Dans cet épisode du podcast Les Chats Pitres veillent, Nadège vous présent le rôle clé du ou de la référente handicap dans les organismes de formation et les centres de formation d’apprenti·es (CFA).

Un épisode clair et concret pour comprendre comment ce rôle soutient à la fois la conformité Qualiopi et l’inclusion de tous les publics en formation.

L’épisode revient d’abord sur la loi du 5 septembre 2018, qui établit le droit à un accès égal à la formation pour toutes et tous, y compris les personnes en situation de handicap.

Il explique le lien entre cette loi et le Référentiel National Qualité (Qualiopi), et détaille les indicateurs 20 et 26, qui encadrent les obligations liées au handicap :

• L’indicateur 20, propre aux CFA, impose la désignation d’un·e référente handicap.
• L’indicateur 26, applicable à tous les organismes de formation, demande de mobiliser les expertises et réseaux nécessaires pour accueillir et accompagner les publics en situation de handicap.

Selon le Code du travail (article L.5213-6-1), cette personne est chargée d’orienter, d’informer et d’accompagner les personnes en situation de handicap.

Ses missions se déclinent en trois axes principaux :

• Accueillir et accompagner les apprenant·es, en identifiant leurs besoins spécifiques et en proposant des aménagements adaptés.
• Sensibiliser et soutenir les équipes, en diffusant la culture de l’accessibilité et en formant les acteurs de la formation.
• Institutionnaliser l’inclusion, en intégrant durablement le handicap dans le fonctionnement de l’organisme : adaptation des supports, partenariats avec l’AGEFIPH ou les OPCO, veille et amélioration continue.

Deux grandes raisons :

• Assurer la conformité Qualiopi et répondre aux exigences de la certification lors des audits.
• Renforcer la qualité et l’équité des formations, car une formation pensée pour être plus accessible bénéficie à toutes et tous.

Un épisode utile et inspirant, qui montre comment la prise en compte du handicap améliore durablement la qualité de la formation professionnelle.

Par Nadège Riche

Contact : vosbilletsformation@gmail.com

Le kit ressources sur le handicap à destination des CFA du réseau des CARIF OREF

Le webinaire du 11 octobre 2024 sur le rôle clé des référent·es handicap en organisme de formation par Cap Métiers Nouvelle-Aquitaine

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Si vous êtes enseignant ou formateur, vous concevez des formations, vous animez des ateliers, vous créez des capsules vidéo, bref : vous pédalez. Mais... est-ce que vous pédalez dans le bon sens ? Et surtout, est-ce qu’il y a de l’eau dans la piscine ?

Aujourd’hui, Hyacinthe Lesecq, formateur et ingénieur pédagogique indépendant, vous parle d'un principe fondamental: l’alignement pédagogique.

L’alignement pédagogique, concept introduit par John Biggs dans les années 90 désigne la cohérence entre 3 éléments clés d’un dispositif de formation :

1. les objectifs d’apprentissage : ce que les apprenants doivent savoir ou savoir faire à la fin.
2. les activités d’apprentissage : ce qu’ils font réellement pendant la formation.
3. les modalités d’évaluation : ce que vous mesurez pour vérifier leur apprentissage.

L'alignement ou la cohérence entre les objectifs, les activités et l'évaluation vise à garantir que votre formation soit fluide, efficace... et aussi plus motivante !

Vous proposez une formation sur la prise de parole en public. Vous avez pour objectif d'appendre à votre groupe comment être à l'aise devant un auditoire. Pendant la formation, vous faites un cours magistral avec un diaporama pour illustrer les différentes techniques de l'oralité. Et pour que vos apprenants puissent vérifier leur progression, vous proposez à vos apprenants un questionnaire pour vérifier ce qu'ils ont retenu.

Aïe ! Vous vous rendez compte que vos apprenants se démotivent au fur et à mesure de la formation. Pire ! Ils ne semblent pas plus à l'aise à l'oral ! C'est probablement que vous rencontrez un problème d'alignement pédagogique.

C'est un peu comme si vous leur proposiez d'apprendre à nager en lisant des livres sur la natation — c'est peut-être intéressant, mais ça n'est pas forcément la méthode la plus efficace ! Pour cela il est plus utile de pratiquer l'activité, et plus raisonnable d'être évalué sur des compétences dans une situation réelle.

L’alignement pédagogique est essentiel pour plusieurs raisons :

• pour les apprenants, il offre une clarté précieuse. Ils savent où ils vont, ce qu’on attend d’eux et comment s’y préparer.
• pour vous, formateur ou concepteur, c’est un outil stratégique pour s'assurer de la cohérence de votre dispositif. C’est aussi un excellent remède contre le syndrome du “je fais plein de trucs, mais je ne suis pas sûr·e que ça serve vraiment”.

