エピソード

  • Nouvelle-Zélande: des centaines de personnes manifestent en soutien avec la bande de Gaza
    2025/06/17

    Ce week-end, les néozélandais ont rejoint la marche mondiale vers Gaza visant à symboliquement « briser le blocus Israélien ». Les manifestants d’une dizaine de villes de Nouvelle-Zélande se sont donc coordonnés pour défiler en même temps et ainsi donner plus de poids à leurs revendications.

    De notre correspondante à Auckland en Nouvelle-Zélande, Garboud-Lorenzoni Emma

    À Auckland, ils étaient quelque 500 manifestants à s’être réunis pour demander un cessez-le-feu à Gaza et la fin du blocus israélien. Les images des atrocités subies par les gazaouis circulant sur les réseaux sociaux ont incité beaucoup de néozélandais à rejoindre la marche.

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    D’ailleurs, l’un des organisateurs est Palestinien et confie qu’avant le 7-Octobre, il avait du mal à mobiliser les foules. Selon lui, depuis cette date et l’intensification des bombardements israéliens dans la bande de Gaza, de nombreux néozélandais se mobilisent.

    Et c’est une réaction qui s’inscrit dans un mouvement mondial puisque des milliers de militants venus d’une cinquantaine de pays différents se sont réunis pour réellement marcher vers Gaza. Si aujourd’hui cette marche a été avortée, car bloquée en Égypte, les militants néozélandais espéraient leur apporter du soutien.

    Peser sur la politique nationale

    Avec cette mobilisation, les participants espèrent aussi peser sur leur gouvernement pour qu’ils prennent des sanctions plus fermes contre Israël parce qu’ils savent que les décisions politiques des États membres de l’ONU peuvent peser dans l’issue du conflit.

    Les manifestants ont donc aussi interpellé leurs députés, les appelant à reconnaître l’État de Palestine au même titre que l’État d’Israël.

    Dans le cortège, Ricardo Menendez représentait le parti des Verts. Il en a profité pour rappeler que son groupe est à l’initiative d’un projet de loi imposant des sanctions économiques à Israël. Le texte est aussi soutenu par le parti Travailliste ainsi que par le parti Maori. Il ne manquerait plus que six voix pour qu’il entre en vigueur.

    Dans ce pays composé de plusieurs communautés différentes comme les Maoris par exemple, une telle coalition politique illustre vraiment l'intérêt pour la situation à Gaza ? Bien sûr, et ça se ressent dans le cortège. Il y avait beaucoup de drapeaux maoris et certains discours ont été prononcés dans leur langue. Nombre d’entre eux m’ont expliqué que ça faisait écho à leur propre histoire, notamment la colonisation de leur terre par les Britanniques. Leur présence serait un signe de solidarité entre peuples opprimés.

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    Malgré tout, les Maoris semblent divisés sur la question. Un mouvement chrétien de la communauté a fait le buzz sur les réseaux sociaux en effectuant un haka en soutien au gouvernement israélien. Alors si d’autres vidéos montrent des hakas en soutien aux Palestiniens, ce qui se passe sur internet illustre de réelles oppositions.

    Avant le départ de la marche, les organisateurs ont fait de la prévention en rappelant qu’il était important de ne pas répondre en cas d’invectives extérieures car leur mouvement est pacifique.

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  • Invitée au G7, la Corée du Sud veut faire avancer ses objectifs commerciaux et diplomatiques
    2025/06/17

    En plus des membres habituels du G7, le Canada a invité quelques pays supplémentaires à se joindre au sommet. C'est le cas de la Corée du Sud, représentée par son nouveau président Lee Jae-myung, élu il y a à peine deux semaines. Il s'agit du premier voyage diplomatique du chef de l'État, dont la priorité affichée est le commerce.

    Avec notre correspondant à Séoul, Célio Fioretti

    La présence du président sud-coréen au sommet du G7 constitue avant tout une occasion pour la Corée du Sud de redorer son image, après six mois de chaos politique. Le nouveau président, Lee Jae-myung, entré en fonction il y a à peine deux semaines, a remercié le Canada pour sa confiance et l'invitation au sommet. Il entend profiter de ce moment pour démontrer que le calme est revenu dans le pays et que la Corée du Sud est prête à faire affaire.

