エピソード

  • Muriel Blanc Duret, une artiste textile engagée dans le tissage
    2025/09/06
    Aujourd’hui, émerveillement, questionnement et appropriation avec Muriel Blanc Duret, une artiste textile spécialisée dans le tissage d’œuvres d’art uniques. Après une carrière dans le conseil et le management, elle procède à une reconversion vers le tissage et les tapis. Elle quitte son cadre habituel pour s’installer à Aubusson, mondialement connue comme la capitale de la tapisserie. Formée à la Cité de la Tapisserie et sur différents métiers jusqu’à maîtriser des techniques multiples, le parcours de Muriel Blanc Duret est celui d’une reconversion consciente et réfléchie guidée par le sens et la matière qui sont au cœur de sa pratique artisanale et artistique. Plus que la création, c'est la capacité de l'homme à créer qui m'intéresse. Je ne suis pas venu pour faire ce que d'autres font déjà très bien. Je suis venu pour explorer de nouveaux univers, de nouvelles possibilités, de dépasser de nouvelles contraintes, d'inventer peut être des choses, ou en tous cas dans la conjugaison des techniques d'inventer quelque chose qui me soit personnel, qui me soit propre et qui contribue aussi à ma signature. Muriel Blanc Duret, artiste textile et fondatrice de l’atelier Tributs. « J'ai pris la décision de changer d'orientation professionnelle et d'embrasser une nouvelle carrière, au mi-temps de ma vie. J'ai eu des rencontres qui ont été extraordinaires, qui m'ont facilité la vie. C'était un bilan qui me permettait de dire merci. J'ai pu faire ce que j'avais envie de faire, le dire et le déclarer avec le nom de marque qui est aujourd'hui le mien : c'est Tributs, donc, je paie mon tribut et je sais ce que je dois. Je me rappelle ce que je dois et à qui je le dois, sans être dans la vassalité. Mais sans oubli », précise-t-elle. Muriel Blanc Duret est née à Lyon, dans le sud-est de la France. Après ses études à Sciences Po Lyon et une année en marketing à Clermont-Ferrand, elle débute une carrière dans le conseil en architecture évènementielle, tertiaire et commerciale en tant que cadre dirigeant et consultante. À mi-parcours de vie, elle opère une reconversion vers le tissage et les tapis. Muriel Blanc Duret a ressenti le besoin d’une quête de sens après une vie professionnelle intense : « Comme beaucoup, j'étais un cadre débordé, proche de la rupture et il fallait absolument que je fasse autre chose sous peine de presque de mourir, c'est ce que je ressentais à ce moment-là. J'aimais beaucoup ma vie professionnelle, mais elle était devenue excessive donc dangereuse pour ma santé. J’ai, donc, entamé une réflexion et je suis allé chercher ce que j'aimais fondamentalement. J'aimais deux choses le tissage, plus précisément les tapis. Et puis j'aimais les mots et je me suis interrogé longtemps. Est-ce que je vais faire le choix des mots ? Et puis le tissage, c'était une folie. » « Finalement, il y a une histoire importante autour du tapis. Pendant 30 ans, j'ai arpenté la planète et je l'ai arpenté en priorité en partant vers l'est. En partant vers l'est, j'ai reçu une hospitalité que je ne pourrai jamais rendre. Cela a commencé en Europe centrale jusqu'à la chute du mur Berlin. Et puis avoir connu l'ouverture formidable des frontières de l'est, je n'ai jamais cessé d'aller vers l'est. Plus on va vers l'est, plus on croise des tapis, on rencontre les cultures du tapis. J'ai beaucoup vécu, mangé, dormi, fait connaissance sur les tapis. Quand je me suis questionné sur le tissage, finalement c'était une évidence que de faire des tapis, que de tisser des tapis pour rendre un petit peu ce que j'avais reçu. » Muriel Blanc Duret quitte peu à peu son ancien cadre de vie pour s’installer à Aubusson, où elle suit une formation à la Cité de la Tapisserie : « Je voulais une technique à forte valeur ajoutée parce que j'ai une vision business de mon projet. Dans la Creuse, il y avait de quoi me former, tout l'écosystème, toute la chaîne de valeur était là. Je suis parti en pleine pandémie, c'était un saut dans le vide et c'est resté un saut dans le vide. Aujourd'hui encore, je continue de me dire que c'est une folie. Mais j'aime vivre avec cette folie, c'est à dire la part d'étourdissement que cela me donne et qui est un étourdissement qui est sain par rapport à ce que je vivais précédemment, mais qui me minait petit à petit. J'ai utilisé mes droits à la formation en les complétant un petit peu, j'ai pu apprendre à tisser dans l'orthodoxie aubussonnaise pendant huit mois. Au terme des huit mois, j'ai pris la tangente tout de suite, dans un premier temps, en changeant de type de métier à tisser, parce qu'au niveau ergonomique, le métier aubussonnais ne me convenait pas particulièrement. J'ai réappris à tisser sur un métier vertical comme ceux de la manufacture des Gobelins. » « J'ai commencé à explorer toutes les techniques qui allaient me permettre d'arriver à la vision ...
