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Questions d'environnement

Questions d'environnement

著者: RFI
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このコンテンツについて

La Terre est en surchauffe, l’ensemble du vivant chaque jour plus menacé et la science très claire : les activités humaines sont responsables de cette situation. Le temps compte pour agir afin de préserver nos conditions de vie sur la planète. Quels sont les bouleversements en cours ? Comment les décrypter ? Et quelles sont les solutions pour enrayer cette dégradation, pour adapter nos modes de vie et nos infrastructures au changement du climat, pour bâtir un avenir plus durable pour tous ? À tour de rôle, les spécialistes environnement de la rédaction de RFI ouvrent la fenêtre sur notre monde en pleine mutation.

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エピソード
  • La mort est-elle écologique?
    2025/10/30
    À l'approche du week-end de la Toussaint et du Jour des morts, quelles sont les funérailles les plus respectueuses de l'environnement et du climat ? Il n’y a pas plus écologique que la mort. On n'a pas de meilleur bilan carbone que lorsque la vie s’arrête, puisqu’on ne mange plus, on ne consomme plus, on ne se déplace plus et on ne respire plus. Un être humain, vivant, aspire de l'oxygène et rejette du dioxyde de carbone, du CO2. Et selon un calcul très scientifique, chaque personne, chaque jour, émet près d'un kilo de CO2, si on considère une activité au repos. Résultat : la respiration humaine représente 4% des émissions totales de CO2, le principal gaz à effet de serre responsable de la crise climatique. C'est plus, par exemple, que le transport aérien. Quand on meurt, vient l’heure des funérailles. D’un point de vue écologique, vaut-il mieux un enterrement ou une crémation ? Vaut-il mieux fumer les pissenlits par la racine, ou que nos racines partent en fumée ? C'est évidemment un choix très intime. Selon une étude de la Chambre syndicale française de l'art funéraire, l’impact carbone d’une inhumation est à peu près équivalent à celui d'une crémation – un enterrement émet environ 620 kg de CO2, et une incinération près de 650 kg de CO2. Pour avoir un élément de comparaison, un Paris-Kinshasa en avion pèse à peu près autant qu'un voyage pour l'éternité… Funérailles vertes On pourrait penser qu'une crémation a un bilan carbone beaucoup plus important, puisqu'on utilise du gaz pour faire brûler le corps. Mais pour une inhumation, il y a souvent un caveau, en béton (et le béton ce n'est pas bon), une pierre tombale, souvent importée de Chine (à 80% aujourd’hui en France). Un cercueil enterré continue aussi de polluer – les fameux feux follets qu’on peut parfois voir la nuit dans les cimetières sont issus d’émanations de méthane, puissant gaz à effet de serre, qui durent parfois pendant des décennies. En fait, ce qui pèse le plus dans des funérailles, à 40%, ce sont la cérémonie et le transport de ceux qui viendront pleurer sur votre tombe. Si vous vous voulez que votre enterrement soit le plus écologique possible, n'invitez personne ! Mais il existe une solution encore plus écologique, qu’on appelle la terramation, ou l'enterrement végétal, sans cercueil, qui se pratique déjà dans quelques États des États-Unis, mais d'une manière très contrôlée et finalement pas très naturelle, dans des entrepôts. En France, la terramation n'est pas autorisée, pas encore, mais une expérience a lieu en ce moment dans un cimetière de la région parisienne. On a enterré des brebis, sans cercueil, et la moitié d'entre elles ont été recouvertes de feuilles et de copeaux de bois, pour accélérer la décomposition du corps, en quelques mois, selon l'hypothèse de travail. À lire aussiÀ New York, le compost de corps humain comme alternative aux enterrements De la mort à la vie « Les feuilles et copeaux vont permettre à l’oxygène de circuler, ce qui va favoriser l’activité des bactéries (des bactéries présentes partout, sur les feuilles, dans la terre, sur le corps). Ce sont ces bactéries qui sont responsables de la dégradation. On obtient de l’humus, une sorte de terre, assez riche, qui va permettre à des végétaux, à des plantes et à des arbres de pousser. Donc oui, on a quelque chose qui peut être vertueux, dans le sens où le corps va retourner assez rapidement dans le cycle de la nature et du vivant », explique Damien Charabidze, biologiste et professeur à l'université de Lille, qui conduit cette expérience. L’humus issu de cette décomposition rapide du corps va rester sur place, dans le cimetière. Il n’est évidemment pas question de fabriquer du compost, le mettre en sac pour aller fertiliser des terres agricoles. Cette expérience servira à alimenter le débat pour l’autorisation de la terramation que réclament des associations, pour une inhumation sans artifice et au plus proche de la nature. « On se rapproche de ce qui se passe dans la nature pour tous les êtres vivants qui meurent dans la nature, souligne Damien Charabidze. Il y a des procédés naturels qui permettent au corps de se dégrader, de repartir dans les écosystèmes. Finalement, quand une personne décède, ce n’est pas une fin, c’est simplement le début d’autre chose : redonner de la vie, parce que c’est ce que produit la décomposition ». On a donc la réponse à une question qui agite l'humanité depuis des millénaires : oui, il y a de la vie après la mort.
