• François était-il un «pape vert»?

  • 2025/04/22
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François était-il un «pape vert»?

  • サマリー

  • Parmi les combats politiques menés pendant les 12 ans du pontificat du chef de l'Église catholique, décédé lundi 21 avril, la défense de l'environnement occupait une place centrale. Le pape François a usé de toute son influence pour peser sur la diplomatie du climat.

    Le premier « pape vert » de l’histoire du Vatican n’était pas le pape François, mort lundi à l’âge de 88 ans, mais son prédécesseur. Le pape Benoit XVI, pourtant beaucoup plus conservateur, avait hérité de ce surnom de « pape vert » parce qu’il considérait que la destruction de l'environnement était un péché, et parce qu’il avait aussi fait installer des panneaux solaires au Vatican… Avant lui, d’ailleurs, d'autres chefs de l'Église catholique, Jean-Paul II et Paul VI, avaient exprimé leurs préoccupations pour l'avenir de la planète Terre, l'œuvre du « Créateur ».

    Mais le pape François, lui, est allé plus loin, et pas seulement parce qu'il a engagé le Vatican sur la voie de la neutralité carbone, qu'il a créé une ferme écologique ou qu’il roulait ces derniers en papamobile 100 % électrique. François impulse le grand tournant de l'Église catholique sur l'écologie en publiant en 2015 une encyclique entièrement consacrée au climat et à l'environnement, Laudato si (« Loué sois-tu »), où il développe le concept d'écologie intégrale : les questions environnementales, sociales, économiques et politiques sont liées.

    Diplomate du climat

    Ce discours éminemment politique, le pape François vient l’appuyer quelques mois plus tard, à la tribune des Nations-Unies à New-York. « Le changement climatique est un problème qu'on ne peut plus laisser aux générations futures », lance-t-il dans un anglais un peu vert. Nous sommes en septembre 2015, quelques semaines avant la COP21, le grand sommet mondial sur le climat organisé à Paris. Et c'est cet agenda que le pape François a en tête. Le président français François Hollande, qui s’apprête à accueillir la COP21, l’en remercie. Le 12 décembre 2015, l'accord de Paris est signé, un accord historique pour tenter de limiter le réchauffement climatique à 1,5° C, tout au plus à 2° C.

    Les prises de position du pape François ont-elles pesé ? C'est la conviction de Dominique Lang, journaliste français à Pèlerin qui rappelle que l’encyclique écologique Laudato si « a été publiée six mois avant la COP21 avec une prétention presque explicite de toucher les cœurs et les consciences des responsables politiques de l'époque. Et on a vu que probablement cela a fait le travail, puisqu’au moment de la signature de la COP21, un certain nombre de ces responsables ont remercié le pape François d'avoir publié ce texte. »

    Le pape au mégaphone

    Le pape François, acteur de la diplomatie climatique, c’est la même stratégie qu’il adopte pour la COP28, à Dubaï en 2023. Quelques mois avant le sommet mondial pour le climat, il publie un nouveau texte, plus court, mais plus grave aussi, eu égard à l’urgence climatique, Laudate Deum (« Louez Dieu »). Et s'il renonce à se rendre physiquement à la COP28, pour des raisons de santé déjà, il envoie un message dans lequel il appelle à l'abandon des énergies fossiles, et c'est une première pour le Vatican. Le pape François met les pieds dans le plat de pétrole émirien et fustige « des négociations internationales qui ne peuvent pas avancer de manière significative en raison de la position des pays qui mettent leurs intérêts nationaux au-dessus du bien commun général ».

    Son vocabulaire n’est pas celui du libéralisme écologique : contre la finance, les multinationales, l'égoïsme des pays riches, la surconsommation. Son pontificat, il l’a décidé, sera politique. « Pour lui, abîmer l'environnement, c'était comme abîmer l'humanité, accroître les injustices, témoigne l’une de ses biographes, Francesca Ambrogetti. Je me souviens d'une de ces phrases, à ses débuts, il souhaitait dire les mêmes choses que l'on entendait habituellement, mais avec un mégaphone. » François, le pape au mégaphone, soutient la désobéissance civile, encourage Greta Thumberg, la militante du climat, ou encore apporte son soutien aux activistes qui luttent contre le projet pétrolier de Total en Ouganda. Oui, François était un pape vert.

