エピソード

  • En Chine, qui pour succéder au président Xi Jinping?
    2025/10/24

    Le plénum du comité central du Parti communiste chinois s'est terminé jeudi 23 octobre. Le parti a annoncé son plan quinquennal pour l’économie du pays. Mais un sujet n’a sans doute pas été discuté durant ces quatre jours de plénum. À deux ans du XXIe congrès du parti et alors que Xi Jinping semble gouverner seul, qui pour succéder au président de la République populaire de Chine, à la tête du pays depuis treize ans ?

    Depuis plus d’une décennie, Xi Jinping règne sans partage sur son pays. Il arrive à la tête du Parti communiste chinois en 2012, puis à la présidence de la République et de la commission militaire centrale un an plus tard, en 2013. Il dirige les trois organes les plus importants en Chine populaire. En dix ans, Xi Jinping a centralisé le pouvoir entre ses mains, et accumule une domination sans précédent.

    Pourtant, depuis la mort de Mao et pour en finir avec le chaos politique, la collégialité de la gouvernance est de mise à la tête de l'appareil étatique chinois. Les prédécesseurs de Xi Jinping, Jiang Zemin et Hu Jintao, avaient chacun cédé leur place après dix ans à ce poste. Une règle de deux quinquennats présidentiels inscrite dans la Constitution, abolie en 2018. S’ajoutait une règle non écrite qui fixait à 68 ans l’âge de la retraite des hauts dirigeants du parti. Une règle également ignorée par Xi Jinping.

    À 72 ans, Xi Jinping ne cède pas sa place

    Xi Jinping en est donc à son troisième mandat, une longévité historique. Réélu à l’unanimité des députés chinois en mars 2023, le président n’a pour l’instant pas présenté de dauphin. Les membres du comité permanent du politburo, l'organe de sept membres à la tête du pouvoir du parti, sont tous âgés de plus de 60 ans : trop vieux pour être des héritiers plausibles dans les années à venir, selon les experts.

    Il semble que la priorité de Xi soit ailleurs : dans la « révolution interne » du parti. Il veut échapper à la malédiction de l’ascension et de la chute des dynasties. La crainte de Xi Jinping, c’est un effondrement à la soviétique du parti et de son projet. Et c’est partiellement ce qui justifie sa lutte contre la corruption, qui lui permet d'écarter ses rivaux. Car s’il choisit un successeur, la loyauté envers le chef et son programme sera une condition sine qua non. Xi répète que l'Union soviétique a commis une « erreur fatale » en choisissant Mikhaïl Gorbatchev, un réformateur à la manœuvre au moment de la dissolution de l’URSS.

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    Une lutte pour la loyauté à tout prix

    Une illustration de cette lutte pour la loyauté à tout prix : la semaine dernière, l'armée a annoncé avoir expulsé neuf très hauts gradés, poursuivis pour corruption et abus de pouvoir. Parmi eux, le numéro trois de l’Armée populaire de libération, He Weidong. À titre de comparaison, en 20 ans, les prédécesseurs de Xi Jinping n’avaient sanctionné que deux membres du politburo et personne dans l’armée.

    Aujourd’hui, difficile de dire si le plénum de cette semaine a servi d’arène pour présenter un futur héritier suffisamment jeune et qui ne trahirait pas la ligne dure de Xi. Mais ce qui est sûr, c’est que nommer un successeur, c’est prendre le risque d’affaiblir son emprise. Ne pas en nommer pourrait abîmer son héritage politique.

    Face à ce dilemme, de nombreux spécialistes de la Chine s'accordent : Xi Jinping pourrait retarder toute décision majeure, au moins jusqu'au début de son possible quatrième mandat en 2027.

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  • Le Premier ministre indien Narendra Modi entame une semaine diplomatique et politique intense
    2025/10/23

    Le Premier ministre indien est attendu au sommet de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean) à Kuala Lumpur en Malaisie, les 26 et 27 octobre. Il doit toutefois également s'attaquer au front diplomatique, après les propos de Donald Trump, qui a affirmé à trois reprises que l’Inde s’est engagé à ne plus acheter de pétrole russe. New Delhi ne l’a pas confirmé pour l’instant. Mais, c’est sur le front intérieur que Narendra Modi est attendu : il entre en campagne électorale dans l’État du Bihar, au nord-est du pays.

