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サマリー
あらすじ・解説
La disparition du souverain pontife fait bien sûr la Une des journaux du monde entier. « Adieu au pape du bout du monde », soupire la Nacion à Buenos Aires, ville natale de François. « Les catholiques pleurent la voix éteinte des dépossédés », clame le Washington Post. « Le pape des pauvres est parti », renchérit L’Orient-Le Jour à Beyrouth. « Adieu, Saint humaniste », lance Le Soleil à Dakar. La Repubblica à Rome fait on ne peut plus sobre avec cette simple épitaphe : « Jorge Mario Bergoglio 1936-2025 ».Conservateur sur certains aspects…Enfin, Libération à Paris se démarque avec ce « Perdimus papam ». Libération qui pointe un « bilan en demi-teinte » : « avec la mort de François s’éteint une des rares voix capables de fissurer le carcan qui enserre l’Église depuis des siècles. Fissurer seulement, car, estime le journal, malgré tous les espoirs placés par certains dans ce pape désireux de dédier son pontificat aux pauvres et aux périphéries, l’Église n’aura pas opéré de réelle révolution sous son règne. » Le Soir à Bruxelles est tout aussi partagé. « Un vent de fraîcheur, mais aussi une cassure dans le pouvoir opaque du Vatican : dès le début, le pape des pauvres frappe les imaginations en marquant l’ouverture d’une ère nouvelle. Mais au final, l’habit ne fait pas le changement, affirme le quotidien belge. La place des femmes dans l’Église, plus importantes en nombre et aux postes à responsabilité, n’a pas évolué dans la doctrine, pas davantage que celle des homosexuels. Sur les thèmes éthiques – euthanasie, avortement, procréation assistée –, c’est le conservatisme qui reste de rigueur. »… réformiste sur d’autres !Reste que François a été « un pape audacieux dans sa défense des immigrants et de l’environnement », tempère El Pais à Madrid. « À une époque marquée par la montée du populisme, qui a fait de la xénophobie son étendard, François a inlassablement appelé à la solidarité avec les immigrés, rappelle le quotidien espagnol. (…) Il a constamment appelé les dirigeants mondiaux à adopter des politiques d’immigration humaines, tout en critiquant la criminalisation des demandeurs d’asile. »Le Guardian à Londres est sur la même ligne : « Alors que les mouvements nationalistes repliés sur eux-mêmes tiraient progressivement la boussole politique occidentale vers la droite, François est devenu un contrepoids de plus en plus essentiel sur des questions interconnectées telles que les migrations, le réchauffement climatique et le sort des pays du Sud. Laudato Si, son encyclique passionnée consacrée au défi de l’urgence climatique, fut un tour de force moral et philosophique. »Qui plus est, pointe La Croix à Paris, « François fut le premier pape à prendre acte du grand basculement de l’Église catholique en dehors de l’Occident, identifiant clairement l’Asie, l’Amérique latine et l’Afrique comme synonymes de son avenir ».Alors, « François est-il parvenu à “réparer“ l’Église, s’interroge Le Figaro. Du moins cet homme à la voix prophétique s’est-il efforcé de secouer énergiquement une maison qu’il jugeait assoupie : une situation à laquelle l’infatigable veilleur de Dieu, même affaibli, ne s’était jamais résigné. »Après lui ?Qui pour lui succéder ? Les journaux s’interrogent déjà aux quatre coins du monde. Et certains avancent des noms, à l’instar du Washington Post qui cite Anders Arborelius, évêque de Stockholm, Charles Maung Bo, évêque de Rangoun en Birmanie, François-Xavier Bustillo, évêque d’Ajaccio en France, Fridolin Ambongo Besungu, évêque de Kinshasa en RDC, ainsi que plusieurs prélats italiens, Pietro Parolin, Matteo Maria Zuppi, Mario Grech, ou encore le Philippin Luis Tagle et le Hongrois Peter Erdo.« Succession du Pape François : quelle chance pour l’Afrique, s’interroge Ledjely en Guinée. Les prétendants ne manquent pas, relève le site conakryien : le Guinéen Robert Sarah, 79 ans, le Congolais Fridolin Ambongo Besungu, 65 ans, le Ghanéen Peter Turkson, 76 ans. (…) Si l’Église catholique venait à miser sur l’un d’entre eux, cela parachèverait une ouverture amorcée avec le choix du pape François, et prolongée par les idées progressistes qu’il a portées. Reste à savoir, affirme encore Ledjely, si l’Église catholique est prête à franchir un tel cap : celui de se choisir un pape noir et africain, issu du sud du Sahara. Ce serait alors un symbole fort, et une forme de justice à l’égard d’un continent dont l’expansion démographique exceptionnelle pourrait de plus en plus peser dans la vitalité de l’Église catholique. »