エピソード

  • Ghana: avec la saison des pluies, Accra se prépare aux inondations
    2025/04/28

    Direction Accra, la capitale du Ghana. Alors que la saison des pluies approche, ce sont cinq millions d’habitants qui se mettent à craindre une montée incontrôlée des eaux. Les inondations peuvent causer des dégâts se chiffrant à plusieurs milliards de dollars. Face à ces débordements, dus notamment à un urbanisme inadapté et une mauvaise gestion des déchets, le gouvernement a mis en place des plans d’action, mais il n'est pas sûr que cela suffise.

    En cette fin de mois d’avril, la saison des pluies commence à se faire sentir au Ghana. Avec l’arrivée des premières averses, ce sont également de mauvais souvenirs qui émergent. « La situation devient très mauvaise ici quand il y a beaucoup de pluie, tout est plein de boue et de saleté ». Gilbert Opoku, 40 ans, vit depuis une dizaine d’années à Adabraka, l’une des quartiers de la capitale les plus exposés aux inondations. « Ce n’est pas une situation normale, les gens doivent quitter leur maison pour aller dans la rue, ils n’ont même plus de vêtements, ça ramène des moustiques et plein d’autres maladies… Le gouvernement ne fait pas assez pour nous aider », dit-il. Gilbert Opoku, comme l’ensemble des habitants d’Adabraka, gardent tous en tête les inondations de 2015, où plus d’une centaine de personnes ont perdu la vie.

    Pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise, le gouvernement ghanéen lance en 2020 le Projet de développement intégré et résilient du Grand Accra, ou Garid. Un chantier titanesque, financé par la Banque mondiale à hauteur de 350 millions de dollars…Kwadwo Ohene Sarfoh, coordinateur du projet, explique l’ampleur de la tâche. « Nous intervenons sur environ 13 ou 14 projets… Il s’agit de réorienter certains canaux, de doubler leur volume, d’augmenter leur débit et leur profondeur… L’un des points les plus importants est de s’assurer d’avoir un programme cohérent de dragage ».

    La gestion des déchets, un défi crucial mais complexe

    Le projet Garid prévoit également de s’attaquer à la gestion de déchets, essentielle pour éviter tout engorgement des canaux d’évacuation. Les travaux souffrent cependant d’importants retard. En cause, des habitations illégales qu’il faudrait détruire. Une situation délicate selon le coordinateur du projet. « Ces gens vivent à la marge car ils n’ont pas moyen de posséder une terre. Il y a donc un risque qu’ils reviennent. Il faut donc trouver des endroits alternatifs où ces personnes puissent aller ».

    Mais ce retard pris dans la lutte contre les inondations revêt également des causes plus politiques : c’est ce qu’a démontré Stephen Appiah Takyi, chercheur spécialisé dans la planification urbaine et environnementale. « Si vous voulez construire en zone humide, vous devez normalement obtenir une permission du parlement. Vous n’êtes pas non plus censé construire à moins de 30 m d’une zone humide… Tout cela n’est pas respecté. Nous avons donc de bonnes lois, qui répondent aux critères internationaux, mais la vérité est qu’elles ne sont pas appliquées, et c’est pour ça que nous nous retrouvons dans cette situation aujourd’hui ».

    La conséquence selon le chercheur de litiges de propriétés et d’institutions souffrant d’un grave manque de moyens. Autant de problèmes à résoudre pour que la capitale du Ghana cesse, un jour, de se faire submerger.

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  • Visite d'une grotte de Ngongourouma: sur les traces des Gabonais de la préhistoire [3/3]
    2025/04/26

    Dans la région de Lastourville, dans l’est du Gabon, on compte une quarantaine de grottes sur plus de 9 000 hectares. Des cavités habitées durant des milliers d'années, et ce, jusqu'au XXe siècle. Neuf d'entre elles font l'objet d'une demande de classement par les autorités gabonaises auprès de l'Unesco et leur histoire est encore peu exploitée. Visite de l’une d’entre elles, à Ngongourouma.