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  • Paul Laroche, un étudiant qui croit en l'artisanat d'art au Mobilier national [9-9]
    2025/08/30
    La série estivale de 100% Création consacrée aux métiers d’art du Mobilier national, se termine avec Paul Laroche. Ce jeune talent de l’atelier-école, prépare la relève de ces artisans d’art. Le Mobilier national propose, aussi à travers son École des arts textiles, des formations complètes sanctionnées par des diplômes de l’Éducation nationale (CAP et BMA, brevet des métiers d’art). Grâce à ces formations, les élèves acquièrent des compétences techniques en tissage : tapisserie de haute-lice, basse-lice, de savonnerie et en restauration de tapis et tapisserie. Cette formation longue et exigeante permet d’atteindre l’excellence dans ces métiers d’art, qui mêlent habileté manuelle, créativité et respect du patrimoine. Ce dernier épisode est consacré à Paul Laroche, étudiant BMA en basse-lice à l'École des arts textiles au Mobilier national. Un étudiant qui croit en l’avenir de l’artisanat. Globalement, j'aime créer. Je ne fais plus du tout de textile maintenant à côté parce que je n'ai plus besoin de beaucoup créer pour ne pas le montrer. Quand je crée, c'est pour offrir des cadeaux. « J’ai besoin de la création par cycle, explique Paul Laroche, étudiant BMA Haute-Lice. Il y a des moments où je ne vais rien faire pendant un mois et cela me va très bien. Il y a des moments où, j'ai envie de dessiner pendant une ou deux semaines, je ne vais faire que cela sur carnet, iPad. Dans un atelier, il y a de la productivité à avoir, une productivité que je ne suis pas obligé d'avoir dans ma création personnelle. » Né à Villeneuve-Saint-Georges, près de Paris, Paul Laroche, dès son jeune âge, manifeste un attrait pour les arts, notamment le dessin, la gravure et la typographie. Après un baccalauréat littéraire (bac L), il obtient un master en design typographique. Une fois ses études terminées, il exerce dans une petite société d’événementiel comme directeur artistique. Son envie de se reconvertir dans une profession manuelle s’est renforcée pendant la pandémie du Covid-19. Il se tourne vers un métier manuel et artisanal, plus proche de ses passions pour le dessin, la gravure, le bois, et le textile, et il s’engage dans une formation au métier de licier en tapisserie à École des Arts textiles au Mobilier national. « Je suis resté au chômage partiel plus longtemps que la moyenne des gens qui y sont restés pendant le Covid-19. J’ai eu le temps de réfléchir à ce que j'aimerais bien faire, parce que le métier de graphiste ne me plaisait plus. J'étais trop sur mon ordinateur, je ne retrouvais pas tout ce que je faisais à la main, que je faisais dans mes études : du dessin de lettres ou même juste de la peinture ou de la gravure. J'ai voulu retourner vers plus d’artisanal, plus de manuel. Je regardais aussi beaucoup tout ce qui était métiers du bois, parce que j'aime bien ce travail aussi, même à côté encore aujourd'hui. J'avais des amis qui étaient dans la formation. Je discute un peu avec eux. » « Puis, j'ai fait les journées portes ouvertes. Je m'intéressais déjà au textile, je faisais de la broderie, j'avais vu plusieurs expos, des tapisseries, à la Galerie des Gobelins. C'est un milieu qui m'intéressait, mais c'était un peu opaque parce que, en soi, le Mobilier national, on connaît tout ce qui est collection de meubles, restauration, tout ça, mais pas forcément les ateliers de création. Quand j’ai su qu'il y avait aussi des ateliers de création. C'est cela qui m'a aussi intéressé. » Pour sa candidature à la formation au métier de licier en tapisserie, Paul Laroche a préparé un dossier. « J'avais pas mal de linogravures, donc j'ai mis un peu de linogravure pour montrer que je maîtrisais mes mains, vu que c'était une formation textile. Je faisais un peu de broderie, donc je me suis mis à faire des pièces spécifiques pour les présenter. J’avais un petit métier de table chez moi, donc j'ai fait des échantillons de tapisseries et j'avais aussi montré des projets de typographie parce que je savais qu'il y avait quand même du dessin dans la formation. Dans le métier, plus tard, il faut avoir une main assez souple dans le trait de dessin, même quand on réalise des calques. Donc j'ai montré tout cela en dix minutes, j'ai distribué un peu à tout le monde tous mes échantillons au hasard. Le jury a posé des questions, mais j'avais bien préparé mes explications de techniques », raconte-t-il. Paul Laroche a choisi la tapisserie de basse-lice, c’est-à-dire sur un métier horizontal : « Contrairement à la haute-lice qui est un métier vertical, la basse-lice est un métier horizontal avec la chaîne qui se croise directement et qui se décroise en activant les pédales qui sont en bas. Cela s'appelle basse-lice parce que les lices sont attirées par les pédales qui attirent la chaîne, les lices sont vers le bas, d’où le nom basse-lice. Quand on lice,...