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  • Mal-adaptation au changement climatique: pourquoi certaines solutions peuvent être pires que le mal?
    2025/10/29
    Climatisation, irrigation, digues... Des politiques d'adaptation mises en place pour répondre à la crise climatique produisent parfois des effets aggravants. En progrès, mais peut mieux faire : c’est ce qui ressort du dernier rapport des Nations unies sur les politiques d’adaptation au changement climatique, publié aujourd’hui, à deux semaines du prochain sommet mondial sur le climat, la COP30 à Belém au Brésil. Les solutions abondent, mais pèchent souvent par manque de financement. Et puis certaines solutions, qui peuvent être pires que le mal, relèvent de ce qu’on appelle la mal-adaptation. Prenons l’exemple des stations de ski, confrontées au manque de neige en montagne, à cause des températures plus élevées même en altitude, certaines stations ont définitivement fermé, mais d'autres s'accrochent et remplacent la neige naturelle, tombée du ciel, de plus en plus rare, par de la neige artificielle, en consommant de l'eau, au risque d'en priver les populations, et en utilisant beaucoup d'énergie, en aggravant donc les causes de la crise climatique. C'est cela la mal-adaptation, des fausses bonnes solutions dont on réalise souvent après coup les effets pervers. « Parfois, on promeut des solutions qui, soit aggravent le changement climatique futur, soit déplacent les vulnérabilités vers d’autres populations, d’autres territoires. La mal-adaptation vient après avoir mis en place des solutions qu’on pensait être bonnes pour l’adaptation », souligne Adèle Tanguy, spécialiste de l'adaptation à l'IDDRI, l'Institut du développement durable et des relations internationales. À lire aussiJO-2026: cette neige artificielle, si indispensable et décriée Agriculture dépendante Certaines solutions d'adaptation peuvent aussi créer une forme de dépendance. C'est le cas dans l'agriculture, avec l'irrigation. On va créer des méga-bassines, on va aussi forer de plus en plus profond pour trouver de l'eau, au risque d'épuiser les nappes phréatiques. L'irrigation, c'est une drogue à accoutumance. « Ces solutions empêchent de penser la transformation des modèles agricoles, estime Adèle Tanguy. En fait, il y a des solutions qui vont nous enfermer dans des modèles où on va maintenir une utilisation importante de la ressource en eau, ce qui va nous faire dépendre de ces ressources-là. Or, à long terme, si la ressource en eau continue de diminuer, ces solutions ne seront plus suffisantes ». Qu’en est-il maintenant de la climatisation, une « solution » qui parait évidente face au réchauffement climatique ? La clim provoque à chaque canicule en France des débats acharnés sur les chaines d'informations (qu'on n'est pas obligée de regarder...) : pour ou contre la clim ? Oui, elle rend la chaleur supportable à l'intérieur, mais elle rejette du chaud à l'extérieur. On a par exemple calculé que si tous les logements et bureaux de la région parisienne étaient climatisés, la température extérieure augmenterait de deux degrés. À lire aussiAllons-nous tous bientôt manquer d'eau? Noir ou blanc La climatisation accroit le réchauffement et émet aussi des gaz à effet de serre : c'est l'exemple typique d'une fausse solution qui aggrave la crise climatique. Faut-il pour autant la rejeter totalement ? Tout n'est pas noir ou blanc. « Si on se dit qu’on va vers un réchauffement à 4°C en moyenne en France, il est certain qu’on ne va pas réussir à tout maintenir sans climatisation, comme le fonctionnement des hôpitaux par exemple. La question porte en fait sur les usages pour lesquels cela deviendra essentiel de mettre de la climatisation, et comment fait-on pour éviter d’en faire une solution généralisée qui aurait tendance à créer d’autres problèmes », résume Adèle Tanguy, de l’IDDRI. Le même constat prévaut par exemple pour la désalinisation de l'eau. Les usines consomment énormément d'énergie. Elles rejettent aussi de la saumure en mer. Mais à certains endroits, on ne peut pas faire autrement, sauf à mourir de soif. Parmi tous les exemples de mal-adaptation, il y a aussi les digues, construites face à la montée de mer, aux effets pervers sur les littoraux, et qui procurent un faux sentiment de sécurité ; on continue comme avant, jusqu'à la catastrophe. Certaines solutions d'adaptation ressemblent en fait à de simples pansements, à court terme. Dans le mot « mal-adaptation », on entend le mot « malade ». À lire aussiClimatisation : quelles alternatives au quotidien, quelles recherches pour le futur ?
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  • Pourquoi la Norvège est-elle un paradoxe écologique?
    2025/10/28

