エピソード

  • Groenland: Jens-Frederik Nielsen, un jeune Premier ministre face aux appétits de Donald Trump
    2025/06/13
    Emmanuel Macron se rend en visite officielle au Groenland ce dimanche. Ce territoire autonome du Danemark est convoité par Donald Trump qui a répété qu’il voulait s’en emparer. Le président français annonce s'y rendre pour éviter toute « prédation » et toute « menace » et pour « être en solidarité avec le Premier ministre groenlandais », Jens-Frederik Nielsen. Celui-ci, arrivé au pouvoir en mars, doit veiller à maintenir l’unité de l’île face aux pressions extérieures. Avant de conduire son parti Demokraatit à la victoire, en mars, Jens-Frederik Nielsen était déjà, à maintes reprises, monté sur la première marche du podium, mais dans une tout autre catégorie. Avant de devenir chef de gouvernement, il était surtout connu des Groenlandais pour ses performances au badminton. Membre de l’équipe nationale, il a remporté le championnat à plusieurs reprises. « C’est un très bon joueur. Il est très talentueux en sport. Il est très bon au handball, très bon au foot », raconte son ami d’enfance Hans Brummerstedt, qui a, lui aussi, pratiqué le badminton dans le même club. Pour le jeune homme, qui vit depuis six ans au Danemark et qui s’excuse par avance pour son impartialité, « Jens-Frederik Nielsen est la meilleure personne pour diriger le Groenland aujourd’hui », louant ses qualités de « concentration » et de « persévérance ». Le jeune dirigeant aux yeux rieurs pratique aussi la chasse aux rennes et aime se promener dans la nature en famille. Il élève trois enfants avec sa compagne à Nuuk, la capitale. Il joue aussi du soft rock sur sa guitare lors d'événements de son parti. « Il est très charmant, affable. Il est peut-être jeune, mais il a eu l'expérience d'un rôle ministériel important dans un passé récent », affirme Dwayne Ryan Menezes, directeur du groupe de réflexion britannique Polar Research and Policy Initiative. Le Groenland n’est pas à vendre Avant d’accéder au poste de chef du gouvernement, Jens-Frederik Nielsen a été ministre du Travail et des Ressources minérales à 28 ans. Un an plus tard, il prenait les rênes du parti social libéral Demokraatit. Son ascension politique a été rapide. Étudiant en sciences sociales, il est repéré par la cheffe du parti de l’époque, Nivi Olsen, séduite par ses écrits sur les réseaux sociaux, comme elle l’a raconté sur le site de KNR, la radio publique nationale du Groenland. Lorsqu’elle est nommée ministre, elle en fait son secrétaire. Il n’a alors que 22 ans. À moins de 30 ans, il accède à la tête du parti social libéral, arrivé premier des élections législatives en mars. À seulement 33 ans, il est le plus jeune Premier ministre du monde, avec de nombreux dossiers à traiter, dont le plus sensible : le statut de l’île, territoire danois autonome de quelque 57 000 habitants, convoité par Donald Trump. « We need Greenland » (« Nous avons besoin du Groenland »), répète à l’envi le président américain. Face à ces velléités, Jens-Frederik Nielsen affiche la fermeté : « le Groenland ne fera jamais partie des États-Unis, nous ne serons jamais à vendre et nous ne serons jamais Américains. Nous ne voulons pas non plus être Danois à l’avenir, nous voulons être indépendants, mais pour l'instant, nous faisons partie du Royaume du Danemark et c'est ainsi ». Si l’indépendance du Groenland est l’objectif final pour tous les partis politiques du territoire, les moyens d’y parvenir et le calendrier différent. Personne n’envisage sérieusement un rattachement aux États-Unis. Le parti Demokraatit est favorable à une indépendance, à terme, du Groenland, qui possède un statut d’autonomie renforcée au sein du Royaume du Danemark. « Jens-Frederik Nielsen a opéré un changement en pivotant vers le Danemark et l'Europe », souligne le Dr Dwayne Ryan Menezes. « Le gouvernement précédent ne ressentait pas tellement le besoin de discuter des relations entre le Groenland et le Danemark. En l'absence de l'éléphant américain dans la pièce, les problèmes essentiels étaient les griefs du Groenland à l'égard du Danemark. Et soyons honnêtes, ils étaient légitimes. Mais avec le gouvernement Nielsen, il y a eu un renforcement des liens avec le Danemark. Parce que, sur fond de menace Trump, il prend conscience que le statu quo n'est peut-être pas si terrible que cela », complète le spécialiste. C’est d’ailleurs aux côtés de la Première ministre danois Mette Frederiksen que Jens-Frederik Nielsen accueillera Emmanuel Macron dimanche. Large gouvernement de coalition Face aux provocations américaines, le Premier ministre groenlandais a formé un large gouvernement de coalition, sans précédent dans l’ile arctique, composé de quatre des cinq partis élus, en plus de Demokratit, Siumut, IA et Atassut. Seuls les ultranationalistes de Naleraq n’en sont pas. Dans l’accord ...
