エピソード

  • Le 6 août 1991, le jour où le web est né
    2025/07/18

    Quand l’histoire bascule, c’est une série spéciale de RFI. Tournant géostratégique, révolution technologique, effondrement politique, bouleversement culturel… Pendant deux semaines, tous les matins, on revient ensemble sur quelques événements majeurs qui ont fait basculer l’histoire du monde depuis 1945. Retour aujourd’hui en 1991 sur les débuts, très discrets, d’une technologie qui a marqué le passage au XXIe siècle. Le web, ce réseau de liens qui permet – grâce à un navigateur – d’accéder à des documents, des photos, des vidéos, va démocratiser l’utilisation d’internet et des ordinateurs sur toute la planète. Mais cet été-là, les scientifiques étaient loin d’imaginer la portée de leur invention.

    6 août 1991, dans une petite salle au cœur du prestigieux centre de recherche nucléaire européen, le Cern, à Genève, en Suisse, c’est ici que Tim Berners-Lee, un physicien passionné d’informatique, publie la première page web. Robert Cailliau, son collègue, se souvient. C’était au micro de RFI en 2008 : « Un soir, après le travail, en buvant une bière sur la terrasse, il faisait chaud, on a décidé "World Wide Web"... C'est-à-dire que c’est Tim, Tim Berners-Lee, qui avait dit ça et moi, j’ai dit : "Oui, c’est bien. Bon, provisoirement, on peut utiliser ça". Bien sûr, une fois que les gens ont pris l’habitude de taper "WWW" devant tout et bien, on ne peut plus changer. »

    L’objectif : faciliter la vie des chercheurs en mettant à leur disposition une grande bibliothèque scientifique, disponible 24h/24. Dans la foulée, d’autres laboratoires scientifiques créent leur site. Et en septembre 1992, deux chercheurs du CNRS lancent la première page web française. Daniel Charnay se rappelle ce jour, pas si spécial. « Je crois que c’est Robert Cailliau, qui était la deuxième personne qui travaillait avec nous, qui vient chez nous avec une disquette dans la poche, en nous disant : "Il faut mettre un site web chez vous, c’est important". [...] La première page web, on a mis cinq minutes pour la faire ! On ne savait pas que c’était la première, ni que c’était quelque chose d’important. »

    Très vite le web gagne en popularité

    À l’époque, personne n’imagine que le web est en passe de devenir une technologie révolutionnaire. Même pas Xavier Niel, patron de l'opérateur Free et futur inventeur de ce que l’on appellera la « box internet ». Il s'est confié pour RFI. « Alors, la première page web que j’ai visitée, c’était un article de recherche scientifique en anglais. Autant vous dire que je n’ai strictement rien compris. Et quand je l’ai vu, je me suis dit : "Franchement, ce truc ça ne marchera jamais." Déjà internet, ça ne peut pas marcher, mais alors le web, qu’est-ce que ça va apporter ? Il n'y a aucune chance qu’un jour ça touche le grand public. Bon évidemment, comme souvent, je me suis planté. »

    Au milieu des années 1990, la progression du web est fulgurante, bien au-delà de ce que les pionniers imaginaient. « J’allais voir ma fille aux États-Unis et j’ai vu, dans une petite ville de Californie ou d'Oregon, je ne sais plus, une quincaillerie où il y avait une adresse web. C’est là que j’ai vraiment mesuré qu’on avait quelque chose qui allait marcher et révolutionner la communication », raconte Daniel Charnay.

    Trente ans plus tard, on estime que deux tiers de la population mondiale utilisent le web. Et une nouvelle révolution numérique est déjà en marche : celle de l’intelligence artificielle, qui pourrait, à terme, remplacer les moteurs de recherche.

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  • Syrie: l'attaque chimique du régime d'el-Assad sur la banlieue de Damas, un massacre resté impuni
    2025/07/17

    L’utilisation de l’arme chimique près de Damas le 21 août 2013 par le régime el-Assad... L'un des moments les plus atroces de la guerre civile syrienne. Au lendemain de ces frappes qui ont fait au moins 1 000 morts, dont de nombreux enfants, le monde se prépare à une intervention occidentale. Mais il n'en sera rien, les États-Unis reculent et au contraire, l'allié russe de Bachar el-Assad s'impose alors pour défendre le statu quo et enterrer pour une décennie les espoirs de changement pour l'opposition syrienne.

