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À la Une en Asie

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著者: RFI
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Du lundi au vendredi, retrouvez ce qui fait la Une de l'actualité en Asie aujourd'hui, avec les journalistes du service international et les correspondants de RFI ainsi que nos correspondants sur le continent.

Diffusion du lundi au vendredi à 5h16 TU.

France Médias Monde
政治・政府
エピソード
  • Qi Hong, le dissident qui a piégé la police chinoise
    2025/09/12
    Fin août, les réseaux d’opposants à Pékin s’agitent sur la toile. Des messages contre « la tyrannie du Parti Communiste » se sont affichés durant près d’une heure sur des immeubles de Chongqing, mégalopole de 32 millions d’habitants. Une performance inédite, réalisée à distance par un dissident déjà au loin. RFI a pu s’entretenir avec lui. « Je voulais éveiller la conscience d’un maximum de personnes, raconte Qi Hong avec simplicité depuis le Royaume-Uni, où il est parti avec sa famille. J’ai encore des proches en Chine, donc l’objectif était de réaliser cela depuis un endroit sûr. C’est pour ça que j’ai opté pour la méthode des projecteurs ». La décision de quitter son pays prise, il décide de partir avec panache. Après avoir acheté les billets d’avion, il se procure le matériel nécessaire à son coup d’éclat. Dans une chambre d’hôtel du quartier universitaire de Chongqing, il projette des messages innocents sur les murs des gratte-ciels voisins, termine ses préparatifs et part avec sa famille. Neuf jours plus tard, le 29 août vers 22h, quatre messages s’affichent dans la nuit chinoise : « Sans le Parti Communiste Chinois une nouvelle Chine peut exister », « La liberté n’est pas un cadeau, elle doit être conquise », « Levez-vous, ceux qui refusent d’être des esclaves » ou encore « Pas de mensonges, seulement la vérité. Pas d’esclavage, la liberté. La tyrannie du Parti Communiste doit prendre fin ». Rapidement, la police cherche à trouver et arrêter la personne derrière ce rare acte de défiance. Cinquante minutes plus tard, ils débarquent dans une chambre d’hôtel. Vide. Ils trouvent simplement une webcam qui les filme, incrédules. « Je voulais enregistrer tout l’événement », se rappelle Qi Hong, amusé. « Tout était préparé et puis à la dernière minute, j’ai aussi laissé une lettre. Pour ne pas laisser en difficulté le personnel de l’hôtel, mais aussi pour expliquer les raisons derrière ma décision ». Dans ce texte, il choisit d’interpeller directement les fonctionnaires : « Vous êtes peut-être bénéficiaires (du système) aujourd’hui, mais un jour vous en serez les victimes. (…) Les crimes du Parti communiste dans ce pays sont innombrables. S’il te plaît, essaie de ne pas aider ni encourager leurs atrocités ». « Je ne pense pas être un guerrier ou mériter d’être mis sur un piédestal » L’arrivée des policiers dans la chambre vide, cette lettre, comme les messages projetés sur les immeubles ont été diffusés sur le compte X d’un dissident chinois, et ont été vus 20 millions de fois. Si certains critiquent un geste inconscient ou défendent la qualité de vie dont disposent les Chinois en comparaison à d’autres pays, les réactions restent majoritairement positives (NDLR : pas nécessairement représentatif de l’opinion publique chinoise X n’est pas autorisée en Chine) et saluent le courage de celui parfois qualifié de héros, ayant dénoncé par cet acte l’utilisation de la technologie comme bras armé du contrôle du Parti Communiste Chinois. « Je ne pense pas être un guerrier ou mériter d’être mis sur un piédestal, estime Qi Hong. Les gens m’ont surestimé, je suis quelqu’un d’ordinaire et je n’avais pas pensé à tout ça avant de me lancer », s’amuse-t-il. Il raconte s’être notamment inspiré de Peng Lifa, un homme ayant manifesté seul sur un pont de Pékin en affichant des banderoles contre le Parti et ses strictes mesures de confinement durant la pandémie de Covid. Victime de disparition forcée, il aurait été condamné à neuf ans de prison selon des organisations de dissidents chinois. Dans ses modèles, il cite aussi Mei Shilin, 27 ans, qui a déployé des banderoles dans le Sichuan en avril. « Je n’avais pas le courage de sacrifier ma vie, comme d’autres l’ont fait », souffle M. Qi. Son parcours raconte la désillusion d’un Chinois pas forcément destiné à devenir un opposant. Né pauvre, autour de Chongqing dans les années 1980, il est l’exemple de l’accession à la classe moyenne, destin commun de nombreux Chinois. « Avant 2006, je pensais juste à avoir un logement stable et manger à ma faim… ». Après de nombreux emplois dans des usines et diverses entreprises, il parvient à s’offrir une vie décente grâce au commerce en ligne et à acheter un appartement à Pékin. Graduellement, sa conscience politique commence à se forger. « J’ai toujours détesté la pratique du guanxi (piston), où il faut entretenir des relations avec les dirigeants pour réussir, donner des cadeaux. (…) Après les Jeux Olympiques en 2008 et notre adhésion à l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce), nous avions plus de contact avec la communauté internationale et certaines valeurs comme les droits de l’homme ». Des critiques latentes, un agacement face à la propagande qu’il lit dans les ...
