Un Aquarium tropical au Palais de la porte Dorée ? Pourquoi faire ? Et depuis quand ?

Le Palais de la porte Dorée existe depuis l’exposition coloniale internationale de 1931 qui se déployait dans le bois de Vincennes, tout autour du lac Daumesnil. Cette grande exposition - qui attira 8 millions de personnes - faisait la promotion des empires coloniaux et montrait aux visiteurs les richesses et les cultures des pays colonisés.

L’exposition coloniale comportait également un zoo - qui donnera naissance au zoo de Vincennes - et… un Aquarium pour les espèces aquatiques. Voilà l’origine de l’Aquarium tropical.

Véritable prouesse technique à l’époque de sa construction, l’Aquarium tropical continue d’accueillir du public depuis plus de 90 ans.

Ce parcours vous propose de découvrir quelques espèces remarquables de l’Aquarium tropical.

C’est l’occasion d’en apprendre un peu plus sur les milieux aquatiques, leur fonctionnement, leur fragilité et notre responsabilité dans leur préservation. Bonne visite !

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La ressemblance des coraux avec des plantes étant frappante, les hommes ont longtemps cru qu’il s’agissait de végétaux. C’est seulement au 18e siècle que les scientifiques ont découvert que le corail n’était pas une plante mais un animal. Le corail vit en symbiose avec des microalgues, les zooxanthelles, qu’il héberge à l’intérieur même de ses tissus organiques. Ces petites algues lui sont indispensables car elles produisent près de 70% de sa nourriture.

Lorsque le corail est stressé, à cause d’une eau trop chaude, trop acide ou trop polluée, il expulse ses zooxanthelles et se prive ainsi de ses moyens de subsistance. Ses couleurs se transforment, il devient blanc, puis meurt au bout de quelques semaines. Depuis 40 ans, le dérèglement climatique est responsable de la disparition de 50 % des récifs coralliens. Si le réchauffement se poursuit la quasi-totalité des coraux aura définitivement disparu d’ici la fin du siècle.

A l’Aquarium tropical, il n’y a pas de « faux corail » : chaque corail présenté est une bouture qui a été fixée par les aquariologistes. Ils sectionnent une branche de corail en plusieurs morceaux qui comportent chacun plusieurs individus, les polypes. Puis les boutures sont fixées aux rochers artificiels avec une colle spéciale. Les aquariologistes mettent en place les conditions nécessaires au bon développement de la bouture : une bonne température, une eau bien oxygénée, et un bon éclairage pour assurer la croissance des microalgues qui vivent en symbiose avec le corail au sein de ses tissus organiques.

Mais tout ne se fait pas en un jour : il faut plusieurs années pour passer d’un aquarium presque vide à une reproduction fidèle et foisonnante d’un récif corallien. Dans ce bac, les boutures coralliennes ont été implantées il y a quelques mois et vont continuer à se développer dans les prochaines années.

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Le gymnarque du Nil ressemble à une anguille électrique. Eh oui, ce sont tous deux des poissons électriques. Le gymnarque produit un faible courant électrique pour se repérer dans son environnement et sentir ce qui se passe autour de lui. Cette technique s’appelle l’électrolocation.

Prenez le temps d’observer le gymnarque et sa manière de se déplacer. Parfois il nage à reculons. C’est sa longue nageoire dorsale qui lui permet ce mouvement singulier. Vous aurez remarqué aussi que le sol dans ce bac n’est pas tout à fait droit : ce n’est pas une fantaisie des aquariologistes, qui veillent aux bons soins des poissons de l’Aquarium, mais c’est l’action de notre gymnarque qui aménage son environnement comme il lui convient.

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La raie d’eau douce perlée est un poisson bien particulier. C’est un poisson cartilagineux. Son squelette n’est pas composé d’os, comme c’est le cas pour les autres poissons, mais de cartilage.

C’est un Chondrichtyen. Les requins font également partie de ce groupe.