    De notre correspondant à New Delhi,

    Le scrutin du Bihar est-il un test politique important pour Narendra Modi, car, selon certains observateurs, ces élections ont valeur de référendum pour son gouvernement. Elles se tiendront les 6 et 11 du mois prochain. Le Bihar compte 130 millions d’habitants et pèse lourd : c’est un État pivot, avec 40 sièges en jeu. Le Bihar est parmi les États indiens les plus représentés au Parlement.

    Pour ces élections, figure d'un côté le camp du pouvoir, mené par le Premier ministre Narendra Modi et son parti le BJP. De l'autre, l’opposition principale qui regroupe de nombreux partis dont celui du Congrès, formation historique dont Rahul Gandhi est une des figures de proue.

    L’opposition espère transformer la pauvreté persistante à Bihar en vote-sanction, tandis que le BJP mise sur son bilan et sur une mobilisation accrue de sa base électorale. Une victoire ici est cruciale pour la dynamique du parti de Narendra Modi.

    Une présence importante au sommet de l'Asean

    Et sur le front diplomatique, la présence de Narendra Modi aux sommets de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean) et de l’Asie de l’Est à Kuala Lumpur est importante. Il est annoncé à Kuala Lumpur pour ce double sommet, même si ses services n’ont pas encore confirmé sa présence. C'est possible qu’il n’y soit pas présent.

    Le sommet de l’Asean, c’est la grande rencontre annuelle des dix pays d’Asie du Sud-Est. Il sera suivi du Sommet de l’Asie de l’Est, qui réunit également d'autres grandes puissances comme les États-Unis, la Chine, le Japon, la Russie et l’Inde.

    L’Inde est le seul pays à appartenir aux deux blocs, souvent vus comme rivaux. New Delhi se prépare d’ailleurs accueillir le sommet des Brics de l’an prochain et celui du Quad. Deux rendez-vous qu’elle veut utiliser pour affirmer son rôle de puissance d’équilibre entre l’Occident et le « Sud global ».

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    Narendra Modi silencieux face aux déclarations de Donald Trump sur le pétrole russe

    Enfin, autre sujet brûlant en Inde et suivi dans le monde. Après trois déclarations de Donald Trump sur le pétrole russe, Narendra Modi reste silencieux, comme un silence diplomatique gênant autour de cette affaire. Narendra Modi n’a fait aucun commentaire, alors que Donald Trump a affirmé à trois reprises avoir obtenu de lui la fin des importations de pétrole russe.

    La seule réaction est venue du ministère des Affaires étrangères, qui n’a ni confirmé ni démenti les propos de Donald Trump.

    New Delhi est pourtant le premier acheteur du pétrole russe à prix réduit, une politique qu’elle défend comme étant d’« intérêt national ». Car l'inde cherche à diversifier ses approvisionnements, mais sans donner l’impression de céder à la pression américaine.

    À lire aussiTrump assure que l'Inde n'achètera plus de pétrole russe, New Delhi affirme défendre «l'intérêt du consommateur»

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  • Japon: la pilule du lendemain enfin en vente libre, mais avec l’obligation d’être prise devant un pharmacien
    2025/10/22

    Le Japon met en vente libre la première pilule contraceptive du lendemain. Son fabricant Aska Pharmaceutical dit avoir obtenu « l’autorisation de fabrication et de commercialisation » après huit ans de discussions avec le ministère de la Santé. La pilule du lendemain est déjà disponible dans plus de 90 pays. Sa mise en vente libre est-elle vraiment libre ou fait-elle encore l’objet de restrictions dans une société japonaise encore très conservatrice ?

    De notre correspondant à Tokyo,

    Il n’y aura aucune restriction d’âge et aucune obligation de consentement parental pour les mineures, assure le journal Mainichi. Toutefois, la pilule sera étiquetée comme « médicament nécessitant des conseils ». En clair, les femmes devront la prendre en présence d’un pharmacien. Ça pose un problème : la pilule peut empêcher une grossesse si elle est prise dans les 72 heures après un rapport sexuel. Son efficacité diminue ensuite. Mais la plupart des pharmacies japonaises sont fermées le week-end. La pilule coutera l’équivalent de 40 à 51 euros.

    Jusqu’ici, la pilule du lendemain n’était délivrée que sur ordonnance médicale

    Cette impossibilité d’obtenir la pilule du lendemain sans l’accord d’un médecin décourageait de nombreuses femmes de se la procurer, notamment les victimes de viol ou les adolescentes. Pour des raisons pratiques aussi : les cabinets de médecin le soir ou le week-end sont le plus souvent fermés.

