エピソード

  • Marcos Perestrello: «les Américains n'ont pas réduit leur engagement envers l'OTAN»
    2025/06/13
    Cette semaine, nous recevons Marcos Perestrello, président de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN. Face aux diverses menaces militaires et conflits en cours, il insiste sur la nécessité d’augmenter le budget de défense des pays membres de l’Alliance atlantique. L’Assemblée parlementaire de l'OTAN (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord) est un hémicycle qui réunit 281 parlementaires issus des 32 pays membres de l’alliance. Elle leur permet de se rencontrer afin de débattre de problèmes de sécurité d'intérêt commun. Selon son président, le Portugais Marcos Perestrello, «l'OTAN est une organisation défensive qui veut défendre un mode de vie démocratique.» «Il faut faire tous les efforts pour conduire à la désescalade» Alors qu’Israël a mené une première série de frappes contre des cibles militaires et nucléaires en Iran, Marcos Perestrello, tout comme le secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte, appelle à la désescalade : «Il faut absolument faire tous les efforts pour conduire à la désescalade entre Israël et l'Iran. L'Iran n'est pas un pays ami, c'est un pays qui est près de la Russie et qui la soutient dans la guerre contre l'Ukraine. [...] L’Iran est une menace pour la sécurité régionale», alerte-t-il. «La décision d'Israël d'attaquer le programme nucléaire iranien est une décision unilatérale, qui a été prise pendant des négociations entre les États-Unis et l'Iran,» poursuit Marcos Perestrello, ajoutant que l’administration américaine a expliqué être prévenue mais pas impliquée dans l'attaque. «Il faut avoir des capacités fortes et crédibles» Face aux diverses menaces militaires et conflits en cours, l'OTAN souhaite que les pays membres s'engagent à consacrer 3,5% de leur PIB pour les dépenses militaires et 1,5% pour toutes celles liées à la sécurité, soit un total de 5%. L’augmentation est ambitieuse alors que la moyenne actuelle des dépenses liées à la défense est de 2%. «Il faut avoir du temps pour atteindre ces objectifs,» reconnaît le président de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN. «Il faut être conscient que pour avoir une défense et une dissuasion forte et crédible, il faut également avoir des capacités fortes et crédibles. Il faut faire des investissements. Augmenter leurs dépenses, c'est ce que les Américains demandent de l'Europe et du Canada. De ce point de vue, ils ont en partie raison parce qu'il faut avoir une alliance plus équilibrée et plus juste dans laquelle tous les membres font des contributions proportionnelles à leurs capacités économiques et militaires. C’est une demande des Américains qu’il est difficile de contester dans un cadre de justice et d'égalité entre les États.» «Nous voulons une vraie capacité industrielle européenne» Marcos Perestrello appelle au renforcement de la défense européenne et de la capacité de production d'armement : «Il faut développer une capacité industrielle européenne effective qui sera capable de répondre à toutes les volontés des États. [...] Si nous voulons une vraie capacité industrielle européenne, elle doit être européenne et non pas espagnole, française, portugaise ou allemande. Elle doit être européenne, en impliquant des entreprises de tous les pays.» «L'OTAN défend un moyen de vie démocratique» Face à la recrudescence des attaques hybrides comme les cyberattaques, la désinformation en ligne ou le sabotage de câbles dans la mer Baltique, l’OTAN a un rôle clé à jouer. Selon Marcos Perestrello, l’augmentation de l’investissement dans la défense ne doit pas seulement s’appliquer au «domaine militaire mais aussi au domaine civil et à la sécurité civile.» «La désinformation est responsable de l’augmentation considérable du discours antidémocratique dans l'espace européen. Il faut la combattre aussi.» Au Portugal, le parti d'extrême droite Chega a réalisé une percée historique lors des élections législatives de mai 2025 en obtenant 20% des voix, soit 60 sièges au Parlement. Il devient ainsi la première force d'opposition, devant le parti socialiste. Selon Marcos Perestrello, également député socialiste portugais et ancien secrétaire d'État à la Défense nationale et aux Affaires maritimes, il se passe dans son pays «la même chose qu’il se passe dans le reste de l'Europe». «Cela a pris un peu plus de temps pour arriver ici. Mais il y a également eu une certaine désinformation [...] pour contrôler les réseaux sociaux. L’objectif de cette force est toujours de créer de l'instabilité pour arriver au pouvoir. Ils ne seront jamais, je suis convaincu de cela, une force capable de contribuer à la stabilisation du gouvernement.»