    Le commerce est bien l'objectif principal de ce G7 pour la Corée du Sud. Lourdement touchée par les droits de douane américains - 50% sur les automobiles, l'acier, et les produits électroménagers, qui sont le cœur des exportations du pays -, la Corée du Sud cherche une porte de sortie en baissant ces taxes ou en trouvant de nouveaux partenaires commerciaux.

    Et pour y parvenir, quelle est la stratégie de la Corée du Sud ? Deux solutions possibles s'offrent à la Corée du Sud. Premièrement, négocier directement avec Trump, ce qui n'est jamais une mince affaire, d'autant plus que l'agenda du président américain est très chargé avec les conflits au Moyen-Orient.

    À lire aussiDonald Trump quitte prématurément le sommet du G7 face à la crise au Moyen-Orient

    Deuxième solution : discuter avec les autres membres du G7 pour élaborer une stratégie commune face aux droits de douane américains et potentiellement nouer de meilleures relations commerciales. C'est le cas du Japon par exemple que la Corée du Sud va rencontrer lors de ce sommet. Avec une économie similaire et faisant face aux mêmes pressions américaines, les deux voisins pourraient élaborer ensemble une stratégie de négociation pour les futures rencontres avec Washington.

    Ce G7 est également une occasion pour la Corée du Sud de montrer son potentiel diplomatique. Déjà membre du G20, la quatrième économie d'Asie voudrait également sa place au G7. Une manière, selon elle, de mieux représenter l'Asie aux côtés du Japon, déjà membre du G7. Bien intégrée dans le commerce international et jouant sur la même ligne politique que les pays membres, elle pourrait être un candidat idéal.

    Cette envie de rejoindre le club très fermé du G7 n'est pas une posture officielle du gouvernement coréen, mais elle est très largement discutée dans les couloirs du ministère des Affaires étrangères. Ce G7 au Canada est l'occasion pour la Corée du Sud de montrer ses capacités diplomatiques.

