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Menaces sur l’information

Menaces sur l’information

著者: RFI
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このコンテンツについて

Chaque année, la liberté de la presse est soumise à une pression croissante à travers le monde. Selon le dernier rapport de l'ONG Reporter sans Frontière, publié en mai 2024, plus de la moitié de la population mondiale vit dans des environnements extrêmement hostiles à la liberté d'expression journalistique, où exercer ce métier représente un danger pour la vie et la liberté. Pour illustrer ce constat alarmant, la chronique « Menaces sur l'Information » vous invite à découvrir les défis auxquels sont confrontés les journalistes dans le monde, à travers des portraits de ceux qui ont affronté la répression de la liberté d'expression et qui y ont parfois laissé la vie. Chaque récit met en lumière les enjeux cruciaux de notre époque pour une presse libre et indépendante.

Diffusion : tous les samedis à 6h17, 7h53 et 18h17 TU.

France Médias Monde
社会科学
エピソード
  • L’emprisonnement du journaliste Mario Guevara «est le signe d’une bascule autoritaire» des États-Unis
    2025/09/13

    Mario Guevara, arrêté alors qu’il couvrait une manifestation contre Donald Trump, passe son troisième mois en prison sans aucune accusation contre lui. Un dangereux précédent pour la liberté de la presse et la démocratie aux États-Unis.

    Il est le seul journaliste en prison aux États-Unis. Mario Guevara, journaliste salvadorien primé, présent légalement sur le territoire depuis 2004, a été arrêté en juin dernier en plein reportage. Il approche aujourd’hui des cent jours d’incarcération alors que toutes les poursuites ont été abandonnées.

    Le 14 juin 2025 était l'une des plus grandes journées de manifestation de l'histoire américaine. Environ cinq millions de personnes descendent dans les rues contre les politiques de Donald Trump. Ils scandent qu'ils ne répondent à aucun roi, aucun tyran. Parmi eux, des journalistes en reportage. Dont Mario Guevara. « Il suivait un cortège en Géorgie, dans une petite banlieue d'Atlanta », raconte Nora Benevidez, avocate chez l'organisation Free Press. « Il était clairement identifié comme journaliste grâce à son gilet avec le mot "Presse" écrit dessus. Et les policiers ont commencé à l'entourer. Ils lui ont demandé de quitter la rue. Rue où il n'était pas initialement. Mais en se repliant pour contourner la police, il a fini par emprunter cette rue ».

    À lire aussiÉtats-Unis: des manifestations anti-Trump à travers tout le pays, parade militaire pour le président

    « Un danger pour la société »

    Voilà Mario Guevara en garde à vue. Heureusement, toutes les poursuites sont rapidement abandonnées. C'est déjà une atteinte à la liberté de la presse, mais ça aurait pu s'arrêter là. Aurait pu car Mario Guevara reste incarcéré... La police de l'immigration intervient. « La raison invoquée par le gouvernement, c'est qu'il serait un danger pour la société. Et que ses diffusions en direct reviennent à surveiller illégalement la police, précise Nora Benevidez. Sauf que ce n'est contraire ni à la loi en Géorgie ni à la Constitution ».

    Ce journaliste qui a fui la censure du Salvador et réside légalement aux États-Unis fait désormais des allers-retours entre prisons locales et fédérales à cause de son métier. Mario Guevara se retrouve en fait pris entre deux feux. « Il y a deux tendances en jeu, estime Caroline Hendrie, directrice de la Société des journalistes professionnels : d'un côté, il y a une campagne anti-presse. De l'autre, il y a une campagne anti-migrants illégaux. Mario Guevara, même s'il est ici légalement, coche les deux cases ».

    Bascule autoritaire

    Les associations pour la liberté s'inquiètent en tout cas du précédent que cela crée. « Je pense que l'exceptionnalisme américain en ce qui concerne la liberté de la presse n'existe plus, assène Katherine Jacobsen, coordinatrice du Comité pour la protection des journalistes. Ce qui est le plus inquiétant, c'est pourquoi le gouvernement voudrait avoir Mario Guevara derrière les barreaux : tant qu'il y reste, il ne peut plus couvrir une communauté dont on parle déjà très peu ».