    Il y a deux ans, le ministère japonais de la Santé avait mis en vente libre, à titre expérimental, des pilules contraceptives du lendemain. Un sondage indiquait que 97% des personnes interrogées se prononçaient en faveur de cette mesure. Les femmes souhaitant obtenir ce moyen de contraception devaient présenter une pièce d’identité et ingérer le médicament devant un médecin. L’âge minimum était fixé à 16 ans et les moins de 18 ans devaient être accompagnées d’un parent ou d’un tuteur.

    Des critiques contre la restriction de l’accès aux contraceptifs d’urgence

    Les associations notent que dans le monde médical japonais, il y a une forte tendance paternaliste. Les médecins veulent garder les femmes sous leur contrôle. Car elles pourraient abuser de leurs droits reproductifs. En 2021, sur l’égalité hommes-femmes, le Japon était classé 120 sur 156 pays dans un rapport du Forum économique mondial.

    La pilule contraceptive n’a été approuvée au Japon qu’en 1999. Elle n’est prise que par 3% des femmes en âge de procréer contre environ un tiers en France. L’avortement, lui, est légal depuis 1948 et possible jusqu’à 22 semaines. La pilule du lendemain au Japon reste le seul médicament qui doit être pris devant un pharmacien.

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  • Birmanie: l'exploitation des terres rares par les compagnies chinoises cristallise les tensions
    2025/10/21

    En Birmanie, la question des terres rares exploitées par la Chine est devenue hyper sensible à l'approche des élections législatives, que la junte a prévu d'organiser d'ici deux mois. La tension est particulièrement forte dans la région de Kachin, frontalière avec la Chine.

    La Chine a progressivement transféré depuis une dizaine d’années ses activités d'extraction très polluantes des terres rares, vers la Birmanie. Selon un rapport publié au mois de mai par l’ONG basée à Washington, EarthRights International, les terres rares lourdes de la région Kachin contiennent deux éléments indispensables à la production d'éoliennes et de batteries de véhicules électriques : le dysprosium et le terbium. Le rapport souligne que depuis 2021, avec la croissance accélérée de la demande mondiale en énergie verte, l'extraction de terres rares lourdes dans l'État Kachin a fortement augmenté, de sorte qu'il est aujourd'hui presque impossible de trouver des aimants dans le monde qui ne contiennent pas des terres rares en provenance de Kachin.

    Cette exploitation n’est pas sans conséquences

    Oui, l’exploitation sauvage des mines a généré une grave contamination des cours d’eau par des métaux lourds et des éléments radioactifs. Des analyses d’échantillons prélevés par EarthRights International et l'ONG locale Bridge ont révélé que les sols et rivières étaient contaminés et la pollution se propage rapidement en dehors des frontières et a provoqué la protestation des autorités et de la population thaïlandaise. Selon le directeur juridique d'EarthRights International, Ben Hardman : « Les trois rivières transfrontalières du nord de la Thaïlande sont polluées. Et des analyses menées par l'Université Naresuan en Thaïlande démontrent que 70 % de la pollution aux métaux lourds présente dans l'eau des rivières provient de la même source que les polluants des rivières de Kachin ». Pour Ben Hardman, les entreprises importatrices des terres rares Birmanes telles que Tesla et Volkswagen doivent renforcer le contrôle de leur chaine d’approvisionnement et surtout ne pas financer la guerre des terres rares.

    Une instabilité politique persistante depuis le coup d’État de 2021

    Mais le contrôle réel de la junte dans le pays est très limité. Fin 2024, l'Organisation pour l'indépendance Kachin et sa branche armée, ont pris le contrôle total de toutes les zones d'extraction de terres rares lourdes en Birmanie. Pour Kim Ji-min, militante Birmane vivant en France, il ne fait aucun doute que le contrôle de ces mines est l’une des raisons pour lesquelles la junte tient à organiser ces élection. « La Chine a toujours exploité de cette manière, ils n’interviennent pas directement mais en faisant des pressions. Comme ils veulent exploiter les mines, ils vont demander à la junte d’organiser les élections pour avoir tous les contrats et les pouvoirs d’exploitation ».