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  • Luis Enrique, l’intransigeant entraineur du PSG
    2025/06/06
    Il est l'artisan de la victoire éclatante du PSG en Ligue des champions. L'Espagnol Luis Enrique, entraîneur du club de football parisien depuis deux ans, a réussi, là où d'autres se sont cassés les dents avant lui. Ancien joueur passé du Real Madrid au FC Barcelone avant d'être entraîneur, c’est un hyperactif au caractère bien trempé. Luis Enrique, 55 ans, c'est un physique sec et un caractère entier. Il est « passionnel et viscéral » résume le journaliste Manu Terradillos, correspondant Sports de la radio espagnole Onda Cero et journaliste à RFI. « C'est quelqu'un qui ressent les choses de façon très intense. Il dit ce qu'il pense. Il ne change pas sa façon de penser. Il a sa réalité des choses et il va la défendre jusqu'au bout ». Déterminé, affichant une mentalité de gagneur, il peut être aussi frontal, dans ses relations avec les journalistes notamment. Lors d’une conférence de presse en octobre dernier, il répond avec aplomb aux critiques et aux interrogations sur l’avenir du PSG en Ligue des champions : « Jusqu’à preuve du contraire, je pense que nous allons tout gagner ! ». Objectif atteint puisque samedi dernier, Luis Enrique a mené le PSG à la victoire pour la première fois en Ligue des champions. « Il veut être le seul maître à bord » Ses choix stratégiques audacieux et parfois mal compris ont finalement payé. Luis Enrique a réussi à construire un collectif, après le départ de Kylian Mbappé, l’an dernier au Real Madrid. « Ce départ l’arrangeait quelque part. Puisqu’il n’y avait plus aucune star au Paris-Saint-Germain, il pouvait faire ce qu’il voulait, modéliser chaque joueur comme il l’avait imaginé dans sa tête, affirme Dominique Sévérac, journaliste sportif au journal Le Parisien, spécialiste du PSG depuis plus de 20 ans. Et puis le football est un métier d’égo, Enrique considère que la star ça doit être lui, il ne faut pas qu’il y ait une tête qui dépasse, il veut être le seul maître à bord. » Sa façon de travailler et de tout vouloir contrôler, avec les joueurs, ça passe ou ça casse, confirme Manu Teradillos : « Si tu rentres dans sa philosophie, il va te soutenir, il va être à mort avec toi, et t'améliorer, et sinon, les frictions vont être énormes. Et probablement, le joueur va quitter l'équipe. Soit tu es avec lui, soit tu n'es pas dans l'équipe. »ObsessionnelLuis Enrique est exigeant et impose une discipline à ses joueurs, discipline qu’il s’impose à lui-même. Obsessionnel sur l’entretien physique et la nutrition. « Il est un peu fou, admet Dominique Sévérac. Il marche pieds nus sur les pelouses du campus à Poissy même s'il fait froid. Il fait du gainage toute la journée, du vélo toute la journée, de la musculation toute la journée. Et ses joueurs, il ne les lâche pas, mais avec une forme d'humour, il fait passer ses idées avec un peu de pommade et de bienveillance. Mais il veut des sportifs qui mangent bien, qui dorment bien, ils sont grassement payés, mais sur le terrain : "vous allez vous dépenser et vous allez faire exactement ce que je vous ai demandé" ».Né à Gijon, le 8 mai 1970, dans le nord de l’Espagne, dans une famille modeste, Luis Enrique rêve de football. Il entre dans le club local et se fait remarquer par son style offensif et son fort esprit de compétition. Puis c’est le Real Madrid, avant de rejoindre le club ennemi, le FC Barcelone. Les supporters madrilènes ne lui pardonneront pas. En 1995, il rencontre celle qui deviendra son épouse, Elena Cullell, une économiste issue de la bourgeoisie catalane.Un drame familialIls forment depuis une trentaine d’années un couple uni, ont trois enfants, dont la plus jeune, Xana, meurt tragiquement en 2019 d'un cancer rare, à l'âge de 9 ans. Dévasté, Luis Enrique, disparaît plusieurs mois des terrains de football, alors qu’il est sélectionneur de l’équipe d’Espagne. « Cet épisode a changé la vision qu’on pouvait avoir de lui en Espagne, se rappelle le journaliste Manu Terradillos, on a vu le côté beaucoup plus humain ». Sur ce drame, l’entraîneur du PSG se confie avec émotion, dans un documentaire* qui lui est consacré, diffusé l’automne dernier sur Canal+ : « C'est dans les événements tristes de la vie qu'on apprend le plus, dit-il. Je m’estime très chanceux, car ma fille a vécu 9 années merveilleuses à nos côtés(...) Xana est vivante, pas physiquement, mais spirituellement, parce qu'on parle d'elle, on rit, on se souvient ». Luis Enrique a créé une fondation portant le nom de sa fille pour soutenir les familles confrontées au même drame que lui. Avant, il l’emmenait sur les terrains de football. Aujourd'hui, les jours de matches, elle est toujours présente, dit-il, en pensée. Elle le soutient quand il perd, et il partage avec elle ses victoires. * Vous ne pouvez pas comprendre de Duncan MacMath