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  • La mer de Chine, champ de bataille géopolitique et écologique
    2025/06/13
    La mer de Chine méridionale est bien plus qu’un simple espace maritime disputé. C’est une zone stratégique au cœur de rivalités géopolitiques, économiques et environnementales. Derrière les tensions entre la Chine, ses voisins et les États-Unis, se jouent des questions de souveraineté, de contrôle des ressources, de sécurité maritime, mais aussi de préservation des océans, gravement menacés par les activités humaines. Entre ambitions de puissance, dégradation écologique et espoirs de coopération, que veut vraiment la Chine et à quel prix ? La Chine revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale. Pékin cherche à imposer sa souveraineté, notamment en construisant des îles artificielles sur des récifs contestés, qu’elle équipe de pistes d’aviation et de bases militaires. Objectif : affirmer sa présence face aux autres pays riverains et aux États-Unis. Mais les enjeux ne sont pas que militaires. La région recèle des ressources précieuses – hydrocarbures, poissons, routes maritimes essentielles – que la Chine veut sécuriser pour garantir sa croissance et son indépendance économique. Enfin, cette stratégie s’inscrit dans un récit plus large : celui de la puissance chinoise qui entend retrouver sa place au centre du jeu mondial, quitte à défier le droit international. À lire aussiMer de Chine méridionale: Pékin plante son drapeau sur un îlot contesté avec les Philippines Impacts globaux Alors ces ambitions fragilisent d’abord le droit international : Pékin refuse de reconnaître la décision d’un tribunal international qui invalide ses revendications maritimes. Une posture qui alimente l’idée que les puissances peuvent ignorer les règles. Sur le plan sécuritaire, la militarisation de la zone accroît les tensions avec les États-Unis et les pays voisins. Le risque d’un incident armé n’est jamais très loin. Il y a aussi un enjeu économique mondial : un tiers du commerce maritime transite par ces eaux. Tout blocage ou conflit aurait des répercussions immédiates sur les chaînes d’approvisionnement. À lire aussiConférence sur l’océan: que pourrait changer l'entrée en vigueur du traité sur la haute mer? Peu de coopération régionale pour protéger l’océan Alors que la biodiversité est déjà menacée par la surpêche, la pollution et le réchauffement climatique, la construction d’îles artificielles a provoqué la destruction massive de récifs coralliens, essentiels à la biodiversité marine. La surpêche, souvent pratiquée par des flottes chinoises escortées par les garde-côtes, affaiblit les stocks halieutiques, mettant en péril les ressources pour les générations futures. Dans ce climat de tension, la coopération régionale est presque impossible. Or, sans coordination entre États, il devient très difficile de protéger efficacement cet écosystème marin déjà fragilisé par le réchauffement climatique. Résultat : une zone stratégique qui pourrait devenir un exemple de gestion durable des océans est aujourd’hui un point chaud de dégradation environnementale. À lire aussiComment la Chine se prépare à exploiter les ressources minières océaniques Du positif à venir ? Malgré les tensions, certains aspects des actions chinoises en mer de Chine méridionale pourraient avoir des retombées positives, si la coopération régionale s’améliore. Par exemple, les bases construites sur des récifs accueillent parfois des stations météo et des outils de surveillance océanique. Ces infrastructures pourraient, à terme, contribuer à la recherche scientifique, voire à la prévention des catastrophes naturelles. La Chine affiche aussi une volonté de s’impliquer dans des projets de croissance bleue, autour de la pêche durable ou des énergies marines renouvelables. Des intentions encore floues, mais qui montrent qu’un virage écologique est possible. Enfin, si Pékin décidait un jour d’ouvrir le dialogue sur la protection conjointe des ressources marines, la Chine pourrait devenir un acteur central dans la gouvernance des océans. Mais pour cela, il faudrait dépasser la logique de contrôle et de domination au profit de la coopération.
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  • Malgré un endettement alarmant, le Pakistan augmente son budget de la défense
    2025/06/12
    Le gouvernement pakistanais vient de présenter son nouveau budget. Dans l’ensemble, les dépenses sont en baisse, pour faire face à un endettement alarmant du pays, et rembourser deux importants prêts internationaux. Mais il y a une exception : le budget de la défense, lui, augmente de 20%. Symbole d’une course à l’armement accrue suite au conflit qui a opposé le Pakistan à l’Inde le mois dernier. Quand il est monté à la tribune de l’Assemblée nationale, mardi 10 juin, le ministre des Finances Muhammad Aurangzeb a annoncé un budget « historique » : celui-ci prévoit en effet une hausse des dépenses militaires d’environ 1,3 milliard d’euros, soit un bond d’environ 20% en un an. C’est l’une des hausses les plus élevées depuis des décennies au Pakistan, et elle illustre bien le moment d’euphorie nationaliste qui traverse le pays. Cette enveloppe budgétaire, qui devrait être adoptée à la fin du mois, permettra d’augmenter les salaires des militaires de 25% en moyenne. Ainsi que de leur offrir une prime de combat après la guerre éclair contre l’Inde, qui a eu lieu entre le 7 et le 10 mai et s’est terminée par un cessez-le-feu précaire. Islamabad pourra également acheter de nouvelles armes : des défenses anti-aériennes, d’abord, dont l’arsenal a été endommagé par l’attaque indienne. Le gouvernement a aussi annoncé négocier l’achat de 40 nouveaux chasseurs chinois, qui ont montré leurs prouesses, en abattant au moins un avion Rafale indien, de fabrication française. Il y a en plus un avantage : Pékin accepterait des paiements par tranches. À lire aussiTensions entre l’Inde et le Pakistan : les raisons de la colère La santé et l’éducation sacrifiées Cette flexibilité financière est très intéressante pour Islamabad. Car cette euphorie ferait presque oublier que le Pakistan est énormément endetté. Ces derniers mois, Islamabad a contracté deux prêts de 27 milliards de dollars en tout auprès du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. Le