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Menaces sur l’information

Menaces sur l’information

著者: RFI
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このコンテンツについて

Chaque année, la liberté de la presse est soumise à une pression croissante à travers le monde. Selon le dernier rapport de l'ONG Reporter sans Frontière, publié en mai 2024, plus de la moitié de la population mondiale vit dans des environnements extrêmement hostiles à la liberté d'expression journalistique, où exercer ce métier représente un danger pour la vie et la liberté. Pour illustrer ce constat alarmant, la chronique « Menaces sur l'Information » vous invite à découvrir les défis auxquels sont confrontés les journalistes dans le monde, à travers des portraits de ceux qui ont affronté la répression de la liberté d'expression et qui y ont parfois laissé la vie. Chaque récit met en lumière les enjeux cruciaux de notre époque pour une presse libre et indépendante.

Diffusion : tous les samedis à 6h17, 7h53 et 18h17 TU.

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エピソード
  • Ouzbékistan: Sharifa Madrakhimova, une journaliste et militante primée empêchée de sortir du pays
    2025/06/14

    En Ouzbékistan, une journaliste indépendante et engagée a récemment été empêchée de sortir du pays pour recevoir un prix. Cela fait des mois qu’elle était soumise à différentes formes d’intimidations et de pressions de la part des autorités. Son tort: enquêter de manière engagée sur le sort des agriculteurs forcés de planter du coton, une culture stratégique pour ce pays d’Asie centrale, mais où perdurent des pratiques abusives. Rencontre avec Sharifa Madrakhimova, une journaliste sous pression.

    C’était en février dernier. Sharifa Madrakhimova vient de publier une vidéo en ligne. Elle fait parler un agriculteur pourchassé par les autorités. Il avait en effet osé planter des fraises dans son champ pour agrémenter ses revenus, alors que le gouvernement ouzbek lui impose de se concentrer sur le coton. Une culture stratégique mais moins rentable.

    Tout de suite, les menaces arrivent contre Sharifa : « J’ai eu une convocation de la police en charge de la lutte contre le terrorisme : ils affirmaient qu’un fonctionnaire avait déposé plainte contre moi. C’était suspect, car je n’avais jamais rencontré cette personne. »

    Grâce à un avocat fourni par une association, Sharifa a pu contester cette convocation, et éviter une possible arrestation. Mais ce n’était pas la première intimidation : l’année dernière, elle a été attaquée par deux hommes proches du pouvoir. Cette fois, la police n’a pas enquêté.

    Pour Umida Niyazova, directrice du Forum ouzbek pour les droits de l'homme, les reporters sont des cibles régulières dans le pays. « Les autorités considèrent que les journalistes et les militants qui enquêtent sur les droits des travailleurs menacent la sécurité nationale, c’est pour cela que les policiers en charge de suivre les militants des droits de l'homme appartiennent au service de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme. »

    En Ouzbékistan, l'État contrôle largement la presse et la télévision. La répression des journalistes indépendants s'était toutefois réduite avec l'arrivée d'un nouveau président, en 2017, mais elle a repris depuis 3 ans. Surtout pour les reporters qui traitent de cette filière stratégique du coton, comme Sharifa Madrakhimova. Et c'est certainement pour cela qu'elle a été empêchée de sortir du pays: en mai dernier, elle devait recevoir un prix de l'ONG internationale Front Line Defenders, mais son passeport lui a été livré endommagé, et donc inutilisable. Ces menaces n'entament cependant pas le courage de cette journaliste.

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    « Quelqu'un doit diffuser les voix des personnes qui souffrent. Si tout le monde a peur de le faire, nous perdons le combat. Je le fais car on ne peut pas m'obliger à me taire. Et maintenant, je ne peux plus reculer. Ce prix a attiré l'attention sur moi. Quand il a été annoncé, j'ai constaté que j'étais surveillée par les autorités, mais en général, je pense que cette attention internationale peut me protéger. »

    Lors de la remise de ce prix à Dublin, fin mai, sa voix a bien été entendue: Sharifa avait enregistré un message vidéo, qui a été diffusé sur grand écran lors de la cérémonie.

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  • Les journalistes gazaouis réclament un statut de victimes à la Cour pénale internationale
    2025/06/07

    Depuis le début de la guerre contre Gaza, près de 200 journalistes palestiniens ont été tués sur place, selon Reporters sans frontières (RSF). L'ONG française a porté plainte auprès de la Cour pénale internationale (CPI) et réclame en plus que les reporters puissent bénéficier du statut de victimes auprès de l'instance internationale. Une démarche inédite. Un de ces journalistes actuellement témoin dans la procédure, c'est le photoreporter Mohamed Zaanoun. Il était à Paris cette semaine pour témoigner au nom de ses collègues palestiniens morts et vivants de Gaza.

    En 20 ans de journalisme à Gaza, Mohamed Zaanoun a couvert 10 guerres israéliennes. « Être journaliste à Gaza, c'est aussi chercher à survivre, tenter de sauver ses proches », raconte t-il.

    Vivant désormais en exil en Europe, il a témoigné à l'Assemblée nationale ce mardi au micro de Lila Okiunora : « Le danger est toujours là. Mes frères et sœurs sont eux aussi journalistes. Durant 20 années, je me suis attelé à enseigner et à former ma propre famille au journalisme. Ils font le même métier. Il y a quelques jours, mon petit frère a été blessé directement en couvrant la situation, le génocide en cours dans la bande de Gaza. »

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    Mohamed a perdu sa maison et aussi une partie de son visage dans une frappe israélienne à Gaza. Il avait dû se tenir loin de sa famille pour ne pas l'exposer aux frappes. Car, oui, les journalistes à Gaza sont des cibles de l'armée israélienne : Reporters sans frontières peut le prouver pour au moins 45 des 200 journalistes tués depuis 2023.

