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Les pays de l’Asie et du Pacifique se réorganisent face au séisme Trump
- 2025/04/23
- 再生時間: 3 分
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サマリー
あらすじ・解説
Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche ravive les inquiétudes dans la région Asie-Pacifique. Alors que les tensions régionales sont vives, les pays de la zone s’interrogent : peuvent-ils encore compter sur le parapluie américain ? Avec notre correspondante à Beijing, Clea BroadhurstLe retour de Trump provoque un véritable séisme. L’Australie veut porter ses dépenses militaires à 2,4 % du PIB d’ici à 2028, le Japon vise 2 % d’ici à 2027, les Philippines, elles, renforcent leur coopération avec Washington, modernisent leur armée, ouvrent davantage leurs bases aux troupes américaines et préparent de nouveaux exercices conjoints. Cela dans un climat tendu en mer de Chine méridionale.La Chine voit dans l’instabilité américaine une opportunité stratégique. Elle intensifie sa diplomatie régionale, relance ses échanges avec certains voisins, tout en poursuivant une montée en puissance militaire – avec une hausse de 7,2 % de son budget de défense – et une pression constante sur Taïwan.Sur l’île justement, le sentiment de vulnérabilité est croissant. Le gouvernement promet d’augmenter les dépenses militaires, sans toutefois pouvoir satisfaire l’appel de Trump à consacrer 10 % du PIB à la défense. L’objectif reste de renforcer la résilience face aux menaces de Pékin.Le Vietnam tente un délicat numéro d’équilibriste. Frappé par une taxe douanière américaine de 46 %, Hanoï renforce sa défense tout en ménageant ses relations avec Pékin et Washington, deux partenaires essentiels.Et l’avenir de l’engagement sécuritaire de la Corée du Sud reste confus alors que la Corée du Nord multiplie les provocations. L’Asie se réarme, redéfinit ses alliances et se prépare à l’incertitude.À lire aussiGuerre commerciale: l'Asie en pleine tourmente face aux droits de douane imposés par TrumpDes changements importantsLes bouleversements en cours en Asie sont majeurs, et annoncent peut-être la fin de l’ordre régional dominé par les États-Unis.D’abord, les alliances traditionnelles vacillent. La politique étrangère imprévisible de Donald Trump pousse même les alliés les plus fidèles - Japon, Corée du Sud, Australie - à repenser leur dépendance envers Washington. L’idée d’une défense plus autonome ou régionale fait son chemin.Deuxième tendance : la militarisation accélérée. Et dans ce contexte, la Chine gagne du terrain. Elle multiplie les gestes diplomatiques envers ses voisins, allège certaines restrictions commerciales, et cherche à affaiblir les coalitions emmenées par les États-Unis. Un double jeu de séduction économique et de démonstration de force militaire, qui renforce son rôle de puissance dominante.À lire aussiLes États-Unis veulent installer une «dissuasion crédible» dans la région Asie-PacifiqueMais cette nouvelle donne rend aussi la région plus instable. Les tensions territoriales se multiplient, la méfiance règne entre États, et les institutions régionales comme l’Asean peinent à jouer leur rôle. Des acteurs extérieurs, comme la Russie, cherchent à s’y engouffrer.Enfin, si la politique américaine ne se stabilise pas, l’Asie pourrait entrer dans une ère de réalignements géopolitiques. Des puissances intermédiaires comme l’Inde, le Japon ou l’Australie pourraient nouer de nouvelles alliances, plus souples, plus bilatérales. La priorité deviendrait alors la résilience nationale.En somme, l’Asie-Pacifique pourrait devenir plus fragmentée, plus militarisée et plus instable.Conséquences pour la ChinePour Pékin, les bouleversements en cours dans la région Asie-Pacifique représentent à la fois une opportunité stratégique et un risque majeur.L’affaiblissement apparent de l’influence américaine, accentué par les choix imprévisibles de Donald Trump et sa guerre commerciale, offre à la Chine une chance inédite : exploiter les divisions au sein des alliances américaines, se présenter comme un partenaire plus stable aux yeux de pays comme le Vietnam ou les Philippines, et renforcer sa place dans les organisations régionales comme l’Asean.Avec un Washington perçu comme moins fiable, la Chine peut aussi étendre son emprise, notamment en mer de Chine méridionale et orientale, accentuer sa pression sur Taïwan, et intensifier ses projets de coopération économique dans le cadre de la « nouvelle route de la soie ».La montée des budgets militaires en Asie permet également à Pékin de légitimer son propre réarmement. Officiellement menacée, la Chine justifie ainsi la modernisation rapide de son armée, notamment sa flotte et ses capacités balistiques. Une rhétorique utile aussi pour nourrir le nationalisme intérieur.Mais la manœuvre reste risquée. Car si Pékin avance trop vite, il pourrait provoquer une contre-réaction : de nouvelles coalitions régionales indépendantes des États-Unis, une résistance renforcée au niveau ...