Pour les survivants d’Auschwitz, rentrer a été une épreuve. Se rassembler, une nécessité: pour revenir à la vie, rechercher ou pleurer les disparus, et pour s’entraider.
L’idée de constituer une “Amicale” est venue de deux groupes de déportés. D’un côté, un noyau fondateur se constitue autour de Jacques Greif et Maurice Honel, juifs et communistes, qui sont rapatriés par le même bateau d’Odessa à Marseille. De l’autre, des femmes communistes issues du convoi de résistantes du 24 janvier 1943, conçoivent le même projet au moment même de leur déportation. Ces deux entités se retrouvent en juin 1945 et tentent d'œuvrer ensemble à ce qu’ils appellent “le retour à la vie”. Le premier bulletin de l’Amicale paraît: il s’intitule Après Auschwitz.
Les déportés résistants et les déportés juifs
L’Amicale souhaite réunir en son sein tous les survivants des camps, qu’ils aient été déportés pour des raisons politiques ou pour des raisons raciales. Dès mai 1945, une autre association avait été créée, qui réunit les anciens déportés “juifs”. Proches politiquement, toutes deux très liées au Parti communiste, ces deux associations s’ancrent pourtant dans une langue, une sociabilité et une atmosphère très différentes. Ensemble, ces associations naissantes inventent les toutes premières formes de souvenirs des disparus.
Pour aller plus loin:
Primo Levi, La trêve, trad.de l’italien par E. Genevois-Joly, Grasset, 1966
Charlotte Delbo, Auschwitz et après I, II, III, Editions de Minuit, 1970-1971
Annette Wieviorka, Déportation et génocide, Plon, 1992 (réed.Pluriel, 2002)
Olivier Lalieu, La Déportation fragmentée, La Boutique de l’histoire, 1994
Sauver Auschwitz? Un documentaire de Jonathan Hayoun, écrit avec Judith Cohen-Solal, France, 2016, 52 mn, ARTE France / Effervescence Productions
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