エピソード

  • Supportrices de foot: lutter contre les violences misogynes dans les stades
    2025/09/11

    Alors que le championnat de France de football a repris ses droits depuis quelques semaines, la parole se libère depuis quelques mois parmi les supportrices : sur les réseaux sociaux, les témoignages rapportant des remarques sexistes, des fouilles trop poussées ou même des agressions sexuelles se multiplient. Pour tenter de lutter contre ce fléau, plusieurs clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 se sont récemment dotés d'un système de signalement, comme le RC Lens qui l'a mis en place au stade Bollaert, dans le nord du pays. L'initiative est notamment portée par la branche française de l'association Her Game Too - « Son match à elle aussi », en français.

    « Je m'appelle Alicia. J'ai 22 ans. Je suis supportrice du RC Lens depuis toute petite et j'ai vécu une agression il y a un an et demi. Je me suis sentie incomprise. En plus, c'était une des premières fois où j'allais au stade sans mon père. C'était un peu plus compliqué... », raconte cette fan des Sang et Or. Un témoignage qui montre que derrière l'ambiance bouillante de ses tribunes, le Racing club de Lens n'échappe pas, lui non plus, aux violences que subissent les supportrices dans les stades.

    Depuis mars dernier cependant, un dispositif permet aux victimes ou aux témoins d'agressions sexistes et sexuelles dans les enceintes de Ligue 1 et de Ligue 2 de se signaler : « Il existe des QR codes dans les toilettes des femmes. Dessus, il y a un questionnaire sur lequel on demande à la victime d'expliquer les faits pour qu'une équipe puisse lui venir en aide, reprend Alicia. Il peut être rempli de façon anonyme ou non ».

    À ses côtés, Nelly, âgée de 50 ans, baigne, elle-aussi, dans le chaudron lensois depuis l'enfance. Et elle-aussi a été victime d'une agression : « Les hommes restent encore machos, donc c'est un peu difficile. Il faut qu'on fasse notre place », affirme-t-elle. Cette situation a-t-elle changé leur rapport au club ? « Non », répondent-elles en chœur. « Au début, j'avais des craintes, mais maintenant, je sais qu'on peut être protégé », ajoute Nelly.

    « Safe zone »

    Les anciens postes d'infirmerie du stade ont été transformés pour accueillir les personnes qui auraient besoin d'être mises en sécurité. Nicolas Gumez, référent supporters du club, explique : « Il y a une "safe zone" par tribune accessible pendant le match. Si une femme - ou un homme - a besoin d'être isolé par rapport à une situation vécue, c'est possible. C'est la Croix-Rouge qui les accueille. Après les agents de sécurité avec lesquels la victime va avoir le premier contact, ils vont avoir avec elle un discours rassurant ».

    Née d'un partenariat entre le RC Lens et l'association anglaise Her Game Too - « son match à elle-aussi », en français -, cette politique de lutte contre les violences compte aujourd'hui une quarantaine d'ambassadrices dans l'Hexagone. Chacune travaille pour son équipe de cœur, en Ligue 1 ou en Ligue 2. Mais pour Anoush Morel, présidente et supportrice du Paris Saint-Germain, il faut aller encore plus loin : « La femme est remise en question dans la société en général, ne serait-ce que par sa présence dans la rue. Ce n'est pas endémique au football. Cela existe aussi dans le rugby, dans le tennis et dans tous les milieux ».

    Au stade Bollaert, neuf signalements ont déjà été enregistrés depuis le mois de mars. Preuve, pour l'association, que le public a su s'emparer du dispositif et refuse désormais que les violences s'installent en tribune.

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  • «Bloquons tout»: des «Gilets jaunes» se mobilisent à nouveau
    2025/09/09

    Une première journée sous haute tension pour le nouveau Premier ministre français Sébastien Lecornu nommé mardi soir. Car c'est une journée de mobilisation partout en France ce mercredi. « Bloquons tout », c'est le nom de ce mouvement multiforme qui s'est structuré en dehors des partis politiques et des syndicats : il est né de manière spontanée sur les réseaux sociaux. Point commun chez les personnes mobilisées : une forte colère sociale. Des grèves, blocages et manifestations sont attendus partout dans le pays. Et parmi les protestataires, on retrouve des « Gilets jaunes », du nom de cette mobilisation citoyenne lancée en 2018 et qui s'est ensuite essoufflée. Cette nouvelle sociale leur redonne l'espoir de changements profonds. Certains s'organisaient dès hier soir. Reportage à Saint-Brice-Sous-Forêt, au nord de Paris.

