『Afrique, mémoires d'un continent』のカバーアート

Afrique, mémoires d'un continent

Afrique, mémoires d'un continent

著者: RFI
無料で聴く

このコンテンツについて

Afrique, mémoires d'un continent explore l’histoire à travers les siècles et jusqu’à aujourd’hui. Autour d’Elgas, historiens, universitaires et spécialistes expliquent et racontent, sans tabous et à rebours des clichés, comment le passé éclaire le présent. Journaliste et coordinatrice : Delphine Michaud. Réalisation : Taguy M’Fah Traoré. *** Diffusions vers toutes cibles les dimanches à 08h10 TU et 22h10 TU (Heure de Paris = TU + 1 en hiver).

France Médias Monde
社会科学
エピソード
  • François Mitterrand, le vrai père de la Françafrique ?
    2025/12/19

    La Françafrique, une entité opaque qui a manœuvré dans les coulisses pendant longtemps pour donner un sursis à la colonisation. Et dans la galaxie de cette nébuleuse, des mercenaires, des affairistes, et des hommes politiques. Parmi ces théoriciens, un homme au rôle central, mêlé pendant près de 50 ans à toutes les pages sombres de cette histoire : il s'appelle François Mitterrand.

    Avec la participation de Thomas Deltombe, journaliste, éditeur, essayiste, auteur de «L'Afrique d'abord ! Quand François Mitterrand voulait sauver l'Empire français» (éd. La Découverte).

    *****************************************

    Mitterrand, un homme façonné par l’imaginaire colonial

    Dans cet entretien, Thomas Deltombe revient sur l’origine de son enquête consacrée à François Mitterrand et à son rôle dans la formation de la Françafrique. Jeune journaliste intéressé par le racisme postcolonial, il découvre la guerre du Cameroun et les zones d’ombre de la politique française en Afrique. Ses recherches le mènent à explorer la première carrière de Mitterrand, sous la IVᵉ République, une période largement méconnue et souvent déformée par le futur président lui-même. Né en 1916, issu d’un milieu provincial, catholique et conservateur, Mitterrand grandit dans un imaginaire nationaliste et colonial. Ses lectures — Maurice Barrès et d’autres auteurs nationalistes — nourrissent sa vision d’une France grande par son empire. Son passage à Vichy, couronné par l’obtention de la Francisque en 1943, témoigne de cette sensibilité idéologique, qu’il minimisera par la suite grâce à des récits romancés et parfois mensongers.

    Mitterrand et l'Afrique

    À partir de la fin des années 1940, Mitterrand investit le champ africain, d’abord comme ministre des Anciens combattants, puis comme ministre de l’Information et enfin comme ministre de la France d’Outre-mer. Ses voyages en Algérie, en AEF et en AOF révèlent un homme fasciné par l’Afrique autant qu’attaché à l’ordre colonial. En pleine montée des mouvements nationalistes — Madagascar, Côte d’Ivoire — il prône une stratégie de « réformer pour conserver ». Il identifie des interlocuteurs modérés, notamment Félix Houphouët-Boigny, qu’il contribue à détacher du Parti communiste et à intégrer au jeu politique français. Réformer et châtier : telle est sa doctrine. La réforme permet d’anesthésier et diviser les revendications, tandis que la répression s’abat sur ceux qui refusent la main tendue de la France. Inspiré par les décolonisations asiatiques, il élabore une véritable théorie de la mutation contrôlée de l’empire.

    De la théorie à la violence : l'exemple de l'Algérie

    Lorsque la guerre d’Algérie éclate le 1er novembre 1954, Mitterrand est ministre de l’Intérieur. Il défend alors sans ambiguïté la souveraineté française et sanctionne sévèrement le Front de libération nationale (FLN), qualifiant les insurgés d’« agitateurs recrutés à l’étranger ». Deltombe rappelle que cette insurrection peut être lue comme une réaction à la politique néocoloniale de Mitterrand et de Mendès France, mêlant concessions calculées et fermeté. Devenu ensuite ministre de la Justice, Mitterrand accompagne la montée en puissance de l’armée en Algérie, validant des exécutions capitales et participant à l’appareil répressif. Cette continuité — théorie réformiste et pratique brutale — illustre selon Deltombe la cohérence d’un homme qui a voulu sauver, coûte que coûte, l’influence française en Afrique. Son héritage, de l’Algérie au Cameroun en passant par le Rwanda, s’inscrit dans l’histoire longue et sombre de la Françafrique.