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  • Manon Aubry: «Nous sommes proches de l'arrivée du fascisme partout en Europe»
    2025/06/06
    Cette semaine, nous recevons Manon Aubry, députée européenne et co-présidente du groupe de La Gauche au Parlement européen. Elle revient sur la directive sur le devoir de vigilance, commente le détricotage du Pacte vert, la montée de l’extrême droite en Europe et appelle à des mesures strictes contre Israël face au drame humanitaire à Gaza. L’eurodéputée, membre du parti de gauche La France insoumise en France, a beaucoup planché sur la directive européenne dite CS3D sur le devoir de vigilance des grandes entreprises qui opèrent en Europe. Elle leur impose, grâce à un arsenal de sanctions, des règles en matière de respect de l’environnement et des droits humains tout au long de leur chaîne de production même chez leurs sous-traitants. «Cette directive est plus qu'en danger»Le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz s’opposent désormais à sa mise en application. «Cette directive est plus qu'en danger aujourd'hui», alerte Manon Aubry. «C’est le fruit de cinq ans de longues négociations. […] Vous adoptez un texte démocratiquement et avant même qu'il soit mis en vigueur, moins d'un an après, il est complètement mis à terre par le poids des lobbys, relayés par Emmanuel Macron, la droite et l'extrême droite au Parlement européen, mais aussi par la complicité des socialistes,» selon elle. «Nous sommes en train d'assister à une nouvelle alliance»En termes de protection de l’environnement, des ONG et certains partis accusent également la Commission européenne de détricoter le «Pacte vert» mis en place lors de sa précédente mandature. «Nous avons complètement changé de dynamique entre ces deux mandats», estime Manon Aubry. «Au Parlement européen, comme dans l'ensemble des institutions européennes, nous sommes en train d'assister à une nouvelle alliance. C'est l'alliance de la droite et de l'extrême droite […] Cela se traduit par une offensive sans précédent vis-à-vis de toutes les normes environnementales qui existent sur la scène européenne», poursuit-elle. Elle fustige l’inaction du groupe socialiste au Parlement européen, deuxième groupe de l'hémicycle en termes de nombre de députés : «J'en veux terriblement à une partie de la gauche et notamment aux socialistes […] C'est un groupe qui a pour tradition de travailler avec les libéraux et la droite dans le cadre de ce qu'on appelle le bloc majoritaire. Mais la réalité, c'est qu'à aucun moment, les socialistes n'ont mis en place une stratégie pour défaire cette alliance de la droite et de l'extrême droite.» «Réveillez-vous avant qu'il ne soit trop tard»Face à la montée de l’extrême droite en Europe, elle appelle à un sursaut : «Nous sommes à minuit moins le quart avant l'arrivée du fascisme partout en Europe. Le fascisme est déjà là en Italie, en Hongrie, en Pologne, dans de nombreux États européens. Les socialistes vont regarder le train passer. Je dis à mes amis socialistes : «Réveillez-vous avant qu'il ne soit trop tard, parce qu’il est probablement déjà un peu trop tard», estime la co-présidente du groupe «La Gauche» au Parlement européen. En Hongrie, la droite ultra-conservatrice de Viktor Orban a enfreint le droit européen en interdisant, par une loi de 2021, la «promotion» de l'homosexualité et de la transidentité auprès des mineurs. Le Premier ministre hongrois tente également d’adopter une loi visant à bannir la marche des fiertés prévue dans son pays le 28 juin. La marche n’a toutefois pas été officiellement interdite à ce stade. Un événement auquel compte participer Manon Aubry : «Je conduirai une délégation de mon groupe, d'une dizaine de députés du groupe de la gauche qui viendront de partout en Europe. […] L'objectif, c'est de dire à Viktor Orban qu’on a le droit d'être qui on est. On a le droit d'aimer qui l'on veut. Cette offensive sans précédent de la part d'un gouvernement européen vis-à-vis des droits LGBT est en réalité, une offensive contre les droits les plus fondamentaux,» estime la députée de gauche. «Nous ne faisons pas que stagner, nous retournons en arrière»Autre pays où la droite ultra-conservatrice a remporté la présidence, la Pologne, avec Karol Nawrocki, soutenu par le parti nationaliste Droit et Justice (PiS). Il s’oppose au gouvernement pro-européen de son Premier ministre Donald Tusk qui souhaitait légaliser les unions entre couples du même sexe et le droit à l'avortement. «Nous ne faisons pas que stagner, nous retournons en arrière,» commente Manon Aubry au sujet de l’avenir de la Pologne. «Donald Tusk qui a été élu en Pologne sur la promesse de légaliser le droit à l'avortement […] n'a rien fait», dénonce-t-elle. Si elle reconnaît que le Premier ministre polonais est en situation de cohabitation avec un président proche du parti nationaliste, elle estime qu’il «aurait pu lancer la ...