    C'est la première vidéo qui émerge cette nuit-là. Des images filmées au téléphone. Toute une famille afflue dans un hôpital de fortune à l'est de la capitale, Damas. Des hommes en sous-vêtements, sans la moindre blessure apparente. Des petits corps inanimés, le teint livide posés à même le carrelage, des enfants. Comme l'explique ce médecin sur une autre vidéo cette nuit-là : « les premiers signes, les pupilles dilatées, la salive abondante, montrent les effets d'improbables agents neurotoxiques ».

    L'hôpital, dans une zone assiégée et bombardée depuis des mois, n'a pas les moyens de répondre. Très vite, l'opposition syrienne accuse le régime d'être responsable d'un massacre inédit depuis le début de la guerre civile, une attaque chimique. « Je ne crois pas qu'il y ait de doute sur son auteur. J'exclus que l'opposition ait utilisé des armes chimiques. C'est clair, des femmes et des enfants ont été tués en masse dans la Ghouta orientale. C'est, je crois, le crime du siècle. La communauté internationale doit agir immédiatement pour le peuple syrien », explique l'opposant Walid Al Bounni au micro de RFI.

    L’ONU confirme l’usage de gaz sarin

    Le régime de Bachar el-Assad nie sa responsabilité et accuse l'opposition de vouloir provoquer une intervention internationale. Après un mois, l'attaque au gaz sarin est confirmée dans un rapport de l'ONU. Sans en nommer l'auteur, le document indique le type d'armes utilisées, les zones de départ probables des frappes, autant d'éléments qui pointent le régime syrien.

    Plusieurs nations, à commencer par la France, prennent acte de ce tournant et les contours d'une intervention armée se précisent. François Hollande, le président français, s'exprime devant les ambassadeurs. « Le massacre chimique de Damas ne peut rester sans réponse, et la France est prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents ».

    Une réponse internationale avortée

    Mais la ligne rouge, fixée par l'allié américain un an auparavant, semble s'être estompée. Washington ne garantit plus son intervention en cas d'attaque chimique en Syrie. Officiellement, il s'agit de favoriser une solution politique. Les opinions publiques sont échaudées par les précédents libyens et irakiens. Au Parlement britannique, un vote crucial pour une intervention militaire est rejeté.

    De leur côté, les alliés de Damas serrent les rangs, à commencer par la Russie. Moscou sauve le régime de Bachar el-Assad. Il lui fait signer la Convention sur l'interdiction des armes chimiques. Damas s'engage à démanteler son arsenal, une promesse jamais suivie d'effet. Il faudra attendre 2017 et de nouvelles attaques chimiques par le régime pour qu'un président américain, Donald Trump, frappe Damas. Mais le régime syrien tiendra sept ans de plus. Les attaques chimiques de la Ghouta ont donné lieu à plusieurs mandats d'arrêt en Europe contre des personnalités du régime syrien, dont Bachar el-Assad. Mais la justice se fait encore attendre pour les victimes et leurs familles, douze ans après les faits.

