
En Corée du Nord, l’amour en cage
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Le nouveau roman de Nicolas Gaudemet, Nous n’avons rien à envier au reste du monde, nous fait découvrir la Corée du Nord à travers un amour impossible au parfum shakespearien.
« Roméo et Juliette en Corée du Nord ». C’est l’inscription que les éditions de l’Observatoire ont choisi de faire figurer sur le bandeau de ce court roman (160 pages). Et force est de constater que la promesse est tenue tant les clins d’œil à la pièce de Shakespeare en rendent la lecture encore plus savoureuse.
Rien de commun pourtant entre les amants de Vérone et ceux de Sinuiju, si ce n’est la profondeur et l’impossibilité tragique de leur amour, en raison de leur différence de milieu social. Le jeune lycéen Yoon Gi appartient en effet à une classe inférieure : sa mère travaille à l’usine et vend des produits chinois au marché noir pour gagner quelques subsides, en plus de son salaire. En revanche, les parents de la jeune et belle Mi Ran sont membres de l’élite du Parti ; son père dirige même les pêcheries de Sinuiju, ville septentrionale de la Corée du Nord, sur les bords du golfe de Corée, au bord de l’Amnok le fleuve qui sépare le pays de la ville de Dandong (province du Liaoning, nord-est de la Chine). Il a déjà choisi le futur mari de sa progéniture, un étudiant de la capitale, Pyongyang.
Interdit est donc l’amour entre les deux personnages, d’autant écrit l’auteur, que « avoir un amoureux est proscrit hors mariage : cela peut (…) distraire de l’idéal révolutionnaire », au point que « flirter, même à l’université, ça vaut un renvoi ». Et ce n’est évidemment pas la seule interdiction dans ce pays où la chape de plomb du totalitarisme pèse sur la vie quotidienne. Si le roman évoque les pénuries de nourriture et d’électricité, il insiste surtout sur la propagande, le culte de la personnalité des Chers Dirigeants, la surveillance et la répression qui s’exercent sur la population, et notamment les lycéens. Il s’ouvre par l’exécution capitale d’un « traître » dans un stade, et relate aussi une séance d’autocritique qui n’exclut pas – loin s’en faut – la délation entre camarades. Le style indirect libre de Nicolas Gaudemet révèle aussi à quel point l’endoctrinement du parti communiste réduit à néant tout esprit critique, et fait régner un climat de terreur. Tout en accusant l’étranger, et notamment le Japon et les États-Unis, d’être responsable des problèmes du pays.
► Nous n’avons rien à envier au reste du monde, Nicolas Gaudemet (Éditions de l’Observatoire)