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  • Edi Rama: «Notre relation avec la Turquie n’est pas en compétition avec notre alliance avec l’UE»
    2025/05/30
    Cette semaine, nous recevons Edi Rama, Premier ministre albanais. Adhésion à l’UE, lutte contre la corruption en Albanie et contre l’influence russe dans les Balkans, il liste les défis à mener par son gouvernement. Le 11 mai dernier, le socialiste Edi Rama a remporté les élections législatives en Albanie. Cet ancien pays communiste de 2,4 millions d’habitants a vu son Premier ministre réélu pour un quatrième mandat après dix ans au pouvoir.« Les Albanais aiment l'Europe, ils veulent l'Europe »L’un de ses principaux thèmes de campagne a été l’adhésion de son pays à l’Union européenne [UE] d’ici 2030. « Les Albanais aiment l'Europe, ils veulent l'Europe. L'histoire nous a montré qu’il n’y a rien de mieux que l'Union européenne », explique le Premier ministre. Selon lui, elle représente « un espace de paix et de sécurité ». « Les nouvelles générations en Europe ont un peu perdu ce sens et ce lien avec l'histoire. Pour nous, cela est encore très fort et cela nous donne de la clairvoyance sur l'importance de l'Union européenne », poursuit-il.Edi Rama et son parti ont décroché 83 sièges de députés sur les 140, ce qui représente une large majorité au Parlement. L’élection était scrutée de près par l’UE afin de s’assurer du bon fonctionnement des institutions du pays. La Commission européenne note que ces élections ont été, comme souvent en Albanie, hautement polarisées, avec un langage de campagne très violent entre les deux grands partis historiques. « Il y a des interprétations différentes. Je trouve que c'est plus violent en France par exemple, où il y a eu pendant ces dernières années une sorte de fracture dans la société, dans la politique. La politique au Royaume-Uni est très violente. Il y a des choses qui se disent au sein de la House of Commons [chambre basse du Parlement] que nous n'aurions pas imaginé pouvoir être dites. Ce n'est pas une nouveauté », se défend le Premier ministre albanais.« L'Albanie est alignée avec l'UE dans sa politique étrangère »En termes de positions géostratégiques, l’Albanie s’aligne sur Bruxelles, notamment en ce qui concerne le soutien ferme à l’Ukraine et la dénonciation de la Russie. « L'Albanie est toujours alignée avec l'Union européenne dans sa politique étrangère et dans notre processus de négociation pour finalement adhérer à l'UE », confirme le Premier ministre. « Notre position a toujours été claire et nette, mais je pense que dans le même temps, l'UE doit faire de son mieux pour réussir à se réinventer dans le nouveau contexte créé spécialement par l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche et en général face aux nouveaux pouvoirs émergents dans la politique internationale. »« En Albanie, il n’y a pas d'influence russe »Vladimir Poutine cherche à étendre son influence dans la région des Balkans. Le président serbe Aleksandar Vucic, par exemple, a été le seul dirigeant parmi les candidats à l'adhésion à l'UE à avoir participé le 9 mai à Moscou aux commémorations à l'invitation du président russe. L’Albanie, quant à elle, est plus proche de la Turquie de Recep Tayyip Erdogan. Des puissances russes et turques qui semblent mener une lutte d’influence dans les Balkans. Une idée que contraste le Premier ministre albanais : « C'est un peu les stéréotypes faciles des Occidentaux. Non, ce n’est pas comme ça. […] La Serbie est entre l'Europe et la Russie et l'influence du président russe est importante. En Albanie ou au Monténégro, ce n’est pas la même chose. En Albanie, il n’y a pas d'influence russe. […] Ce n’est pas une région où la Russie a une influence énorme. L’endroit où la Russie peut créer de la rupture c’est en Serbie et en Republika Srpska [république serbe de Bosnie] en Bosnie-Herzégovine. » Quant à la relation de son pays avec la Turquie, il la qualifie de « relation traditionnelle et fraternelle depuis très longtemps » : « C'est une relation qui n’est aucunement en compétition avec notre alliance avec l'Union européenne », précise-t-il. « C'est la raison pour laquelle nous avons rejoint le chemin de l'UE »Dans un rapport publié le 30 octobre dernier, la Commission européenne note les progrès et les priorités des pays candidats à l’entrée dans l’UE. Au sujet de l’Albanie, elle s’inquiète de voir une corruption encore trop présente dans ses institutions, bien qu’elle reconnaisse des progrès. Les trois premiers mandats d’Edi Rama ont été marqués par des scandales liés à la corruption. « Je n'ai rien à répondre », explique Edi Rama interrogé sur le sujet. « C'est l'état de fait. C'est exactement la raison pour laquelle nous avons rejoint le chemin de l'Union européenne. C'est le seul chemin pour transformer un pays comme le nôtre ou comme un pays balkanique en un État de droit. L’UE est ...
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  • Stéphane Séjourné : «Il faut de la simplification et donner des flexibilités aux entreprises»
    2025/05/23
    Cette semaine, nous recevons Stéphane Séjourné, vice-président exécutif chargé de la prospérité et de la stratégie industrielle à la Commission européenne. Simplification administrative et négociation des droits de douane, il présente les mesures pour relancer la compétitivité des Vingt-Sept et nous parle du défi démocratique en Roumanie et Pologne. La Commission européenne a dévoilé sa nouvelle «stratégie pour le marché unique» européen ayant pour objectif de lever les barrières internes et d’inciter les entreprises européennes à investir sur le continent. «Le contexte international fait du marché intérieur une valeur refuge pour les entreprises européennes. Or, elles sont plus facilement internationalisées qu’européanisées», explique Stéphane Séjourné, vice-président exécutif chargé de la prospérité et de la stratégie industrielle à la Commission européenne et également ancien député européen du groupe Renew. Selon lui, les barrières réglementaires empêchent certaines entreprises européennes de se développer dans d’autres pays européens.«Il faut de la flexibilit黫Nous avons mis en place des dispositifs pour simplifier et harmoniser l'ensemble des règlements. Il y aura un objectif, y compris celui d’un 28ᵉ régime pour les entreprises qui veulent opérer sur le marché européen», détaille-t-il. Face aux tensions commerciales actuelles entre l’Union européenne (UE) et la Chine ou avec les États-Unis, Stéphane Séjourné appelle à «réduire nos dépendances» envers ces pays. «Le marché européen de 450 millions de consommateurs doit [...] offrir des perspectives de croissance pour nos entreprises européennes et notamment pour les entreprises françaises.»Cette stratégie prévoit notamment d’exempter les petites et moyennes entreprises d'être inscrites au portail de la gestion des émissions carbones. Les ONG environnementales dénoncent une dérégulation déguisée qui irait à l’encontre des engagements pris par les Vingt-Sept en faveur de la protection du climat. «Nous avons décidé de garder les standards que nous avions fixés lors de la dernière mandature, c’est-à-dire la décarbonation de notre économie d’ici 2050. [...] L'objectif est intangible», se défend Stéphane Séjourné. «Nous sommes pragmatiques dans le contexte international qui a changé le contexte d'incertitude économique au sein du marché intérieur et donc de notre propre économie européenne. Il faut donner des flexibilités. Cela ne veut pas dire déréguler notre système, mais c'est retirer le papier, harmoniser les règles, pousser les États membres à justement faire des convergences fiscales et administratives sur un certain nombre de secteurs», tempère le commissaire européen. Face au climat d'incertitude économique, il insiste sur la nécessité d’être flexible : «Si vous rendez fixe le chemin, vous perdez toute marge de discussion et de négociation, et notamment d'adaptabilité économique».