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  • Sandrine Bandeira et les secrets de la garniture contemporaine au Mobilier national [8-9]
    2025/08/23
    100% Création poursuit sa série été consacrée aux métiers d'art du Mobilier national, en neuf épisodes. L'atelier restauration mobilier contemporain de l'établissement public dédié aux arts décoratifs joue un rôle essentiel dans la conservation des meubles contemporains en assurant leur entretien, leur restauration et leur mise en valeur dans des lieux emblématiques comme l'Élysée ou les ministères. Cet épisode est consacré à Sandrine Bandeira, tapissière d'ameublement à l'atelier restauration mobilier contemporain. Avec patience et expertise, son travail, discret mais essentiel, témoigne de son attachement au patrimoine français et conjugue le passé et le futur. « Nous avons de grands ateliers lumineux, expose-t-elle. Nous travaillons avec du beau textile fabriqué en France. Nous y faisons attention, c'est important de travailler avec de beaux matériaux. Au bout d'un an au Mobilier national, j'ai travaillé avec Pierre Paulin, un designer. C'est un souvenir qui m'a marqué. C'était le premier avec qui j'ai travaillé. Cela étant, j'ai eu Pierre Bocher, Noé Duchaufour-Lawrance, j'ai travaillé pour le Palais de l'Élysée... Nous allons dans des lieux superbes, des ministères, des lieux importants pour la France. Les premières fois, je me suis dit "je suis quand même au palais de l'Élysée !". Mais maintenant, je connais les lieux par cœur. » Née à Châteaubriant près de Nantes, à l'ouest de la France, Sandrine Bandeira, dès son plus jeune âge, s'est intéressée au métier de tapissier d'ameublement, notamment grâce à une famille de menuisiers, et à la décoration d'intérieur. Elle débute sa formation par un CAP en tapisserie d'ameublement, suivi d'un brevet technique en garniture du siège effectué en alternance. Elle découvre le Mobilier national grâce à des documentaires. « Des reportages que je voyais à la télévision, et je me disais ''pourquoi pas un jour travailler dans cet institut'', retrace-t-elle. Par le biais de la famille qui était à Paris, j'ai pu passer le concours. Je l'ai eu et je suis arrivée dans cet atelier de restauration de sièges contemporains. Au départ, c'était pour faire la restauration de sièges traditionnels en garniture, comme je l'ai appris. Ensuite, il y a eu une place dans cet atelier qui venait d'être créé par Nathalie Célas. Il y avait un besoin de restauration de sièges contemporains, donc elle m'a pris dans son équipe. Maintenant, je restaure les sièges contemporains, quand on dit ''contemporain'', c'est en mousse. » Après plusieurs années d'expérience en artisanat et en industrie, elle rejoint le Mobilier national en 2007. Ici, le mobilier contemporain est déterminé par rapport à la garniture. Pour la période traditionnelle de tapisserie, la garniture est en crin d'animal ; pour la période contemporaine, la garniture est en mousse. Tout ce qui est garni en mousse passe donc par l'atelier dans lequel travaille Sandrine Bandeira, où il faut avoir de la curiosité pour de nouvelles matières. « Même en maîtrisant la mousse, il y en a différentes, avec des façons différentes de poser, fixer. Et c'est cela qui est intéressant, parce que finalement, cela change, explique la tapissière. Un siège traditionnel, il y a des étapes qui ne changent pas, c'est toujours le sanglage, le guindage, la mise en crin. Alors qu'avec la mousse, cela peut être d'autres façons de faire. Il faut toujours jours réfléchir, regarder l'objet terminé avant de le commencer. Il faut avoir l'image de la forme finale en mousse. Alors que le traditionnel, ce sont toujours les mêmes étapes. Bien sûr, il ne faut pas changer l'aspect du siège, trouver des solutions pour rester dans le même modèle que le designer ou l'artiste a dessiné. Rester dans son idée, donc à nous de nous adapter. » À la réception du mobilier, il y a plusieurs étapes que Sandrine Bandeira renseigne, en détail, dans un document. « Dans un dossier de restauration, nous allons mettre la photo d'avant la restauration dans l'atelier, détaille-t-elle. Tous les sièges ont un numéro d'inventaire – par exemple GMT pour Garde Meuble Tapissier –. Avec un numéro, nous mettons la date du début de la restauration et la date de fin. Comme cela, nous savons combien de temps nous avons passé pour le restaurer. Nous indiquons aussi l'état du textile, de la garniture, s'il y a des rayures, les matériaux à utiliser, les sangles, le tissu et sa référence, le jersey, la couleur, le fil utilisé... Si par exemple sur un siège, sur la housse, il y a une surpiqûre, une couture apparente, la couleur sera indiquée, et la mesure du point pour refaire à l'identique. Ensuite, nous mettons les étapes ​​​​​​​: le dégarnissage avec des photos d'illustration, la réalisation, des petits échantillons du tissu, du jersey. Et enfin, nous mettons une photo de la restauration terminée. » La maîtrise ...
