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Reportage Afrique

Reportage Afrique

著者: RFI
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このコンテンツについて

Nos correspondants et envoyés spéciaux sur le continent africain vous proposent, chaque jour, en deux minutes une photographie sonore d'un évènement d'actualité ou de la vie de tous les jours. Ils vous emmènent dans les quartiers ou dans les campagnes pour vous faire découvrir l'Afrique au jour le jour.

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エピソード
  • Éthiopie: le succès de l'Ethio Dance Fitness, le fitness revisité du coach sportif Tomy Pluss
    2025/09/12

    Ses vidéos sur TikTok et Instagram cumulent des centaines de milliers de vues : en Éthiopie, Tomas Hailu, alias Tomy Pluss, est une star des réseaux sociaux. Coach sportif, il a notamment popularisé l’Eskista Fitness, une sorte de zumba éthiopienne mêlant musique et mouvements traditionnels avec des rythmes actuels. Marlène Panara l’a rencontré dans sa salle de sport, à Addis-Abeba.

    De notre correspondante en Éthiopie,

    Dans la salle éclairée par des néons jaunes et roses siglée Ethio Dance Fitness, une cinquantaine de personnes bougent au rythme de la musique. Tomas Hailu - que tout le monde ici appelle Tomy, son pseudo sur les réseaux sociaux - donne le tempo dans le micro.

    Khalid, originaire du Somaliland, vient au cours plusieurs fois par semaine : « C’est très amusant, les gens sont sympas. J’aime aussi l’ambiance qu’il y a ici. J’adore l’Ethio Dance Fitness, je n’ai jamais pratiqué une activité aussi géniale ».

    Tomy Pluss a fondé son concept et ouvert sa salle de sport il y a cinq ans. Les débuts n’ont pas été faciles. « Avant que je ne me lance, personne n’y croyait. Pendant trois mois, il n’y avait personne. Je faisais de mon mieux, j’essayais, mais je n’avais pas de clients », se souvient-il.

    Puis, grâce au bouche-à-oreille et aux réseaux sociaux, Ethio Dance Fitness a fini par attirer de plus en plus d'individus séduits par cette discipline originale.

    Rendre le fitness amusant

    « Pour certaines personnes, le fitness, c’est ennuyeux. Donc, on le rend amusant, on y intègre de la zumba et des danses culturelles. En Éthiopie, il existe plus de 18 danses régionales différentes issues de la culture oromia, tigréenne, guragi, afar, de Gondar, etc. Donc j’ai pris tout cela. Ainsi, les gens ne s’ennuient pas pendant l’entraînement : ils s’amusent, ils se détendent, et ils adorent ça ! Maintenant, on essaie de promouvoir notre culture dans le monde entier et notre plateforme en Europe, aux États-Unis, en Afrique, et dans les pays arabes », raconte Tomy Pluss.

    Une partie de ses adeptes vient aussi pour raisons de santé. Avant de passer la porte de sa salle de sport, il y a un an, Anna, mèches blondes attachées en queue de cheval, était en surpoids : « J’ai beaucoup maigri : avant, je pesais 96 kilos. Depuis que je viens ici, j’en ai perdu presque 40. C’est génial d’être ici, car c’est très divertissant, on s’amuse beaucoup en s’entraînant. Et alors que je ne savais pas danser avant de venir, maintenant, c'est le cas. J’ai pris confiance en moi, c’est super ! », s'enthousiasme-t-elle.

    Lors du dernier festival de fitness organisé à Adwa, dans le nord du pays, le cours donné sur scène par Tomy Pluss a attiré plus de 9 000 personnes.

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  • Madagascar: quand l'État remblaie les rizières et prive les agriculteurs de leurs parcelles
    2025/09/11

    À Madagascar, une nouvelle affaire de conflit foncier se joue à deux pas de la capitale. Aux abords de la Tsarasaotra, la rocade de 13 km de long reliant Antananarivo à son aéroport international, d’immenses travaux de remblais dans la plaine rizicole ont démarré à la mi-juillet et avancent à une vitesse impressionnante. Le projet ? Pour les habitants de la zone, c’est un mystère. Aucun panneau ne précise sa nature. Les agriculteurs qui assistent à l'enfouissement de leur unique source de revenus sous des millions de mètres cubes de terre sont dévastés et appellent à l’aide.

    De notre correspondante à Madagascar,

    Il est minuit. Le balai des camions-bennes qui déversent des tonnes de terre rouge pour combler les rizières dans la plaine du Betsimitatatra vient troubler la quiétude de la nuit. Une vingtaine d’engins se relaient sans interruption. Et quand on demande à un ouvrier ce qui se construit ici : « J’n’en sais rien ! », répond-t-il. « Nous, on nous a juste dit : "Remblayez les rizières !" ».

    Ces immenses terrains rizicoles, à quelques kilomètres seulement de la capitale, attisent l’intérêt d’entrepreneurs immobiliers qui avancent à visage masqué. Pour tenter de leur résister, 1 200 agriculteurs se sont regroupés en association pour faire valoir leurs droits. « Ces rizières, voilà 50 ans qu'on les exploite. C’est le décret 63-467 de 1963 qui nous en donne le droit. Selon le droit foncier malgache, une terre qui est exploitée pendant plus de cinq ans revient à ses exploitants », explique Jean-Baptiste Ranaivoson, membre de l’association Laniera Mamoukatra-secteur 12 en lutte depuis 10 ans. « Le problème, depuis la construction de la rocade et de l'autoroute, c'est que nos terrains sont très convoités. Depuis quelques années, on découvre que l'État malagasy a délivré des titres fonciers à des gens dont on ne connaît pas l'identité, mais qu'à nous, il n'en a pas donné. On se sent spoliés », s'indigne-t-il.