    Mario Guevara s'est construit une audience de centaine de milliers d'abonnés en documentant les raids de l'ICE contre les Latino-Américains. L'avocate Nora Benevidez va même plus loin : « Ce sont des signes avant-coureurs d'une bascule autoritaire. Les gens ont du mal à croire que ça puisse arriver aux États-Unis, mais nous y sommes déjà ».

    Les défenseurs de Mario Guevara s'attendent encore à de nombreux rebondissements judiciaires avant de le voir sortir de prison.

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    3 分
  • Guinée-Bissau: les médias sous pression à l'approche de la présidentielle de novembre 2025
    2025/09/06

    Menaces quotidiennes, agressions, censure : les journalistes de Guinée-Bissau et leurs invités sont régulièrement la cible d'intimidations à l'approche du scrutin, présidentiel et législatif, prévu le 23 novembre. Dernier exemple, deux médias publics de l'ancienne puissance coloniale, le Portugal, ont été expulsés en août. Dans ce climat, certaines radios paient un lourd tribut à leur indépendance éditoriale. Capital FM, l'une des plus écoutées du pays, a été attaquée à deux reprises

    La Guinée-Bissau abrite de nombreuses radios privées et communautaires, avec pas moins de 88 stations. La plus populaire, Radio Capital FM, a été attaquée à deux reprises. « Les menaces que l’on reçoit sont fréquentes, nous en recevons presque tous les jours, raconte Lancuba Danso, directeur de l’information de la station. Mais nous avons aussi été physiquement attaqués. En 2020, des hommes ont envahi nos locaux, à l’aube, et ils ont tout saccagé. En 2022, à nouveau, des hommes armés et cagoulés sont rentrés dans notre rédaction, on les a vus casser tout le matériel et ils ont blessé sept de nos collègues ».

    Mais les journalistes ne sont pas les seuls à être menacés. Toute personne prenant publiquement la parole à la radio s’expose à de potentielles intimidations ou menaces, ce qui complique évidemment le travail des journalistes. « Quand on invite des chercheurs ou spécialistes, souvent, ils refusent, de peur de ce qui pourrait leur arriver. Et ceci parce que, malheureusement, en Guinée-Bissau, tout est politique, poursuit Lancuba Danso. La santé, par exemple. Le secteur a vécu plusieurs périodes de grèves cette année. L’invité ne pourra pas analyser la question sans mentionner l’inaction du gouvernement. Et s’il le dit, il aura des problèmes. »

    À lire aussiGuinée-Bissau: les autorités ordonnent la fermeture des médias internationaux portugais

    À l’approche des élections présidentielles et législatives prévues le 23 novembre la situation semble se tendre un peu plus. En août, les autorités bissau-guinéennes ont ordonné l’expulsion de deux médias publics portugais, fermant leurs bureaux et leurs émissions.

    Lorsqu'elle a pris connaissance de cette décision, la journaliste portugaise de l'agence de presse Lusa, Helena Fidalgo s'est dite « surprise » : « Je ne m’y attendais pas du tout ! Les autorités ne nous ont donné aucune explication claire et officielle. On attend de savoir ce qui va se passer. »

    Le Premier-ministre Braima Camará a rompu le silence des autorités autour de cette expulsion, en invoquant une question de « souveraineté nationale » pour justifier la décision.

    La veille, un autre journaliste de la chaine portugaise RTP, le Bissau-guinéeen Waldir Araújo, a été violemment battu en plein cœur de la capitale. La photo de son visage, tuméfié et ensanglanté, a rapidement circulé sur les réseaux sociaux, et Reporters sans Frontières a dénoncé cette agression. Les assaillants, masqués, auraient dit à Araújo qu’il mérite cette punition pour avoir terni l’image de la Guinée-Bissau.