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    11 分
  • Justine Héricourt, licière à la manufacture de la Savonnerie du Mobilier national [7-9]
    2025/08/16
    100% Création poursuit sa série estivale, en neuf épisodes, consacrée aux artisans d'art du Mobilier national. La manufacture de la Savonnerie, spécialisée dans le tissage de tapis de velours, est rattachée depuis 1826 au site des Gobelins. Elle possède deux ateliers, l'un à Paris et l'autre à Lodève. Cet épisode est consacré à Justine Héricourt, licière à la manufacture de la Savonnerie. Elle préserve à la fois des savoir-faire ancestraux tout en explorant continuellement de nouvelles interprétations artistiques. Son métier exige aussi une grande précision, une capacité à collaborer étroitement avec des artistes, et une attention constante aux détails. « Je passe mon temps à faire des choses. J'adore récupérer. Parfois, ce sont des cartons pour faire des petites constructions miniatures. J'adore faire du tricot. Les activités manuelles, cela a toujours fait partie de ma vie », confie Justine Héricourt. La jeune femme est licière à la manufacture de la Savonnerie au sein du Mobilier national : « Pour moi, c'était important de continuer parce que c'est quelque chose qui me fait du bien, qui me vide la tête, qui me permet aussi de me recentrer sur l'instant, sur ce que je fais, sur ce que je suis. Pour moi, c'est important de pouvoir continuer de créer des choses avec des matières simples de tous les jours et de voir comment quelque chose de très simple peut devenir quelque chose de grand et de très beau. » Originaire de Pontoise, en Île-de-France, Justine Héricourt a nourri très tôt une fascination pour l'artisanat et les techniques manuelles, encouragée par sa famille. Sa passion pour le textile l'a conduite à faire un bac littéraire avec une option en arts plastiques, puis à s'intéresser aux métiers d'art. La découverte du Mobilier national, cet espace où patrimoine historique et création contemporaine se rencontrent, a été pour elle une révélation : « J'avais l'impression d'apprendre quelque chose qui existait il y a des siècles et des siècles, l'impression d'être dans un monde très contemporain où tout va très vite, avec la technologie, le numérique. Face à toute cette technologie, le fait de revenir à quelque chose de plus ancien et qui perdure dans le temps, c'est ce qui m'a frappé. Je me suis dit que j'avais envie de travailler là-dedans. J'avais envie de continuer à perpétuer ça et j'avais aussi envie, avec le temps, de transmettre cette technique et ces savoir-faire qui sont importants et qui parfois se perdent. Ici, nous avons la possibilité de prendre le temps de faire les choses, d'avoir des projets énormes et de travailler avec des artistes très connus ou un petit peu moins, mais d'avoir ces échanges à la fois anciens de par la technique et en même temps très ancrés dans notre époque, avec tout le côté création contemporaine, l'échange artistique et tout ce qu'il y a autour. » Entrée dans l'institution par concours, Justine Héricourt a choisi la manufacture de la Savonnerie, fascinée par la technique du velours tissé à partir de laine : « La technique de la Savonnerie consiste à faire des rangées de points noués en tapis. Le velours que nous voulons s'obtient avec la coupe de la laine qui correspond au cœur de la laine une fois coupée. Pour pouvoir la couper et que cela se maintienne, nous allons faire des points noués, sur une rangée complète, sur l'équivalent de deux fils. Comme nous avons deux chaînes, une chaîne avant, une chaîne arrière, nous faisons des points noués pour venir bloquer avec des fils de lin pour bien tasser, pour permettre que les points ne se détachent pas par la suite. Il faut que cela soit solide. Un tapis a pour vocation d'être au sol. On marche dessus, donc forcément, le tapis peut vite être abîmé. Donc il faut qu'il soit assez consistant, assez solide, et pour cela, nous avons besoin de densité. La duite et la trame permettent de bien maintenir chaque rangée et chaque point une fois coupées. Une fois la structure de la trame et de la duite mise en place, nous allons tondre chaque point. Ce sont des petites boucles qu'on vient tondre avec des ciseaux pour obtenir le velours du tapis. » La recherche constante d'interprétation et de retranscription des œuvres d'art demande une créativité et une adaptation. Pour Justine Héricourt, la laine, avec ses contraintes, lui permet d'apporter sa touche personnelle : « En tapis, nous n'avons que la laine qui peut apporter le velours désiré. Ce que j'aime énormément dans cette technique, c'est de retrouver des projets où on se pose la question ''comment on va pouvoir retranscrire ?''. C'est-à-dire, sur une photo ou sur des compositions avec des parties un petit peu brillantes, un petit peu dorées, comment rendre l'effet doré avec de la laine ? Il y a de très belles couleurs, très vives, mais cela reste mat. Nous ne pouvons pas avoir certains effets de matière, et j'aime ...