«Il faut défendre l'intérêt européen au fur et à mesure des soubresauts de l'administration Trump»Donald Trump a brandi de nouvelles menaces sur les droits de douane en ciblant l'UE, visée par une surtaxe de 50% sur ses produits exportés aux États-Unis. Depuis le début des discussions, les Vingt-Sept sont partagés entre une réponse forte basée sur des représailles douanières et sur une volonté de continuer la négociation. «Pendant cette période, il ne faut pas de doctrine. Il ne faut pas choisir une option ou une autre. Je pense qu'il faut défendre l'intérêt européen au fur et à mesure des soubresauts de l'administration Trump et du contexte international», explique Stéphane Séjourné. «Je prône de ne surtout rien noter de définitif dans les propositions que nous pouvons faire tant que nous n'avons pas une proposition américaine sur la table», détaille-t-il. Selon lui, certains secteurs de production nécessiteront une «réciprocité complète» en termes de droits de douane appliqués aux produits américains, comme l’aéronautique : «S’il y a 10 % sur Airbus, il faut qu’il y ait 10 % sur Boeing». Dans d’autres secteurs, la réciprocité n’est pas dans l’intérêt de l’UE selon lui. «L'Europe a bien entrepris cette négociation. Elle a été moins vocale que les Américains, mais également unie dans la période», affirme le vice-président exécutif à la Commission. «Une partie de la réglementation pourrait affaiblir la demande de véhicules» En Europe, le marché de l’automobile représente 13 millions de travailleurs directs et indirects. Une industrie automobile européenne que Stéphane Séjourné estime «en danger de mort» notamment à cause de l’imposition de nouveaux droits de douane américains, de mauvais choix stratégiques et d’un excès de normes européennes. «Il y a un risque commercial fort puisque nous exportons des véhicules. Des...
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  • Roxana Minzatu : «L’Europe n’est pas préparée à gérer la désinformation»
    2025/05/16
    Cette semaine, nous accueillons Roxana Minzatu, vice-présidente exécutive de la Commission européenne. En charge des emplois de qualité, des compétences et de la préparation aux changements, elle commente les défis à relever en 2025. Grâce à de multiples plans de relance de l’emploi au sein de l’UE, le taux de chômage atteint aujourd’hui le niveau historiquement bas de 5,8%. Ces progrès n’empêchent pas les Européens de s’inquiéter pour leur avenir sur le marché de l’emploi. Roxana Minzatu, vice-présidente exécutive de la Commission européenne, chargée des droits sociaux, des compétences et des emplois de qualité, reconnaît que «la pauvreté est malheureusement plus sérieuse» de nos jours. «Il est vrai que nous avons des emplois mais nous devons nous demander s'ils sont des emplois de qualité. [...] Nous devons réfléchir à comment faire pour qu’un emploi offre les ressources nécessaires à une personne pour pouvoir payer tout ce dont elle a besoin. Mon rôle dans la Commission européenne est de travailler avec les partenaires sociaux, les employeurs et les syndicats afin de prendre les mesures nécessaires pour soutenir les emplois de qualité dans tous les secteurs», explique la Commissaire, issue du Parti social-démocrate roumain.