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Menaces sur l’information

Menaces sur l’information

著者: RFI
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このコンテンツについて

Chaque année, la liberté de la presse est soumise à une pression croissante à travers le monde. Selon le dernier rapport de l'ONG Reporter sans Frontière, publié en mai 2024, plus de la moitié de la population mondiale vit dans des environnements extrêmement hostiles à la liberté d'expression journalistique, où exercer ce métier représente un danger pour la vie et la liberté. Pour illustrer ce constat alarmant, la chronique « Menaces sur l'Information » vous invite à découvrir les défis auxquels sont confrontés les journalistes dans le monde, à travers des portraits de ceux qui ont affronté la répression de la liberté d'expression et qui y ont parfois laissé la vie. Chaque récit met en lumière les enjeux cruciaux de notre époque pour une presse libre et indépendante.

Diffusion : tous les samedis à 6h17, 7h53 et 18h17 TU.

France Médias Monde
社会科学
エピソード
  • Au Salvador, l'exil des journalistes s'accélère
    2025/10/25
    Au cours des six premiers mois de l'année, 43 journalistes ont quitté le pays d'après un décompte de l'Apes, l'association des journalistes du Salvador qui, elle aussi, a décidé de s'en aller. Elle l'a annoncé au début du mois d'octobre. C'est le dernier épisode d'une relation plus que houleuse entre les autorités du Salvador et les voix qui critiquent le très populaire président Nayib Bukele. Au Salvador, ces derniers mois, un cap a été franchi. Dans un rapport, l'Association des journalistes du Salvador (Apes) déclarait début octobre avoir recensé ces départs de journalistes entre le mois de janvier et le 9 juin 2025. « Les journalistes qui ont quitté le pays appartiennent, pour la plupart, à des médias indépendants et/ou numériques, qui sont restés critiques et rigoureux à l'égard du gouvernement actuel », a précisé l'Apes. En mai dernier, l'avocate Ruth Lopez spécialiste de la corruption au sein de l'ONG Cristosal était arrêtée. Quelques jours plus tard, une loi sur les agents étrangers est adoptée. Comme en Russie, les organisations, comme les médias indépendants, doivent payer une taxe de 30 % sur les fonds reçus de l'étranger. Circule également une rumeur selon laquelle le pouvoir aurait établi une liste noire de journalistes susceptibles d'être envoyés en prison. Jorge Beltrán Luna quitte alors son pays du jour au lendemain : « J'ai 55 ans, presque 56, et je dois recommencer ma vie à zéro. En ce moment, je suis en train de faire ma demande d'asile. On ne peut pas me renvoyer au Salvador. Mais pour l'instant, je ne peux pas travailler, ni conduire, ni ouvrir un compte en banque. Ce sera comme ça pendant plusieurs mois. Mais au moins, je suis en sécurité et j'ai recommencé à faire du journalisme avec ma chaîne YouTube. » Le départ a été très douloureux aussi pour Eric Lemus, journaliste d'investigation, qui s'est réfugié au début de l'année aux États-Unis : « Le plus difficile, c'est que ma mère qui a 90 ans, n'a pas pu venir avec nous. Alors, on s'est dit adieu. Elle m'a dit : 'Ne reviens pas. J'ai 90 ans. Je pense que nous ne nous reverrons jamais'. Et ça, ça a été vraiment dur ! C'est sûr, je ne retournerai jamais au Salvador. La situation est irréversible. Plus qu'une dictature, c'est une dynastie qui est en train de s'installer. La famille Bukele n'a aucune raison d'abandonner le pouvoir. Ils contrôlent l'armée, le pouvoir judiciaire, le parquet, l'Assemblée nationale... Ils ne vont donc pas rester au pouvoir cinq ans de plus, mais sans doute vingt ans ». À lire aussiLe Salvador permet au président Nayib Bukele de se représenter indéfiniment À l'Université de Notre-Dame, dans l'Indiana, qui l'accueille, Eric Lemus travaille à la création d'un Observatoire de la corruption. Jorge Beltran Luna, lui, continue de couvrir à distance l'actualité de son pays : « Au Salvador, les médias ont été décimés. Il ne reste quasiment plus de médias de communication ou de leaders d'opinions qui acceptent de s'exprimer. Ces derniers temps, j'ai constaté que plusieurs personnes qui commentaient d'habitude la situation du pays, refusent désormais de donner des interviews, car elles ont reçu des menaces. Dans mon cas, j'estime que ça vaut la peine de continuer, car je reçois toujours des informations de la part de mes sources, même en étant à l'étranger. Et puis je vois des gens qui se réveillent, qui font des vidéos de rues inondées, des quartiers pauvres. Moi, ça m'encourage à continuer à faire du journalisme ». Le Salvador occupe la 135ᵉ place sur 180 au classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. Le pays a perdu 61 places au cours des cinq dernières années. À lire aussiÀ la Une: plongée dans les prisons de l'horreur au Salvador