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  • Alain Berset, le Suisse qui veut faire exister le Conseil de l'Europe
    2025/05/30
    Habituellement discret, le Conseil de l'Europe s’est fait entendre la semaine dernière : Alain Berset, son secrétaire général, a fait la Une, il y a quelques jours, pour avoir riposté aux pays européens qui aimeraient avoir les mains libres sur leurs politiques migratoires. Alain Berset a dit stop. Dans un communiqué, il rappelle à l’Italie, au Danemark, à la Pologne ou encore à l’Estonie que la Cour européenne des droits de l'Homme est sacrée. Alain Berset est monté au filet pour réaffirmer l’indépendance de la plus haute juridiction de l’UE. « Il est comme ça », réagit Richard Werly, le correspondant en France du quotidien suisse Blick. « Lors de son long passage au Conseil fédéral suisse, il s'est toujours singularisé, d'une part par une voix forte, c'est-à-dire par sa capacité à prendre ses responsabilités et à les assumer. Et la deuxième chose, c'est un homme de valeur. C'est un homme qui est socialiste, ne l'oublions pas. Et pour lui, les conventions internationales, le multilatéralisme, l'ordre international sont des choses qui doivent être défendues ».Ancien président de la Confédération helvétiqueAlain Berset a présidé la Confédération helvétique jusqu’à la fin de l’année 2023. Et pour Pascal Sciarini, professeur de science politique à l’université de Genève, il a laissé un bon bilan aux yeux : « Il s'est imposé comme un des personnages forts de ce gouvernement collégial qui comporte sept membres. Il est entré très jeune. D'ailleurs, il a commencé très jeune sa carrière politique. Et il a été vraiment un personnage constant dans l'exécutif suisse. Pas flamboyant, mais pas populiste non plus, plutôt rigoureux, pragmatique. Et je crois que, ce qui a beaucoup marqué son mandat, c'est la crise du Covid-19 ». Ministre de la Santé pendant le Covid, il a marqué les esprits, notamment avec cette petite phrase sur la durée du confinement prononcée lors d’une conférence de presse : « Nous souhaitons donc agir aussi vite que possible, mais aussi lentement que nécessaire ». La maxime est devenue virale, jusqu’à devenir un slogan sur des tee-shirts et des drapeaux.« Bon papa de la nation »Pendant la crise du Covid, Alain Berset a su tenir tête aux cantons, attachés à leurs prérogatives. Avec le bon ton. « Il a vraiment assuré un peu un rôle de bon papa de la nation », raconte le professeur Pascal Sciarini. « À la fois tout à fait humble, sincère, authentique, mais très rassurant. Ça, je pense que c'est vraiment son principal fait d'armes ». Le journaliste Richard Werly, lui, retient les réformes sociales pour lesquelles il n'a pas hésité à aller contre son propre camp : « Il reste celui qui a, tout en étant un élu socialiste, accepté les différentes réformes, notamment de l'Assurance maladie, de la retraite. Des réformes qui toutes tendent à faire que les gens cotisent plus. Donc, c'est un socialiste qui, à l'échelle européenne, est tout à fait pragmatique en termes budgétaires ». Des scandales...La fin de son mandat à la tête de la Confédération a été émaillé de plusieurs scandales. Alain Berset a été victime d’une tentative de chantage exercée par une ancienne maîtresse. Un cas à part en Suisse. « Il est l'un des rares politiciens suisses de haut niveau qui ait provoqué quelques polémiques pour sa vie personnelle », rappelle Richard Werly. « Il a utilisé des véhicules de fonction pour rendre visite à une compagne à une époque de sa vie. C'est quelqu'un qui clairement a pris la lumière aussi sur le plan personnel, à tel point qu'il a fallu sécuriser la maison familiale à Fribourg, ce qui est assez rare en Suisse ».Mais toujours populaireMalgré ces casseroles, Alain Berset est resté populaire, tempère le chercheur Pascal Sciarini : « Les sondages ont montré qu'il restait tout à fait populaire auprès d'une majorité de la population. Et arriver à un tel soutien majoritaire dans le pays, je crois démontre qu'il a vraiment été apprécié pendant son mandat ».Pilote d'avion À 53 ans, marié, et père de trois enfants, il est toujours accessible, vous pouviez le croiser en train de faire ses courses. Ancien jeune champion d’athlétisme, il est passionné d’aviation. Il pilote sur son temps libre. Parfois un peu trop librement. En juillet 2022, il est intercepté par deux Rafale français pour avoir survolé une base militaire.Quel avenir après le Conseil de l’Europe ? Certains lui prêtent une autre vie d'homme d'affaires. Pourquoi pas siéger au conseil d’administration de plusieurs grandes entreprises. D'autres le voient bien encore diriger une institution internationale comme une agence de l’ONU ou un poste d'envoyé spécial des Nations unies, lui qui a passé dans sa jeunesse le concours diplomatique pour intégrer le ministère suisse des Affaires étrangères.