    Le Rapporteur spécial des Nations unies Tom Andrews dans son rapport publié il y a un an, a décrété que toute élection gérée par la junte manquerait de crédibilité, (et que si la junte poursuit ses plans électoraux, elle ne fera que diviser et envenimer davantage le pays). Le rapporteur a également exhorté les organisations internationales, dont l'ONU, à refuser de reconnaître la junte militaire et à ne pas inviter ses représentants aux forums et événements internationaux. Mais ce qui n’a pas empêché à la Russie d’inviter le dirigeant de la junte militaire Birmane d’assister à la cérémonie pour les 80 ans de la victoire face à l'Allemagne nazie et au président Chinois de rencontrer le chef de la junte Birmane à Moscou au mois de mai dernier.

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  • Le Cambodge au cœur d’un réseau tentaculaire d’arnaques en ligne
    2025/10/20
    Le meurtre d'un jeune étudiant sud-coréen en août dernier, au Cambodge, enlevé et battu à mort par des Chinois impliqués dans des opérations cybercriminelles, a causé un scandale en Corée du Sud. L’affaire a relancé le débat sur ces centres d'arnaques en ligne qui prolifèrent en Birmanie, au Laos ou au Cambodge. Ce lundi 20 octobre, dix nouveaux Sud-Coréens ont été arrêtés au Cambodge, a indiqué un ministre de Séoul. De notre correspondante à Phnom Penh, L'ampleur prise en Corée du Sud de la mort de cet étudiant, enlevé et torturé par un réseau criminel local, a conduit Séoul à relever le niveau d’alerte pour les voyages de ses ressortissants dans plusieurs régions cambodgiennes. Elle a aussi contraint les autorités des deux pays à annoncer le renforcement de leur coopération sur la question des centres d’arnaque en ligne. 64 Sud-Coréens détenus pour avoir pris part, volontairement ou non, à ces opérations criminelles au Cambodge, ont été expulsés samedi 18 octobre sur un vol spécial vers Séoul après l'envoi d’une délégation sud-coréenne. Mais quand on évoque ces réseaux de cybercriminalité en Asie du Sud-Est, on parle d'une industrie absolument tentaculaire dont découlent bien d’autres récits de kidnappings, de violences, de disparitions ou de morts suspectes. Ces réseaux abusent deux types de victimes. D'un côté, les victimes visées virtuellement dans le monde entier, piégées par des arnaques sentimentales ou de faux investissements en cryptomonnaies. De l’autre, des personnes attirées sous de faux prétextes, le plus souvent de fausses promesses d'emploi. Elles voient leurs passeports confisqués, leurs déplacements contrôlés et sont contraintes de remplir leur quota d’arnaques en ligne. À lire aussiSéoul envoie des enquêteurs au Cambodge après des enlèvements en série de Sud-Coréens Un conglomérat cambodgien impliqué dans ces arnaques Dans l'actualité, c'est une autre affaire qui donne une idée de l’ampleur des opérations. Le 14 octobre, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont annoncé des sanctions contre un conglomérat cambodgien impliqué dans ces arnaques ainsi que la saisie de 15 milliards de dollars en bitcoin. C'est l’équivalent d’un tiers du PIB du Cambodge. Il s’agirait aussi de l’une des plus importantes saisies de l'histoire du FBI. Elle vise Chen Zhi, 37 ans, fondateur et président du conglomérat cambodgien, Prince Group. L’homme d’affaire d’origine chinoise qui détient la nationalité cambodgienne est inculpé pour fraude électronique et blanchiment d’argent. Le dossier de mise en accusation indique que Chen Zhi serait personnellement impliqué dans la gestion d’opérations d’arnaques en ligne massives et conscient des pratiques brutales en usage dans les différents centres de son réseau. Prince Group et 146 entités affiliées sont désormais désignées comme organisation criminelle transnationale par le Trésor américain. Au Cambodge, Chen Zhi est un homme d’affaires particulièrement influent. Il a été conseiller de l’ancien Premier ministre, Hun Sen, puis de son fils, Hun Manet, actuel Premier Ministre du Cambodge. Ces affaires suscitent-elles une réponse d’ampleur en Asie du Sud-Est ? Les actions et sanctions contre des rouages influents de ces réseaux en Asie du Sud-Est se multiplient, mais elles ne semblent pas pour l’instant empêcher la prolifération de ces entreprises criminelles dans la région. Au Cambodge, sur ces quatre derniers mois, les forces de police seraient ainsi intervenues sur 92 sites suspectés d’être des centres d’arnaques conduisant à l’interpellation de plus de 3 400 personnes de 20 nationalités différentes. Si ces descentes s’intensifient, plusieurs sites connus des autorités et des observateurs semblaient avoir repris leurs activités quelque temps plus tard. D’autres cellules déménagent régulièrement leurs bureaux. En l’absence de stratégie ambitieuse, certains rapports comme celui d’Amnesty International en juin dernier vont jusqu’à dénoncer une défaillance de l’État cambodgien qui auraient permis à la criminalité de prospérer. Ces réseaux criminels opèrent dans toute la région, mais rien qu’au Cambodge, on estime que 100 à 150 000 personnes seraient impliquées, volontairement ou non, dans les centres d’arnaques en ligne. À lire aussiSéoul envoie des enquêteurs au Cambodge après des enlèvements en série de Sud-Coréens
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  • Scandale de corruption aux Philippines: le président Marcos Jr face à une vague de mécontentement
    2025/10/17

