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L'art de raconter le monde

L'art de raconter le monde

著者: RFI
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このコンテンツについて

Jean-François Cadet raconte avec des mots et avec des sons comment – à travers leurs œuvres – les écrivains, les dessinateurs et scénaristes, les metteurs en scène, les comédiens, les cinéastes, les plasticiens ou les musiciens se font l’écho des soubresauts, des débats, des grandes figures et des tendances du monde d’hier, d’aujourd’hui, et peut-être de demain. Réalisation : Antonin Duley. (Diffusions toutes cibles : le samedi et le dimanche à 18h40 TU)

France Médias Monde
社会科学
エピソード
  • Nadia Comăneci, la liberté prend la barre
    2025/06/15

    Dans un album au graphisme fortement influencé par le manga, Clem et Marjolaine Solaro racontent l’incroyable destin de « la petite fée » des Jeux Olympiques de 1976.

    Le 18 juillet 1976 est une date-clé dans l’histoire de la gymnastique olympique. Devant le public du Forum de Montréal (Canada) et les téléspectateurs du monde entier, une jeune Roumaine de 14 ans obtient un 10 sur 10 à l’épreuve par équipe des barres asymétriques. Une note révélée à l’issue de longues secondes de suspense : les tableaux lumineux n’avaient pas anticipé une telle perfection, ils affichèrent alors au-dessous du numéro de dossard, de la compétitrice -73-, une note de 1.00. Le temps de réaliser que la note en question était bien un 10, et cette adolescente entre aussitôt dans la légende : c’est en effet une première dans l’histoire des Jeux Olympiques. Au total, elle remporte sept 10 sur 10 et cinq médailles : trois en or au concours général, aux barres asymétriques et à la poutre ; une en argent au classement par équipe ; et une en bronze aux exercices au sol. Une performance tout simplement exceptionnelle.

    La jeune fille en question s’appelle Nadia Comăneci. Et c’est son incroyable destin que racontent la romancière et scénariste Marjolaine Solaro - elle-même ancienne gymnaste et voltigeuse équestre de haut niveau- et CLEM, auteur de bande dessinée fasciné par le manga dont l’influence graphique se ressent dans chacune des cases.

    Un destin à la fois personnel, mais aussi politique, car il s’inscrit pleinement dans l’histoire de la seconde moitié du XXè siècle : en 1976, la guerre froide fait rage entre les deux blocs, l’Ouest capitaliste dominé par les États-Unis et l’Est communiste dominé par l’URSS. La Roumanie est l’un des satellites de l’Union Soviétique, et le dirigeant roumain, le Conducator Nicolae Ceaucescu comprend tout de suite quel parti lui-même et son régime peuvent tirer de la performance de Nadia Comăneci. La jeune fille est donc à la fois récompensée et placée sous étroite surveillance de la police secrète roumaine, la Securitate.

    La bande dessinée relate à la fois l’enfance et l’ascension de la jeune Nadia - sous la férule d’un couple d’entraîneurs inflexibles, Bela et Marta Karolyi - ; les hauts et les bas d’une vie indexée sur la recherche de performance à tout prix ; le poids de la pression qui peut aider à se surpasser, mais qui fait parfois craquer ; et la récupération politique. Mais l’album insiste aussi sur les aspirations de l’héroïne à la liberté, vis-à-vis de ses mentors successifs, mais aussi vis-à-vis de la chape de plomb de la dictature communiste : de passage à New York en 1981, Nadia rate l’occasion de faire défection en marge d’une compétition. 8 ans plus tard, dans la nuit du 27 au 28 novembre 1989, elle parvient à franchir clandestinement la frontière hongroise, et se retrouve le 1er décembre sous les flashes, à son arrivée à l’aéroport JFK de New York. Commence alors sa deuxième vie, qui la verra notamment épouser le gymnaste américain Bart Conner.

    Nadia Comăneci, de Marjolaine Solaro et Clem, est publié aux éditions Glénat.

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    20 分
  • «Les Loups de Tanger», l’étoffe de l’héro
    2025/06/14

    Dans son premier roman, l’historien, écrivain et critique littéraire Jacques de Saint Victor raconte les prémisses de la French Connection dans les années 50.

    Jacques de Saint Victor, écrivain, universitaire et critique au Figaro Littéraire, est un spécialiste des mafias. En témoignent plusieurs de ses précédents ouvrages, notamment Un pouvoir invisible (Gallimard, 2012) qui lui a valu le prix de l’essai de l’Académie française.

    Les Loups de Tanger est son premier roman. Il nous plonge dans la Méditerranée des années 50, en commençant par Tanger, en 1953, une magnifique ville portuaire ouverte sur le détroit de Gibraltar, qui attirent les milliardaires, les intellectuels mais aussi gangsters et trafiquants attirés par le statut spécial de port franc, en marge du protectorat français sur le Maroc depuis 1923.