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  • Luis Montenegro, un Premier ministre portugais en quête d'alliés
    2025/05/23
    Au Portugal, après les législatives anticipées du 18 mai, l'actuel Premier ministre Luis Montenegro doit prendre la tête d'un gouvernement minoritaire. Si son Alliance démocratique de centre-droit est arrivée en tête, elle n’atteint toujours pas la majorité absolue et va devoir composer avec un paysage politique chamboulé, où les socialistes sont en net recul et l’extrême droite bat des records. « Non, c'est non ». Luis Montenegro a martelé ce slogan à chaque fois qu’il était interrogé sur la question d’une éventuelle alliance avec le parti ultranationaliste Chega. Mais après le résultat obtenu par cette formation (58 députés, autant que le Parti socialiste, mais quatre sièges des circonscriptions de l’étranger n’ont pas encore été pourvus), ce « non » pourrait être plus nuancé. Dans un contexte où l’Alliance démocratique se retrouve sans majorité absolue au Parlement, « cette position de principe peut souffrir quelques aménagements cosmétiques », avance Yves Leonard, historien et politologue, spécialiste de l’histoire contemporaine du Portugal.La formation d’André Ventura, grand admirateur de Donald Trump, a franchi pour la première fois la barre des 20% et est en passe de devenir le premier parti d’opposition. Au sein même du Parti social-démocrate de Luis Montenegro, certains plaident pour une stratégie qui consiste à s’assurer du soutien sans participation de Chega au gouvernement. « Il y a effectivement une nuance qui se met en place parce que les alternatives pour le Premier ministre sortant ne sont pas simples et toutes désirables », souligne Yves Leonard.Jusqu’à présent, le Premier ministre sortant, à la tête d’un gouvernement minoritaire, s’est assuré de soutiens au cas par cas pour faire passer des textes de loi au Parlement. Le président Marcelo Rebelo de Sousa, qui a entamé les consultations avec les chefs des partis politiques, a déjà prévenu qu'il prendrait son temps pour s'assurer de la viabilité du prochain exécutif et de sa capacité à faire adopter son programme.Messages aux électeurs d'extrême droiteSans attendre le résultat de ce scrutin anticipé, Luis Montenegro a donné des signaux forts aux électeurs de Chega, sur les thèmes de la sécurité et de l’immigration, chères à l'extrême droite. Début mai, il a largement médiatisé l'annonce de l’expulsion prochaine de 14 000 personnes en situation irrégulière. « La droite modérée portugaise a eu, à peu près, la même stratégie que la droite et le centre-droit européen vis-à-vis du défi de la droite radicale », analyse Antonio Costa Pinto, professeur de sciences politiques à l'université de Lisbonne, relevant que le PSD sous la direction de Luis Montenegro avait adopté une position plus dure vis-à-vis de l'immigration, plaçant le parti un peu plus à droite, sur fond de défi lancé par la popularité grandissante de Chega.« Luis Montenegro est un politicien mainstream de centre-droit, mais qui, vis à vis du défi de la droite radicale, ne va pas hésiter à faire des concessions », pronostique le politologue portugais. Le chef du parti social-démocrate de 52 ans, présenté comme discret, sans charisme, mais obstiné, a appelé, au soir de l’élection, à « dialoguer et faire passer l’intérêt national au-dessus de tout ».Avocat de formation, l’homme à la carrure solide, aux yeux verts et à la fossette au milieu du menton, a longtemps été voué aux seconds rôles au sein du parti. Ce passionné de football a aussi été maître-nageur dans la station balnéaire d’Espinho, où il a grandi et vit encore avec son épouse et leurs deux enfants. Par deux fois, il s’est présenté à la mairie, mais a échoué face au candidat socialiste. Conseiller municipal à 24 ans, élu député cinq ans plus tard, ce conservateur pragmatique de culture libérale et entrepreneuriale, a essuyé plusieurs échecs avant de prendre les rênes du PSD en 2022 et de devenir Premier ministre à la tête d’un gouvernement minoritaire deux ans plus tard.« Onction du suffrage »À la suite de révélations par la presse d’une affaire de possibles conflits d’intérêt autour de contrats publics accordés à des entreprises liées à sa famille, il a perdu une motion de confiance au Parlement et a décidé de démissionner. En dépit du scandale, Luis Montenegro a réussi son pari. Il sort vainqueur de ce scrutin, obtenant une majorité plus large, mais toujours pas absolue. « Le facteur éthique n’a pas joué un rôle important. Son problème personnel n’a pas beaucoup intéressé la société portugaise​​​​​​ », note Antonio Costa Pinto.« En sciences politiques, on sait que toutes ces questions d'affaires, de conflits, d'intérêts, et de corruption, ne pénalisent pas forcément leurs auteurs lors des élections. La liste est longue, à commencer par Donald Trump », note Yves ...