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あらすじ・解説

Parmi les combats politiques menés pendant les 12 ans du pontificat du chef de l'Église catholique, décédé lundi 21 avril, la défense de l'environnement occupait une place centrale. Le pape François a usé de toute son influence pour peser sur la diplomatie du climat.

Le premier « pape vert » de l’histoire du Vatican n’était pas le pape François, mort lundi à l’âge de 88 ans, mais son prédécesseur. Le pape Benoit XVI, pourtant beaucoup plus conservateur, avait hérité de ce surnom de « pape vert » parce qu’il considérait que la destruction de l'environnement était un péché, et parce qu’il avait aussi fait installer des panneaux solaires au Vatican… Avant lui, d’ailleurs, d'autres chefs de l'Église catholique, Jean-Paul II et Paul VI, avaient exprimé leurs préoccupations pour l'avenir de la planète Terre, l'œuvre du « Créateur ».

Mais le pape François, lui, est allé plus loin, et pas seulement parce qu'il a engagé le Vatican sur la voie de la neutralité carbone, qu'il a créé une ferme écologique ou qu’il roulait ces derniers en papamobile 100 % électrique. François impulse le grand tournant de l'Église catholique sur l'écologie en publiant en 2015 une encyclique entièrement consacrée au climat et à l'environnement, Laudato si (« Loué sois-tu »), où il développe le concept d'écologie intégrale : les questions environnementales, sociales, économiques et politiques sont liées.

Diplomate du climat

Ce discours éminemment politique, le pape François vient l’appuyer quelques mois plus tard, à la tribune des Nations-Unies à New-York. « Le changement climatique est un problème qu'on ne peut plus laisser aux générations futures », lance-t-il dans un anglais un peu vert. Nous sommes en septembre 2015, quelques semaines avant la COP21, le grand sommet mondial sur le climat organisé à Paris. Et c'est cet agenda que le pape François a en tête. Le président français François Hollande, qui s’apprête à accueillir la COP21, l’en remercie. Le 12 décembre 2015, l'accord de Paris est signé, un accord historique pour tenter de limiter le réchauffement climatique à 1,5° C, tout au plus à 2° C.

Les prises de position du pape François ont-elles pesé ? C'est la conviction de Dominique Lang, journaliste français à Pèlerin qui rappelle que l’encyclique écologique Laudato si « a été publiée six mois avant la COP21 avec une prétention presque explicite de toucher les cœurs et les consciences des responsables politiques de l'époque. Et on a vu que probablement cela a fait le travail, puisqu’au moment de la signature de la COP21, un certain nombre de ces responsables ont remercié le pape François d'avoir publié ce texte. »

Le pape au mégaphone

Le pape François, acteur de la diplomatie climatique, c’est la même stratégie qu’il adopte pour la COP28, à Dubaï en 2023. Quelques mois avant le sommet mondial pour le climat, il publie un nouveau texte, plus court, mais plus grave aussi, eu égard à l’urgence climatique, Laudate Deum (« Louez Dieu »). Et s'il renonce à se rendre physiquement à la COP28, pour des raisons de santé déjà, il envoie un message dans lequel il appelle à l'abandon des énergies fossiles, et c'est une première pour le Vatican. Le pape François met les pieds dans le plat de pétrole émirien et fustige « des négociations internationales qui ne peuvent pas avancer de manière significative en raison de la position des pays qui mettent leurs intérêts nationaux au-dessus du bien commun général ».

Son vocabulaire n’est pas celui du libéralisme écologique : contre la finance, les multinationales, l'égoïsme des pays riches, la surconsommation. Son pontificat, il l’a décidé, sera politique. « Pour lui, abîmer l'environnement, c'était comme abîmer l'humanité, accroître les injustices, témoigne l’une de ses biographes, Francesca Ambrogetti. Je me souviens d'une de ces phrases, à ses débuts, il souhaitait dire les mêmes choses que l'on entendait habituellement, mais avec un mégaphone. » François, le pape au mégaphone, soutient la désobéissance civile, encourage Greta Thumberg, la militante du climat, ou encore apporte son soutien aux activistes qui luttent contre le projet pétrolier de Total en Ouganda. Oui, François était un pape vert.

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