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La politique d'immigration de Donald Trump sème la terreur chez les Latinos du Texas
- 2025/04/24
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サマリー
あらすじ・解説
Aux États-Unis, l’administration Trump poursuit sa politique d’expulsion à grande échelle. Des centaines de migrants accusés d’être membres de gangs ont ainsi été envoyés de manière expéditive dans une prison géante au Salvador. Partout dans le pays, les services de contrôle de l’immigration procèdent à des arrestations de migrants illégaux, d’autres voient leur statut de résident révoqué brutalement. À tel point qu’un climat de peur règne au sein de la communauté latino. Particulièrement au Texas où elle est très nombreuse.
De notre correspondant à Houston,
Devant l’université de Houston-Downtown, nous rencontrons Gladys, 21 ans dont 20 ans passés aux États-Unis. Mais elle n’a pas encore la nationalité puisqu’elle est née au Guatemala : « J’ai peur pour tous les sans-papiers. Ils vivent dans la peur. Les gens n’osent plus sortir dans la rue, quand on frappe à la porte, ils n’osent plus ouvrir de peur que ce soit la police de l’immigration. J’ai vu des gens emmener leur passeport ou la monnaie de leur pays d’origine sur eux au cas où ils se feraient expulser. » Et ces personnes planifient leur vie quotidienne comme s’ils pouvaient être expulsés à tout moment. « Oui, à tout moment », ajoute Gladys.
Dans ce climat, on est surpris de la décontraction de Martin. « Je ne parle pas espagnol, lui pas très bien anglais, mais avec l’aide des mains, on arrive à se comprendre. » Cela fait 32 ans qu’il vend ses fruits et ses légumes sur ce marché de Houston, mais il n’a ni la nationalité américaine ni permis de résidence :« Non, pas de carte verte. Je suis mexicain. Il n’y a pas de problème ! Ça fait 32 ans que je suis ici, et je n’ai jamais eu de problème avec les services de l’immigration. »
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Peur d'être arrêté à tout momentSur le parking du marché, Maria remplit son coffre. Elle a trois enfants, trois garçons. Eux ont la nationalité américaine. Pas elle. Alors le simple fait de sortir faire des courses est une source d’angoisse : « J’ai très peur. On ne sait jamais ce qui peut se passer en cas de contrôle routier. C’est très effrayant. Imaginer que je puisse être détenue alors que mes enfants sont à l’école, c'est… ». Elle s’arrête un instant puis reprend : « Le beau-père de mon frère a été arrêté la semaine dernière avec d’autres membres de sa famille. Et on ne sait rien, on ne peut même pas leur rendre visite. Ils sont seuls et personne ne sait ce qui va leur arriver. »
Les papiers de Gladys sont en règle alors, elle joue parfois les éclaireurs : « J’ai une amie mexicaine qui m’a appelée un jour pour me demander d’aller voir si ICE [les services de contrôle de l’immigration, NDLR] était près d’un magasin. Je suis allée voir et c’était vrai : il y avait quatre voitures des services de l’immigration ! Les gens couraient de peur d’être arrêtés et expulsés. J’ai prévenu mon amie, et comme son appartement se trouve juste derrière ce magasin, elle n’a pas osé sortir de la journée. Elle n’est même pas allée travailler ce jour-là. »
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