    De notre correspondant de retour de Lastourville,

    Accéder aux grottes de la région de Lastourville se mérite. Il faut braver la forêt équatoriale qui engloutit chaque année les pistes utilisées par les communautés locales. C’est donc tronçonneuse à la main que nous quittons Kissidougou avec quelques hommes du village pour débiter les arbres qui entravent l'avancée de notre véhicule. Après une demi-heure d'une marche difficile à travers une dense végétation, nous voilà devant la haute cascade qui cache l'entrée de la grotte de Ngongourouma. « Il faut bien que je vous présente la grotte », lance Ulrich Schultz Bavekoumbou, notre guide du jour.

    Une fois présenté aux esprits de la grotte et des ancêtres, nous nous glissons à l'intérieur. Ulrich nous montre un point de relevé scientifique : « Les études ont montré qu’il y a de cela plusieurs milliards d'années, les gens y habitaient. Parce qu'on a retrouvé du charbon, donc de la matière cuite : les os des animaux que les gens consommaient. »

    Au sol, l'eau est partout, les parois ruissellent sous les hautes voûtes. C'est le ballet de milliers de chauves-souris. La grotte est le royaume de la faune locale. « Quatre espèces de chauves-souris y habitent. Sans oublier le monde aquatique : on retrouve les poissons-chats, des petites crevettes, des petits crabes. Les reptiles... La grotte a aussi accueilli la mise-bas de félins comme les panthères. L'une des particularités, c'est qu'au-dessus de Ngongourouma, nous retrouvons des colonies de primates. Les chimpanzés, qui sont les animaux totem des Awandjis, sont pratiquement au paradis. Ils ne sont pas chassés par le peuple Awandji. »

    Et la grotte s'étale sur « près d’un kilomètre de long. C'est pratiquement l'une des plus grandes grottes de l'Afrique centrale, avec des largeurs qui vont au-delà de 40 mètres et des hauteurs qui vont pratiquement près de 60 mètres. »

    Toutes les galeries n'ont pas encore été explorées par des scientifiques à Ngongourouma, ni dans les grottes de Lastourville en général. Dans certaines, des gravures, des dessins ont résisté au temps et à l'humidité. Des restes de poterie, de pierre de taille, ou de torches ont été retrouvés. Les communautés locales espèrent le classement par l'Unesco, mais elles veulent surtout préserver ces sites rituels et ancestraux.

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    À lire aussiVisite de l'éco-musée à Lopé: sur la trace des Gabonais de la préhistoire [2/3]

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  • Visite de l'éco-musée à Lopé: sur la trace des Gabonais de la préhistoire [2/3]
    2025/04/25

    Le parc national de Lopé-Okanda, le plus ancien du Gabon, abrite des preuves de fréquentation humaine vieille de plus de 400 000 ans, dans ce qui semblait être une voie de passage importante à la préhistoire. De l'âge de pierre aux peuples bantous, l'éco-musée de la Lopé, permet de suivre l'évolution des traditions et des modes de vie dans cette partie du pays.

    De notre correspondant de retour du parc Lopé-Okanda,

    Le bâtiment est modeste, mais les fresques colorées des façades attirent l'œil, au départ du chemin pour le mont Brazza qui surplombe la vallée de l'Ogooué. Chargé de l'éco-musée, Wilfried Madidango détaille les objets et l'évolution du travail de la pierre dans la région depuis 400 000 ans. « Quand vous regardez les formes, elles sont un peu pâteuses. Vous avez besoin d'une partie pour trancher, découper et peut-être dépecer. » Des silex coupés assez grossièrement. « À la pierre moyenne. Les formes commencent à changer. On a quand même des semblants de tranchant. »

    Au fil des millénaires, les tranches s'effilent, les outils prennent différentes formes. « Les formes sont un peu plus affinées. On a les pierres à rayures. Vous voyez que cette tête de hache, elle est bien polie. Ici aussi, on utilise déjà les baguettes en ivoire. Les ossements », décrit Wilfried Madidango. Pointes de flèches, affutoir, lames de hache, l'ère de la spécialisation débute. « Nous tendons vers la miniaturisation parce que ce sont des chasseurs-cueilleurs », observe Prosper Prost Ntoutoume Mba, conservateur adjoint du parc, en charge du patrimoine. « Dans leurs déplacements, ils laissent du macro, en se disant qu'au prochain site, ils pourront fabriquer d'autres outils. »

    Au néolithique, les poteries apparaissent pour la conservation de l'eau, et de meilleures cuissons des aliments. « Les fabricants laissent une signature sur leurs réalisations. Ce ne sont pas des œuvres anonymes. Donc cette façon de décorer, a été vue pour la première fois au Gabon sur le site qu'on appelait Épona et qui laisse donc une sorte de signature », indique encore Prosper Prost Ntoutoume Mba. L’âge du fer débute dans la région vers 400 avant Jésus-Christ. Les forgerons occupent une place sociale centrale. C'est aussi le début de pratiques mystiques.