premier, de 7 milliards et débuté en septembre dernier, a sauvé le Pakistan d’une potentielle banqueroute, et il est à rembourser sur trois ans, alors que le deuxième s’étalera sur dix ans. Le remboursement de cette dette représente le premier poste de dépense, et la défense, elle, redevient le deuxième, engloutissant 14% de tout le budget pakistanais. Ce qui rappelle les heures de forte militarisation du pays, dans les années 90. « Le Pakistan est redevenu un État sécuritaire », se désole l’économiste pakistanaise Safiya Aftab, directrice du cabinet Verso Consulting, à Islamabad. « Or, pour financer ces dépenses militaires, le gouvernement a coupé les budgets fédéraux d’éducation, de santé et ceux dédiés aux infrastructures publiques ». L’éducation et la santé sont en grande partie gérées par les provinces depuis 2010, rappelle-t-elle, mais les choix fédéraux ont une grande influence sur les orientations nationales : « Ce choix peut se comprendre vu la situation sécuritaire, mais pour le développement humain du Pakistan, ce n’est pas un bon signe », conclut l’économiste. À lire aussiInde: «Si le Pakistan veut survivre, il devra détruire son infrastructure terroriste» L’armée, un État dans l’État Cette course à l’armement peut du reste être périlleuse pour le Pakistan. Car face à lui, l’Inde a un produit intérieur brut dix fois plus élevé, une économie plus florissante et donc des capacités militaires bien plus grandes. Et cette inégalité mine le développement de la société pakistanaise : depuis les années 70, le budget militaire occupe un poids démesuré dans son économie et l’armée, devenue très riche et puissante, s’est transformée en un État dans l’État, qui renverse des gouvernements et choisit le nom du premier ministre. Avec un effet pervers : les militaires doivent justifier leur existence, et maintiennent donc la tension avec l’Inde. Et c’est ainsi que leur différend frontalier autour de la région du Cachemire, qui dure depuis 1947, est l’un des plus longs conflits territoriaux modernes, aussi vieux que celui de la Palestine. À lire aussiUn conflit avec l'Inde aurait des impacts désastreux pour l'économie pakistanaise
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  • La rivalité militaire sino-américaine s’intensifie dans le Pacifique
    2025/06/11
    Pour la première fois, deux porte-avions chinois – le Liaoning et le Shandong – ont été repérés en manœuvres militaires conjointes dans l’océan Pacifique. Leur passage par la zone économique exclusive (ZEE) du Japon a suscité une vive réaction de Tokyo, qui a rapidement engagé un dialogue diplomatique avec Pékin afin de s’assurer qu’aucune menace ne pesait sur l’archipel. Une nouvelle sortie maritime chinoise qui démontre ses ambitions Pacifique. Circulez, il n’y a rien à voir. Pour la Chine, la présence de ses deux porte-avions en activité dans l’océan Pacifique est parfaitement normale.« Les activités des navires de guerre chinois dans les zones maritimes concernées sont pleinement conformes au droit et aux pratiques internationales, répond Lin Jian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères,La Chine a toujours mené une politique militaire à vocation défensive et nous espérons que le Japon examinera cette question de façon objective et rationnelle. » Rien d’illégal en effet côté chinois, mais la confirmation de la volonté stratégique d’aguerrir sa marine. Malgré la plus grande flotte navale du monde avec plus de 400 navires, l’Armée populaire de libération souffre encore d’un manque d’expérience opérationnelle en haute mer, d’insuffisances technologiques et de difficultés logistiques. Pékin multiplie les sorties en mer pour renforcer ses capacités militaires. Des sorties suivies de près. Tokyo a été rapidement alerté par la traversée de sa ZEE. Du côté américain, un porte-avions de l’US Navy au Japon, l’USS Georges Washington a quitté ce mardi la base navale de Yokosuka pour sa première mission d’ampleur depuis novembre. Des réactions qui s’expliquent notamment par la doctrine stratégique américaine dite des « chaînes d’îles ». Élaborée pendant la Guerre froide pour contenir la marine soviétique, elle s'applique maintenant à la Chine. Cette stratégie repose sur trois lignes de défense qui doivent permettre à Washington de garder le contrôle de l’océan Pacifique.À lire aussiPour la première fois dans le Pacifique, deux porte-avions chinois ont été aperçus en opérationEbranler la stratégie de Washington La première chaîne d’îles, évidemment la plus importante, est à environ 700 milles nautiques (environ 1 300 km) des côtes chinoises. Elle part d'îles au nord du Japon jusqu’à la Malaisie, en passant par Okinawa, Taïwan et les Philippines. Cette chaîne permet à Washington de se garder la possibilité de bloquer toute entrée dans l’océan Pacifique à la marine chinoise et à perturber l’économie de Pékin si elle le juge nécessaire. La deuxième chaîne d’îles s'étend jusqu'à 1 800 milles nautiques (environ 3 300 km) des côtes chinoises. Elle relie le Japon à Guam, en passant par Palau et l’Indonésie. La troisième chaîne d’îles forme une ligne encore plus éloignée, allant des îles Aléoutiennes (au large de l’Alaska) jusqu’à la Nouvelle-Zélande, en passant par Hawaï, les îles de la Ligne, et les Tonga. La présence des deux porte-avions chinois à l’est de la deuxième chaîne illustre clairement la volonté de Pékin de contester l’hégémonie militaire américaine dans le Pacifique. Et ce n’est pas un acte isolé, en février dernier, des navires de guerre chinois ont mené des exercices à tirs réels près de l’Australie, sans prévenir Canberra. Ces démonstrations de force traduisent la volonté stratégique chinoise de briser l’encerclement imposé par les chaînes d’îles américaines. Cette contrainte est particulièrement critique pour ses sous-marins, incapables d'entrer discrètement dans les eaux profondes du Pacifique. La prise de Taïwan permettrait à la Chine de se projeter sans être détectée bien au-delà de ses frontières et d’ébranler durablement la stratégie de Washington dans la région. À lire aussiLes États-Unis veulent installer une «dissuasion crédible» dans la région Asie-Pacifique
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  • Mission Axiom Space-4: première visite d'un astronaute indien dans la Station spatiale internationale
    2025/06/10