«Le niveau des jeunes n'est pas le même que celui des générations précédentes»Si le nombre de personnes sans emploi dans l’UE a baissé, le taux de chômage chez les jeunes s’élève à 15 %, soit deux fois plus que l'ensemble des travailleurs. Des chiffres qui montrent la difficulté à intégrer la nouvelle génération sur le marché de l’emploi. «Nous avons investi dans ce domaine mais ce n'est pas suffisant», admet la commissaire européenne. «Nous voyons que le niveau de compétences des jeunes n'est pas le même que celui des générations précédentes.» Elle explique notamment cela par leur fascination des réseaux sociaux, et un manque de professeurs au niveau européen. «Nous devons travailler sur toutes ces dimensions : la qualité de l'emploi, le niveau de salaire et les moyens de rendre l'apprentissage plus accessible à tous», détaille-t-elle.«Ils trouveront ici un endroit où ils sont libres de faire leur métier»La France, en partenariat avec la Commission européenne, a accueilli le 5 mai dernier la conférence Choose Europe for Science dont l’objectif est d’attirer des scientifiques du monde entier sur le Vieux Continent. Alors que l’administration américaine ampute le budget réservé à la recherche scientifique, l’UE appelle les chercheurs outre-Atlantique à «choisir l’Europe». Pour ce faire, elle met à disposition une enveloppe budgétaire de 500 millions d'euros pour la période 2025-2027. «L'Europe est un endroit où nous avons la liberté pour rechercher, penser, créer», explique Roxana Minzatu. «Ce n'est pas seulement un message pour les Américains, c'est un message pour tous les chercheurs et chercheuses qui veulent choisir l'Europe pour leur travail. Ils trouveront ici un endroit où ils sont libres de faire leur métier, où ils auront un soutien financier aussi.»«Nous aurons des kits de survie spécifiques à chaque pays»Roxana Minzatu est également chargée de la préparation et de l’anticipation des crises. L’Europe est-elle prête à faire face ? «Non, je crois que la réponse très courte est non», reconnait la commissaire. «Tout le monde dit que la préparation c'est seulement pour la guerre, mais non, c'est également pour tous les événements de tous types - climatiques, économiques - qui impliquent la survie des individus», poursuit-elle. Dans ce sens, l’UE a présenté un kit de survie que tous les Européens devraient avoir chez eux pour être autonomes pendant 72 heures en cas de crise. Il contient une liste d'une dizaine de produits jugés indispensables comme une bouteille d'eau, une lampe torche ou des allumettes. Une initiative qui a provoqué de l’anxiété chez de nombreux citoyens. «Les réactions sont différentes en fonction des pays», admet Roxana Minzatu. «Nous allons travailler ensemble avec chaque État membre afin de comprendre les spécificités de chaque pays. [...] Les pays n’ont pas tous les mêmes défis. Nous devons impliquer les citoyens, les entreprises, les autorités locales. Toutes les institutions doivent avoir un rôle dans la préparation. Investir dans la préparation à la crise et pas dans la réaction à la crise coûte moins cher. Cela est plus efficace et sauve des vies», estime-t-elle.«Nous avons besoin de plus d'éducation»Autre sujet de crise, celui de la désinformation, qui touche les Vingt-Sept de différentes manières. En Roumanie par exemple, la Cour constitutionnelle a annulé en décembre 2024 le premier tour du scrutin présidentiel sur fond de soupçons d’ingérence russe. «Nous ne sommes pas préparés à la désinformation», s'inquiète la commissaire européenne...
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  • Journée de l’Europe : émission spéciale en public France 24 - RFI
    2025/05/12

    Premier groupe de médias français sur l’actualité européenne, France Médias Monde s’associe à la « Journée de l’Europe », célébrée à Paris le samedi 10 mai 2025. Pour l’occasion, Caroline de Camaret, rédactrice en chef Europe à France 24, et Valérie Gas, cheffe du service politique de RFI, on a animé un débat en public Place de la République sur le thème du logement et du climat, organisé en partenariat avec le Parlement européen, la Commission européenne et la mairie de Paris.

