et qu'il avait prévu de demander la main de sa petite amie dans les prochains jours, à Jérusalem.

    Après l'incarnation, la récupération politique a suivi : le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a fait de Yaron un « combattant sur le front diplomatique » tombé sur le « champ de bataille » et a accusé les pays européens et les leaders du monde « d'inciter à la haine antisémite ». Une accusation destinée à répliquer à la volonté de la France, du Royaume-Uni et du Canada de reconnaître l'État palestinien et, peut-être pour l'UE, de réviser l'accord de coopération avec Israël.

    Les victimes de Gaza n'ont pas de nom

    Et cela contraste avec les morts palestiniens anonymes victimes des bombardements à Gaza. Parmi les 53 000 personnes tuées à Gaza par l'armée israélienne, dont une majorité de femmes et d'enfants, parmi les affamés, les déplacés, les 2,1 millions de personnes « en danger de mort imminente » selon l'OMS, quelles histoires personnelles sont arrivées jusqu'à nous ? Peut-être quelques-unes parmi les 200 journalistes morts, dont 43 dans l'exercice de leur métier, ceux qui étaient en lien avec des médias occidentaux.

    Peut-être l'histoire de cette photographe, Fatima Hassouna, au sourire rayonnant et à laquelle la réalisatrice iranienneSepideh Farsi a consacré un documentaire présenté à Cannes. Mais dans l'ensemble, ces morts n'ont pas de nom, pas de visage. Ils sont invisibles. Tout simplement parce que l'armée israélienne continue son blocus de l'information, empêchant les journalistes étrangers de témoigner à Gaza.

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    Propos génocidaires de la droite israélienne

    Un silence qui contraste aussi avec la propagande des médias israéliens, mais pas tous :le journal Haaretz ou le média public Kan sont dans le viseur de Netanyahu. Mais Le Monde consacrait jeudi un article à la « banalisation des discours aux accents génocidaires » au sein du gouvernement et de la droite israélienne sur les réseaux sociaux et sur les plateaux de télévision, en particulier sur la chaîne 14. Haaretz a résumé les choses ainsi : « A la télévision israélienne, affamer les bébés de Gaza n'est pas un problème. Aussi longtemps qu'il n'y a pas de photo d'eux ». L'invisibilisation est aussi une arme de guerre.

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  • Le réseau social chinois TikTok dans le collimateur du gouvernement français et de l'Union européenne
    2025/05/16

    Un influenceur masculiniste, AD Laurent, dont la ministre à l'égalité Aurore Bergé a obtenu la suspension du compte. Une commission d'enquête sur les ravages de la plateforme auprès des adolescents. Et une sanction attendue de la Commission européenne. TikTok, le réseau social chinois, est dans le collimateur de nombreuses institutions en raison des dégâts qu'il cause sur la santé mentale des adolescents.

    Jeudi 15 mai, à l'Assemblée nationale, devant une commission d'enquête présidée par Arthur Delaporte, une mère a expliqué la manière dont son fils collégien était entré dans « une spirale mortifère ». Notamment en passant beaucoup trop de temps devant son écran par jour, alors que le risque d'anxiété triple chez les jeunes au-delà de quatre heures de réseaux sociaux par jour. Mais surtout, en consultant sur TikTok des contenus extrêmement dangereux comme des chansons exaltant les scarifications ou glorifiant le suicide.

    Certes, TikTok n'est pas le seul réseau social à diffuser ce type de contenus. Mais tandis qu'une loi en Chine empêche de rendre les mineurs dépendant aux réseaux sociaux, TikTok est pointé du doigt en Europe pour deux raisons. D'abord, la puissance addictive de son algorithme qui cible les profils et rend la fonction « pour toi » deux fois plus virale. Ensuite, sa consommation massive par les plus jeunes qui se laissent facilement happer par les incitations au scrolling. On voit de plus en plus des ados se désocialiser, s'enfermer dans leur bulle, pour regarder des contenus d'hypersexualisation, par exemple, chez les garçons ou anxiogène, tirant vers l'anorexie, chez les filles.

    Si la Commission européenne prépare une sanction contre TikTok, c'est à la fois pour son manque de transparence sur ses publicités, sur son ciblage, mais aussi pour son rôle dans la diffusion de contenus jugés dangereux pour la santé ou le débat public, comme on l'a vu lors élections en Roumanie.