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  • Indonésie: Prabowo fragilisé par un mouvement de colère
    2025/09/05
    En Indonésie, la plus grande nation de l’Asie du Sud-Est, le calme précaire règne dans les rues, quadrillées par l’armée et la police déployées en force pour réprimer un mouvement de contestation. Au moins dix personnes ont été tuées, vingt sont toujours portées disparues, et au moins 3 000 manifestants ont été arrêtés. Chômage, emplois précaires, inégalités sociales, les causes pour ces troubles sont profondes. Mais à l’origine, ce sont des privilèges accordés aux députés qui ont déclenché la colère. Comment accepter qu’un député ait droit à cinquante millions de roupies soit 2 600 euros par mois pour se loger, alors que le salaire minimum à Jakarta est dix fois moindre ? C’est contre cette indemnité jugée excessive que des milliers d’étudiants ont manifesté devant le parlement à Jakarta le 25 août. Mais trois jours plus tard, le mouvement pacifique bascule dans la violence, lorsqu’un véhicule blindé de la police fauche un chauffeur de moto-taxi, lui roule dessus et le tue. « Tout acte violent déclenche la colère violente » La vidéo de cette mort brutale enflamme les réseaux sociaux et choque l’opinion publique. Le pays s’embrase. Jets de cocktails Molotov, des résidences d’élus, un parlement local et des commissariats incendiés, c’est le chaos qui s’installe dans plus de cinquante villes. Affan Kurniawan, le jeune conducteur tué, devient le symbole de cette contestation, et le vert fluo de son blouson, celui des trois millions de livreurs, est depuis la couleur du mouvement. « Il a été tué sous les yeux de la foule et des caméras, tout acte violent déclenche la colère violente », commente le chercheur français d’origine indonésienne Anda Djoehana Wiradikarta. Il comprend la colère des manifestants : « C’est révélateur de la manière dont on traite les petits gens, c’est la manière dont ça se passe pour les plus démunis, avec les coupes dans l’éducation et la santé, rien ne s’arrange pour les plus démunis ». Aanda Djoehana Wiradikarta prédit que la situation ne se calmera pas, tant que le président Prabowo Subianto n’a pas satisfait les revendications des manifestants, à moins qu’il n’instaure un climat de peur. Même si dans un geste d’apaisement, Prabowo Subianto a annulé l’indemnité pour les députés, c’est par la peur qu’il tente de reprendre le contrôle. Il a qualifié les manifestants de « traîtres » et de « terroristes », en donnant l’ordre à la police d’agir avec fermeté. Résultat : au moins dix personnes sont tuées, vingt sont toujours portées disparues, et au moins 3 000 manifestants ont été arrêtés. « La goutte qui a fait déborder le vase » « La mort du chauffeur de moto-taxi, un métier proche des Indonésiens ordinaires, est juste la goutte qui a fait déborder le vase. Les gens sont déçus et furieux depuis longtemps, estime Wyria Adiwena, directeur adjoint de l’ONG Amnesty International basé à Jakarta, l’inégalité augmente, des emplois décents sont rares, les impôts sont en hausse. Et la population n’est pas dupe, elle voit comment la police est utilisée pour réprimer la contestation. Au lieu de chercher le dialogue, le gouvernement répond par le gaz lacrymogène et des canons à eau ». Malgré les heurts, après avoir annulé son voyage dans un premier temps, le président a tenu à aller à Pékin pour assister à la parade militaire mercredi, 3 septembre. Une façon de montrer à son grand investisseur, la Chine, que le calme est revenu et qu’il contrôle la situation. Mais le président Prabowo marche sur une corde raide. L’ex-général est déjà très critiqué pour avoir autorisé les militaires à occuper des postes civils, alors que le chômage est en hausse. Là, le président s’enfonce dans sa pire crise depuis son arrivée au pouvoir en octobre 2024. À lire aussiIndonésie: une ONG fait état de dix morts à la suite des affrontements entre la police et les manifestants
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  • Thaïlande: après la destitution de la Première ministre, le royaume toujours dans le flou
    2025/09/04