    C’est là que commence l’enquête des deux héros du livre : Max, un reporter chevronné qui travaille pour un magazine à succès, et son assistant Théo, un étudiant en droit qui étudie la piraterie et la baraterie, deux thématiques qui leur seront fort utiles. Le point de départ du reportage est en effet une affaire de piraterie touchant un cargo, le Combinatie, impliqué dans un trafic de 2 700 caisses de cigarettes blondes américaines. Un acte que l’un des informateurs de Max a signalé comme cachant « un grand coup ».

    L’écrivain met en scène de très nombreux personnages parmi lesquels de grands noms du banditisme corso-marseillais, mais aussi italien et américain, dont les noms appartiennent à l’histoire du milieu. Parmi eux, le légendaire Lucky Luciano (souvent considéré comme l’un des plus grands noms du crime organisé aux États-Unis, mais retiré à Naples), les non moins célèbres frères Guérini, Monsieur Jo (Joseph Renucci, le « capitaine des Corses) son adjoint Erwan (« Le Bosco) et son associé Marcel (Marcel Francisi, ancien de la France Libre et élu gaulliste en Corse), le truand marseillais Nick Venturi -longtemps proche du maire socialiste de Marseille Gaston Defferre, ou Antoine Paolini alias Planche. Toute une galerie de personnages aux portraits brossés avec truculence par l’écrivain dans ce roman palpitant, qui mélange la réalité et la fiction.

    La deuxième partie du roman se déroule en Corse, dans la région d’Ajaccio, où Théo va se retrouver mêlé à une délicate affaire de vendetta, quand il va retrouver celle dont il est tombé amoureux fou, sublime Corse à la peau mate et au grand sourire, qu’il a rencontrée lors de son enquête tangéroise, alors qu’elle était serveuse au Venezia, un restaurant de luxe où de nombreux truands avaient leur rond de serviette.

    Peu à peu, de chapitre en chapitre, les deux héros de Jacques de Saint Victor mettent ainsi au jour les prémisses de la plus grande organisation française de trafiquants de drogue -d’héroïne- de l’histoire : la French Connection. Une entreprise savamment rodée.

    Les Loups de Tanger, Jacques de Saint Victor (Calmann-Lévy).

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    20 分
  • En Gambie, des pêcheurs dans une mauvaise passe
    2025/06/08

    L’album de bande dessinée Les poissons, eux, ne pleurent pas… de Laurent Galondon & Jean-Denis Pendanx (Éditions Daniel Maghen) raconte, à travers le destin d’une famille, les dégâts écologiques et économiques infligés à une communauté de pêcheurs par une usine chinoise implantée à Gunjur (Gambie).

    Rares sont les albums de bande dessinée qui partagent aux lecteurs la réalité de la vie quotidienne en Gambie. Le plus petit pays d’Afrique continentale, quasiment enclavé dans le Sénégal, à l’exception de son littoral atlantique, de 80 km est pourtant au cœur de ce récit graphique inspiré de faits, de lieux et de situation réels.

    L’histoire est née d’un séjour en immersion des deux auteurs, le scénariste Laurent Galandon et le dessinateur Jean-Denis Pendanx à l’Alliance française de Banjul, et nous emmène à Gunjur, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale gambienne.

    C’est là qu’en 2016 la société chinoise Golden Lead (rebaptisée Silver Lead dans l’album) a implanté une usine de fabrication de farine de poisson. Une arrivée qui a fait augmenter le coût du poisson pour les locaux, et entrainé une raréfaction de la ressource halieutique, les petits pêcheurs locaux étant de plus en plus concurrencés par les gros navires de pêche, mais aussi en raison des déchets toxiques qui se retrouvent dans l’eau. Sans parler des mauvaises odeurs et de la qualité de l’air.

    Tous ces effets néfastes nourrissent les péripéties de cet album savoureusement intitulé Les poissons, eux, ne pleurent pas…, un titre qui fait référence à un slogan entendu lors d’une manifestation de riverains de l’usine.

    Les deux auteurs mettent en scène le destin d’une famille criblée de dettes et directement impactée : le père Bakary est pêcheur sur sa pirogue ; la mère Maryam cultive des légumes dans un jardin partagé que la compagnie propriétaire de l’usine projette de racheter ; leur fille Hadja a de plus en plus de difficultés à respirer en raison des rejets de l’usine ; quant au jeune Ismaïla, si sa passion pour le football et son envie de devenir journaliste sportif l’ont toujours accompagné, il va devoir monter en première ligne pour lutter contre la pollution et l’injustice qui menacent sa famille.

    Parmi les autres personnages, il y a aussi la jeune Adama qui milite au sein d’une organisation écologiste qui organise des ramassages de déchets sur la plage, et deux hommes plus ambigus : l’oncle Ousman et Biram, un étrange bonhomme à l’allure un peu louche.

    À la fin de l’album, un cahier graphique propose aux lecteurs une série de croquis réalisés à Gunjur par Jean-Denis Pendanx, et des photos prises sur place par Laurent Galandon.

    Les poissons, eux, ne pleurent pas…, Laurent Galandon & Jean-Denis Pendanx (Éditions Daniel Maghen).

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    20 分

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