    À écouter aussiEn France, la colère sociale monte avant la chute probable du gouvernement Bayrou

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  • Malgré la chute du gouvernement Bayrou, la colère sociale ne retombe pas
    2025/09/08

    194 votes pour… 364 contre. À une large majorité, les députés français n’ont pas approuvé la déclaration de politique générale de François Bayrou, le Premier ministre français est renversé. Emmanuel Macron dit « prendre acte » et indique qu’un nouveau chef du gouvernement sera nommé « dans les prochains jours ». Cette censure du gouvernement a été célébrée par les opposants du Premier ministre : des Français qui se sont donnés rendez-vous, lundi soir, devant plusieurs mairies de l’Hexagone. Objectif : saluer le départ du Premier ministre et préparer la journée de mobilisation nationale prévue le 10 septembre. Reportage à Paris où 200 personnes étaient rassemblées devant la mairie du XIXe arrondissement de la capitale.

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  • En France, la colère sociale monte avant la chute probable du gouvernement Bayrou
    2025/09/07

    La situation sociale se tend alors que la chute du gouvernement de François Bayrou semble désormais inévitable. Le mercredi 3 septembre, une centaine de personnes se sont rassemblées en assemblée générale sur l'esplanade de la Place des Fêtes, dans le nord-est parisien, pour préparer le mouvement social du 10 septembre.

    Parmi la centaine de personnes qui se sont rassemblées sur l'esplanade de la Place des Fêtes, un quartier populaire de Paris, beaucoup de jeunes trentenaires, ainsi que quelques curieux du quartier. Camille, présente sur les lieux, exprime ses attentes avec ferveur. « J'attends beaucoup de tout ce qui va s'organiser à partir du 10 septembre comme rassemblements. Parce que, au-delà de ce qui se passe en politique, de la question des salaires qui sont gelés, des augmentations et du sujet des aides, c'est surtout par rapport aux jeunes et à l'emploi. Le sujet de l'accessibilité à l'emploi est très important. Il y a beaucoup de personnes qui se voient refuser des emplois par rapport à leur âge, leur orientation, leur ethnie, leur origine sociale. Tout le monde devrait avoir sa chance. C'est important de se battre pour l'avenir, de ne pas laisser faire, d'être là et de dire que le peuple peut faire valoir sa voix dans notre pays. On est un pays qui est une démocratie. On a acquis des droits par la force du peuple. On est en 2025. Ce qu'on lit dans les livres d'histoire, on peut le refaire pour faire valoir ce qu'on mérite », détaille-t-elle avec passion.

    « Envoyer un message le 10 septembre »

    La réunion commence dans une ambiance tendue. Un photographe est prié de quitter les lieux, ce qui déclenche une discussion sur la présence des journalistes. Simon assiste à la scène de loin. « On sent une énergie. On sent qu'on est un peu énervé. C'est intéressant de se rassembler, de s'écouter et de penser à ce qu'on peut faire pour envoyer un message le 10 septembre prochain. Il y a quelque chose qui paraît déconnecté et qui nécessite qu'on rappelle qu'il y a des gens qui sont mobilisés pour ne pas laisser tomber », explique-t-il.

    Interrogé sur la chute probable du gouvernement de François Bayrou, ce lundi, Simon reste sceptique. « C'est une très bonne question. Je ne sais pas du tout. Je ne sais pas si cela va soulever encore plus ou finalement un peu amoindrir l'élan actuel. Mais il est probable, malheureusement, que ce soit Macron ou le prochain gouvernement, que cela ne change pas grand-chose sur le fond des choses. Donc cela m'étonnerait que cela s'essouffle complètement », estime-t-il.

    Alors que les débats se poursuivent sur les actions à mener le 10 septembre à Paris, Lila, une habitante du quartier, a tenu à être présente. « Les gens n'en peuvent plus, ils ne supportent plus cette vie. Vous voyez des étudiants en train de faire la queue pour manger au Secours catholique. Ils disent que les étudiants sont aidés, qu'il y a suffisamment d'aides pour la jeunesse. Mais il n'y a rien pour la jeunesse », déplore-t-elle. Au terme de deux heures de débats, il est décidé de bloquer plusieurs portes du périphérique parisien mercredi. Il s'agit surtout de marquer les esprits avec l'intention affichée d'inscrire le mouvement dans la durée.