    続きを読む 一部表示
    39 分
  • De Fès à Tombouctou, résonances africaines du soufisme
    2025/12/12

    La mémoire du continent explore l’histoire du soufisme et ses résonances africaines. Des deux côtés du Sahara, itinérance historique de Fès à Tombouctou, sans oublier la corne de l’Afrique, lieux où s’est écrit une belle page des interconnexions religieuses continentales. Branche, incarnation, les mots peuvent varier pour définir cet élan de l’islam, fait de quête mystique, intérieure, de vitalité confrérique, de lieux mémoriels, et de fidèles transnationaux.

    Le soufisme, à l’heure des périls sécuritaires au Sahel, de la gangrène jihadiste, et des idées reçues sur l’islam politique.

    Une émission enregistrée à Casablanca dans le cadre de la 2ème édition du festival Amwaj dédié aux podcasts et à la création sonore, et organisé par l'association Longueur d'Ondes (Brest, France), le studio indépendant Les Bonnes Ondes et l’Institut français.

    Avec la participation du Pr Ali Benmakhlouf, philosophe et professeur émérite à l’université Paris-Est Créteil et à l’université Mohammed VI Polytechnique du Maroc

    Et une chronique de Sami Lakmahri, journaliste pour le site d’information marocain Le Desk

    続きを読む 一部表示
    39 分
  • Depuis 1947, un siècle d’insoumission malgache
    2025/12/05

    Si en 2025 la génération Z a eu raison du pouvoir, portée par des revendications sociales, elle semble pourtant tenir d’aînés qui ont balisé un chemin. En 1947, Madagascar ouvre la voie vers les indépendances par une révolte portée entre autres par la paysannerie, matée dans le sang par les colons et leurs supplétifs des colonies.

    Vingt-cinq ans plus tard, en 1972, une vaste mobilisation menée par les étudiants et les travailleurs renverse l’ordre établi et précipite la dynamique de la révolution culturelle avec, à l’horizon, la malgachisation.

    Enfin, en 2001 et en 2002, une élection présidentielle disputée et une crise post-électorale plongent le pays dans la paralysie, opposant deux camps revendiquant chacun la légitimité du pouvoir. Les manifestations massives à Antananarivo confirment le rôle central de la contestation populaire dans la vie politique malgache.

    Avec la participation de :

    Michèle Rakosoton, écrivaine malgache

    Denis-Alexandre Lahiniriko, historien et maître de conférences au département d'histoire de l'université d'Antananarivo et à l'université catholique de Madagascar

    *********************************************

    1947, un mouvement principalement paysan

    L’émission explore la longue tradition de résistance qui marque Madagascar depuis le XIXᵉ siècle. Située entre influences française et britannique, l’île développe très tôt une culture politique d’insoumission face aux abus et aux logiques coloniales. La révolte éclate dans un contexte de tensions extrêmes : travail forcé, réquisitions, pauvreté, humiliation quotidienne et code de l’indigénat.

    La société secrète Jina, composée d’anciens soldats et de militants nationalistes, cristallise la colère des populations rurales et prépare la date symbolique du 29 mars 1947. Si Tananarive reste sous contrôle, les régions de Moramanga, Manakara et la côte est s’embrasent. Les insurgés, souvent mal armés, visent les postes administratifs et les symboles de l’autorité coloniale. Le mouvement est rural, populaire, spontané, nourri de solidarités communautaires.

    L’armée française mène une répression méthodique : villages incendiés, déplacements forcés, exécutions, tortures, procès massifs. Les estimations évoquent entre 30 000 et 40 000 morts, ce qui fait de 1947 l’un des épisodes les plus sanglants de l’histoire coloniale française.

    Cette tragédie marque durablement les familles et la société malgache. L’écrivaine Michèle Rakotoson insiste sur le silence traumatique qui se transmet entre générations, mais aussi sur la capacité de la littérature à redonner voix aux oubliés et à reconstruire un récit national.

    1972 : la jeunesse reprend le flambeau

    Dans les années 1950, les partis nationalistes se divisent entre négociations modérées et radicalité. Le PADESM (Parti des déshérités de Madagascar), soutenu par l’administration coloniale et représentant surtout les élites côtières, capte le processus d’indépendance, obtenue en 1960 sans véritable rupture.

    Une nouvelle révolte éclate en 1972, cette fois dans les villes. Étudiants et lycéens dénoncent un système éducatif hérité de la colonisation, inadapté et profondément inégalitaire. Inspirés par les mouvements révolutionnaires internationaux, ils mobilisent ouvriers, fonctionnaires et paysans.

    Les manifestations se généralisent, paralysent le pays et renversent le président Tsiranana. Beaucoup de Malgaches considèrent dès lors 1972 comme la « véritable » indépendance, celle gagnée par les luttes internes plutôt que par une transition contrôlée par la France.

    続きを読む 一部表示
    39 分
まだレビューはありません