    Direction la Thaïlande, où moins d’une semaine après la destitution de la Première ministre Paetongtarn Shinawatra, le Premier ministre par intérim a demandé la dissolution de l’Assemblée. Une décision qui intervient alors que le principal parti d’opposition, le Parti populaire, a choisi de soutenir le candidat du parti conservateur Bhumjaithai pour diriger le pays.

    De notre correspondant à Bangkok,

    Pourquoi cette dissolution ?

    C’est une décision qui s’inscrit dans un climat de turbulences politiques, auxquelles la Thaïlande est habituée. Vendredi dernier, la Première ministre Paetongtarn Shinawatra a été destituée par la Cour constitutionnelle pour violation des règles d’éthique. Depuis, son parti qui était au pouvoir, le Pheu Thai, est fragilisé. Car il n’a plus la majorité à l’Assemblée pour désigner le futur Premier ministre et gouverner. Et après deux jours de négociations tous azimuts, le principal parti d’opposition, le Parti du Peuple, a annoncé hier qu’il se rangeait derrière le parti conservateur Bhumjaithai, ex-allié du Pheu Thai. C’est ce basculement, donc, qui a poussé le Premier ministre thaïlandais par intérim Phumtham Wechayachai à engager une procédure de dissolution de l’Assemblée.

    À lire aussiThaïlande: le Premier ministre par intérim lance une procédure de dissolution du Parlement

    Cette procédure de dissolution a du plomb dans l’aile…

    C’est une mesure qui a beaucoup fait débat sur sa validité juridique, parce qu’un gouvernement par intérim n’avait encore jamais demandé la dissolution de l’Assemblée. Hier soir, la presse locale a même révélé que la demande de dissolution, censée être approuvée par le roi, avait été rejetée. De son côté, l’Assemblée a fixé à demain la nomination du nouveau Premier ministre. Et sauf retournement de dernière minute (par ailleurs possible en Thaïlande), c’est Anutin Charnvirakul, chef de file du Bhumjaithai, qui devrait l’emporter grâce au soutien décisif des élus du Parti du Peuple.

    Un soutien toutefois conditionnel : le Parti du Peuple, qui a déclaré qu'il resterait dans l’opposition, a demandé au Bhumjaithai que l’Assemblée soit dissoute dans les quatre mois et que soit organisé un référendum pour une nouvelle constitution.

    Comment réagissent les Thaïlandais ?

    Les avis sont très partagés. Certains estiment que le soutien du Parti du Peuple au Bhumjaithai, un parti associé à la junte militaire il y a quelques années, constitue une véritable trahison. Pour rappel, le Parti du Peuple, à l’époque sous un autre nom, avait remporté les législatives de 2023 sur un programme progressiste, contre le pouvoir militaire et en faveur d’un changement de système. Raison pour laquelle les tenants du pouvoir l’avaient empêché de gouverner. D’autres Thaïlandais, en revanche, se montrent plus compréhensifs, et considèrent que le Parti du Peuple n’avait pas d’autre choix pour éviter une impasse politique, qui aurait pu fragiliser davantage le pays, voire ouvrir la voie à un nouveau coup d’État. Et ça, les Thaïlandais n’en veulent clairement plus.

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