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  • Cérile Faucheux, la menuiserie siège au Mobilier national [6-9]
    2025/08/09
    100% Création vous propose cet été, une série, en neuf épisodes, consacrée aux métiers d’art du Mobilier national. Cette institution où plus de 340 professionnels sont répartis dans 26 métiers d’art est un centre d’excellence qui conserve, restaure et valorise des pièces exceptionnelles, allant du mobilier aux textiles ou céramique, datant du XVIIᵉ siècle à nos jours. L’exemple de l’atelier de menuiserie en siège, dirigé par Cérile Faucheux, illustre parfaitement ces métiers. Ici, on restaure et travaille le bois en volume, en sculptant et tournant des carcasses ainsi que des éléments mobiliers. On s’occupe également de meubles en bois massif, souvent richement décorés : peints, vernis ou encore dorés comme les lits, torchères, consoles ou paravents. « Dans mon métier, il me fallait quelque chose qui me fasse m'évader, le toucher est important et j'ai retrouvé cela dans la menuiserie en siège, puisque c'est essentiellement un travail manuel et un travail de courbe. Nous utilisons tous les sens dans notre métier. » Cérile Faucheux, artisan d’art et responsable de l’atelier de menuiserie en siège au Mobilier national. « Dans l'établissement, nous sommes au cœur d'une pépite, avec des collections qui sont larges, diversifiées, de très beaux objets. C'est du bonheur au quotidien. Nous avons le temps de pouvoir mettre en œuvre des restaurations. La productivité est plus relative ici puisque l'objectif est plutôt sur la qualité, même si on a des temps à respecter, évidemment. Nous avons l'établissement en lui-même, le lieu, qui est assez magique. Et puis nous sommes amenés à travailler sur des lieux prestigieux et très intéressants. C'est un bonheur. » Cérile Faucheux a grandi en Île-de-France, passionné par le travail manuel et le bois depuis sa jeunesse, il choisit de se former à l’École Boulle à Paris de 1990 à 1995. Cette formation, axée sur la menuiserie en siège, lui a permis d’acquérir des compétences solides dans la fabrication et la restauration de mobilier ancien. Après la fin de ses études, Cérile Faucheux s’oriente vers le secteur public, privilégiant la qualité du travail à la rapidité ou la productivité. « J'avais un objectif en sortant de l'école, j'avais une vision du travail bien fait, avoir le temps de faire les choses. Le productivisme ne m'intéressait pas Moi, j'avais décidé que soit je rentrais dans une institution type Mobilier national, soit j'arrêtais mon métier parce que courir après le temps et la productivité ne m'intéressait pas du tout. J'avais cet objectif en partie parce que je connaissais l'établissement, mon professeur à l'école m'avait aiguillé vers le Mobilier national, je l'avais visité à l'époque. Deux ans après ma sortie de l'école, j'ai été contacté pour pouvoir me présenter au concours. Ce que j'ai fait. Dans ce laps de temps, j'avais un emploi. Moi, quand j'étais étudiant, je travaillais dans la vente de papier peint/peinture. J'étais conseiller. Et puis il y a un poste qui s'est libéré au moment où je sortais de l'école, donc cela tombait très bien. J'étais déjà dans la vie active. J'ai fait la liaison avec le Mobilier national en 1997. » Aujourd’hui Cérile Faucheux est le responsable de l’atelier de menuiserie en siège au Mobilier national. L’expertise de cet atelier porte principalement sur la restauration de sièges anciens, maîtrisant les techniques de démontage, de restitution des éléments manquants, et de conservation fidèle aux techniques d’origine ainsi qu’aux différentes essences de bois. « Il n'y a pas tant d'essences que cela pour les périodes sur lesquelles nous travaillons. Notre formation et puis nos habitudes nous amènent à facilement retrouver les essences. Nous mutualisons nos compétences et nos connaissances ici, en atelier. Nous n’avons pas tellement de difficultés sur ce sujet. Le siège, le constituant principal, dans tout ce qui est bois doré, bois peint, c'est essentiellement le hêtre qui a été utilisé pour ses qualités techniques et puis aussi pour sa proximité. Le chêne était plutôt utilisé dans le reste des objets mobiliers et en fonction des époques, des retours de colonies, de voyages, des différents voyages internationaux, des essences exotiques ont été amenées. Nous avons de la chance ici, nous avons constitué des stocks au fur et à mesure de l'histoire de l'établissement. Quand des intervenants ferment boutique, nous rachetons des stocks anciens. Nous avons la chance de ne pas être en pénurie de bois dit rare. Nous travaillons beaucoup sur les acajou d'Amérique, puisque la partie du XIXᵉ siècle est essentiellement constituée de bois verni avec des acajou d'Amérique, puis après des palissandres, des ébènes et puis quelques bois plus européens type noyer, merisier. Mais là déjà, cela devient un petit peu plus rare. Nous intervenons toujours ...
