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サマリー
あらすじ・解説
L'Europe a connu sa plus chaude année en 2024. L'été dure plus longtemps, les autres saisons sont plus courtes, et le printemps arrive plus tôt, ce qui n'est pas sans conséquence sur la végétation et l'agriculture. La question, on le concède, peut paraître provocatrice, mais c'est déjà une certitude : sous l’effet du changement climatique, les saisons intermédiaires, le printemps et l’automne, sont plus courtes, parce que les étés durent plus longtemps et contribuent ainsi à la hausse globale des températures, qui atteint en Europe, en climat tempéré, un nouveau record annuel, selon le rapport publié ce matin par l'institut Copernicus.Le printemps, plus court, arrive aussi plus tôt. « On a mesuré un décalage de l'ordre de 10 à 15 jours depuis les années 60, et dans la mesure où le climat se réchauffe, on pense que cette précocité du printemps va se poursuivre, pour commencer début mars », précise le climatologue Christophe Cassou, directeur de recherche au CNRS.Le printemps arrive plus tôt parce que l'hiver est plus court. Et les neiges fondent plus tôt. « On a une diminution de la couverture de neige, de manière drastique au mois de mars, ce qui fait que les conditions froides, ou le réservoir de froid qui provenait de l’hiver, déjà bien entamé, se réduit, voire n’existe plus », poursuit Christophe Cassou.Gel tardifD’instinct, et parce que nous humains apprécions les températures douces, les beaux jours, on pourrait penser que ces printemps précoces sont une bonne nouvelle. Pour le chiffre d’affaire des cafés sûrement, dont les terrasses se remplissent de plus en plus tôt dans l’année. Mais un printemps précoce a aussi un effet sur la végétation, et c’est une autre histoire.Les plantes sortent plus tôt de leur torpeur hivernale – oui, un peu comme nous humains finalement. Les bourgeons, qui vont donner naissance aux feuilles et aux fleurs, commencent à s’ouvrir de plus en plus tôt (c’est ce qu’on appelle le débourrement). Et c’est un vrai problème quand survient, un peu plus tard, un épisode de gel tardif.Parler de gel printanier quand on évoque le réchauffement climatique peut paraître contre-intuitif. Mais ces gelées tardives arrivent régulièrement, en particulier au mois d’avril.À lire aussiDes printemps toujours plus précoces ? Comment les plantes déterminent leur date de floraisonCatastrophes agricolesLa fleur, ou même le fruit, a commencé à se développer, parce qu’il a fait plus chaud plus tôt, et le bourgeon, comme une enveloppe, n’est plus là pour la protéger. Résultat, en particulier pour l’agriculture, c’est souvent la catastrophe.Vignes et arbres fruitiers sont particulièrement exposés. Adieux pêches, abricots, cerises… Autant de fruits qu’on ne pourra pas manger. En avril 2021, une année particulièrement catastrophique, un épisode de gel tardif avait coûté, rien qu’en France, plus de 4 milliards d’euros.Pour s’en prémunir, les agriculteurs peuvent utiliser des bougies, la nuit, qui chauffent pour éviter le gel. C’est très photogénique, ça fait de belles images à la télé, mais ça coûte cher aux cultivateurs : 500 euros par hectare et par heure. Avec un bilan carbone très discutable.ParasitesLe bouleversement des saisons a une autre conséquence sur les plantes, avec un double phénomène à l’œuvre, qui concerne les parasites, sous l’effet des hivers plus doux.« La disparition des coups de froid successifs diminue la mortalité des parasites, et donc quand le printemps revient, ces parasites sont déjà présents et affaiblissent certains végétaux », explique Christophe Cassou.À plus forte raison quand ces plantes n’ont pas pu profiter d’un hiver entier. Le repos végétatif, induit par le froid, a été trop court. Les plantes s’épuisent, ont moins de force pour résister aux attaques. C’est un peu comme nous, humains : on est moins performant quand on ne dort pas assez.À lire aussiLes températures douces inquiètent les agriculteurs qui craignent un retour du gel au printemps