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Malgré un endettement alarmant, le Pakistan augmente son budget de la défense

Malgré un endettement alarmant, le Pakistan augmente son budget de la défense

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Le gouvernement pakistanais vient de présenter son nouveau budget. Dans l’ensemble, les dépenses sont en baisse, pour faire face à un endettement alarmant du pays, et rembourser deux importants prêts internationaux. Mais il y a une exception : le budget de la défense, lui, augmente de 20%. Symbole d’une course à l’armement accrue suite au conflit qui a opposé le Pakistan à l’Inde le mois dernier. Quand il est monté à la tribune de l’Assemblée nationale, mardi 10 juin, le ministre des Finances Muhammad Aurangzeb a annoncé un budget « historique » : celui-ci prévoit en effet une hausse des dépenses militaires d’environ 1,3 milliard d’euros, soit un bond d’environ 20% en un an. C’est l’une des hausses les plus élevées depuis des décennies au Pakistan, et elle illustre bien le moment d’euphorie nationaliste qui traverse le pays. Cette enveloppe budgétaire, qui devrait être adoptée à la fin du mois, permettra d’augmenter les salaires des militaires de 25% en moyenne. Ainsi que de leur offrir une prime de combat après la guerre éclair contre l’Inde, qui a eu lieu entre le 7 et le 10 mai et s’est terminée par un cessez-le-feu précaire. Islamabad pourra également acheter de nouvelles armes : des défenses anti-aériennes, d’abord, dont l’arsenal a été endommagé par l’attaque indienne. Le gouvernement a aussi annoncé négocier l’achat de 40 nouveaux chasseurs chinois, qui ont montré leurs prouesses, en abattant au moins un avion Rafale indien, de fabrication française. Il y a en plus un avantage : Pékin accepterait des paiements par tranches. À lire aussiTensions entre l’Inde et le Pakistan : les raisons de la colère La santé et l’éducation sacrifiées Cette flexibilité financière est très intéressante pour Islamabad. Car cette euphorie ferait presque oublier que le Pakistan est énormément endetté. Ces derniers mois, Islamabad a contracté deux prêts de 27 milliards de dollars en tout auprès du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. Le premier, de 7 milliards et débuté en septembre dernier, a sauvé le Pakistan d’une potentielle banqueroute, et il est à rembourser sur trois ans, alors que le deuxième s’étalera sur dix ans. Le remboursement de cette dette représente le premier poste de dépense, et la défense, elle, redevient le deuxième, engloutissant 14% de tout le budget pakistanais. Ce qui rappelle les heures de forte militarisation du pays, dans les années 90. « Le Pakistan est redevenu un État sécuritaire », se désole l’économiste pakistanaise Safiya Aftab, directrice du cabinet Verso Consulting, à Islamabad. « Or, pour financer ces dépenses militaires, le gouvernement a coupé les budgets fédéraux d’éducation, de santé et ceux dédiés aux infrastructures publiques ». L’éducation et la santé sont en grande partie gérées par les provinces depuis 2010, rappelle-t-elle, mais les choix fédéraux ont une grande influence sur les orientations nationales : « Ce choix peut se comprendre vu la situation sécuritaire, mais pour le développement humain du Pakistan, ce n’est pas un bon signe », conclut l’économiste. À lire aussiInde: «Si le Pakistan veut survivre, il devra détruire son infrastructure terroriste» L’armée, un État dans l’État Cette course à l’armement peut du reste être périlleuse pour le Pakistan. Car face à lui, l’Inde a un produit intérieur brut dix fois plus élevé, une économie plus florissante et donc des capacités militaires bien plus grandes. Et cette inégalité mine le développement de la société pakistanaise : depuis les années 70, le budget militaire occupe un poids démesuré dans son économie et l’armée, devenue très riche et puissante, s’est transformée en un État dans l’État, qui renverse des gouvernements et choisit le nom du premier ministre. Avec un effet pervers : les militaires doivent justifier leur existence, et maintiennent donc la tension avec l’Inde. Et c’est ainsi que leur différend frontalier autour de la région du Cachemire, qui dure depuis 1947, est l’un des plus longs conflits territoriaux modernes, aussi vieux que celui de la Palestine. À lire aussiUn conflit avec l'Inde aurait des impacts désastreux pour l'économie pakistanaise

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