    L'éco-musée propose enfin de découvrir les traditions plus récentes des peuples okandais. Gourdins, sagaies, gibecières, pièges à poissons et instruments de musique ou encore les attributs du juge coutumier. « C'est la queue du buffle qui est symbole de pouvoir, parce que le buffle, c'est un animal fort, explique Wilfried Madidango. Ici, on a le kendo. Il y en a 400. Donc chacun peut représenter une situation ici. Celui-là annonce la chasse, le mariage, les naissances, ça peut être la mort, la pêche, la cueillette. »

    Les équipes des parcs nationaux aimeraient un agrandissement de l'éco-musée, construit en 1996. Pour attirer davantage de visiteurs que les 700 de l'an dernier et relancer les programmes éducatifs et les visites des écoliers de la région.

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  • Sur les traces des premiers Gabonais de la préhistoire
    2025/04/24

    Au cœur du Gabon, le parc national de Lopé-Okanda, le plus ancien du pays, est célèbre pour sa faune et pour sa flore, mais c'est son patrimoine humain qui lui a permis d'être inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco en 2007. En effet, le parc abrite des preuves de fréquentation humaine vieille de plus de 400 000 ans, dans ce qui semblait être une voie de passage importante pour les Gabonais de la préhistoire. Visite en compagnie des agents de l'Agence nationale des parcs naturels.

    De notre envoyé spécial de retour du parc Lopé-Okanda,

    « Nous sommes sur le site de Lopé qui date de 9 000 à 3 000 ans avant Jésus-Christ. », Entre savane et forêt, Prosper-Prost Ntoutoume-Bah est comme chez lui sur le plateau qu'il nous fait visiter. Aux pieds du conservateur adjoint en charge du patrimoine et du tourisme, de multiples pierres, dont certaines ont des formes caractéristiques.

    « Il s’agit d'un atelier de taille. C'était une usine préhistorique pour fabriquer des outils en pierre. Nous supposons que dans le bosquet derrière nous, là-bas aurait dû être le village. Il n'habite pas là, mais il s'installe là juste pour fabriquer ses outils et les ramener au village. Parfois, on peut trouver des préformes, des nucléus qu'il a commencé à tailler. Et vous voyez un peu comment, en regardant au sol par hasard, nous avons pris un pic. Cet enlèvement pointu sert à la chasse. C'est surtout pour désarticuler les animaux qui ont été pris en chasse. Il garde ce bout pointu et il va viser les parties des articulations qui sont fragiles pour séparer les membres. »

    L’étude en cours d'une fosse dépotoir, récemment découverte sur le site, permettra de mieux comprendre le régime alimentaire et les méthodes de cuisine de ces chasseurs-cueilleurs. Plus loin, surplombant l'Ogooué, le superbe site de Kongo-Mboumba 7, sur les roches, des cercles frappés au burin comme une carte datée de l'âge du fer, il y a 2 000 ans. « Ces cercles se détachent des chaînes. Tout ce côté gauche semble être antérieur et le côté droit a été ajouté par d'autres populations qui sont arrivées beaucoup plus tard. Les métallurgistes fabriquaient leur matériel, transformaient le minerai ici sur place. Alors ce trajet migratoire semble montrer un chemin, un chemin où le premier groupe arrive, il laisse un signe pour dire "Nous sommes passés par là et nous avons occupé ce lieu". Peut-être que le nombre de cercles va donner la taille de la population qui a été là. Ou bien que ce sont des étapes franchies. Mais en considérant cet endroit comme une étape majeure. »

    Ces gravures rupestres n'ont pas livré tous leurs secrets, mais sont menacées par l'érosion et l'activité humaine. Le parc national de Lopé-Okanda compte au moins 150 sites d'intérêt archéologique : « C'est pour cela qu’on l’appelle Lopé. C'est un musée à ciel ouvert parce que partout, on trouve des pierres taillées. On trouve des restes de poteries. Les gens ont habité, ont habité partout ici. »

    Un potentiel qu'aimeraient explorer les équipes de conservation avec davantage de moyens humains et techniques pour approfondir les connaissances sur le Gabon préhistorique.