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  • Quiterie Feix à l’Atelier de recherche et création, l’ARC, du Mobilier national [5-9]
    2025/08/02
    100% Création poursuit sa série estivale dédiée aux techniciens d’art du Mobilier national, qui façonnent, restaurent et font rayonner l’art de vivre à la française. Le Mobilier national ne se limite pas aux tapisseries anciennes ou aux meubles d’autres siècles ! Dans ce 5ᵉ épisode, nous allons vous faire découvrir l’ARC, l’Atelier de recherche et de création du mobilier national. Voulu par André Malraux, ministre de la Culture, en 1964, cet atelier est entièrement consacré à la recherche et à la création. Des designers audacieux et artisans d’exception unissent leurs savoir-faire pour imaginer des pièces uniques, toujours au service de l’État, des ministères et des ambassades. Une vraie fusion de savoir-faire et de modernité au cœur du patrimoine. Nous retrouvons Quiterie Feix, technicienne d’art, prototypiste bois à l’Atelier de recherche et de création, l’ARC. Quiterie Feix y conçoit, fabrique et finalise des meubles et objets pour les institutions publiques françaises, en étant à la fois créatrice, technicienne et gestionnaire de projets. « C'est important d'être curieux et je pense que c'est le cas de tous les agents du Mobilier national. Il y a cette curiosité, voir ce que font les autres ateliers, se balader dans les réserves, c'est aussi très enrichissant. » Quiterie Feix, technicienne d’art prototypiste bois au sein de l’ARC : « J'ai toujours aimé le côté manuel, depuis que je suis toute petite, je touche à tout, je fais des petites sculptures avec des bouts de bois, de la céramique, du dessin. Très vite, je me suis sentie plus à l'aise avec le bois et le tissu, au départ. C'est plus la matière qui a choisi pour moi. » Quiterie Feix, née à Brive-la-Gaillarde en Corrèze, a grandi à Paris. Son parcours commence par des études à l’école Boulle, où elle se spécialise en menuiserie en siège, le bois est une matière qui la fascine par sa dimension tactile et vivante. Poussée par l’envie de travailler avec ses mains, elle poursuit avec une licence en design, ce qui lui permet de développer une sensibilité à la conception et à l’esthétique. Elle entre au mobilier national en 2017. « Ici, cela fonctionne par concours, en règle générale, quand il y a un poste qui se libère, par exemple un départ à la retraite ou une ouverture de poste. C'est assez rare. À l'époque, on m'a dit "vas-y ! Le prochain concours, il peut être dans cinq ou dix ans, on ne sait pas trop, donc c'est maintenant ou jamais." J'avais fait un stage en menuiserie en siège en atelier de restauration. J'ai passé le concours en me disant ‘"si je l'ai, c'est cool, si je ne l'ai pas, tant pis." Et en sachant que c'était maintenant ou jamais. Voilà pourquoi je suis rentrée directement au Mobilier national après mes études. » Quiterie Feix fabrique du mobilier pour les ministères, l’Élysée, ou des institutions culturelles telles que la BNF, Bibliothèque nationale de France, ou des ambassades. De la réception des plans, à la réalisation de maquettes, en passant par la sélection des matériaux et la fabrication en atelier, tout se passe à l’ARC. « Nous récupérons les plans du designer, généralement, nous prenons rendez-vous avec lui assez vite pour qu'il vienne voir à l'atelier. Nous réalisons une maquette échelle une du projet qu'il a dessiné, parce qu’avec le dessin en 3D, nous avons du mal à nous rendre compte du volume que cela prend dans un espace. Nous faisons rapidement une maquette en carton ou en bois, avec des matériaux rapides pour leur montrer l'espace que cela prend. Dans 100 % des cas, nous allons changer les dimensions. Quand c'est une lampe, on peut l'agrandir ou la rapetisser. Le paravent que je suis en train de faire, il était trop petit donc nous avons rajouté quelques centimètres à droite à gauche. C'est le moment où le designer vient et il nous dit de rajouter un peu où, la courbe, on la fait plus importante. C'est vraiment la première étape. Après nous, nous refaisons les plans en fonction des modifications qu'il y a eues pendant ce premier rendez-vous. Le choix des matériaux, soit le designer a une idée précise des matériaux qu'il va y avoir, soit il ​​​​​n'a pas forcément pensé aux matières et il nous fait aussi confiance là-dessus. Nous allons lui proposer différents choix. Cela peut être des matériaux, mais aussi des couleurs. C'est assez vague. Nous avons une matériauthèque ». Pour finaliser les projets qui lui sont confiés, l’ARC doit faire des recherches constantes d’innovations techniques, afin de donner vie à des objets uniques, souvent en intégrant des matériaux modernes ou durables comme le liège. « En ce moment, nous faisons un projet avec du liège. C'est un choix du designer. Nous, on n'en avait jamais utilisé, donc, il y a énormément de recherche. Nous l’avons coupé avec une scie, en changeant la vitesse, avec...