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  • Présidentielle en Pologne: duel entre un europhile polyglotte et un historien nationaliste
    2025/05/16
    Les Polonais votent ce dimanche 18 mai pour choisir leur président. Portraits croisés des deux favoris du scrutin : l’europhile libéral Rafal Trzaskowski face au nationaliste Karol Nawrocki. Rafal Trzaskowski est le candidat de la Coalition civique du Premier ministre Donald Tusk. Il est à plus de 30% dans les enquêtes d’opinion. À 53 ans, ce candidat télégénique, qui arbore une légère barbe poivre et sel, est le maire de Varsovie depuis six ans. Très actif sur les réseaux sociaux, il a étudié au Royaume-Uni et à Paris, et a été député européen. C’est un europhile convaincu, avec des convictions sociétales très ouvertes, qu’il a mis en sourdine dans cette campagne.« Il a un peu caché ses sentiments envers ces groupes de gauche, raconte Bartosz Wielinski, rédacteur en chef adjoint au grand journal Gazeta Wyborcza. Pour gagner des élections en Pologne, il faut aussi convaincre des forces conservatrices qui dominent à la campagne polonaise. » Rafal Trzaskowski a d’ailleurs multiplié les déplacements dans les villages ruraux pour convaincre de nouveaux électeurs. Les voix progressistes continueront à voter pour lui, faute d’alternative. Son expérience à la mairie de Varsovie l’a rendu très accessible. « Il est plutôt discret, mais il n'hésite pas à venir vers les gens et à répondre aux questions, aux interrogations de gens, relève Krzysztof Soloch, spécialiste de la Pologne et professeur à Sorbonne-Université. C'est quelqu'un d'abordable et qui a un côté un peu populaire, tout à fait proche de gens. » Rafal Trzaskowski vient d’une famille d’intellectuels de Varsovie et parle cinq langues, dont le français. Ses opposants l’ont attaqué là-dessus jusqu’à le surnommer « Bonjour », mais le candidat lui-même en a ri.« Les Polonais d’abord »Son principal rival est Karol Nawrocki, le candidat du PiS, le parti d’opposition Droit et Justice. Son slogan de campagne : « La Pologne d’abord, les Polonais d’abord ». Cet historien de 42 ans était un inconnu sur la scène politique. « Est-ce qu'il a réellement la carrure de Donald Trump ? Je ne crois pas, relativise le chercheur Krzysztof Soloch. Est-ce qu'il partage les idées de Trump ? Oui, sans doute. Il est extrêmement réticent à la fédéralisation de l'Union européenne, donc il défend une Europe des nations, la souveraineté, un mot clé aussi pour Trump. Il y a plein de similitudes entre Nawrocki et Trump. » Le candidat, inconnu avant cette campagne, est très entouré par les cadres du PiS.Ses livres et ses enquêtes sur les crimes du régime communiste lui ont valu d’être sur la liste des personnes recherchées par la Russie. À 42 ans, costumes et coiffure classiques, marié et père de trois enfants, c’est un passionné de boxe. Mais pour Krzysztof Soloch, ce candidat a un problème de proximité et d’authenticité : « Il essaie de montrer un peu son côté accessible, qu’il aime bien le foot, les promenades en famille. Mais c'est un candidat qui, pour beaucoup de Polonais, reste mystérieux ». Sans compter qu’il traîne aussi plusieurs casseroles. Karol Nawrocki s’est attribué un luxueux logement de fonction dans le complexe du musée de la Seconde Guerre mondiale qu’il dirigeait, alors que son appartement se trouvait à cinq kilomètres de son bureau. Il a été éclaboussé par un autre scandale immobilier. Durant la campagne, on a découvert qu’il avait acheté à bas prix un logement auprès d’un homme âgé. « Tout ce qu’il essaie de faire maintenant, c'est de cacher ce scandale, de trouver quelque chose de différent pour les médias et promettre que ça ne va plus se répéter. Mais cela ne marche pas », raconte le journaliste polonais Bartosz Wielinski, qui estime que ces révélations qui vont peser au moment du vote. Karol Nawrocki a déjà perdu des points dans les sondages. L'inconnue de la participationUn troisième homme aimerait bien s’inviter dans ce duel. Slwomir Mentzen, candidat de l’extrême droite, est un homme d’affaires millionnaire, antimigrants, anti-avortement et eurosceptique. Mais, à force d’outrances, il a dégringolé dans les sondages et n’est plus aussi sûr d’être le faiseur de roi. Dimanche 18 mars, les Polonais voteront d’abord contre un candidat que par adhésion, expliquent la plupart des interlocuteurs croisés à Varsovie. Ce qu’il faudra surveiller aussi, c’est le vote des 500 000 Polonais vivant à l’étranger, électorat clé pour Rafal Trzaskowski. Enfin, la principale inconnue demeure ce que décideront les 10% d’indécis. À lire aussiPrésidentielle en Pologne: «L’enjeu est absolument considérable pour Donald Tusk et sa coalition»
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  • Lars Klingbeil, l’étoile montante de la politique allemande