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  • Centrafrique: dix ans après sa destruction, la mosquée de Lakouanga est un symbole de vivre ensemble
    2025/04/23

    En Centrafrique, la mosquée de Lakouanga est un exemple de cohésion sociale entre les communautés. Située dans le deuxième arrondissement de Bangui, ce lieu de culte avait été complètement détruit en 2014, au temps fort de la crise qui a secoué le pays. Réhabilitée, elle a de nouveau été pillée l’année d’après, en 2015. À l'époque, la capitale centrafricaine était déchirée par des violences interreligieuses entre miliciens Seleka majoritairement musulmans et anti-balaka en majorité chrétiens. En avril 2015, et malgré les tensions, les habitants de ce quartier, des chrétiens pour la plupart, ont décidé de lancer les travaux de réhabilitation de la mosquée. Dix ans après, elle est devenue l'emblème de la réconciliation.

    Sur le toit de la mosquée de Lakouanga de Bangui, en Centrafrique, le muezzin est confortablement installé dans une pièce décorée de versets coraniques. À ses côtés, une horloge affiche les heures des cinq prières, qui rythment la journée des fidèles. Aimé-Christian Ndotah est l'initiateur de la réhabilitation. Ce journaliste et artisan de paix habitait non loin de la mosquée. Aujourd’hui, il regarde fièrement les fidèles qui arrivent dans ce lieu sacré où les musulmans étaient indésirables entre 2014 et 2015. « En 2014, on a vu une foule converger vers la rue de la mosquée et on était là, impuissants. On a entendu les bruits de la destruction. Après, on a vu des gens répartir avec des tapis de prière, certains avec des tôles et des chaises. D'autres ont pris des appareils de sonorisation. En plus de la destruction, il y a eu le vol et le vandalisme », raconte-t-il.

    À quelques mètres de la mosquée, Mario, un jeune de confession chrétienne, enlève ses lunettes noires pour bien regarder le bâtiment réhabilité. Il fait partie de ceux qui avaient protégé la mosquée. « Le jour où ils avaient détruit la mosquée de Lakouanga, j'avais écrit sur internet. J'envoyais également des textos pour annoncer la nouvelle et sensibiliser les gens. On faisait des réunions. On mobilisait les jeunes pour leur dire qu'on est tous natifs de Lakouanga. On a vécu ensemble avec tous les musulmans, ce n'est pas à nous de détruire la mosquée, ce n'est pas à nous de venir les chasser de leur quartier. Respectons la religion de tout un chacun », affirme-t-il.

    Détruite en mai 2014, la mosquée de Lakouanga avait pourtant été réhabilitée avant d'être à nouveau détruite en 2015. Grâce à la mobilisation des habitants du secteur et de quelques bienfaiteurs, les travaux de réhabilitation ont été relancés le 24 avril 2015. « Dix ans après, cette mosquée est comme un symbole. Il faudrait que cela soit gravé dans la tête des Centrafricains. En bâtissant cette mosquée, c'est une manière de montrer à ceux qui n'aiment pas la paix que c'est véritablement un symbole de paix pour que la Centrafrique demeure définitivement dans le vivre ensemble et la réconciliation », estime Aimé-Christian Ndotah.

    À l'intérieur de la mosquée, plusieurs centaines de fidèles sont assis sur des nattes ou des tapis dans le respect de la tradition. Dans sa prédication, l'imam Salehou Ndiaye insiste sur le mot « pardon ». « La mosquée de Lakouanga est un lieu sacré. Lorsque tu détruis un lieu sacré, c'est comme si tu attisais la colère de Dieu sur toi. Il ne faut pas que les manipulations politiques nous poussent à diviser le peuple en faisant la guerre de religions », selon lui. Chaque semaine depuis dix ans, un comité de paix sensible les habitants de Lakouanga et des autres quartiers de la capitale sur la préservation des lieux sacrés et des édifices publics lors des mouvements de colère.