    Ce mardi 10 juin est un grand jour pour l’Inde. Un astronaute indien s’envole dans quelques heures pour la Station spatiale internationale (ISS) dans le cadre d’une mission privée menée par l’entreprise américaine Axiom Space. Le pilote d’essai de l’armée de l’air indienne veut « susciter la curiosité d’une génération tout entière ». Un vol historique et hautement symbolique pour l’Inde.

    De notre correspondante à New Delhi,

    Ce vol marque le grand retour de l’Inde dans la conquête spatiale habitée. 41 ans après Rakesh Sharma, le tout premier Indien à voyager dans l’espace, la mission Axiom-4 symbolise le renouveau d’une ambition spatiale nationale. À bord du vaisseau Dragon de SpaceX, l’Indien Shubhanshu Shukla. À 39 ans, il devient le deuxième Indien à s’envoler dans l’espace et surtout, le tout premier à séjourner à bord de la Station spatiale internationale.

    En Inde, c’est l’effervescence. Des retransmissions en direct sont prévues dans les écoles. L’agence spatiale indienne organise même des échanges entre Shukla et des étudiants depuis la station. Car, au-delà du symbole, c’est tout un pays qui se projette. « Il s'agit du voyage de 1,4 milliard de personnes », a déclaré il y a quelques mois l’astronaute indien à la presse locale.

    À lire aussiRecherche spatiale : pourquoi l'Inde est-elle rentrée dans la course à la Lune ?

    L’Inde veut montrer sa toute puissance dans le domaine spatial

    La quatrième économie mondiale joue dans la cour des grands. New Delhi affiche depuis quelques années des ambitions de plus en plus affirmées dans ce domaine. En août 2023, elle est devenue la quatrième nation à poser un engin non habité sur la Lune, après la Russie, les États-Unis et la Chine.

    Et l’Inde ne compte pas s’arrêter là. Dans deux ans, New Delhi prévoit de lancer Gaganyaan – vaisseau spatial en hindi –, sa toute première mission habitée, entièrement indienne cette fois, depuis un lanceur indien.

    Un message clair adressé à la Chine, son grand rival dans la région, qui, elle, vise la Lune dès 2030. L’Inde parle, elle, de 2040 pour un alunissage habité. La bataille pour l’espace est plus que jamais relancée. Ni Pékin ni New Delhi ne veulent laisser Washington seul dans la course.