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  • François-Xavier Bellamy : « L’Allemagne relance son économie : un défi pour nous ! »
    2025/05/09
    Cette semaine, nous recevons François-Xavier Bellamy, député européen (LR) et vice-président du Parti populaire européen au Parlement européen. Renforcement de la défense européenne, politique migratoire et unité des Vingt-Sept, il commente les défis à relever par l’Union européenne. L’Allemand Friedrich Merz, président du Parti démocrate-chrétien, parti de droite, a été élu chancelier dans la douleur. À la surprise générale, un second tour de scrutin au Bundestag a été nécessaire pour que les députés le portent au poste de chef du gouvernement. Cette situation inédite illustre la fragilité du chancelier allemand et de sa coalition.« Il a été élu assez largement pour avancer »François-Xavier Bellamy, député européen au sein du Parti populaire européen (PPE), dans lequel le parti de Friedrich Merz siège, voit cette élection comme un tournant dans la relation franco-allemande : « Il a été élu assez largement pour avancer. Comment est-ce que nous avançons dans la reconstruction d'un dialogue franco-allemand solide et sérieux ? Olaf Scholz avait été extrêmement en deçà de ce que nous devrions pouvoir attendre d'un chancelier allemand. Il a été très peu engagé dans cet échange franco-allemand. » Il critique la gestion politique du précédent chancelier : « Il s'agissait d’une Allemagne qui avait décidé, d'une certaine façon, de privilégier de manière très inconséquente ses intérêts de court terme. »Le couple franco-allemand est considéré comme le moteur économique de l’UE. Le futur chancelier a décidé d’investir massivement dans la réfection des infrastructures et la défense de son pays avec un plan à hauteur de 1 000 milliards d'euros. « Un mouvement très audacieux », selon François-Xavier Bellamy. « L'Allemagne va relancer son économie et pour nous Français, c'est un défi », affirme le député européen, également vice-président exécutif du parti Les Républicains en France. « L'Allemagne peut faire ce travail car elle a aujourd'hui 64 % de dette sur son PIB. La France, elle, ne peut évidemment plus s'autoriser un endettement supplémentaire. Elle s'endette depuis trop longtemps avec une dette qui ne sert qu'à fonctionner, pas à investir, à faire tourner un modèle social structurellement déficitaire et un État structurellement impécunieux », ajoute-t-il. À savoir si la France sera toujours le maillon faible du couple franco-allemand, il reste optimiste : « Je ne l’espère pas. Je crois qu'il faut demain une alternance en France pour permettre d'installer à la direction de notre pays un gouvernement qui soit enfin lucide sur ces enjeux budgétaires. [...] Je ne crois pas, comme le disait Emmanuel Macron, que la France ait un problème de manque de recettes. Je crois qu'elle a un problème d'excès de dépenses publiques. [...] La relation avec l'Allemagne va être marquée par la tension très forte que représente cette divergence profonde de notre trajectoire budgétaire. »À écouter aussiAvec le chancelier Friedrich Merz, le renforcement du couple franco-allemand ?« Il faut apporter des réponses à la crise migratoire en Europe »Lors de sa campagne comme candidat à la chancellerie, Friedrich Merz a tenté de s’appuyer sur les voix de l’extrême droite pour faire adopter une proposition de loi visant à restreindre l’immigration, une première depuis l’après-guerre. Une alliance qui aurait poussé certains députés sociaux-démocrates à ne pas voter pour lui. « Ce qui lui a été reproché, c'est que l'AfD vote en faveur d'un texte que la CDU (le parti de Friedrich Merz) avait proposé. Il y a quand même un moment où nous rentrons dans une relation à la démocratie qui me paraît au moins discutable. Cela veut dire que nous devrions nous sentir coupable que des gens qui ont été élus par les citoyens et qui siègent valablement au sein d'un parlement votent en faveur du texte que vous proposez ? », s’indigne François-Xavier Bellamy. « C'est absolument scandaleux que cela puisse devenir un sujet d'accusation politique. »Il défend également la possibilité de voter des textes proposés par l’extrême droite : « Au Parlement européen, le PPE a voté en faveur de plusieurs amendements qui étaient déposés par le groupe du Rassemblement national. » Cela s’applique notamment au sujet de l’immigration : « Quand le contenu est le même que celui que nous défendons, nous n'allons pas faire semblant de voter contre nos propres positions lorsqu'il s'agit, par exemple, d'amendements qui disent la nécessité de financer avec le budget européen des infrastructures physiques de protection des frontières. » Le député européen préconise une politique migratoire stricte : « Le déni de réalité pèse encore de tout son poids sur les questions migratoires. Il faut apporter des réponses à la crise migratoire que ...