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  • Maroc: le royaume ouvre son premier musée consacré au football marocain
    2025/04/22

    Alors que le royaume s’apprête à organiser la CAN et que les Lions de l’Atlas sont toujours auréolés de leur demi-finale en Coupe du Monde, un nouveau musée dédié au ballon rond porte le sceau des nouvelles ambitions du foot marocain.

    Au Maroc, un musée d’un genre particulier a ouvert ses portes début février. Il retrace l’histoire de ce qui constitue sans aucun doute la plus grande passion du pays, le football. Un projet porté par la Fédération royale marocaine, installé au rez-de-chaussée de son siège à Salé. « C'est un projet qui a commencé en 2021. Fouzi Lekjaa, président de la Fédération, a fait appel à un comité scientifique, qui se compose d'éminents journalistes de la scène nationale. Mais aussi des experts, des spécialistes de l'histoire du football marocain », détaille Zayd Ouakrim, conservateur du Musée du Football marocain.

    Le résultat : 2 100 mètres carrés d’exposition qui raconte plus de 100 ans de football au Maroc. Du premier match disputé dans le pays, à la fin du 19e siècle, à l’épopée qatarienne de 2022.

    « Le deuxième espace est intitulé terre des pionniers. C'est un hommage aux joueurs pionniers, aux premiers joueurs qui sont devenus professionnels, mais aussi aux clubs pionniers. Je pense à Larbi Benbarek, notamment », raconte le conservateur. Celui-ci a voyagé un peu partout au Maroc, pendant deux ans, pour réunir tous les objets exposés ici. « On a eu de la chance de récupérer des maillots des équipes adverses que nos joueurs ont pu échanger après chaque match », explique-t-il. Parmi les reliques du musée, le maillot de Romelu Lukaku, porté par l’attaquant belge lors de la victoire du Maroc 2 à 0, au premier tour de la coupe du Monde 2022.

    Avec ce musée, le Maroc met en scène son soft power. « Depuis toujours, le football au Maroc aura été une sorte de discussion avec les non-Marocains. C'est un musée qui joue un rôle important dans la diplomatie marocaine, on reçoit des personnalités importantes. Avec la Coupe d'Afrique qui débute bientôt au Maroc, en décembre, les gens s'intéressent plus au Maroc », estime Zayd Ouakrim.

    Dans quelques mois, le Maroc aura une nouvelle occasion de briller et d’ajouter une ligne à l’histoire du football continental, en organisant la CAN à la maison.

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  • Tunisie: le désarroi des migrants subsahariens après le démantèlement des camps par les autorités
    2025/04/21

    En Tunisie, après le démantèlement de camps de migrants à Sfax, à l’est du pays, début avril, par les autorités, de nombreux Subsahariens ont fui dans les champs d’oliviers avoisinants où ils se sont réinstallés. Passant de campement en campement, beaucoup disent avoir tout perdu, mais ne pas vouloir partir tant qu’ils n’ont pas tenté une traversée vers l’Europe. Les autorités misent sur les démantèlements pour les dissuader de rester et pour éviter les problèmes avec la population locale, mais cette stratégie semble trouver ses limites.

    Dans le campement du kilomètre 22, dans l'est de la Tunisie, à El Hamra, plusieurs centaines de migrants sont installés dans des tentes de fortune. Quelques-unes sont un peu plus solides avec des structures en bois ou des bâches. Mais Nadine, 32 ans, Camerounaise, doit dormir à la belle étoile à même le sol. Début avril, elle a dû fuir le campement dans lequel elle vivait, démantelé par les autorités.

    « Parce que là où j’étais d’abord, le camp a été détruit. Je n’ai pas d’abri. Je dors sous les zitouns, ce n'est pas facile pour nous. J’ai vu qu’il y avait des Noirs comme ici et je suis venue, je sais qu’ils ne peuvent pas me jeter. Je me suis déjà déplacée comme ça plus de quatre fois. Plus de quatre fois. On vient, on casse, on nous renvoie, on nous jette, on nous tabasse. Ce n'est pas facile, dernièrement, je suis tombée, j’ai vraiment eu mal », confie-t-elle.