    À écouter aussiL’Asie dans la course aux étoiles

    Une aventure spatiale à portée scientifique bien concrète

    Parmi les 60 expériences prévues à bord de l’ISS, une retient particulièrement l’attention : elle pourrait un jour permettre aux personnes diabétiques de voyager dans l’espace. Pendant tout le séjour, l’un des astronautes portera un capteur de glycémie en continu. L’objectif est d’observer l’évolution du taux de sucre dans le sang en microgravité, un environnement où le corps humain réagit différemment. Cette recherche, menée en partenariat avec un hôpital de Dubaï, pourrait ouvrir la voie à un meilleur contrôle du diabète, même en dehors de la Terre.

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  • Tensions militaires à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge
    2025/06/09

    En Asie du Sud-Est, les bruits de bottes résonnent depuis plusieurs jours près de la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge. Les échanges de tirs entre les deux armées, qui se sont soldés par la mort d’un soldat cambodgien, le 28 mai, ont ravivé un vieux différend frontalier. Des pourparlers qui se sont tenus dimanche 8 juin entre les deux royaumes semblent avoir fait redescendre la pression d’un cran.

    Avec notre correspondant à Bangkok, Valentin Cebron

    Après la surenchère, la désescalade. Dimanche 8 juin, les forces armées thaïlandaise et cambodgienne ont accepté de revenir à leurs positions initiales près d’un territoire contesté que les Thaïlandais appellent Chong Bok.

    La veille, les nouvelles n’étaient pourtant guère rassurantes : les deux pays avaient en effet renforcé leur présence militaire le long de leur frontière commune, qui s’étend sur plus de 800 kilomètres. À l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité national, l’armée thaïe s’était dite « prête à mener une opération de haut niveau » pour contrer toute violation de sa souveraineté.

    Il y a quelques jours, une source en lien direct des militaires thaïlandais m’a envoyé une vidéo d’un convoi de blindés en direction des zones litigieuses.

    Depuis la mort d’un soldat cambodgien fin mai, chaque camp accuse l’autre d’avoir ouvert le feu en premier.

    À lire aussiMort d'un soldat cambodgien à la frontière: la Thaïlande et le Cambodge conviennent d'apaiser les tensions

    Dispute sur plusieurs endroits non délimités le long de la frontière

    Cet accrochage rappelle que la Thaïlande et le Cambodge se disputent depuis plus d’un siècle la souveraineté à divers endroits non délimités le long de leur frontière. L’origine de la controverse remonte au traité conclu en 1907 entre la France et le royaume de Siam, ancien nom de la Thaïlande. Ce traité plaçait Preah Vihear, un temple vieux de 900 ans, au Cambodge, à l’époque sous protectorat français.

    Plusieurs affrontements meurtriers ont ainsi eu lieu dans la région entre 2008, année où le Cambodge a inscrit le temple au patrimoine mondial de l’Unesco, et 2011. Avec pour conséquences : des dizaines de morts, dont des civils, et des milliers de déplacés.

    En 2013, la Cour internationale de justice a finalement réaffirmé une décision de 1962, qui avait statué en faveur du Cambodge. D’ailleurs, après les échanges de tir fin mai, les autorités cambodgiennes ont fait savoir qu’elles souhaitaient porter devant le tribunal de La Haye les différends concernant quatre portions de la frontière.

    À lire aussiPreah Vihear, les origines du conflit entre Cambodge et Thaïlande

    Les sentiments nationalistes attisés

    Ces contentieux territoriaux, attisent évidemment un fort sentiment nationaliste de part et d’autre de la frontière. En février, des Cambodgiens ont entonné l’hymne national aux abords du temple contesté de Ta Muen Thom, ce qui a forcément hérissé du côté de la Thaïlande.

    Il y a quelques jours, des militants royalistes thaïlandais ont manifesté devant l’ambassade cambodgienne à Bangkok. Puis la presse locale thaïlandaise a même mentionné des commerçants interdisant aux Cambodgiens d’entrer dans leur boutique.

    Mais pour contrebalancer ce patriotisme exacerbé, des affiches anti-guerres soutenant la fraternité entre les deux royaumes ont aussi émergé sur les réseaux sociaux.

    Les deux parties doivent se réunir le 14 juin pour tenter de trouver une solution pacifique au conflit.