    Aux Philippines, la cote de popularité du président Ferdinand Marcos Jr est au plus bas. En cause, un vaste scandale de corruption qui n’en finit pas de secouer l’archipel. Après les manifestations monstres en septembre, deux nouveaux rassemblements sont prévus vendredi 17 octobre et mardi 21 octobre, avec le mot d’ordre : « punir les responsables et restituer les fonds volés ».

    Révélée fin juillet par le président lui-même, lors d’un discours sur l’état de la Nation, l’affaire implique de faux projets de contrôle des inondations, dans un pays parmi les plus exposés aux typhons. Coût estimé pour le contribuable : environ 2 milliards d’euros, plutôt 18 milliards, selon Greenpeace.

    Des témoignages accablants

    Le président Ferdinand Marcos Jr avait promis d’agir contre ces malversations présumées, et que personne ne serait épargné. Pourtant, il dégringole dans les sondages. Les Philippins sont exaspérés par la corruption qui ronge le pays et n’ont pas confiance dans leurs institutions : 79 % des sondés désapprouvent la gestion de la corruption, un record historique.

    Pourtant, dès la mi-septembre une commission d’enquête indépendante a été créée, enquête lancée également par la Chambre des représentants et le Sénat sur ces détournements de fonds et énormes pots de vins versés à des législateurs, des fonctionnaires ou des entrepreneurs pour des infrastructures inexistantes ou de piètre qualité.

    Des auditions sont en cours, relayées en direct par les médias philippins et le moins que l’on puisse dire c’est que les langues se délient. Comme pour les témoignages accablants d’anciens ingénieurs du département des travaux publics et des autoroutes qui accusent nommément des figures politiques d’avoir perçu des rétrocommissions massives pour des projets fantômes.

    Un ancien soldat a récemment révélé devant la commission sénatoriale avoir régulièrement livré des valises bourrées d’argent liquide à la résidence de l’ancien président de la Chambre basse, Martin Romualdez. Ni plus ni moins que le cousin du chef de l’État, il a d’ailleurs présenté sa démission mi-septembre moins de deux semaines après celle du président du Sénat, Francis Escudero, un allié proche de Marcos.

    À lire aussiPhilippines: des milliers de manifestants dans les rues de Manille pour protester contre la corruption

    Opacité et impunité

    Au total, entre 50 et 100 personnes, fonctionnaires ou sénateurs et dont les noms n’ont pas été rendus public, seraient impliqués dans ce scandale. Jusqu’à 70 % des fonds alloués à ces projets anti-inondations auraient été détournés, une somme colossale.

    Par ailleurs, un site web lancé par le président Marcos pour encourager les citoyens à signaler les anomalies dans les projets d'infrastructure a enregistré jusqu’ici plus de 20 000 plaintes, un véritable raz de marée.

    Le mécontentement grandit notamment en raison de la répression des forces de police durant la grande mobilisation anti-corruption le 21 septembre et l’arrestation de plus de 200 personnes. Les Philippins reprochent aussi l’opacité de la commission indépendante dont les sessions se tiennent à huis clos. Ils attendent justice, sans trop y croire en réalité, en raison de l’impunité historique dont jouissent leurs élites. Pour maintenir la pression sur les autorités, deux autres manifestations sont prévues à Manille vendredi 17 octobre et mardi 21 octobre … avant un grand rassemblement national fixé au 30 novembre.