    À lire aussiSyrie: 2013, l'année de toutes les tragédies

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  • Afghanistan: Eté 2021, le 15 août, retour au pouvoir des Talibans à Kaboul
    2025/07/16
    Quand l’histoire bascule, c’est une série spéciale de RFI. Tournant géostratégique, révolution technologique, effondrement politique, bouleversement culturel, « Quand l’histoire bascule », est une série spéciale de RFI. Jusqu'à vendredi prochain, on revient ensemble sur quelques événements majeurs qui ont fait basculer l’histoire du monde depuis 1945. Aujourd’hui, direction l'Afghanistan. Retour sur l'été 2021, la chute de Kaboul. Le 15 août, les Talibans faisaient leur retour au pouvoir. C'était impensable encore quelques jours avant le 15 août. Mais c'est fait. Les Talibans ont pris Kaboul. Une quinzaine de combattants viennent d'entrer dans le palais présidentiel. Eux-mêmes n'ont pas l'air d'y croire. Le bâtiment est désert, ils poussent les portes des pièces vides, finissent par s'asseoir autour d'une table de réunion, posent leur kalachnikov devant eux, ajustent leur turban, lissent leurs longues barbes mal taillées et entonnent un champ religieux. La chute de Kaboul, ce n'est pas une histoire sanglante. C'est l'armée afghane s'est rendue sans combattre et le président afghan, Ashraf Ghani, qui avait promis de rester coûte que coûte, s'enfuit aux Émirats arabes unis. Dans une allocution vidéo, il tente de se justifier. « Si je n'avais pas quitté le pays, dit-il, le président élu de l'Afghanistan aurait été pendu devant tout le monde. » À lire aussiAfghanistan: un rapport fait la lumière sur la fuite d'Ashraf Ghani pour échapper aux talibans Qu'importe, plus personne ne l'écoute depuis des années et les Afghans de Kaboul n'ont qu'une idée en tête, fuir, fuir le plus vite possible. L'aéroport, contrôlé par les Américains, devient le seul moyen de s'extraire d'Afghanistan. Et ces images font le tour du monde. Des centaines, des milliers d'hommes et de femmes littéralement accrochés aux avions de l'US Air Force en train de décoller. On se bat pour un billet, on se bat pour un siège, on se bat pour survivre. Récit de Sonia Ghazali, la correspondante de RFI en Afghanistan, sur le tarmac de l'aéroport de Kaboul. « Une jeune femme en larmes était suspendue à son téléphone jusqu'au moment de l'embarquement. Toutes les femmes employées de l'aéroport nous suppliaient, en larmes, de les aider à partir, à quitter le pays. "Les talibans vont me tuer", nous disaient chacune d'elles. Et puis il y avait ce soldat en tenue sur le parking de l'aéroport de Kaboul. "J'ai honte de porter cet uniforme", nous a-t-il dit, ému et il a ajouté, "l'armée n'a pas su défendre notre pays". » À lire aussiAfghanistan: «Il n’y a plus de doute pour la population, Kaboul va tomber dans les mains des talibans» L'évacuation ou la terreur talibane ? Pendant dix jours, des milliers de personnes vont se masser aux abords de l'aéroport dans des conditions humanitaires dramatiques, poussées, terrorisées, fouettées par des talibans incapables de maintenir l'ordre. Il n'y aura bien sûr jamais assez d'avions pour les emmener. Et les pays occidentaux vont laisser sur le carreau des milliers de femmes et de jeunes filles, des milliers de détenteurs de visas étrangers abandonnés à la merci du régime taliban. Le 31 août, les derniers soldats américains quittent l'Afghanistan après vingt ans de présence dans le pays. C'est l'histoire d'un fiasco. Les États-Unis auront perdu près de 2500 hommes, dépensé des milliers de milliards de dollars et seront partis finalement par la petite porte dans la précipitation, laissant à la Chine et à la Russie la liberté de sceller des alliances et de faire du commerce avec les Talibans. Comme si rien ne s'était jamais passé. Le retrait américain signe la petite mort des interventions occidentales. Et envoie un signal désastreux aux ennemis de l'Amérique. Six mois plus tard, Vladimir Poutine déclenchera l'invasion de l'Ukraine. À lire aussiL'Afghanistan, trois ans sous la loi des talibans
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  • Le Festival culturel Panafricain d'Alger, moment charnière de l’histoire de la décolonisation
    2025/07/15

    Afrique-Algérie : du 21 juillet au 1ᵉʳ août 1969, le Festival culturel Panafricain d'Alger, a été un moment charnière de l’histoire de la décolonisation. Des intellectuels et des militants de tout le continent africain, jusqu’à des Black Panther, réunis dans la capitale algérienne : il pose les bases de la politique culturelle pour le Continent dans une volonté de décolonisation intellectuelle.

    En cette fin de mois de juillet 1969, les rues d'Alger sont devenues une immense scène. On y croise des troupes modernes et des orchestres traditionnels, des musiciens, des danseurs et des acteurs. Miriam Makeba, Nina Simone, Archie Shepp. Au milieu d'une foule algérienne curieuse, l'américaine, Elaine Mokhtefi, aujourd'hui âgée de 96 ans, a participé à l'organisation du Festival.