    Selon l’association, ces titres fonciers achetés sont aussitôt revendus à la chaîne à des prête-noms avertis. En quelques mois seulement, les terres auraient changé de mains plusieurs fois. Résultat : il est à présent très difficile pour les paysans de prouver leurs droits. L’association a relancé la machine judiciaire : huissiers, pôle anticorruption, référé auprès du tribunal de première Instance.

    « Ces terres, ce sont nos seuls héritages »

    Le visage irréversiblement mutilé de Carolia Andrianantoandro témoigne de la détermination de l’adversaire. « Sauf que le fait qu'on se révolte, ça dérange », déclare-t-elle. Le 8 août dernier, quelques jours après le dépôt de plainte, la secrétaire générale de l’association a été violemment agressée à son domicile. Un homme lui a porté onze coups de couteau à la tête et au cœur.

    « J'ai failli mourir. C'est vraiment une tentative d'assassinat. En partant, celui-ci m'a dit : "Arrête ça, tu parles trop". Mais moi, je ne veux pas m'arrêter », raconte Carolina. « Je suis paysanne, mais une paysanne qui a étudié. Je veux aider les gens contre l'accaparement de nos terres. Je ne veux pas qu'elles servent à la spéculation immobilière, mais à nourrir mon pays. »

    « Le gouvernement dit qu'il veut lutter contre la pauvreté, mais dans cette situation, ce sont les riches qui semblent avoir tous les droits contre nous, les paysans. Ces terres, ce sont nos seuls héritages, ce qui nous permet de vivre et de faire vivre les générations à venir », renchérit Jean-Baptiste Ranaivoson.

    Contacté, le gouverneur de la région, Analamanga Hery Rasoamaromaka, a révélé qu’il s’agissait d’un projet présidentiel. Un partenariat d’investisseurs publics privés, précise-t-il, pour la construction de « bâtiments administratifs » et d’un parc solaire, notamment. Interrogé sur le litige foncier, le gouverneur s’est dit étonné. « Des vérifications seront faites auprès des cultivateurs » et « des panneaux expliquant le projet seront installés la semaine prochaine », promet-il.

    À lire aussiMadagascar: multiplication des conflits autour de l’accès à la propriété foncière, les lanceurs d’alerte dans le collimateur

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  • Ouganda: la réintégration des anciens rebelles partis en Centrafrique [3/3]
    2025/09/10

    Troisième et dernier reportage de notre série dans le nord de l’Ouganda, à l’occasion de l’audience par contumace de confirmation des charges contre Joseph Kony à la CPI. Le leader de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA – acronyme en anglais) est accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité pendant le conflit qui a ravagé le nord de l’Ouganda entre la fin des années 1980 et le milieu des années 2000. Depuis, le groupe armé s’est exporté dans d’autres pays d’Afrique centrale. Fin 2023, 134 anciens membres, incluant femmes et enfants, ont été rapatriés de Centrafrique vers l’Ouganda. C’est le plus grand retour de repentis de la LRA ces dernières années. Après un an et demi en centre de réhabilitation et l'obtention d'une amnistie, les anciens rebelles sont retournés à la vie civile depuis quelques mois, dispersés dans plusieurs petits groupes dans la région nord du pays.

    Reportage dans le district de Pader, au nord de l’Ouganda

    Devant une maison en briques entourée de champs de sésame, de maïs et de soja, Walter Okot fait sécher les dernières récoltes : « Quand je suis arrivé en Ouganda, j’ai eu le sentiment de revenir à la maison. J’étais très heureux. On recommence à peine notre vie, mais c’est bien mieux que ce qu’on vivait avant de revenir. »

    Derrière le rideau d’entrée, l’ancien rebelle a entreposé son vélo et quelques ustensiles de cuisine, parmi les biens accumulés depuis son retour en Ouganda… Les cinq membres de son groupe ont tous passé entre 20 et 30 ans au sein de la LRA, avant de quitter l’unité principale de Joseph Kony : « C’était en 2018, nous devions le rejoindre au Darfour où il était à l’époque. Il n’avait déjà plus beaucoup de soldats. Mais on a entendu des rumeurs d’exécutions et d’arrestations parmi les rebelles, c’est ce qui nous a poussé à partir. »

    À écouter aussiOuganda: aux origines de Joseph Kony [2/3]

    Le retour des repentis en Ouganda

    Les rebelles s’installent alors à Mboki, à l’est de la Centrafrique, jusqu’à leur rapatriement en 2023. Enlevé par la LRA adolescent, Thomas Onayo, 45 ans aujourd’hui, reprend ses repères dans sa région natale, où il a pu revoir une partie de sa famille : « Ils m’ont accueilli et m’ont assuré que j’étais toujours le bienvenu à la maison. Tout le monde était heureux et m’a embrassé, mais ma mère m’a expliqué la situation de la famille. Beaucoup de nos terres ont été vendues, et ils survivent sur le peu qu’il reste. »

    Pour éviter les conflits familiaux, accompagnés par des ONG, les repentis ont reçu des terres, des maisons et des formations pour les aider dans leur réintégration. Jimmy Otema, de l’organisation Terra Renaissance : « On les a formés pour les activités qu’ils ont choisies, mais aussi sur leurs compétences sociales. Avec les chefs traditionnels, nous avons fait en sorte qu’ils soient accueillis par les cérémonies traditionnelles de réconciliation. Et puis, nous organisons parfois des réunions entre les anciens LRA et les communautés voisines. »

    Un processus de réintégration lent et progressif, destiné à mener à l’indépendance économique des repentis, qui attendent la finalisation de leur atelier de menuiserie pour pouvoir commencer à travailler.

    À écouter aussiEn Ouganda, le regard des victimes de Joseph Kony sur la nouvelle procédure de la CPI [1/3]

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