エピソード

  • Episode 1 : Se rassembler
    2025/05/05

    Pour les survivants d’Auschwitz, rentrer a été une épreuve. Se rassembler, une nécessité: pour revenir à la vie, rechercher ou pleurer les disparus, et pour s’entraider.

    L’idée de constituer une “Amicale” est venue de deux groupes de déportés. D’un côté, un noyau fondateur se constitue autour de Jacques Greif et Maurice Honel, juifs et communistes, qui sont rapatriés par le même bateau d’Odessa à Marseille. De l’autre, des femmes communistes issues du convoi de résistantes du 24 janvier 1943, conçoivent le même projet au moment même de leur déportation. Ces deux entités se retrouvent en juin 1945 et tentent d'œuvrer ensemble à ce qu’ils appellent “le retour à la vie”. Le premier bulletin de l’Amicale paraît: il s’intitule Après Auschwitz.


    Les déportés résistants et les déportés juifs

    L’Amicale souhaite réunir en son sein tous les survivants des camps, qu’ils aient été déportés pour des raisons politiques ou pour des raisons raciales. Dès mai 1945, une autre association avait été créée, qui réunit les anciens déportés “juifs”. Proches politiquement, toutes deux très liées au Parti communiste, ces deux associations s’ancrent pourtant dans une langue, une sociabilité et une atmosphère très différentes. Ensemble, ces associations naissantes inventent les toutes premières formes de souvenirs des disparus.


    Pour aller plus loin:

    Primo Levi, La trêve, trad.de l’italien par E. Genevois-Joly, Grasset, 1966

    Charlotte Delbo, Auschwitz et après I, II, III, Editions de Minuit, 1970-1971

    Annette Wieviorka, Déportation et génocide, Plon, 1992 (réed.Pluriel, 2002)

    Olivier Lalieu, La Déportation fragmentée, La Boutique de l’histoire, 1994

    Sauver Auschwitz? Un documentaire de Jonathan Hayoun, écrit avec Judith Cohen-Solal, France, 2016, 52 mn, ARTE France / Effervescence Productions


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    42 分
  • Episode 2 : Prendre position
    2025/05/05

    Dans les mois qui suivent le retour, les anciens déportés se réunissent et s’entraident: il faut faire face aux difficultés matérielles de la reconstruction, et souvent au deuil des proches disparus. Les associations sont des lieux de sociabilité et d’aide sociale. Elles impriment aussi leur marque au souvenir des morts: les premières commémorations font honneur aux résistants, la mémoire des camps devient une mémoire communiste.


    Les divisions de la Guerre Froide

    Avec la guerre froide, les anciens déportés sont appelés à prendre position. Communistes depuis leurs débuts, les associations sont unies pour défendre la paix, la justice, et combattre le réarmement de l’Allemagne. Mais les premières divisions se profilent alors que certaines voix commencent à se faire l’écho de l’existence des goulags et d’un autre totalitarisme en URSS. En tant que victimes du nazisme, les anciens déportés peuvent-ils continuer à défendre la ligne soviétique? Certains soutiennent le Parti sans réserve, tandis que d’autres claquent la porte. Les Amicales entrent en guerre froide: les scissions sont durables, et douloureuses.


    Pour aller plus loin

    David Rousset, L’Univers concentrationnaire, Editions de Minuit, 1946 (réeed. avec une préface d’Annette Wieviorka, 2024)

    Annette Wieviorka, Déportation et génocide, Plon, 1992, réed. Pluriel, 2002

    Olivier Lalieu, La Déportation fragmentée, les déportés parlent de politique, la Boutique de l’histoire, 1994

    Simon Perego, Pleurons-les. Les Juifs de Paris et la commémoration de la Shoah (1944-1967), Champ Vallon, 2020


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    39 分
  • Episode 3 : Commémorer et combattre
    2025/05/05

    Malgré les divisions politiques que connaissent les associations dans le contexte de la guerre froide, les anciens déportés trouvent dès les années 1960 le ciment d’une unité: ils souhaitent tous œuvrer pour la paix, pour la réparation, et pour que perdure la mémoire des morts. En plus des moments de commémorations apparaissent les moments des procès. Ouverts par celui d’Eichmann à Jérusalem, bientôt suivis de procès en RFA puis des trois “procès français” (Barbie, Touvier, Papon), ce sont des moments charnières pour les survivants et leurs associations. Ils peuvent enfin juger les crimes subis, définis comme imprescriptibles.


    Passage de génération

    Les survivants sont appelés à la barre pour témoigner: c’est “l’ère du témoin”, comme l’appelle Annette Wieviorka. A l’occasion du procès Barbie, on retrouve une figure importante: celle de l’avocat Serge Klarsfeld, qui, aux côtés de sa femme Beate, d’origine allemande, poursuit une oeuvre inlassable de justice et d’histoire. Lui-même orphelin de la Shoah, il crée en 1979 l’association des Fils et Filles des Déportés Juifs de France, symbole d’un passage de génération au sein des associations, et d’un bouleversement des schémas d’après-guerre.


    Pour aller plus loin:

    Annette Wieviorka, L'Ère du témoin, Plon, 1998

    Olivier Lalieu, Histoire de la mémoire de la Shoah, Soteca, 2015

    Serge et Beate Klarsfeld, Mémoires, Fayard-Flammarion, 2015

    Claude Bochurberg dépose 40 ans d’archives au Mémorial de la Shoah:

    https://www.memorialdelashoah.org/claude-bochurberg-depose-40-ans-darchives-sonores-au-memorial-de-la-shoah.html

    Mémoire, histoire et justice, le procès Barbie, par Dominique Missika:

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/memoire-histoire-et-justice-le-proces-barbie


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    45 分
  • Episode 4 : S’unir et transmettre
    2025/05/05

    Les années 2000 sont les années de l’Union. Si les associations parviennent à se réunir, c’est parce que leur mobilisation converge: il s’agit de susciter, d’encadrer et d’organiser des témoignages. Car aux témoignages suscités par les procès succède alors le témoignage comme impératif moral, politique et familial. On témoigne pour relater son expérience et lutter contre le négationnisme, pour transmettre à toutes les générations d’après dans l’espoir du “plus jamais ça”. Le rôle de L’union des déportés d’Auschwitz se transforme: elle crée les liens avec les écoles, met en place des voyages, des supports pédagogiques et des rencontres.


    La vie d’une association de mémoire

    Ces nouvelles décennies marquent aussi des moments importants de commémorations et de rassemblements. Sous l’égide de l’UDA, les anciens déportés partent en voyage, font des sorties et des repas: ils continuent de célébrer la vie. En parallèle, leur vocation demeure d’entretenir la mémoire des disparus, dans un contexte où la mémoire de la Shoah prend une nouvelle dimension, lors des grandes commémorations où l’on retrouve des porte-drapeaux et des chants yiddish. Ensemble, ils ont l’avenir pour défi.


    Pour aller plus loin:

    Annette Wieviorka, L'Ère du témoin, Plon, 1998

    La Voix des témoins, exposition et podcast du Mémorial de la Shoah:

    https://expo-voix-des-temoins.memorialdelashoah.org/

    Talila, Notre langue d’intérieur, L’antilope, 2022

    A voix nue avec Talila: https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-talila

    Le site créé par l’Union des déportés d’Auschwitz à destination des enseignants:

    https://www.memoiresdesdeportations.org/

    La collecte Mémoires de la Shoah, par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et l’INA:

    https://entretiens.ina.fr/collection/9/memoires-de-la-shoah


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    57 分