    « Il y avait un monde fou. Les rues de la ville étaient absolument pleines de monde. Des chanteurs, des ballets, le petit théâtre, etc. C'était dans la rue aussi bien que dans les cinémas et différentes salles de la ville. Beaucoup de couleurs, beaucoup de mouvements et beaucoup de son

    Des délégations d'une quarantaine de pays sont venus à Alger, parmi elles, la délégation du Congo-Brazzaville, constituée par Maxime N'Débéka, à l'époque directeur de la culture et des arts.

    « Nous avons fait partir au festival toutes les palettes de la culture congolaise. Il y a eu les orchestres bantous. C'est la musique de Brazzaville. Francklin Boukaka, la musique moderne faite sur un schéma traditionnel. Des musiques traditionnelles, par exemple les guitares sur bambou, des sculpteurs et il y a eu des peintres modernes. »

    À lire aussiFestival panafricain d'Alger 1969 (rediffusion)

    Le maître mot du festival, c'est la révolution. De nombreux pays viennent d'acquérir leur indépendance, d'autres se battent encore. Tous en sont persuadés, la culture a un rôle à jouer dans cette émancipation, comme le rappelle dans son discours d'ouverture, Mohamed Ben Yahia, le ministre de l'information, l'une des chevilles ouvrières du Panaf d'Alger.

    « Nous assistons aujourd'hui aux retrouvailles de l'Afrique avec elle-même. Les luttes que nous avons menées pour nos émancipations effectives sont inséparables du combat que nous avons mené et que nous devons poursuivre pour le développement et l'épanouissement de nos cultures nationales. »

    Signe de cette ambiance révolutionnaire, des mouvements de libération africains sont représentés à Alger comme le PAIGC de Guinée-Bissau, l'ANC d'Afrique du Sud ou le FRELIMO du Mozambique. Le panaf de 1969 est aussi un moment de reconnexion entre le continent et des militants et artistes afro-américains. Grégory Pierrot, spécialiste des réseaux transatlantiques noirs.

    « Panaf est très important parce que c'est pour beaucoup d'artistes afro-américains, c'est la première fois qu'ils mettent les pieds sur le continent africain. Et donc on retrouve là des musiciens, bien évidemment des poètes. Ted Joans, sur scène avec un groupe de free jazz jouant avec des musiciens touareg, annonce au public, "nous sommes revenus", parlant bien sûr de la communauté afro-américaine. »

    « We are still Black and we have come back. Nous sommes revenus. »

    Un symposium a également lieu autour de la culture africaine. Il critique fortement la négritude et aboutit à la signature d'un manifeste panafricain. L'Afrique dans ce manifeste dit avec force sa volonté de retrouver, valoriser et moderniser ses valeurs culturelles face à l'héritage du colonialisme.