    Emmanuel Macron s'est dit favorable mardi à une interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans. La ministre du Numérique Clara Chappaz s'est donnée trois mois pour mobiliser les autres pays européens afin d'interdire les plateformes avant 15 ans et les obliger à vérifier l'âge des utilisateurs. Car cette permissivité a un coût social et politique dont témoigne la série Adolescence de Netflix. En France, on voit des influenceurs comme AD Laurent. Au Royaume-Uni ou aux États-Unis, son équivalent s'appelle Andrew Tate, dit le « roi de la masculinité toxique ». Il est accusé de viols et a été banni des réseaux sociaux, mais ses contenus continuent de circuler sur TikTok via ses fans et il a été rétabli sur X par Elon Musk.

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  • L'espace de réalité alternative de Trump
    2025/05/09

    De l’espace d’information alternatif que façonne peu à peu la Maison Blanche, le président américain Donald Trump fait le cœur de sa stratégie : marginalisation des médias traditionnels, promotion d’un réseau parallèle d’influenceurs, et mise en scène permanente à grand renfort d’images générées par IA.

    Il suffit de regarder la photo générée par intelligence artificielle montrant Donald Trump habillé en pape, publiée sur son réseau Truth Social, pour saisir à quel point la communication de l’ancien président est à la fois égocentrée et déconnectée. Ce que Trump ne pouvait pas prévoir, c’est que depuis jeudi, un Américain est effectivement devenu pape, ou presque. Robert Francis Prevost, désormais cardinal, représente sans doute son opposé. Avant sa nomination, il avait publié des critiques contre la politique anti-migrants de Trump et contre les propos de son vice-président J.D. Vance. Il appelait aussi à ne pas laisser l’idéologie prendre le pas sur le dialogue. Prevost n’a pas commenté l’image du « pape Trump », mais la conférence catholique de l’État de New York s’en est chargée : elle a jugé que cette image n’avait « rien de drôle ni d’intelligent » et qu’il ne fallait pas « se moquer » des catholiques, des fidèles qui restent pourtant, dans leur majorité, conservateurs aux États-Unis.

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    L’humour selon Trump

    Donald Trump a réagi en invoquant l’humour : selon lui, « les catholiques ont adoré », et seuls « les médias menteurs » n’auraient « pas le sens de l’humour ». Il en a profité pour publier une autre image IA de lui-même en Jedi, sabre laser rouge à la main, à la manière de Dark Vador. Fin avril, il avait déjà attaqué les grands médias américains après la publication de sondages défavorables par le Washington Post, le New York Times, ABC News ou NBC, les qualifiant de « malades », d’« ennemis du peuple » ou encore de « criminels pessimistes ». Son administration avait exclu des agences comme l’AFP, Reuters ou même l’AP du Bureau ovale et de la Maison Blanche, coupant leurs abonnements et instaurant à la place un circuit parallèle : des briefings réservés à des influenceurs ou podcasteurs sympathisants.

    Une réalité parallèle bien organisée

    C’est ce que l’universitaire américaine Sonia Gibson Rankin décrit comme « un espace de réalité alternative », avec ses propres flux d’information relayant en boucle les déclarations de Trump ou des articles en sa faveur. En parallèle, la Maison-Blanche réduit ou supprime les financements des médias publics, non seulement à l’étranger (Voice of America, Radio Free), mais aussi aux États-Unis, avec PBS ou NPR. Face à cette marginalisation croissante de l’information traditionnelle, Trump multiplie les messages, les images IA, les attaques. Il veut occuper tout l’espace, apparaître comme l’éléphant dans la pièce. Avec ou sans intelligence artificielle.

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  • France: inquiétudes au sujet de l'exception culturelle, dans le collimateur de Washington
    2025/05/02

    En France, le sujet de l'exception culturelle, qui se trouve au cœur du bras de fer entre l'Union européenne et les États-Unis, suscite de nombreuses inquiétudes parmi les professionnels du cinéma.

    L'exception culturelle, c'est ce terme inventé en 1994 pour défendre le droit d'un pays à protéger sa culture par des subventions, des mesures de soutien ou des quotas. Si la France a pu défendre son cinéma, ses séries et ses dessins animés, c'est en grande partie grâce à ce dispositif d'exception par rapport aux traités de libre échange. Les œuvres du cinéma ou de l'audiovisuel bénéficient de l'aide du CNC, le Centre national du cinéma, les diffuseurs sont soumis à des quotas d'œuvres européennes ou d'expression française.

    Une taxe sur les billets des salles de cinéma financent les films indépendants. Et depuis 2021, les plateformes américaines ont aussi l'obligation d'investir 20 % de leur chiffre d'affaires dans la production en France. Ce sont ainsi près de 350 millions d'euros par an qui ont été injectés par Netflix, Disney+ ou Prime Vidéo dans l'audiovisuel et le cinéma français. Or, voilà que ce bel édifice pourrait être remis en cause dans le cadre des discussions autour des barrières douanières entre l'Union européenne (UE) et les États-Unis.

