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Croatie: l’insaisissable président Zoran Milanović

Croatie: l’insaisissable président Zoran Milanović

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Le 12 janvier dernier, Zoran Milanović a été réélu pour un second mandat consécutif à la tête de la Croatie. Sans majorité au Parlement, le président doit aujourd’hui composer avec l’opposition. Qui est Zoran Milanović, cet ancien fonctionnaire croate qui a travaillé pour les Nations unies, mais aussi pour la mission croate auprès de l'Union européenne et de l'Otan à Bruxelles dans les années 1990 et qui aujourd’hui tient un discours anti-Otan, anti-européen et qui est souvent présenté comme pro-russe ? Beaucoup le surnomment le « Trump des Balkans ». Zoran Milanović est tout sauf un inconnu, en tout cas dans les Balkans. Ce juriste de formation, né en 1966 à Zagreb, qui a été réélu pour un second mandat présidentiel, avait par exemple déjà dirigé le pays en tant que Premier ministre entre 2011 et 2016. À l’époque, à la tête du Parti social-démocrate, il avait mené une politique de gauche. Il avait alors des positions modérées et plutôt progressistes, même s’il était accusé par l’aile gauche de son parti de mener une politique économique trop libérale. Mais comme l’explique Romain Le Quiniou, directeur général d’Eurocreative, un think tank sur l’Europe centrale et orientale, ce Milanović-là n’est pas celui qui a pris la présidence du pays en 2020 : « Monsieur Milanović a réussi à être élu président de la République et à changer de discours. Il disait qu'il voulait être un président avec de l'attitude. Et finalement, il a gardé cette ambition : essayer d'être un président qui dit ce qu'il pense, qui parle franchement, qui n'a pas peur des outrances, qui n'a pas peur de dire la vérité. Un président un petit peu antisystème. Mais on n'a pas forcément compris que c'était un virage que Monsieur Milanović n'avait pas utilisé seulement pour gagner cette présidentielle en 2020, mais qu’il utilisait cette position pour rester au pouvoir également. » Élu pour un premier mandat en 2020, il devient alors le premier opposant du gouvernement d’Andrej Plenković, membre du HDZ, l’Union démocratique croate, formation de droite qui gouverne de manière presque continue le pays depuis l’indépendance en 1991. Zoran Milanović s’oppose aux restrictions mises en place pendant la pandémie, s’oppose à l’aide militaire à l’Ukraine, soutient des positions russes, critique l’Otan et l’Union européenne. Des positions pas forcément partagées par ses compatriotes SI les Croates ne partagent pas forcément ses positions, elles ont eu leur effet. Florian Bieber, politologue et spécialiste des Balkans : « La majorité des Croates n'est pas pro-russe. Je crois que les gens soutiennent Zoran Milanović plutôt pour le fait qu'il est populiste, qu'il dit les choses comme il pense. Il a l’image de quelqu'un qui n’a aucune crainte de dire ce qu'il pense. » Cette liberté de ton plaît aux Croates. Et Zoran Milanović est devenu maître en la matière. Il faut dire qu’aujourd’hui, comme le détaille l’historien et spécialiste des Balkans Joseph Krulic, c’est le seul pouvoir que détient le président croate : « Depuis une réforme constitutionnelle de juillet 2001, le président croate, bien qu'il soit élu au suffrage universel depuis 1992, n'a en gros aucun pouvoir exécutif. Donc il est relativement paralysé. Mais il a le ministère de la parole et il se le permet, notamment en politique extérieure. » À lire aussiPrésidentielle en Croatie: victoire écrasante du président sortant Zoran Milanovic au second tour Éviter une concentration des pouvoirs Il n’y a pas que cette liberté de ton qui plaît aux Croates. Ils veulent aussi éviter une concentration des pouvoirs. Et la présence de Zoran Milanović à la tête de la République permet de bénéficier en quelque sorte d’un certain équilibre face au gouvernement conservateur d’Andrej Plenković. Un gouvernement qui soutient l’Ukraine, qui est en phase avec l’Union européenne et l’Otan. En somme, tout l’inverse des positions de Zoran Milanović qui, pourtant, bénéficie de nombreux soutiens dans la classe politique croate. « Il a gagné beaucoup de soutien suite à ses critiques très fortes contre le gouvernement actuel et spécialement le Premier ministre Andrej Plenković, poursuit Florian Bieber. Donc il est évident qu'il va encore plus critiquer le gouvernement. Et donc on peut s’attendre à beaucoup de batailles entre lui et le gouvernement actuel, et pas seulement en matière de politique étrangère, mais aussi en matière de politique intérieure. » Zoran Milanović a été reconduit à la tête de la République croate pour les cinq ans à venir. Cinq ans de bras de fer avec le gouvernement, mais aussi avec l’Otan et l’Union européenne. En somme, un mandat qui s’inscrit dans la continuité pour celui que l’on surnomme le « Trump des Balkans ». À lire aussiÀ la Une: «Zbor», quand la ...
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