    À lire aussiFestival panafricain d'Alger 1969

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  • Japon: les bombardements d'Hiroshima et Nagasaki changent le cours de l'Histoire
    2025/07/14
    « Quand l’histoire bascule », c’est une série spéciale de RFI. Tournant géostratégique, révolution technologique, effondrement politique, bouleversement culturel. Pendant les deux prochaines semaines, tous les matins, on revient ensemble sur quelques événements majeurs qui ont fait basculer l’histoire du monde depuis 1945. Aujourd’hui, direction le Japon, à l'été 1945. Le monde est à bout de souffle, la Seconde Guerre mondiale s’éternise. Six ans de guerre, entre 50 et 60 millions de morts, le conflit le plus meurtrier de toute l’histoire de l’humanité. Seul le Japon résiste encore aux Alliés. Pour forcer l’ennemi à capituler, les États-Unis décident de recourir à la bombe atomique, une arme redoutable qui changera à jamais le cours de l’Histoire. 6 août 1945, 8 h 15 du matin, une lumière aveuglante déchire le ciel d’Hiroshima. L’Enola Gay, un bombardier américain, vient de larguer « Little boy », la 1ʳᵉ bombe atomique de l’histoire, une arme d’une puissance redoutable. Un gigantesque éclair, puis l'onde de choc. Keiko Ogura et Akihiro Takahashi se souviennent très bien de ce jour-là. « Il y a eu une explosion énorme, puis un souffle terrible qui m'a projetée à terre. Ma tête a heurté un rocher, je me suis évanouie. Quand j'ai repris connaissance, tout autour de moi était dévasté et en feu. Il régnait un silence de mort. Et puis il faisait très sombre, or, on était en plein jour ! », raconte Keiko Ogura. « J'avais 14 ans, j'étais en 2e année de collège. Et là le chef de classe nous a appelé pour nous mettre en rang. C'est juste à ce moment-là que l'explosion est arrivée. Une explosion énorme et tout d'un coup, je ne voyais plus rien », se remémore Akihiro Takahashi. Mais le Japon refuse de capituler. Le président américain Harry Truman prend la parole : « Le monde se souviendra que la première bombe atomique a été lancée sur Hiroshima, une base militaire. Pour cette découverte, nous avons gagné la course contre les Allemands. Nous l'avons utilisée pour abréger les atrocités de la guerre, et pour sauver les vies de milliers et de milliers de jeunes Américains. Nous continuerons à l'utiliser jusqu'à destruction complète du potentiel militaire du Japon. » Et trois jours plus tard, le 9 août, à 11 h 20, la bombe baptisée « Fat man » s'écrase sur la ville de Nagasaki, dans le sud de l’archipel. En quelques secondes, comme Hiroshima, la ville est rayée de la carte. Des dizaines de milliers de Japonais sont tués sur le coup, brûlés vifs dans des souffrances atroces. Des milliers d'autres périront dans les mois et les années qui suivirent, des suites des radiations. Hémorragies, cancers, leucémies... Les survivants qu'on appelle les hibakusha sont discriminés et stigmatisés, rejetés par la société qui craint les risques de contamination. En août 1945, l'humanité vient donc de basculer dans l’ère nucléaire. C’est l'aboutissement du Projet Manhattan, un plan ultra-secret mené par des scientifiques à Los Alamos, au Nouveau-Mexique. Le 2 septembre, l’Empire du Soleil Levant capitule. La bombe atomique est saluée à l'époque comme une « prouesse scientifique », comme une « arme qui impose la paix ». Quelques rares voix s'élèvent. Albert Camus, le philosophe, redoute que l'humanité ne soit entraînée dans un « suicide collectif ». Quatre vingt ans après l'utilisation de l'arme la plus terrible que l'homme ait jamais inventée, en tout neuf pays possèdent la bombe atomique. Elle est devenue l'outil majeur de dissuasion, convoitée par de nombreux pays, dont l'Iran. Les cinq États membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU en sont dotés. Quatre autres pays, l'Inde, le Pakistan, la Corée du Nord et Israël l'ont développé malgré le traité de non-prolifération de 1968. Tel Aviv n'ayant jamais reconnu ni démenti sa puissance nucléaire. À l'heure où le monde est en proie à plusieurs conflits, une guerre nucléaire est plus réelle que jamais. Hiroshima et Nagasaki, commémoreront la tragédie, comme chaque année, par une minute de silence, en mémoire des victimes et pour l'avènement d'un monde sans nucléaire. À lire aussiLes survivants d'Hiroshima et Nagasaki mettent en garde contre le danger nucléaire
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  • Comment le lancement de MTV a bouleversé le paysage de l'industrie musicale
    2025/07/11

    « Quand l’histoire bascule », c’est une série spéciale de RFI. Tournant géostratégique, révolution technologique, effondrement politique, bouleversement culturel… Jusqu'à vendredi prochain, tous les matins, on revient ensemble sur quelques événements majeurs qui ont fait basculer l’histoire du monde depuis 1945. Aujourd’hui, direction les États-Unis avec un moment clé de l’histoire culturelle : la création de MTV. C’était il y a 44 ans, en 1981. Une chaîne musicale pas comme les autres, qui allait bouleverser la façon dont on consomme la musique à l’écran

    États-Unis, 1981. À la télévision, une voix prononce cette phrase devenue culte : « Ladies and Gentlemen, Rock'n'roll ». Et sur l’écran, une fusée décolle… Suivie du clip « Video killed the radio star » du groupe The Buggles, qui symbolise un changement d’époque.