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  • Kiléma, une maison d'édition qui rend la littérature inclusive et accessible à tous
    2025/09/04

    Kiléma est une maison d'édition singulière. Née à l'initiative de l'ancienne traductrice Cécile Arnoult, elle publie des succès de librairie en FALC, en français « facile à lire et à comprendre », une méthode qui permet aux personnes porteuses d’un handicap mental, comme la trisomie 21, de ne plus être exclues de la culture commune. Le catalogue Kilema compte des grands classiques, mais aussi des romans contemporains. Dernière parution en ce début septembre : Le roi soleil de Julie Rosiaux.

    ► Les Éditions Kiléma seront présentes les 6, 7, 8 et 9 septembre 2025 à Lisons libre !, le salon de l'édition indépendante qui se tient à Paris.

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  • Mobilisation du 10 septembre: les motivations d’un mouvement hétérogène
    2025/09/03

    Que va-t-il se passer le 10 septembre ? Depuis plus de deux mois, des appels à bloquer le pays circulent sur les réseaux sociaux, sans que l'on sache encore quelle sera l'ampleur de la mobilisation. Si le mouvement se veut apolitique, il a toutefois attiré l'attention des partis de gauche et reçu le soutien de la France insoumise. Sur Telegram, son principal canal de communication baptisé « Indignons-nous » réunit des milliers de personnes aux attentes et aux profils variés.

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  • L'IA, la dangereuse alternative des jeunes aux professionnels de santé mentale
    2025/09/02

    En France, un quart des jeunes serait en dépression, selon un sondage réalisé par trois instituts, dans une enquête auprès de 5 600 personnes de 15 à 29 ans. Les réponses publiques face à ce mal-être sont pointées du doigt par de nombreux jeunes, qui critiquent des dispositifs « peu lisibles ». Face à cette souffrance psychique, ils sont de plus en plus nombreux à se tourner non pas vers des professionnels mais vers l'intelligence artificielle. Une tendance qui inquiète les experts en santé mentale.

    « Bonjour, en quoi puis-je vous aider ? » : à cette fameuse question qui débute les conversations avec ChatGPT, les réponses les plus fréquentes selon une étude de la Harvard Business Review sont : « Je me sens dépassé », « j'ai peur de l'avenir » ou encore « je n'arrive plus à dormir ». C'est justement parce qu'elle n'arrivait pas à dormir que Thérésa a commencé à se confier à l'IA générative. La jeune femme de 20 ans préfère le robot à un avis médical : « Je me suis déjà dit que je pourrais voir un psy, mais en même temps, je n'en ai pas tant besoin. J'ai posé la question à 3h du matin, j'avais envie d'avoir mes réponses maintenant et de ne pas dormir dessus, trop réfléchir... Je n'ai pas besoin de trouver le bon psy qui me corresponde, ni de payer pour le coup. »

    Quand une séance chez le psy coûte en moyenne 70€, parler à une IA générative est gratuit. Enfin, sauf si comme Sophia, on passe le cap et on décide de payer la version premium de ChatGPT à 20€ par mois. L'Américaine est arrivée en France il y a un an, pour suivre des études dans la mode. Elle a commencé à considérer ChatGPT comme un confident à la même époque : « Ça devient vraiment compliqué de faire la différence entre un ami ou un robot. Quand tu lui parles, ça paraît tellement réel, et il ne te rappelle jamais le fait qu'il est un simple robot. ChatGPT va toujours être de ton côté. C'est réconfortant, quoi que tu dises, il répond toujours "oui, je suis d'accord avec toi". »

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    « La machine [...] ne suffit pas à développer une thérapie »

    Des garde-fous ont été mis en place par OpenAI pour sensibiliser les utilisateurs quand leurs confessions deviennent trop importantes. Mais si la conversation dure longtemps ou que les mots clés n'apparaissent pas, l'intelligence artificielle (IA) n'affiche pas les messages de prévention ni les numéros d'urgence. Même si la société de Sam Altman améliore la gestion de ChatGPT, pour Sébastien Garnero, psychologue parisien, l'IA ne peut pas remplacer un thérapeute. Il a déjà eu affaire à des patients qui avaient utilisé ChatGPT comme psychologue :

    « Ils arrivent en bout de courses, presque trop tard parfois par rapport à leur pathologie. Ils se sont confiés pendant trois à six mois a cette IA, pensant que ça allait les aider. Finalement, ils sont dans une dépression grave, un trouble anxieux généralisé ou des attaques paniques... C'est à ce moment-là qu'ils se rendent bien compte que la machine, même si elle leur propose des exercices, ne suffit pas à développer une thérapie, un programme des soins. »

    Il existe tout de même des alternatives à ChatGPT, pour pouvoir se confier à tout moment, comme Owlie, un agent conversationnel crée par des psychologues français.