    À lire aussiGuinée-Bissau: le président Embalo limoge le gouvernement à l'approche des élections

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    2 分
  • Kenya: la liberté de la presse sous pression économique
    2025/08/30

    Le journal Daily Nation en a fait les frais après avoir révélé un scandale impliquant le gouvernement et l’opérateur Safaricom. En juin 2024, au plus fort des manifestations contre la loi de finances, des citoyens dénoncent des disparitions forcées. Le Daily Nation, journal indépendant fondé par le puissant groupe Nation Media, enquête et met en cause Safaricom. En riposte, l’opérateur suspend ses publicités. Une sanction économique qui pèse lourd — et qui devient une arme pour museler la presse. Éclairages

    Ce sont des plaintes venues de la rue qui ont alerté les journalistes. Des familles ont dénoncé des disparitions inexpliquées de leurs membres après les manifestations contre la loi de finances. Le Daily Nation, décide alors d’enquêter. Très vite, leurs révélations dérangent.

    L’opérateur Safaricom, au cœur de l’affaire, est accusé d'avoir transmis des données privées des abonnées aux forces de sécurité, facilitant l’identification des manifestants, des organisateurs et de leurs soutiens financiers.

    Un travail essentiel, mais qui va coûter cher au journal

    Safaricom suspend ses publicités. Privée de ressources, la rédaction se retrouve fragilisée.

    À lire aussiKenya: l'opérateur télécom Safaricom dans le collimateur de Reporters sans frontières

    « Quand il n’y a plus d’argent, la première solution, c’est de réduire les effectifs et renvoyer le personnel. Déjà l'année dernière, Nation Media a licencié beaucoup de journalistes. Y compris, moi-même », raconte Eric Oduor, secrétaire général du syndicat national des journalistes kenyans.

    Ces pressions économiques, déjà pointées par Reporters Sans Frontières dans son dernier classement, ne viennent pas seulement des entreprises au Kenya.

    « Ce n'est pas que Safaricom, poursuit Eric Oduor. Le gouvernement aussi a suspendu ses publicités pour sanctionner des médias critiques. Ce sont des tactiques employées par des groupes privés tout comme par le gouvernement pour faire taire les médias simplement parce qu'ils ont fait leur travail ».

    Dans ce contexte, l’autocensure s’installe

    Pour beaucoup de journalistes, choisir le silence devient parfois... une question de survie.

    « Certains journalistes préfèrent éviter certains sujets, de peur d’être poursuivis en diffamation. Le risque de perdre son emploi ou de devoir assumer seul des frais d’avocat suffit à dissuader d'enquêter — même les plus déterminés », regrette encore le secrétaire général du syndicat national des journalistes kenyans.

    La répression ne s’arrête pas là

    Récemment, quatre journalistes travaillant sur un documentaire de la BBC, qui dénonçait la répression sanglante des manifestations, ont été arrêtés. Ils demandaient au gouvernement de rendre des comptes.

    Libérés depuis, leurs ordinateurs et téléphones sont toujours confisqués. « Un avertissement clair adressé à toute la profession, selon Eric Oduor, C’est de l’intimidation. C'est un message adressé aux journalistes. Si vous touchez à des sujets sensibles, on viendra vous chercher ».

    Pour lui, cette spirale ne doit pas devenir la norme. Il plaide pour un sursaut collectif afin de défendre la liberté de la presse au Kenya : « Il faut défendre nos droits, offrir une assistance juridique, former les journalistes à travailler en environnement hostile, et faire appliquer les lois qui protègent la liberté de la presse. Il faut aussi interpeller les employeurs : garantir un climat de travail digne et sécurisé, c’est leur responsabilité ».

    Un bras de fer désormais porté devant la justice

    Safaricom a déposé plainte contre Nation Media Group le 3 avril dernier pour diffusion de fausses informations.

    L’affaire est toujours en cours.

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