    MTV, Music Television, voit le jour grâce à Robert Pittman, patron de Warner Amex Satellite Entertainment, une société américaine spécialisée dans la création de chaînes par câble et satellite. Il lance donc une chaîne entièrement consacrée aux clips musicaux, diffusés en boucle, 24 heures sur 24. Une première mondiale ! Le concept est simple : passer de la musique, en images. De nombreuses stars célèbrent cette innovation à travers des interludes télévisés, comme avec Mick Jagger, le célèbre chanteur des Rolling Stones.

    Mais très vite, MTV devient une fabrique de stars, une machine à lancer des styles et des tendances. Véritable révolution culturelle, elle impose une nouvelle manière d’écouter et surtout de voir la musique. Tous les artistes populaires y passent, de Madonna à Eminem, et voient leur carrière exploser. Par exemple, le clip « Thriller » de Michael Jackson, le plus emblématique et le plus diffusé de l’histoire de MTV, marque un tournant majeur en mêlant narration, danse et effets spéciaux. D’une durée de 14 minutes, il révolutionne les formats et redéfinit ainsi l’univers du clip musical.

    MTV, c’est aussi une vitrine pour les concerts, notamment avec la série culte « MTV Unplugged ». Le concept : faire tomber le mur du son, au sens propre. Des artistes pop-rock sont invités à jouer en acoustique, sans artifices. Des instants rares et puissants, comme celui de Nirvana en 1993, quelques mois avant la mort du chanteur Kurt Cobain.

    Près de 44 ans après sa mise en orbite, la chaîne a évolué, diffusant désormais moins de musique et davantage de télé-réalité et de sketches. Un contenu que l’on retrouve aujourd’hui sur TikTok ou YouTube. Pourtant, son empreinte reste intacte. MTV a profondément transformé le paysage visuel de la musique mondiale, apprenant aux artistes à soigner leur image. Et aux spectateurs, à ne plus jamais écouter sans regarder.

    À lire aussiLe rock est-il mort ?

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  • Le 20 juillet 1969, le jour où l'homme a posé le pied sur la Lune
    2025/07/10

    Quand l’histoire bascule, c’est une série spéciale de RFI. Tournant géostratégique, révolution technologique, effondrement politique, bouleversement culturel… Pendant les deux prochaines semaines, tous les matins, on revient ensemble sur quelques événements majeurs qui ont fait basculer l’histoire du monde depuis 1945. Aujourd’hui, direction la Lune ! C'était le 20 juillet 1969, les premiers pas de Neil Armstrong sur la Lune, en pleine course à l’espace avec les soviétiques. L'exploit du programme Apollo. Un programme unique puisque, plus de 50 ans après, notre satellite n’a pas été visité à nouveau par des astronautes, même s’il revient dans le viseur de la Nasa.

    Pour aller plus loin:

    Pourquoi les Terriens veulent retourner sur la Lune?

    Apollo 11: le bond de géant de l'humanité en dessins

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  • Attentats d’al-Qaïda à Nairobi et Dar es Salaam en 1998: un tournant dans l’histoire du terrorisme mondial
    2025/07/09

    Quand l’histoire bascule, c’est une série spéciale de RFI. Tournant géostratégique, révolution technologique, effondrement politique, bouleversement culturel… Pendant les deux prochaines semaines, tous les matins, on revient ensemble sur quelques événements majeurs qui ont fait basculer l’histoire du monde depuis 1945. Aujourd’hui, direction l'Afrique où certains considèrent ce jour comme l’acte de naissance d’al-Qaïda sur le continent. Le 7 août 1998, deux camions chargés d’explosifs frappent quasi simultanément, les ambassades américaines de Nairobi au Kenya et Dar es Salaam, en Tanzanie. Le bilan est colossal : 224 morts et plus de 5 000 blessés. Douze Américains meurent, le reste des victimes sont des civils kényans et tanzaniens. Ce double attentat marque un tournant dans l’histoire du terrorisme dans le monde.

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