Les plumes de la Révolution : archives littéraires de la Guinée de Sékou Touré
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En 1958, Sékou Touré s’oppose au général De Gaulle. L’ancien syndicaliste mène la fronde anticoloniale et son pays, la Guinée, embrasse la liberté. Les Français partent. Il devient un héros national et continental, le pays attire les convoitises, on s’y presse pour participer à l’élan. Mais au pouvoir Ahmed Sékou Touré changera, vite, de héros à tyran. Sous son règne, un trésor pour les chercheurs, les archives de la Révolution : textes, littératures d’Etat, journaux… Il faut éduquer le peuple.
Avec la participation de Elara Bertho, agrégée en lettres modernes, chargée de recherches au CNRS, au sein du laboratoire Les Afriques dans le monde, autrice de « Conakry. Une utopie panafricaine - Récits et contre-récits 1958-1984 » (éd. CNRS)
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Elgas : Avant la révolution, les écrits sont là pour dire le désir de libération. La presse et les revues sont l'épicentre du bouillonnement intellectuel où les aspirants écrivains, journalistes, activistes font leurs classes. L'écrit est une arme anticoloniale et il sera décisif dans la marche pour l'indépendance, même si toute la production reste liée à l'Empire. C'est dans ce contexte que vous nous replongez, vous ressortez des tiroirs poussiéreux des trésors de cette période. Qu'est-ce qui explique ce foisonnement d'écrits et pourriez-vous nous faire la cartographie de ces années 50 ?
Elara Bertho : Je repars des années qui précèdent l'indépendance, on a tous en tête que Ahmed Sékou Touré aurait été un homme seul. En réalité, il fait partie d'une constellation de journalistes ou de jeunes qui commencent à prendre la plume à l'intérieur de la presse coloniale publiée en Guinée. Et ils revendiquent les mêmes droits et les mêmes devoirs dans une possibilité d'une union française. En réalité, ils ne demandent pas tout de suite l'indépendance. Ils commencent à demander les mêmes droits et les mêmes devoirs dans ce qui pourrait être appelé une logique d'assimilation. Et l'un d'entre eux, par exemple, Mamadou Traoré, qui prendra que le nom de plume de Ray Autra, a une plume absolument délicieuse. En faisant des jeux de mots, en dénonçant comment la colonisation au quotidien dysfonctionne. Ces petites pépites satiristes vont parsemer la presse coloniale. Et plus tard, il va demander beaucoup plus frontalement que la France soit mise face à ses responsabilités, c'est-à-dire qu'elle assume ce discours civilisationnel qu'elle promet par ailleurs.