Comment faire concrètement ?

➤ En formation en présentiel, vous avez souvent une grande liberté sur les activités. Profitez-en pour varier les modalités : mises en situation, jeux de rôle, travaux en petits groupes. Mais veillez à ce que ces activités servent directement les objectifs annoncés.

➤ En formation à distance, l’enjeu est souvent de maintenir l’engagement. Ici, l’alignement passe aussi par une scénarisation rigoureuse : chaque module doit répondre à un objectif précis, avec des activités et des évaluations en cohérence.

➤ Et si vous travaillez en formation sur le tas, en entreprise, ou en individuel, l’alignement peut être plus informel, mais pas moins crucial. Posez-vous la question : ce que je propose, est-ce que ça aide vraiment la personne à atteindre ses objectifs ? Sinon, recentrez.

L’alignement pédagogique n’est pas un carcan mais une carte ou une boussole. Il s’adapte à vos pratiques, à vos publics, à vos contraintes — mais il vous empêche de perdre le nord.

La prochaine fois que vous concevez une formation, demandez-vous :

🎯 Mes objectifs sont-ils clairs ?

🛠️ Les activités permettent-ells vraiment de les atteindre ?

🧪 L' évaluation vérifie-t-elle ce que j’ai promis d’enseigner ?

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Le Décret 2025-585 acte une minoration du financement à hauteur de 20% pour les formations en apprentissage quand elles sont organisées pour 80% et plus en distanciel. Pourtant la modalité distancielle est présente depuis 2018 dans la définition légale de l’action de formation.

En cette période de statuquo, Ludovic ne va pas vous présenter la parution du décret ni vous aider à l’appliquer. Ludovic partage avec vous ses interrogations et étonnements:

"Pour le Ministère, la production et la diffusion de formation à distance coûterait moins cher que le présentiel !

C’est écrit sur le site du ministère du travail dans son explication des mesures mises en œuvre dans le cadre de la réforme de l’apprentissage. Je cite: « Le recours au distanciel permet des réductions des coûts pédagogiques pour les centres de formation. Ainsi, à partir de plus de 80 % de formation en distanciel dans le cursus des apprentis, une minoration de 20 % sera appliquée aux niveaux de prise en charge. »

Je comprends la volonté ministérielle de lutter contre des pratiques qui m’étonnent ! Ces offres comme le CAP cuisine, le CAP fleuriste ou le bac PRO métiers de l’électricité et des environnements connectés en 100% distanciel pour la partie « théorique ». Mais passé mon étonnement, en quoi construire un parcours pédagogique à distance qui permet d’atteindre un objectif professionnel lié à ces métiers serait-il moins onéreux?

Construire une formation en distanciel ce n’est pas transposer son présentiel sur une plateforme avec des vidéos expositive et des quiz. Si comme moi vous avez déjà essayé l’exercice, c’est:

• repenser ses modalités pédagogiques
• augmenter les interactions de l’apprenant
• maintenir son engagement grâce à un accompagnement individualisé et renforcé
• rechercher des activités adaptées
• modérer des forums de discussion
• porter une attention accrue à la mise en forme des contenus.

C’est un temps de conception beaucoup plus long que le présentiel.

Avec une vision du distanciel en mode "regarde la vidéo, lis le cours et réponds aux quiz", une promo de 10 alternants sur un LMS est très (trop) rentable.

Pour celles et ceux qui développent une ingénierie pédagogique adaptée à la modalité, la réforme n’aurait-elle pas dû majorer et non minorer les formations à distance ?

• Favoriser les investissements vers des outils immersifs, (souvenez-vous du buz metavers en formation),
• Soutenir les bonnes pratiques
• Accompagner le développement d’une modalité citée dans la définition de l’action de formation : “Un parcours pédagogique qui permet d’atteindre un objectif professionnel. Elle peut être réalisée à distance…”

Espérons que le décret 2025-585 qui ne concerne que les formations en apprentissage ne soit pas une porte ouverte vers un plus large choix de minoration des financements par d’autres acteurs (les OPCOS, par exemple) de toutes les formations à distance.

Je veille pour vous et vous donne rendez-vous dans quelques temps, quand les instances nécessaires seront en place pour suivre la publication des textes attendus, comme l’éventuelle V10 du guide de lecture Qualiopi ou l’obligation de détention d’une formation certifiante pour les auditeurs ou auditrices. Les chats pitres sont aux aguets, restez connectés pour ne rien rater.”

Par Ludovic Simonin, Chat pitre en veille législative et réglementaire

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