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  • Gérald Remy, inspecteur des collections au Mobilier national [4/9]
    2025/07/26
    Le Mobilier national et les manufactures ont toujours été des lieux de création contemporaine, collaborant avec des artistes, artisans d’art et designers depuis l’époque de Louis XIV. La commande d’œuvres d’art textile et de mobilier contemporain intègre ainsi les résidences de l’État français. Des collections riches de 130 000 biens : tapisseries, meubles, textiles et céramiques reflètent l’évolution de l’ameublement officiel en France depuis le XVIIe siècle. Gérald Remy est inspecteur des collections au Mobilier national. Il veille à la conservation, la gestion et la valorisation d’œuvres du Mobilier national, en particulier celles datant de 1900 à 1964. J'avais déjà un intérêt pour le Mobilier national en tant que conservateur du patrimoine. Mais, il faut savoir que le Mobilier national n'est pas qu'un lieu de conservation, c'est aussi un lieu de création. Ce qui est vraiment étonnant, c'est de jouer sur ces deux tableaux, d'être là et de se dire que l’on crée et que l’on voit créer des œuvres qui vont arriver dans le patrimoine français. « Ces éléments qui ont été contemporains et qui sont contemporains, par exemple en 2025, peut-être que dans 50 ans, on va les vénérer comme des objets totalement patrimoniaux et qu'il faudra préserver au maximum. C'est ce qui s'est passé déjà au XVIIIe siècle. C'est un exemple que je cite énormément : nous avons des sièges de Saint-Cloud pour la reine Marie-Antoinette qui sont dans nos collections et à chaque fois, les visiteurs les voient comme des icônes. Je leur rappelle toujours que ce sont des sièges. Au départ, avant d'être des icônes, ce sont des meubles, des objets qui étaient pratiques. Beaux, mais pratiques. » Originaire de Franche-Comté, dans l’est de la France, Gérald Remy nourri sa passion pour l’art et l’architecture dès l’enfance dans un environnement familial attaché à l’histoire et à la beauté des objets. Après un parcours académique prestigieux à l’École du Louvre et la Sorbonne, il intègre le ministère de la Culture, en passant le concours de conservateur. Il travaille notamment à Beaubourg, au Fonds national d’art contemporain, et au sein de la direction des affaires générales du ministère de la Culture. Il rejoint le Mobilier national en 2009. « Je connaissais déjà parce que j'avais certains de mes condisciples de l'école du Louvre qui étaient ici, qui étaient inspecteurs, et je suis venu. Mais bien sûr, je connaissais déjà le Mobilier national puisque j'étais en rapport avec eux pour les dépôts au ministère de la Culture. C'est très drôle de se retrouver à la fois demandeur et puis après pourvoyeur, si l'on peut dire. Vous avez toujours un rapport d'étonnement lorsque vous arrivez, parce que cette institution, lorsque je suis arrivé, n'était pas aussi ouverte. C'était une institution qui travaillait beaucoup, mais qui communiquait peu. Où l'on était encore dans le secret, puisque qu'elle était au service des plus grands de ce monde français, du président de la République, des institutions. Mais qui avait la chance d'avoir des collections fabuleuses et qui mettait tout en œuvre pour les présenter, pour les mettre en avant, aussi bien auprès des institutions qu'auprès des musées et des institutions étrangères. Tout un panel d'interlocuteurs passionnant. » Gérald Remy est inspecteur des collections, un métier hérité du XIXe siècle, dont il apprécie la richesse historique et les responsabilités. « C'est une spécificité du Mobilier national. Inspecteur, c'est vraiment le terme employé depuis la fin du XVIIIe et XIXe siècle. Nous sommes inspecteurs des collections, inspecteur du Mobilier national. Nous avons un rôle d'inspection. C'est-à-dire de retrouver, de recoller tous les objets que nous avons en dépôt pour être sûrs qu'ils sont bien présents, en bon état et dans les lieux où on les a déposés. Parce qu'un meuble bouge. Un siège, cela peut passer d'un bureau à un autre. Notre mission, c'est non seulement de les retrouver, mais de savoir si, lors de ces transports, ils n'ont pas été abîmés, détériorés ou s'ils nécessitent de revenir au Mobilier national. C'est l’une de nos premières missions, bien sûr, cette mission de récolement. Mais nous avons également une mission d'étude de ces collections. Certains meubles, on croyait les connaître, mais grâce à l'étude de leur numéro d'inventaire, des marques qu'ils portent sur leur bois ou sur leurs textiles, nous pouvons retrouver leur histoire. La petite histoire, bien sûr, de leur création, mais aussi la grande, puisqu'ils furent souvent utilisés pour des grands événements. C’est vraiment formidable. » Une partie du travail de Gérald Remy consiste à effectuer le récolement. C’est-à-dire la vérification des collections, à documenter leur histoire à partir des inventaires, des archives et des ...