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  • Pascal Lamy : « Un arrangement Trump-Poutine serait catastrophique pour l'Ukraine »
    2025/05/02
    Cette semaine, nous accueillons Pascal Lamy, coordinateur des instituts Jacques Delors et ancien commissaire européen au commerce. Il commente la guerre commerciale menée par les États-Unis et les défis à relever par l’UE dans ce contexte. Les multiples revirements de Donald Trump au sujet de l’augmentation des droits de douane effraient les marchés financiers mondiaux. Pascal Lamy, également ancien directeur de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), estime que ce protectionnisme « ne marchera pas et que Donald Trump va être obligé de reculer, comme il a d'ailleurs commencé à le faire ».« Ce n'est pas un grand désordre commercial mondial »Il critique les volte-face répétées du président américain : « Il impose des droits de douane à tout le monde. Le lendemain, il en retire une partie. Le lendemain, il tape un gros coup sur la Chine. » Face à cette instabilité, il relativise le poids des États-Unis : « Ce n'est pas un grand désordre commercial mondial. C'est une confrontation entre un pays qui représente 13 % des importations mondiales, qui sont les États-Unis, et ses partenaires commerciaux. » En guise de réponse, il évoque deux options possibles pour l’Union européenne (UE) : « La première, c'est de négocier un deal commercial avec les Américains s'il y a quelque chose à négocier. Une négociation commerciale, en général, c'est gagnant-gagnant. » Il rappelle que la Commission européenne a proposé aux États-Unis une exemption de droits de douane totale et réciproque pour les produits industriels afin de tenter d'éviter une guerre commerciale. « L’autre option consiste à prendre des mesures de rétorsion au cas où [...] cette négociation ne marche pas et si les Américains maintiennent leurs tarifs. À ce moment-là, nous sommes tout à fait dans notre droit vis-à-vis de l'OMC de prendre des contre-mesures à la taille de la pénalité que les Américains nous imposent », détaille-t-il. « Nous avons les moyens de faire face, y compris si le marché américain se fermait aux exportations chinoises et si cela se traduisait par un reflux des exportations chinoises sur le marché européen. »À lire aussiRetour de Donald Trump à la Maison Blanche: cent jours qui ont aussi changé l’Europe« Nous ne voyons pas assez bien ce qu'il est en train de faire sur le plan politique »Au-delà de l'aspect économique, le coordinateur des instituts Jacques Delors appelle à la vigilance au sujet des politiques menées par l'administration Trump : « Nous sommes un peu trop obnubilés par cette hyperactivité, ce show permanent et quotidien de Monsieur Trump sur les histoires de droits de douane. Nous ne voyons pas assez bien ce qu'il est en train de faire derrière sur le plan politique aux États-Unis et dans le système international. C'est probablement plus grave, plus profond, plus systémique. »« Le protectionnisme de Trump est un vrai sujet, mais il ne faut pas qu'il cache ce qu'il y a de plus grave : l'extension du pouvoir exécutif américain. Nous n’entendons plus parler du Congrès. Les tribunaux judiciaires ne vont pas contrôler l'autorité du président sur les questions de commerce international et il est en train de prendre des décisions qui sont en violation complète des accords internationaux que les États-Unis ont souscrits depuis 150 ans », poursuit Pascal Lamy. « Il y a une entreprise de démolition systématique de tout ce qui contraint l'exercice de la puissance qui, à mon avis, est très grave. »« Tout cela ne sent pas bon, cela sent même très mauvais »Au sujet de la guerre qui sévit sur le continent européen, les États-Unis affirment être sur le point d’obtenir un accord de paix entre l’Ukraine et la Russie. Les Ukrainiens et les Européens, quant à eux, craignent des concessions territoriales en faveur de la Russie. « Un arrangement à la Trump avec monsieur Poutine, si on en croit ce qu'ils sont en train de discuter, serait assez catastrophique pour l'Ukraine et donc pour l'Union européenne. Cela voudrait dire que nous reconnaissons l'usage de la force sur le continent européen pour conquérir des territoires », alerte Pascal Lamy. Il rappelle que l’UE n’est pas à la table des négociations, quand bien même « l’Ukraine est un pays européen candidat à l'accession à l'UE ». « Tout cela ne sent pas bon, cela sent même très mauvais », insiste Pascal Lamy, également vice-président du Forum de Paris sur la paix. « Est-ce que ceci impliquerait un retrait du soutien militaire américain à l'Ukraine ? Ce qui voudrait dire que toute la charge du maintien de la paix après un accord de cessez-le-feu reposerait sur des épaules européennes. Il y a là une inconnue », explique Pascal Lamy. Face à ces questionnements, il défend un renforcement de la défense européenne : « L’Europe doit maintenant investir dans une défense commune...
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