    La Cour européenne des droits de l'Homme a rendu, mardi 28 octobre, une décision sur la politique énergétique et climatique d'Oslo, critiqué pour son ambivalence. Paradis environnemental, le pays est aussi un puissant exportateur de gaz et de pétrole.

    La Norvège est un paradis écologique. Plus de 150 réserves naturelles, des paysages fabuleux, un pays recouvert aux deux tiers de forêts, de montagnes, de lacs et de tourbières. La Norvège, c'est aussi ce pays qui le premier dans le monde a interdit la déforestation, en 2016, et qui finance aussi la protection des forêts à l'étranger, comme au Gabon, qui reçoit de l'argent pour chaque tonne de carbone économisée, selon un accord signé en 2019.

    Oslo est aussi l'une des capitales les plus vertes au monde. Les espaces verts recouvrent plus de la moitié de sa superficie ; la forêt est dans la ville, et les lacs et le fjord tout autour. En termes de bonheur intérieur brut, la Norvège est un paradis.

    Électricité verte

    La Norvège est aussi en pointe sur la transition énergétique, avec la quasi-totalité de son électricité issue d'énergies renouvelables, et en premier lieu les barrages hydroélectriques qui représentent plus de 90% de la production d'électricité. En parallèle, l'éolien en mer monte en puissance. La Norvège est aussi le pays où circulent le plus de voitures électriques par habitant : 95% des véhicules vendus aujourd'hui sont des véhicules « propres ».

    La Norvège a aussi instauré très tôt une taxe carbone, sans que cela déclenche d'émeutes sur les ronds-points. Elle a aussi inauguré l'an dernier le plus gros complexe d'enfouissement du CO2, le principal gaz à effet de serre responsable de la crise climatique. Le CO2 capté dans les usines est séquestré dans les fonds marins (ce qui, certes, suscite des critiques).

    Énergie noire

    Mais dans ce tableau presque idéal, il y a un « mais », incarné par les hydrocarbures, le pétrole et le gaz que la Norvège a découvert dans ses eaux territoriales dans les années 60 et qui a littéralement changé la face d'un pays jusqu'alors plutôt pauvre. Avec un symbole, son fonds souverain, le plus gros au monde, doté de plus de 1 500 milliards d'euros – de quoi voir venir. En termes de PIB par habitant, la Norvège est ainsi le deuxième pays le plus riche au monde. La richesse en soi n'est pas un problème, sauf qu'elle vient des énergies fossiles à l'origine du réchauffement climatique.

    La Norvège n'entend pas abandonner cette manne. Le septième plus gros exportateur de gaz a autorisé ces dernières années une vingtaine de nouveaux gisements, en totale contradiction avec les objectifs climatiques de l'accord de Paris, ce qui fait d'ailleurs l'objet de feuilletons judiciaires, avec un épilogue aujourd'hui devant la Cour européenne des droits de l'Homme, où plusieurs ONG et citoyens norvégiens ont porté plainte contre l'État norvégien. Dernier exemple de l'ambivalence norvégienne, certains diront de son hypocrisie : le gouvernement voulait autoriser l'exploitation minière de ses fonds marins, avant de reculer face au scandale.

    À lire aussiLa Norvège renonce à ouvrir ses fonds sous-marins à l'extraction minière en 2025

    Pétromonarchie

    La Norvège est une pétromonarchie, avec un roi et du pétrole. En Norvège, on est peut-être les rois du pétrole, mais le modèle n'est pas celui des émirats du Golfe qui ont flambé leur or noir pendant des décennies. Non, la Norvège préfère que son gaz et son pétrole aille brûler loin de là. Et sa rente pétrolière est utilisée pour être un pays exemplaire sur le plan environnemental.

    C'est là le grand paradoxe : la Norvège finance sa transition écologique grâce aux hydrocarbures qu'elle exporte. Comme si ses voitures électriques roulaient grâce au pétrole. La Norvège est un pays vert à l'intérieur et noir à l'extérieur. Et ce que nous dit le paradoxe norvégien, c'est cela aussi : quel compromis, ou quelles compromissions, peut-on accepter pour financer sa transition énergétique ?

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