    Pendant que certains jouent au foot, d’autres construisent leurs tentes, quelques-uns prient dans un espace qui sert de mosquée. Un petit terrain à ciel ouvert dont les bases ont été délimitées avec des bouteilles plastiques remplies de sable. Doukouré Souleymane a 23 ans et vient de Côte d'Ivoire. Il prépare un thé avec ses amis en écoutant le chanteur français Maître Gims. Il a fui le campement du kilomètre 24, détruit par les autorités.

    « Un matin, on était là, ils sont venus, ils ont donné des avertissements. Ils ont dit que nous devons quitter les lieux, mais on ne savait pas où aller, donc on a demandé, ils disent que si on ne part pas dans les soixante-douze heures, ils vont venir. Après, ils sont venus, ils ont commencé à nous chasser et à brûler nos trucs. Nous étions dehors pendant trois jours. Après, nous sommes venus nous réfugier ici. Comme cela ne va pas, nos familles essayent de nous envoyer de quoi construire un abri », explique-t-il.

    Souleymane dort avec quinze autres personnes sous une structure faite de bric et de broc. Mais toutes ces épreuves, ne le font pas renoncer pour autant. « Moi, je suis venu pour l’Italie. Personne n’a payé mon transport pour arriver ici et ma famille a souffert pour que j’arrive ici. Donc, ce n'est pas ça qui va faire que je vais retourner, non », clame-t-il. Plus loin dans les oliveraies, d’autres campements sont visibles à l’œil nu. Selon les estimations du gouvernement tunisien, ils seraient près de 20 000 migrants en situation irrégulière à vivre de la sorte.

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  • À Marseille, les diasporas africaines bâtissent des ponts entre la France et le continent
    2025/04/20

    Un nouveau départ dans les relations entre l’Hexagone et le continent africain ? À travers des initiatives comme le Forum Ancrages à Marseille, Paris dit vouloir retisser des liens avec l’Afrique, en misant sur les diasporas. Mais ces diasporas africaines n’attendent pas le discours officiel pour agir. Elles construisent déjà, à leur manière, des ponts entre ici et là-bas.

    De notre envoyée spéciale à Marseille,

    Elles vivent en France, mais gardent les yeux tournés vers l’Afrique. Au Forum Ancrages à Marseille, des membres de la diaspora racontent comment elles agissent des deux côtés. Née en France, Nadjati Soidiki a choisi de repartir aux Comores. Une décision qu’elle décrit comme un retour à l’essentiel, au sens. « Je dirige une structure qui s’appelle l’agence nationale pour la promotion des investissements aux Comores, explique-t-elle. C’est la terre mère et quand on arrive là-bas, on se dit que tout ce qu’on fait peut avoir beaucoup plus d’impact que ce qu’on ferait ici. » Mais elle reste attachée à Marseille, point d’ancrage historique de sa communauté : « Les Comoriens sont venus en France via la Marine marchande… Marseille, c’est la Méditerranée, c’est le premier endroit où on accoste quand on arrive d’Afrique. »

    À Marseille, d’autres choisissent d’agir ici, en France. Moussa Camara accompagne des jeunes entrepreneurs issus des quartiers, et défend l’idée d’un engagement ancré dans une double culture. « Je suis Français d’origine malienne. J’ai de la famille là-bas. Je suis attaché à la France, mais aussi à mon pays d’origine. Ce n'est pas possible de ne pas créer des ponts », explique le fondateur de l’association Les Déterminés. Ancrage culturel, ancrage territorial, ancré dans nos richesses, nos origines. C’est ça, le mot ancrage. »

    Même quand les États rompent le dialogue, les échanges humains, eux, continuent. Malbila Yero est Burkinabè, volontaire de Solidarité internationale en mission à Marseille. Dans un contexte de désaccord entre son pays et la France, il croit encore aux rencontres et au vivre-ensemble. « Ce forum permet de voir autrement. C’est une ouverture à d’autres horizons, sans distinction. C’est important pour renforcer les liens », estime-t-il. Des liens entre peuples, et non plus seulement entre États. À Marseille, carrefour symbolique, ces diasporas ne parlent pas de rupture, mais d’avenir partagé.

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