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  • La censure chinoise sévit au-delà des frontières nationales
    2025/10/16
    En Thaïlande, une exposition qui se clôt dimanche 19 octobre a été victime de la pression diplomatique de Pékin. Intimidé, l'artiste birman exposé a dû quitter le pays et ses œuvres ont été retirées. Un nouvel épisode d’intervention chinoise visant à influencer ou censurer des institutions culturelles à l’étranger. Depuis Londres, Sai, artiste birman et curateur, se remémore les moments qui ont précédé son départ de Bangkok : « Quarante-huit heures après l’ouverture de l’exposition, on a reçu l’information de la part de la conservatrice que le ministère des Affaires étrangères demandait qui était "Myanmar Peace Museum", l’organisation que nous avons fondée avec ma conjointe ». Soit un deuxième déracinement. Le père de Sai est un politicien de l’État Shan, en Birmanie, et est dans les geôles de la junte depuis le coup d’État en 2021. « Depuis son arrestation, je plaide pour sa libération et celle de plus de 30 000 prisonniers politiques détenus en Birmanie », lance l'artiste. Il considère « l’art comme une plate-forme » pour « donner de la visibilité » à sa nation et sa cause. Mais cet été, il a vu sa démarche entravée alors qu’il participait à « Constellation de complicité », une exposition représentant des artistes de différents pays victimes d’oppression afin de montrer comment les régimes autoritaires collaborent pour appliquer leur répression. « Alors qu’on était dans les embouteillages, nous avons reçu un appel de la part de la direction de l’exposition qui nous a dit : la police est là et elle vous demande. Tout de suite, on a su qu’il fallait partir, tout comme on a fui la Birmanie en 2021. J’ai eu cet instinct immédiatement. » Le lendemain, des représentants de l’ambassade de Chine escortés par des autorités locales auraient demandé la fermeture de l’exposition. Dans leurs viseurs, des œuvres d’artistes tibétains, ouïghours ou hong-kongais. Autant d'habitants de régions qui ont été soit envahies par Pékin, comme le Tibet en 1950, soit dont la population est sévèrement réprimée, comme les Ouïghours au Xinjiang, soit une ancienne colonie britannique où tout discours opposé à Pékin est puni par de la prison, dans le cas de Hong-Kong. À lire aussiLa Thaïlande expulse 40 Ouïghours vers la Chine, malgré les persécutions et les critiques Finalement, après négociations, l’exposition a pu ouvrir à nouveau, avec des modifications. « Les noms de quatre artistes ont été effacés, comme les drapeaux tibétains ou ouïghours, les images ou les paroles du Dalaï Lama, énumère Sai. Pourtant, aucun n’était ressortissant chinois. » Les œuvres de Tenzin Mingyur Paldron, artiste transgenre tibétain, ont aussi été presque entièrement retirés. À distance, Sai continue à suivre la situation et assure que l’exposition est restée sous surveillance policière. « Tous les artistes de cette exposition se sont battus contre leur propre régime autoritaire. On ne peut pas laisser passer cela, on a l'obligation de se battre, non seulement pour nous, mais pour la liberté d’expression, assure-t-il. On doit dénoncer cette invasion sur la souveraineté culturelle thaïlandaise. » Pékin, premier partenaire économique de Bangkok, dispose d’importants moyens de pression sur le royaume thaïlandais. Un scénario qui se répète. En septembre, la représentation taïwanaise au Kazakhstan a accusé la Chine d’être intervenue pour empêcher avec succès l'exposition d’artistes taïwanais. En France, plusieurs associations tibétaines ont déposé une mise en demeure contre le musée Guimet pour avoir effacé le mot « Tibet » dans une exposition mettant en avant des œuvres de la région contrôlée par Pékin, après son invasion en 1950. Le musée a privilégié l’appellation « monde himalayen », ce qui, selon le courrier de mise en demeure, reviendrait à « tronquer la culture et l’histoire du Tibet ».
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  • La Thaïlande en alerte face aux fortes pluies et aux inondations
    2025/10/14

    En Thaïlande, la saison des pluies devrait se terminer à la fin du mois. Ces deux dernières semaines, le typhon Matmo puis de fortes pluies ont entrainé des inondations meurtrières dans le nord, le centre et l’est de la Thaïlande. Lundi 13 octobre, 15 provinces étaient encore inondées. Le Royaume reste en alerte pour les prochains jours, un orage s'abattant encore sur la capitale Bangkok, mais également la ville historique d'Ayutthaya, l'une des zones les plus touchées.

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