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  • La construction de nouvelles résidences secondaires pourrait bientôt être interdite à Saint-Malo
    2025/09/01
    L’été touche à sa fin en France et certaines villes assaillies durant deux mois par les touristes retrouvent leur calme habituel. Un peu trop peut-être. En cause : le nombre de résidences secondaires qui restent vides une grande partie de l’année. Certaines villes cherchent à limiter ce phénomène. La loi Echaniz-Le Meur, votée l’an dernier pour « réguler les locations saisonnières », leur permet d'interdire la construction de nouvelles maisons de vacances sous certaines conditions. Exemple en Bretagne, dans l’ouest de la France, à Saint-Malo et à Cancale, où la mairie vient de voter cette interdiction. Le petit train traverse la foule sur les pavés de Saint-Malo, vers la plage. Dans la vieille ville, face à la Manche, 30 % des logements ont été proposés sur des sites comme Airbnb. Des lieux vides en dehors des vacances. « Sur le front de mer, voir tous les volets fermés pendant de longs mois, c'est toujours un petit peu désolant », regrette Olivier, retraité. Au fil des ans, il a vu la demande de maisons de vacances faire grimper les prix d’achat des appartements : « Il faut être quasiment retraité pour avoir les moyens de venir se loger à Saint-Malo et on sera pas forcément dans la première partie de la ville. » Un prix trop cher pour les jeunes actifs. Certains, pour acheter, s’éloignent de la ville ou la quittent. Une situation à laquelle les élus locaux ne veulent pas se résigner. Le maire de Saint-Malo Gilles Lurton compte faire voter, en novembre, l’interdiction de construire des résidences secondaires dans plusieurs zones de sa commune. En tout, il veut faire sortir de terre 3 000 nouvelles habitations, et en réserver les deux tiers à des personnes qui veulent y vivre à l’année. « En résidence secondaire, nous sommes passés d'un taux de 21 % en 2021 à un taux de 26 % en 2025. Et ça, c'est une croissance qu'il faut qu'on arrive à endiguer. J'ai un chef d'entreprise qui veut rapatrier 200 salariés à Saint-Malo. Aujourd'hui, il est totalement incapable de les loger. Donc, il va falloir qu'on trouve les solutions », explique le maire. À lire aussiAirbnb face aux grandes villes, vers la fin des locations touristiques incontrôlées? Pour lui, l’aide de l’État est vitale, avant que la situation ne s’aggrave : « Ce n'est pas Saint-Malo, c'est le pays tout entier qui est concerné. Les politiques de logement, à mon avis, ont été abandonnées par l'État, pour des raisons de moyens, et vraiment, on va sur une crise à mon avis qui est beaucoup plus importante que celle qu'on connaît actuellement. » C’est le cas de Cancale, à 15 kilomètres, où la crise du logement impacte les commerçants. Mimia Peard tient depuis 35 ans le restaurant « À Contre Courant ». « Le premier appartement qui se libère, c'est 20, 30 personnes qui sont devant la porte pour attendre pour visiter l'appartement. Donc forcément, le propriétaire, il peut augmenter les tarifs. Pour pouvoir trouver du personnel compétent, il nous faut du logement, parce qu’ils ne peuvent pas faire un essai en prenant un appartement pour trois mois. » Ici, la part des résidences secondaires est de 41 %. Le maire vient de faire voter l'interdiction d’en construire de nouvelles. Une solution efficace, mais tardive et incomplète, selon le journaliste Benjamin Keltz. Après deux ans d’enquête, il a écrit à ce sujet le livre Bretagne secondaire. « Maintenant, il faut permettre aussi une mixité dans le profil des habitants à l'année. La plupart des nouveaux habitants aujourd'hui sur les littoraux, cela reste des retraités. Une des problématiques, c'est qu'ils vieillissent, donc on va avoir une bombe sociale possiblement en puissance : c'est que si on a des gens qui viennent vieillir sur les littoraux, mais qu'on n'a pas les petites mains pour pouvoir les accompagner dans leur vieillissement, ça va créer des tensions qui vont être énormes à l'avenir », analyse Benjamin Keltz. Il propose donc d'autres leviers d'actions, comme le viager public : une mairie rachète progressivement un logement. Une fois le vendeur décédé, la mairie peut ensuite revendre le bien, en exigeant qu'il devienne une résidence principale. À lire aussiEspagne: importantes manifestations contre la hausse des loyers et le manque de logements
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