    L'administration Trump souhaite revenir sur ces obligations

    Le 21 février, l'administration de Donald Trump a publié un mémorandum qui dénonce les régulations étrangères, en particulier européenne, qui désavantagent les entreprises américaines en taxant leurs plateformes ou en fixant des obligations d'investissement, comme le prévoit la directive sur les services de médias audiovisuels. L'administration Trump recommande des mesures de rétorsions douanières. Elle est d'ailleurs soutenue dans ce combat par le syndicat des réalisateurs américains et par la Motion Picture Association, le lobby des majors hollywoodiennes et des plateformes, qui parle de pratiques « déloyales ».

    La législation européenne est aussi pointée du doigt par les États-Unis

    Deux textes clés de l'Union sont visés : le règlement sur les marchés numériques, ou DMA, sur les pratiques anticoncurrentielles, et le règlement sur les services numériques, ou DSA, sur la régulation des contenus. Ce sont ces textes qui permettent à la Commission de prononcer de lourdes sanctions qui se chiffrent parfois en milliards d'euros. On l'a vu récemment lorsque Apple et Meta ont été condamnés à 500 et 200 millions d'euros d'amende au titre du DMA. Une sanction qui a été décidée sans grande publicité par Bruxelles qui craint d'envenimer la guerre commerciale avec Washington. Les défenseurs de l'exception culturelle craignent aussi qu'une révision dans un sens plus libéral de la directive sur les médias audiovisuels, l'an prochain, soit l'occasion d'amoindrir les règles au profit des plateformes américaines.

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  • Les obsèques du pape François retransmises en mondovision
    2025/04/25

    Mobilisation exceptionnelle des médias pour la retransmission des funérailles du pape François ce samedi 26 avril au Vatican et à Rome à partir de 10h.

    Ce sont 4 000 journalistes qui sont attendus à Rome pour suivre la cérémonie. Et en France, comme dans de nombreux pays, les médias audiovisuels s'apprêtent à basculer en édition spéciale que ce soient les radios, comme RFI, les grandes chaînes nationales comme TF1 ou France 2, les chaînes d'info en continu comme BFMTV, CNews ou France 24, mais aussi la chaîne d'un journal comme Le Figaro TV.

    Cette couverture exceptionnelle est à la mesure d'un événement planétaire qui touche 1,4 milliard de catholiques. Il est vrai aussi que le premier pape issu du Sud global était devenu très populaire partout dans le monde, notamment pour ses positions en faveur des migrants, de la survie de la planète ou de la justice sociale. L'audience de ses obsèques devrait donc être colossale, car les télés du monde entier peuvent reprendre librement les images diffusées en mondovision depuis le centre de télévision du Vatican. Une diffusion gratuite à la différence de l'onéreuse Coupe du monde de football.

    Des centaines de millions de personnes suivront la cérémonie

    Les événements autour de la figure du pape génèrent beaucoup d'audience, dès qu'il s'agit d'accompagner la ferveur populaire. Un million de personnes sont attendues à Rome. Devant leurs écrans, sur les ondes ou sur internet, c'est pareil. Des centaines de millions de personnes vont vivre en direct le dernier chapitre de la vie de celui qu'on appelait le « pape des pauvres » et que certains voient déjà comme un saint.

    En 2013, au moment de son élection, après le suspense du conclave, François avait permis aux éditions spéciales de TF1 et France 2 de réaliser des cartons d'audience avec 12,3 millions de téléspectateurs à elles deux. Pour la béatification des papes de Jean-Paul II et Jean XXIII, en 2014, le Vatican avait indiqué qu'il espérait réunir deux milliards de personnes dans le monde.

    « Un messager de l’espoir, de l’humilité et de l’humanité ».

    La mort du pape François n'a pas été accompagnée de polémiques. Même si on a pu critiquer ici ou là certaines de ses prises de position, il y a eu assez peu de franche remise en cause. On a bien entendu Philippe de Villiers sur Europe 1 parler d'un « pape woke » qui a « persécuté les chrétiens de la tradition de l'Église de notre enfance », mais cela en disait plus long finalement sur ses obsessions que sur le pape.

    Surtout, il n'y a pas eu l'habituelle polémique sur l'utilisation des antennes publiques à des fins religieuses. Sans doute parce que rarement un pape n'avait fait autant l'unanimité à gauche, en particulier du côté des écologistes et des Insoumis. Au-delà, selon António Guterres, secrétaire général de l'ONU, il restera « un messager de l’espoir, de l’humilité et de l’humanité ».

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