    2025/05/09
    Il est désormais le deuxième homme le plus puissant d’Allemagne, après le chancelier Friedrich Merz, élu dans la douleur mardi 6 mai. Lars Klingbeil est devenu cette semaine vice-chancelier et surtout ministre des Finances, un poste-clé. Il a réussi, à 47 ans seulement, à se hisser aux premiers rangs du pouvoir Le jour de ses 47 ans, le 23 février dernier, Lars Klingbeil assiste à la défaite cuisante de son parti. Le SPD (Parti social-démocrate), qu’il codirige, n’obtient que 16,4% des suffrages aux élections législatives en Allemagne. Pourtant, quelques semaines plus tard, Lars Klingbeil scelle un accord de coalition avec le conservateur Friedrich Merz, qui deviendra chancelier, et réussit le tour de force de s’imposer comme vice-chancelier et ministre des Finances, un poste stratégique.Lars Klingbeil est un animal politique. Ce géant de 1,96 m « peut être décrit comme un nounours, au visage rond et sympathique, qui s’exprime très bien, mais c’est quelqu’un qui a une volonté de puissance étonnante », résume Patrick Moreau, spécialiste de la droite et de l’extrême droite allemande.S’il a réussi à transformer la défaite électorale de février en une victoire personnelle, c’est qu’il est « un fin stratège », renchérit Étienne Dubslaff, maître de conférences à l’Université Paris-Nanterre et spécialiste du SPD. « Il a réussi à faire porter le chapeau à sa coprésidente Saskia Esken (…) et à s’imposer comme l’homme fort du parti au sortir des élections. Il a dirigé les négociations avec les chrétiens-démocrates [pour la future coalition, NDLR], et s’est rendu incontournable ».Il représente la nouvelle générationNé à Soltau, dans le bassin industriel de Basse-Saxe, Lars Klingbeil se présente dans sa biographie comme le « fils d’un soldat professionnel et d’une vendeuse ». Issu d’un milieu relativement modeste, cet amateur de football et de musique rock a fait des études de sciences politiques et de sociologie avant d’entrer en politique. Il fait ses armes auprès de l’ancien chancelier social-démocrate Gerhard Schröder, est élu pour la première fois député à 27 ans, et participe à la campagne qui propulse Olaf Scholz à la chancellerie en 2021, date à laquelle Lars Klingbeil prend la codirection du SPD.Depuis, il s’évertue à écarter la vieille garde. Il veut incarner une nouvelle génération. Peu expérimenté dans le domaine des finances, il aura fort à faire dans une Allemagne en pleine récession. Lors de sa première prise de parole mercredi, Lars Klingbeil a promis de remettre son pays sur le chemin de la croissance en attirant les investissements privés et de présenter un budget d'ici à l'été.Il pourra compter sur le fonds exceptionnel de 500 milliards d’euros, voté par les députés en mars, en s’affranchissant des contraintes de la dette, afin de rénover notamment les infrastructures. Quels que soient ses choix, c’est un homme « capable de faire des compromis », selon Étienne Dubslaff. « Avec Merz, les relations ne sont pas chaleureuses. Ce n’est pas l’amour fou, mais ils devraient s’entendre ».À lire aussiAllemagne: Friedrich Merz finalement élu chancelier après un second tour historiqueKlingbeil vise la chancellerieQuelle orientation Lars Klingbeil va-t-il donner à son parti ? Pour Patrick Moreau, Lars Klingbeil est « difficile à cerner ». « À l’origine classé à l’aile droite du SPD, il pourrait marquer l’identité du parti à gauche pour rénover la sociale-démocratie, car c’est aussi sa voie vers le pouvoir ». Étienne Dubslaff tempère. Selon lui, « Klingbeil consolidera sa position dominante au SPD en misant sur une ligne plus centriste, pariant que Merz aille plus à droite ».L’objectif est de préparer l’après. Lars Klingbeil vise la chancellerie. « Il est très ambitieux, assure Patrick Moreau. Il a besoin de temps pour refaire son image. Il a été très critiqué après la défaite du SPD aux législatives. Mais maintenant qu’il a éliminé la vieille garde, il va monter son équipe et préparer son parti à la grande confrontation qui aura lieu plus tôt qu’on ne l’imagine ».La prochaine élection doit avoir lieu théoriquement dans quatre ans, mais le nouveau chancelier Friedrich Merz, élu dans la douleur en début de semaine par les députés, est impopulaire, et Lars Klingbeil pourrait bien en profiter pour avancer ses pions. Rien ne semble lui faire peur. Dans une récente interview à Die Zeit, ce gros fumeur, en rémission d’un cancer de la langue, expliquait : « On regarde la vie d’une autre manière quand on a été proche du précipice (…) Cela donne beaucoup de force ».À lire aussiFragilisé par une élection chaotique, le chancelier allemand à Paris puis Varsovie
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  • George Simion, le candidat trumpiste de l’extrême-droite roumaine