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  • États-Unis: le Pentagone fait la guerre aux journalistes
    2025/10/18
    C'est le bras de fer aux États-Unis entre le ministère de la Défense et les journalistes spécialisés. Levée de bouclier des médias américains après les restrictions inédites imposées par le Pentagone qui cherche à cadenasser la presse. Et à empêcher les reporters d'avoir accès à leurs sources au sein des forces armées. Certaines de ces mesures ont même été assimilées à de la censure, car les autorités américaines menacent de poursuites judiciaires les journalistes qui sortiraient des informations confidentielles. Le contrat proposé par Pete Hegseth, le ministre nommé par Donald Trump, à la presse : signez cette nouvelle charte ou vous ne pourrez plus mettre les pieds au Pentagone. La quasi-totalité des médias, y compris les plus grandes signatures du New York Times, du Washington Post, de CNN, ainsi que plusieurs organes classés dans la sphère conservatrice, ont choisi de dire « non ». Et ont abandonné pour la première fois en l'espace de plusieurs décennies leur badge d'accès au ministère de la Défense. L’image de ces journalistes en train de quitter le Pentagone est saisissante. Une cinquantaine de reporters, tous médias confondus qui ont emporté dans leurs cartons quelques photos, une imprimante ou une horloge, reliquat de la vie d’avant. Celle où le ministère de la Défense laissait la presse faire son travail sans chercher à contrôler l’information. « Ça faisait 28 ans que je travaillais au Pentagone. J’y ai toujours eu accès et j’ai toujours pu me balader librement dans les couloirs. J’ai parlé à des gens comme le général Petraeus, l’ancien patron des forces américaines en Afghanistan ou des officiers que j’avais appris à connaître avec le temps. Maintenant, on nous dit que nous cherchons à collecter des infos confidentielles alors qu’on essaie simplement de se faire une idée de l’actualité. On peut juste avoir entendu quelque chose, demander confirmation à des gens, et eux sont capables de dire : "Ecoute, Tom, ce n’est pas 100% exact, je pense que tu ne suis pas la bonne piste". Très souvent, le métier, c'est de solliciter l’avis de gens que l’on connaît sur ce qui se passe en coulisses », explique Tom Bowman, l’une des figures de NPR, la radio publique américaine. À lire aussiÉtats-Unis: les médias américains rejettent des restrictions voulues par le Pentagone La liberté de la presse doit être protégée par le président, selon une ex-correspondante de CNN Certes, le ministère a clarifié ses intentions. Il n’est pas question de relire les articles avant publication. Mais les nouvelles procédures édictées par le gouvernement restent très restrictives. Au total, 21 pages d’instructions qui couvrent aussi bien la couleur des badges de presse que les lieux autorisés pour les liaisons en direct. Les journalistes n’ont plus le droit de se déplacer seuls à l’intérieur du Pentagone. Ils devront systématiquement être escortés. Et l’institution militaire insiste lourdement : les médias qui incitent des fonctionnaires à livrer des informations pourront faire l’objet de sanctions, voire de poursuites. Ce qui revient, qu’on le veuille ou non, à mettre la presse sous tutelle. « Souvenez-vous qu’aux États-Unis, lorsque le président prête serment, il jure de protéger la Constitution. Ce qui inclut le 1ᵉʳ amendement d’où découle la liberté de la presse. Et c’est aussi ce que les soldats s’engagent à protéger lorsqu’ils s’engagent. La liberté de la presse est un droit protégé par la Constitution. Avez-vous le droit de publier des informations confidentielles ? C’est à la justice de répondre à cette question », souligne Barbara Starr, correspondante de CNN au Pentagone pendant plus de 20 ans, entre 2001 et 2022. Tous les journalistes spécialisés dans les questions de défense promettent de continuer leur travail hors du Pentagone. Y compris des médias classés à droite comme Fox News qui ont, eux aussi, claqué la porte en signe de protestation. À lire aussiÉtats-Unis: le Pentagone resserre son contrôle sur les médias
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  • Antoni Lallican, photoreporter tué par un drone dans le Donbass
    2025/10/11