    Jonathan Dagher, responsable du bureau Moyen-Orient de RSF : « C'est largement, pour ne pas dire uniquement, grâce à ces journalistes qu'on est capables aujourd'hui de voir ces crimes que l'armée israélienne est en train de commettre dans la bande de Gaza. Et c'est pour ça qu'ils sont ciblés. C'est pour ça aujourd'hui qu'on défend ces journalistes. C'est une action inédite un peu. Aujourd'hui, on a envoyé des demandes de participation de journaliste qui sont heureusement vivants, qui ont survécu à ce massacre. Ils sont en exil et On demande que la Cour les accepte en tant que victimes, parce que le statut de victimes devant la Cour diffère de celui des témoins. Ils ont la chance de demander des réparations, d'être entendus de façon différente devant la justice internationale. On a des preuves, des éléments, des témoignages qui montrent une vraisemblance de ciblage direct de ces journalistes. »

    RSF a déposé quatre plaintes au total devant la CPI, pour enquêter sur les crimes contre les journalistes à Gaza. Des journalistes qui, en plus des bombes, sont aussi victimes de critiques disqualifiantes : tantôt accusés d'antisémitisme ou d'être le relais de propagande du Hamas.

    « Couvrir ce qui se passe n'était pas un choix. J'ai été obligé de le faire, car autour de moi, il y avait l'oppression, les meurtres, la famine, le siège, le génocide. Et donc, il me fallait transmettre tout cela de façon fidèle et réaliste. Le vrai journaliste, c'est celui qui voit avec ses yeux d'humains et transmet de façon professionnelle ce qui se passe. »

    En attendant que la justice fasse son chemin, Mohamed, loin de Gaza, tente de faire entendre la voix de ses collègues, tout en gérant ses nombreux traumatismes. Les cris des enfants qu'il n'a pas pu sauver et qui résonnent toujours dans sa tête.

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  • Guinée: le désarroi des journalistes, un an après l'interdiction de plusieurs médias
    2025/05/31

    En Guinée, cela fait un an que les autorités guinéennes ont retiré les agréments d’exploitation de plusieurs médias privés, en invoquant un « non-respect du contenu des cahiers des charges ». Au total, ce sont six radios et télévisions, parmi les plus regardées du pays, qui ont cessé d’émettre presque simultanément. Plusieurs mesures similaires ont suivi, le Premier ministre Bah Oury expliquant vouloir « plus de responsabilité et de professionnalisme » de la part des journalistes. Des mesures qui ont largement contribué à fermer l'espace médiatique guinéen.

    Les restrictions autour de la liberté de la presse en Guinée se sont faites progressivement. Les ondes des radios ont été brouillées pendant six mois, avant l’annonce de fermeture de médias privés en mai 2024. « Aucune surprise, estime toutefois Babila Keita, journaliste d’investigation. Parce qu’il y a eu des signes précurseurs qui ont annoncé la volonté des autorités de fermer tous les médias qui ne fonctionnent pas comme elles le souhaitent. C'est-à-dire les médias qui ont un regard critique sur la gestion de la transition. » Son site d'information L'inquisiteur a été suspendu après avoir publié une enquête sur le ministère de la Justice.

    Un « cauchemar »

    Depuis, le pays a dégringolé de 25 places dans le classement annuel de RSF sur la liberté de la presse. Reporter sans frontière (RSF) a recensé la perte de plus de 700 emplois dans le secteur. Une mise au chômage brutale, qui a été difficile à vivre pour les journalistes et techniciens. « Imaginez ce que ça fait ? Faire face à la popote, faire face à la scolarité des enfants, mais aussi aux autres besoins des familles. Ce fut vraiment un cauchemar, difficile à vivre parce que c’est tout simplement du jamais vu, c'est extraordinaire », s'indigne Babila Keita.

    Dans son rapport, RSF dénonce également la multiplication des « agressions, arrestations arbitraires et menaces » envers les journalistes en 2024. Cas emblématique, celui d'Habib Marouane Camara, enlevé en décembre 2024 par des gendarmes et toujours porté disparu aujourd’hui. Dans ce contexte, Babila Keita dénonce une impossibilité d’exercer : « On ne vous confronte pas à la justice ni aux lois de la république, on vous fait disparaître parce que vous dérangez. Avec une telle atmosphère, il serait difficile pour les journalistes d’avoir le courage et l’audace d’exercer librement et en toute indépendance leur profession sans aucune restriction. »

    Mascarade

    Presque un an, jour pour jour, après la fermeture des médias privés, les autorités guinéennes ont organisé un « Forum sur l’avenir de la presse à Conakry ». Abdoulaye Sow fait lui aussi partie de ces journalistes poussés à l’exil par la répression de la presse. À ses yeux, ce forum n’est qu’une mascarade. « C’était exactement le jour de la triste commémoration de la fermeture de ces médias libres là. Comme si c’était un pied de nez à ces médias qui ont été fermés, mais aussi à tous les défenseurs de la liberté de la presse », s'insurge-t-il.

    Le Premier Ministre Bah Oury parle lui de « divorce ». Lors de ce Forum, il a affirmé que « les torts ont été justement rétablis » et que l’année écoulée a permis « d’esquisser une nouvelle forme de la pratique de la presse » dans le pays. Depuis la fermeture des médias privés, c'est essentiellement le média d'État RTG qui traite de l'actualité politique guinéenne.

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