    2025/05/02
    Les électeurs roumains retournent dans les bureaux de vote ce dimanche 4 mai, cinq mois après l’annulation de l’élection présidentielle pour des soupçons d’ingérence étrangère. Călin Georgescu arrivé en tête du premier tour en novembre dernier, étant exclu du scrutin, c’est George Simion qui reprend le flambeau de l’extrême-droite roumaine. Cet ancien hooligan reconverti dans la politique bénéficie du soutien de l’administration Trump et ne cache pas son admiration pour le président américain. C’est sur les gradins des stades de football que George Simion se fait d’abord connaître et constitue les premiers réseaux qui l’amèneront à diriger l’extrême-droite roumaine. Car, avant de fonder le parti Alliance pour l’Unité Roumaine (AUR, ce qui signifie « or » en roumain), il dirige le groupe de supporter « ultra » de l’équipe nationale et se distingue par son goût de la provocation et des affrontements violents. « Il s’oriente ensuite vers la contestation du néo-communisme de l'ancien président Ion Iliescu et de ses conseillers, qu’il accuse d’avoir trahi la révolution roumaine de 1989, raconte Sergiu Miscoiu, professeur en Sciences politiques à l’Université de Kluj. Puis il fait de l’agitation pour l’union de la Moldavie avec la Roumanie, ce qui lui vaudra d’ailleurs d’être persona non grata en Moldavie. » Dernière étape de son avènement politique, décisif celui-là, la pandémie de Covid qui lui permet de fédérer toute une myriade de groupes anti-vaccination et anti-confinement. Aux élections de 2020, à la surprise générale, l’AUR remporte 9 % des voix. George Simion s’impose comme la figure montante d’une extrême-droite roumaine qui surfe sur le rejet des élites et des figures traditionnelles de la classe politique, dominée par les libéraux et les socialistes. Seconde chance Pour l’échéance électorale de 2024, George Simion choisit d'adopter une stratégie bien connue au sein de l’extrême-droite européenne : celle de la dédiabolisation. « Il polit son discours, adopte un profil plus présidentiable et noue des contacts à l'international, décrypte Sergiu Miscoiu. Il choisit de bannir du parti les éléments les plus radicaux, dont Călin Georgescu. » La stratégie ne réussit pas à George Simion, puisqu’il est distancé dans les urnes par l’homme qu’il a justement banni de son parti. Le candidat de l’AUR n’arrive qu’en quatrième position avec 13 % des suffrages tandis que son ancien allié, boosté par une campagne Tik-Tok aussi virale que virulente, arrive en première position avec 22 % des voix. La suite de l’histoire est connue : en raison de soupçons d’ingérence étrangère, l’élection est annulée. Călin Georgescu sera ensuite inculpé d’incitation à troubler l’ordre constitutionnel et de fausses déclarations sur ses comptes de campagne – et disqualifié pour le nouveau scrutin. Paradoxalement, ce que l’extrême-droite roumaine qualifie aussitôt de « coup d’État » va offrir une seconde chance à George Simion, qui reprend le flambeau et se présente une nouvelle fois au nom de ses électeurs, et de ceux de Georgescu.Un candidat « MAGA »Avec cette fois un nouvel élément qui pèse lourdement sur la campagne électorale : le retour à la Maison Blanche de Donald Trump. Car la nouvelle administration américaine, en particulier le vice-président J.D. Vance, prend fait et cause pour l’extrême-droite roumaine en dénonçant l’annulation de l’élection de novembre et la disqualification de Călin Georgescu. Un soutien retentissant qui ravit George Simion, malgré les débuts pour le moins erratiques de l’administration Trump. « Le fait que ces débuts soient chaotiques, aux yeux de George Simion, montre précisément que le milliardaire américain essaie de s'attaquer à des forces plus grandes et donc cela n’affaiblit pas le rattachement à Trump, pointe Florent Parmentier, secrétaire général du Cevipof, à Sciences-Po. George Simion ne voit d’ailleurs aucun inconvénient à voir le président américain « lâcher » l’Ukraine face à la Russie de Vladimir Poutine, lui-même s’étant élevé à plusieurs reprises contre l’aide militaire à Kiev. « Les valeurs conservatrices véhiculées par le mouvement MAGA (Make America Great Again) vont également dans le bon sens à ses yeux, décrypte Florent Parmentier. Car George Simion se pose lui aussi en pourfendeur du "wokisme" et de tout ce qui lui semble véhiculé et imposé par les élites européennes. »S’il accédait à la présidence à l’issue du second tour prévu le 18 mai prochain, George Simion pourrait ainsi adopter une politique similaire à celle d’un Viktor Orban, le très eurosceptique Premier ministre hongrois. Dans la limite, toutefois, des pouvoirs limités qu'offre à la présidence la Constitution roumaine. « Sans sortir de ...