    Un hommage lui sera rendu ce samedi à Bayeux, lors de la remise des prix des correspondants de guerre. Antoni Lallican a été tué, la semaine dernière, par un drone dans le Donbass, dans l'est de l'Ukraine. Ce photoreporter de 37 ans est le quatrième journaliste français à avoir perdu la vie dans ce conflit. Une nouvelle mort tragique qui met l'accent sur les difficiles conditions des journalistes sur les terrains de guerre.

    Une femme âgée caresse un chat dans un abri de fortune, des soldats à l'air grave s'octroient une pause cigarette à la frontière du Haut-Karabakh, des migrants tentent de traverser à pied les Alpes enneigées... L'humain était au centre des photos d'Antoni Lallican. « C'était quelqu'un qui était très sensible à ce qu'il voyait. Ce n'était pas quelqu'un qui allait sur le terrain pour prendre sa photo et puis partait. Il avait à cœur d'aider les gens qu'il voyait, il prenait souvent des nouvelles », raconte son amie, Manon Chapelain, correspondante de RFI en Syrie. « Antoni c'est quelqu'un qui était une référence pour nous, parce que ça faisait, en tout cas pour moi, plus longtemps qu'il travaillait sur des terrains sensibles. C'était quelqu'un à qui on arrivait à beaucoup se confier quand on revenait d'un terrain difficile et qu'on était un peu chamboulé, il avait toujours les mots justes pour en parler et il était très à l'écoute ».

    Un journaliste expérimenté et respecté

    Les proches d'Antoni Lallican le décrivent comme un journaliste expérimenté et précautionneux. Le contraire d'une tête brûlée. Rafael Yaghobzadeh est lui aussi photojournaliste. Il couvre depuis longtemps le conflit en Ukraine et était l'ami d'Antoni. « Antoni malheureusement est le troisième collègue qui ne revient plus du Donbass en l'espace de dix ans. En 2014, j'ai eu un premier ami italien, Andrea Rocchelli, qui est mort à Slaviansk. Il y a eu aussi Arman Soldin de l'AFP. Pour me préserver et en étant pas mal entouré de fantômes dans cette région, je ne me suis pas concentré sur cette région, mais j'étais ravi que d'autres comme Antoni s'engagent et s'investissent à couvrir ce qui se passe dans le Donbass ».

    De nouveaux dangers pour les reporters en Ukraine

    Toutes nationalités confondues, 14 journalistes ont été tués en Ukraine depuis 2022. Ceux qui continuent de travailler dans la région doivent faire face à un nouveau type de danger : les drones, comme celui qui a causé la mort d'Antoni Lallican. « Des drones FPV, qui sont de petits appareils télécommandés avec un opérateur qui transportent des charges explosives », indique Pauline Maufrais, chargée de mission Ukraine pour l'ONG Reporters sans frontières. « Cette attaque de drone ciblée, qui est une attaque odieuse, elle a eu lieu à 20 km de la première ligne de front. Les risques pour les journalistes c'est que ces frappes soient beaucoup plus en profondeur et plus uniquement sur la ligne de front ».

    Ce nouveau type de menace peut-il pousser les journalistes à se détourner du terrain ukrainien ? « C'est sans doute l'un des objectifs visés par la Russie : de dissuader une couverture médiatique », répond Pauline Maufrais.

    Reporters sans frontières et les amis d'Antoni Lallican insistent pourtant : les médias doivent continuer de couvrir le conflit ukrainien. En offrant à leurs journalistes toutes les garanties de sécurité possible.

    À lire aussiUkraine: le photographe français Antoni Lallican tué dans une attaque de drone

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