Regardez le ventre de la raie : c’est là que se trouve sa bouche. La raie se nourrit donc de ce qu’elle trouve au fond de l’eau, c’est pour cette raison que vous pouvez la voir nager au ras du sol.

Le dard que l’on voit sur sa queue est venimeux et lui permet de se défendre en cas d’attaques. Enfin, cette espèce de raie peut porter dans son code génétique le gène de l’albinisme : elle peut donc parfois donner naissance à des raies albinos, qui ne sont pas forcément toutes blanches, comme nos deux alligators, mais plutôt rose pâle.

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Le poisson archer vit dans les mangroves d’Asie. Ces forêts à moitié immergées s’étendent de la terre ferme vers la mer. Les espèces qui y vivent, comme le poisson archer, sont adaptées à cette eau saumâtre, encombrée de racines et de feuilles.

Regardez-le de plus près : sa bouche qui pointe vers le haut et sa nage proche de la surface sont des indices sur sa façon de se nourrir à la surface. Lorsqu’un insecte passe à sa portée, le poisson archer propulse un jet d’eau très précis jusqu’à 30 cm de distance et à très grande vitesse pour faire tomber sa proie dans l’eau. Il n’a ensuite qu’à récupérer sa nourriture !

Malheureusement, les mangroves du monde entier sont en danger : la coupe du bois a entraîné une importante déforestation. Aujourd’hui, la mangrove dégradée peine à jouer son rôle de réservoir de biodiversité et de rempart contre l’érosion des côtes.

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Le Zoogoneticus tequila vit dans deux fleuves du Mexique. Il était considéré comme éteint à l’état sauvage du fait de la dégradation de son habitat par l’activité humaine.

Heureusement, quelques animaux avaient été conservés en aquarium. Un programme de reproduction en aquarium, puis de réintroduction avec l’aide enthousiaste des habitants de la région a été mené. Ce sont maintenant quelques centaines d’individus qui ont recolonisé leurs rivières d’origine. L’Aquarium tropical participe aussi à ces missions de conservation des espèces.

Ainsi lorsque vous regardez ces poissons, vous découvrez parfois une espèce rare, en grand danger ou même éteinte dans la nature, et qui doit être considérée, comme un trésor vivant au même titre que toutes les espèces qui peuplent la planète.

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Le Paretroplus menarambo est une espèce endémique de Madagascar : cela signifie qu’on la trouve exclusivement à Madagascar et nulle part ailleurs. À cause de la dégradation de son habitat naturel, cette espèce est en danger critique d’extinction. On ne la trouve plus que dans un seul lac, le lac Tseny.

En 2004 on a même cru que cette espèce était totalement éteinte mais heureusement, en 2010, on a retrouvé sa trace. Aujourd’hui des programmes de sauvegarde ont été mis en place avec l’aide de plusieurs aquariums dont l’Aquarium tropical. La reproduction du Paretroplus menarambo dans plusieurs aquariums a ainsi permis d’éviter l’extinction de l’espèce.

Actuellement une centaine d’espèces de poisson font l’objet de programme de conservation dans les aquariums du monde entier.

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Quel étrange animal que l’étoile de mer à cornes du pacifique !

Savez-vous comment elle se déplace ? La surface inférieure de son corps est recouverte de milliers de pieds munis de petites ventouses qui lui permettent d’adhérer aux surfaces et de se déplacer.

Et pour voir, l’étoile de mer dispose d’yeux rudimentaires au bout de chacune de ses branches. Ces yeux lui permettent de capter les variations de lumière de tous les côtés à la fois !

Pour se nourrir, l’étoile de mer utilise une bouche, au centre de son ventre, par laquelle elle sort son estomac pour attraper puis digérer sa nourriture, à l’extérieur de son corps. Une fois la digestion terminée, l’estomac rentre dans son corps par le même chemin. Et c’est par ce même orifice que l’étoile de mer fait ses besoins.

Vous trouvez tout cela ça bizarre ? Peut-être, mais c’est surtout un bon exemple pour comprendre que la vie aquatique peut prendre des formes très différentes de celles qu’on connait habituellement !

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