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  • Özgür Özel, l’apparatchik devenu homme providentiel en Turquie
    2025/04/25
    Il est devenu le visage et la voix de l’opposition à Recep Tayip Erdogan en Turquie : Özgür Özel est l’Européen de la semaine sur RFI. Cet ancien pharmacien mène le mouvement de protestation déclenché par l’arrestation du maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu le 19 mars dernier. Özgür Özel a repris le flambeau de l’opposition au président turc. C’est lui qui harangue les dizaines de milliers de manifestants dans les rues d’Istanbul depuis plus d'un mois. Pour Özgür Özel, cette lutte dépasse les questions politiques ; c’est la démocratie qui est en jeu. « La lutte ici n'est plus une lutte entre partis politiques », expliquait-il dans une interview à l'AFP le 9 avril dernier. « La démocratie et l'autocratie s'affronteront et seront soumises au vote. Si nous gagnons, la Turquie se transformera soudainement en une démocratie où l'État de droit, la liberté de la presse, la liberté d'expression, la séparation des pouvoirs et un Parlement fort existeront. »Un inconnu devenu incontournableQuand ce député est choisi pour diriger le CHP, le Parti républicain du peuple, en novembre 2023, son nom n’évoque pas grand-chose aux Turcs. Aujourd'hui, Özgür Özel est une personnalité politique incontournable. Il a achevé sa mue dans la crise avec Recep Tayyip Erdoğan. « C'est quelqu'un qui n'a cessé finalement de s'affirmer depuis qu'il a pris la tête du parti kémaliste et depuis finalement les débuts de sa carrière politique, il a su indiscutablement faire sa place », note Jean Marcou, titulaire de la chaire Méditerranée-Moyen-Orient à Sciences Po Grenoble. « Et aujourd'hui, d'une certaine manière, c'est la configuration des faits qui confirme cette position de Özgür Özel ». La transformation d’Özgür Özel a commencé en 2014 lors de l’accident minier de Soma qui a fait plus de 300 morts, pour Ahmet Insel, un ancien professeur d’économie à l’université de Galatasaray : « À ce moment-là, il était très mobilisé et il a organisé beaucoup de mobilisations sociales. Et peut-être à ce moment-là, on l'a vu apparaître comme une figure politique. »Candidat de substitution ? Est-ce qu’il pourrait devenir le prochain candidat de l’opposition à la présidentielle ? Inimaginable il y a encore quelques mois, l’hypothèse prend forme. Özgür Özel était censé jouer le rôle du numéro 2 aux côtés d’Ekrem Imamoglu. Mais la répression du pouvoir turc rebat les cartes. L’apparatchik est-il en train de devenir l’homme providentiel ? « Un candidat aux capacités supérieures à la moyenne, mais pas excellent qui serait investi à la place d'Imamoglu, avec l'accord d'Imamoglu, a beaucoup de chance parce que du coup, les électeurs vont voter pour Imamoglu », remarque l’économiste turc Ahmet Insel. « On découvre ses capacités de tribun alors qu’Erdoğan est désormais totalement dépendant des textes qui déroulent devant ses yeux dans les discours qu'il fait. Özel arrive parfaitement à tenir pendant des longs moments sans texte. » Mais plusieurs obstacles pourraient venir compliquer ses ambitions, rappelle le chercheur Jean Marcou : « Son élection a été contestée. Les autorités turques essayent actuellement de lancer une procédure pour faire nommer des administrateurs au parti en prétendant que son élection était illégitime. Effectivement, lui aussi pourrait connaître certains problèmes de ce côté-là. »Classe moyenneDiscret sur sa vie privée, Özgür Özel a 50 ans, il vient de province, de Manisa près d’Izmir. C’est un laïc, marié, père d’une fille et il a eu un vrai métier avant la politique, pharmacien. Voix rauque, souriant, c’est aussi un fan de foot, supporter du club de Fenerbahçe. Et un profil en phase avec la société turque.« Il a une image d'une famille de classe moyenne », précise Ahmet Insel. « Ni riche ni pauvre, donc il correspond un peu à l'image qu'aime avoir un peu les classes moyennes des grandes villes qui constituent maintenant le gros des troupes des électeurs puisque la Turquie est devenue la population turque n'est plus une population rurale, c'est une population à plus de 75% urbaine ». Özgür Özel est parvenu à canaliser la colère la population turque. Son principal défi maintenant est de faire vivre le mouvement dans la durée et malgré la répression du pouvoir.
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