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  • Solène Corlet, les couleurs de l'atelier teinture du Mobilier national [3/9]
    2025/07/19
    100% création vous propose une série estivale dédiée aux métiers d'art du Mobilier national. Au sein de ce lieu emblématique du patrimoine français, l'atelier de teinture, créé en 1665 par Colbert, est un lieu historique qui n'a pas changé de place depuis sa création. Le nuancier du Mobilier national est un grand album regroupant plus de 16 000 couleurs de laine teintées, servant à la classification et mémorisation des couleurs. Il facilite le dialogue entre artistes et artisans pour la création ou la restauration, permettant ainsi de retrouver précisément les couleurs d'origine grâce à un système de référence enrichi chaque année. Aujourd'hui, nous avons rendez-vous avec Solène Corlet, teinturière et adjointe à la cheffe de l'atelier teinture du Mobilier national. Elle prépare et ajuste les teintures pour les tapisseries, tissus et œuvres d'art. « C'est un défi à chaque fois. Un nouveau projet, une nouvelle couleur et cela change tout le temps. C'est ce qui est bien », confie-t-elle. « La teinture a agi sur toutes les tapisseries et les tapis qui sortent du Mobilier national. Et nous, nous trouverions agréable que cela soit plus mis en avant, parce que c'est un savoir-faire. Certes, nous sommes dans notre coin, remisé, caché, mais c'est un savoir-faire qui se perd s'il n'y a pas de transmission, s'il n'y a pas de visibilité, si on ne dit pas que c'est un métier génial », assure la teinturière. Née à Saumur (Maine-et-Loire), Solène Corlet a toujours été passionnée par les couleurs et l'artisanat textile. Dyslexique, elle a rencontré des difficultés dans le système scolaire classique, ce qui l'a conduite à suivre un parcours atypique : une année de licence d'anglais, puis une mise à niveau en arts appliqués, et enfin un diplôme des métiers d'art textile, option broderie. Après ses études, elle a effectué des stages notamment au Mobilier national en restauration tapisserie, ce qui lui a permis de découvrir le métier de teinturière. Cette amoureuse des couleurs a intégré l'atelier de teinture où elle prépare et ajuste les teintures pour les tapisseries, tissus et œuvres d'art, en utilisant des techniques empiriques transmises oralement : « Il n'y a pas de livre de recettes. Chaque personne a un petit carnet où elle note ses formules, mais nous savons que lorsque nous devons refaire la même couleur, nous ne pouvons pas reprendre ces notes et refaire la couleur. Ce n'est pas possible. Si nous le faisions, nous serions 30% trop foncé, donc cela veut dire repartir plus clair et se rapprocher de la couleur. En plus, cela diffère du lot de laine. Nous avons une commande de laine qui est passée presque tous les deux ans, nous commandons une tonne. Cette laine n'est pas blanche, elle ne va pas avoir le même écru, elle peut être plus jaune que celle d'il y a deux ans et cela va jouer sur la couleur. » La maîtrise des couleurs et la connaissance des matériaux sont essentielles, car la longévité de l'œuvre tissée dépend en partie des coloris. La difficulté de reproduire exactement une couleur, en raison de la variabilité des matières, souligne, selon Solène Corlet, la dimension artisanale et unique de chaque teinture : « La matière première a déjà une couleur. Le colorant n'est pas un pigment. Le pigment s'applique sur une matière et c'est tout. Le colorant se lie chimiquement à la matière. Par transparence, on voit la couleur qu'il y avait en dessous. Notre laine un peu jaune, si nous faisons un violet, cela grise. C'est compliqué, nous ne pouvons pas reproduire exactement la même couleur. C'est pour cela que notre métier est très empirique. Il faut ajuster à chaque fois. Cela prend beaucoup de temps. » L'atelier teinture a pour mission de teindre la quantité – aussi appelé kilotage – de fibres textiles nécessaires à l'exécution ou à la restauration de tous les tapis et tapisseries. L'atelier teint annuellement une moyenne de 600 kilos de laine, 10 kilos de soie et 10 kilos de lin. À la demande des liciers – ceux qui tissent – et selon différents cas de figure, l'atelier de teinturerie doit trouver les nuances de couleurs très précisément : « Soit ils arrivent avec un échantillon sur une cartonnette, un échantillon en laine teinte que nous avons déjà fait, soit ils arrivent avec des échantillons, et nous allons en discuter. Il va nous dire ''il faut que ce soit plus bleu, plus rouge'' etc. Un autre cas de figure : une gamme. On nous donne le plus clair, le plus foncé, et nous allons créer ce qu'il y a entre. Les liciers arrivent avec les couleurs qu'il faut et le bon poids pour toute la pièce. Comme ça, normalement, nous n'avons pas à refaire. Il faut un kilotage avec la bonne quantité avec une petite marge de sécurité pour qu'il n'y ait pas à refaire. Ensuite, une fois qu'on a récupéré les échantillons et qu'on a discuté de cela, pour nous, la première ...
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