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Affaire Pormanove: faut-il mettre en cause l'Arcom?

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Le décès lundi en direct du streamer français connu sous le pseudonyme de Jean Pormanove, 46 ans, au centre de vidéos le montrant se faire tabasser ou humilier sur la plateforme Kick, soulève de nombreuses questions. Après sa mort, la ministre déléguée chargée du Numérique, Clara Chappaz, a saisi l’Arcom, l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique.

Un streamer français, une plateforme australienne, un représentant légal à Malte. On a là tous les ingrédients de ce qui fait horreur à la régulation européenne. C'est d'ailleurs à la suite d'une requête du régulateur allemand en janvier que la plateforme Kick a désigné son représentant légal maltais, requête dont son homologue l'Arcom a été informée. Si on ajoute à cela qu'un article de Mediapart avait déjà dénoncé en décembre les sévices et les humiliations que subissait sur Kick Raphael Graven, alias Jean Pormanove, on peut se demander avec le directeur et éditorialiste du Parisien, Nicolas Charbonneau « À quoi sert l'Arcom ? ». D'autant que cet article avait donné lieu à l'ouverture d'une enquête préliminaire du procureur de Nice, et que la Ligue des droits de l'homme avait déjà saisi le régulateur français. « L'Arcom, écrit l'éditorialiste, toujours prompte à sanctionner le moindre faux pas télévisuel, serait-elle plus sourde et aveugle quand il s'agit de fouiller dans ce que le web recèle de plus abject ? »

L'Arcom aurait-elle pu empêcher les costreamers présents avec Jean Pormanove de se filmer en direct ?

Précisons déjà que le rapport d'autopsie exclut l'intervention d'un tiers et impute le décès à des causes médicales et/ou toxicologiques. On n'est donc pas dans le cas de ce qu'a connu la Thaïlande en 2017 quand un père avait tué sa fille sur Facebook Live avant de se suicider. Ou même la Russie en 2020, quand un homme avait fait mourir de froid sa compagne en direct en l'exposant à un froid glacial en sous-vêtement. Mais c'est vrai que les violences répétées subies par Jean Pormanove, le fait aussi qu'un handicapé présent à ses côtés en soit victime, tout cela concourt à l'exigence d'une intervention dans l'urgence. Or l'Arcom n'est pas adaptée à une situation d'urgence. L'institution, qui a été créée en 2022 justement pour réguler les plateformes de streaming et lutter contre les contenus illicites, ne peut au mieux que saisir un juge, et c'est alors le temps judiciaire qui s'impose. Reste qu'elle ne l'a pas fait, et c'est là toute sa responsabilité.

Absence de régulation

La plateforme Kick tire aussi profit de son absence de régulation. C’est parce qu'elle est non européenne, qu'elle est difficile à arrêter. Mais il faut bien voir que son modèle économique repose sur l'absence de modération. On peut tout voir sur Kick, même un débat avec un néonazi, selon Libération. Or cette plateforme est d'autant plus dangereuse qu'elle ne perçoit qu'une commission de 5% sur les recettes des créateurs, contre 40 à 50% sur Twitch, sa grande rivale, dont Kick fait déjà le tiers de l'audience en France.

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