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Avec l’interdiction des Israéliens aux Maldives, l’Asie musulmane s’écarte encore d'Israël
- 2025/04/16
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サマリー
あらすじ・解説
Les touristes israéliens ne peuvent plus fouler les plages de sable fin des Maldives. L’État insulaire musulman, connu comme destination balnéaire de luxe, vient d’adopter une loi en solidarité avec le peuple palestinien. Un geste fort mais dont la portée sera cependant surtout symbolique.
De notre correspondant en Inde,
Dès juin 2024, peu après l’élection de Mohamed Muizzu, le gouvernement avait annoncé vouloir fermer l’archipel aux citoyens israéliens. Le nombre de touristes israéliens a donc déjà drastiquement chuté, avec seulement 1 400 touristes en 2024 contre 11 000 l’année précédente. Pendant que la loi faisait son chemin au Parlement, de nombreuses manifestations pro-palestiniennes ont eu lieu dans la capitale Malé, boudée des touristes, mais où se concentrent les 525 000 habitants des Maldives, à 99 % musulmans.
Ce mardi, la loi est finalement entrée en application pour dénoncer « les atrocités et actes de génocide commis par Israël contre le peuple palestinien ». Elle doit rester en vigueur jusqu'à ce qu'Israël mette fin à ses opérations militaires contre Gaza. Israël n’a jamais été reconnu par les Maldives, mais ses touristes étaient tolérés. Les relations entre les deux pays sont désormais totalement rompues.
Les Maldives rejoignent la ligne politique de nombreux autres pays musulmans d’AsieEn effet, la relation d'Israël avec les pays musulmans d’Asie est moins connue et commentée que celle avec ses voisins au Moyen-Orient, mais pas moins compliquée. La plupart n’ont aucune relation diplomatique ou consulaire avec Israël et empêchent leurs citoyens de s’y rendre et les Israéliens de leur rendre visite. Tous refusent de changer leur position tant que l’occupation israélienne continue en Palestine. Et l’on parle de pays beaucoup plus peuplés que les Maldives. L’Indonésie, 280 millions d’habitants, n’a jamais reconnu l’État d'Israël, tout comme le Pakistan, 250 millions d’habitants, ou le Bangladesh, séparé du Pakistan en 1971, mais qui a continué à appliquer cette politique.
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Une défiance qui s’est renforcée sous l’effet du conflit à GazaCes dix dernières années, on a pu observer de très discrets signes de rapprochement entre Israël et les pays d’Asie musulmane. La guerre à grande échelle lancée par Israël sur Gaza après les attaques terroristes du 7 octobre y a mis totalement fin. En 2022, les États-Unis ont discrètement poussé l’Indonésie à envisager une normalisation avec Israël, dans le sillage des accords d’Abraham. Mais le processus a été brutalement suspendu après le bombardement d’un hôpital indonésien à Gaza en octobre 2023. En 2021, le Bangladesh a retiré de ses passeports la mention « sauf Israël », mais le gouvernement de Muhammad Yunus vient de la réintégrer. Dans tous ces pays, les dirigeants ont aussi suivi leurs opinions publiques. On y a observé d’importantes manifestations de solidarité avec la Palestine et de colère contre Israël.