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  • Inde: le Premier ministre Narendra Modi dévoile une ligne ferroviaire stratégique pour le Cachemire
    2025/06/06
    Le Premier ministre indien Narendra Modi a inauguré vendredi 6 juin au matin une ligne ferroviaire importante dans les hauteurs du Cachemire. Visite symbolique, à peine un mois après la trêve dans le cadre de la guerre contre le Pakistan dans cette région. L’ouvrage est majestueux, impressionnant. Le pont suspendu de la rivière Chenab, au Cachemire indien, trace une ligne droite de près d’un kilomètre au-dessus d’un profond ravin de 359 mètres de hauteur, et raccorde ainsi deux énormes montagnes de l’Himalaya. Une ligne ferroviaire passe à présent sur ce pont de Chenab, ce qui permet pour la première fois de relier, par le train, les deux principales villes de la région, Jammu et Srinagar.Narendra Modi est venu en personne inaugurer cet ouvrage historique : c’est le plus haut pont ferroviaire du monde. Et le Premier ministre, qui adore les records, est ravi de s’associer à cette prouesse d’ingénierie. Cela conclut plus de 30 ans de travaux pour faire passer le train à plus de 1 500 mètres de hauteur dans l’Himalaya, à travers des dizaines de tunnels et de ravins.Effacer l’échec de la pacification du CachemirePour Narendra Modi, le moment est important : il s’agit de reprendre en main la communication autour de cette région stratégique, disputée avec le Pakistan.C’est la première fois que le chef du gouvernement retourne au Cachemire depuis l’attentat de Pahalgam, le 22 avril dernier, qui a couté la vie à 22 touristes, abattus par des terroristes, prétendument des Pakistanais. Cette attaque a déclenché une guerre de trois jours entre l’Inde et le Pakistan, qui s’est terminée le 10 mai par un cessez-le-feu précaire.Cet assaut meurtrier a fracassé la propagande du gouvernement nationaliste hindou, qui assurait qu’il avait ramené la paix dans cette région sécessionniste après plus de 25 ans de guerre civile. Narendra Modi veut effacer cet échec. Il reprend donc son casque de bâtisseur qu’il aime tant dans son grand projet de construire « une nouvelle Inde ».Après le conflit, son parti nationaliste hindou parle donc de « développement » pour cette région. Grâce à cette nouvelle ligne ferroviaire, les habitants mettront en effet deux fois moins de temps pour voyager entre Jammu et Srinagar, pour un coût bien moins élevé qu’en voiture. Cette ligne pourrait aussi, en cas d’urgence, permettre le transport de troupes ou de matériel vers les zones disputées du Cachemire et du Ladakh.À lire aussiInde: visite de Narendra Modi au Cachemire qui y vante son bilanPerte d’autonomie et aliénation de la populationCette facilité de transport pourra aider une partie de l’économie agricole et touristique, mais cela ne peut suffire pour pacifier la région, estime Ajai Sahni, directeur de l'Institute of Conflict Management, à New Delhi : « La confiance dans le gouvernement a fortement baissé, et les touristes hésiteront à venir au Cachemire maintenant », craint-il. Surtout, en parallèle, ce gouvernement nationaliste hindou fait tout pour « aliéner la population du cachemire », à majorité musulmane : la région a perdu son autonomie, elle est maintenant administrée par New Delhi, et sa police est dirigée par le ministre de l’Intérieur Amit Shah, qui est un hindouiste autoritaire. Aussi, le gouvernement facilite l’achat de terres par les autres Indiens, ce qui est perçu comme une colonisation.« Donc ce développement sera pour qui ? Les investisseurs venant d’en dehors du Cachemire, qui vont construire de grands hôtels et détruire l’environnement ? Cela va aussi créer du ressentiment au sein de la population du Cachemire », estime Ajai Sahni. Le Cachemire est donc vendu comme une merveilleuse destination touristique, mais les Cachemiris, eux, sont diabolisés. Dernier exemple en date : après l’attentat d’avril dernier, une vingtaine de maisons ont été rasées. L’armée affirme qu’elles appartenaient à des familles de militants. Aucune preuve que ces jeunes aient été liés à cette attaque, et encore moins leur famille, mais peu importe : la punition est maintenant collective, ce qui accentue la polarisation entre hindous et musulmans en Inde.À lire aussiTensions entre l’Inde et le Pakistan: les raisons de la colère
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