Christophe Mincke présente une conférence intitulée « La mobilité sans répit. La mobilité comme injonction » .

Pourquoi considérons-nous systématiquement la mobilité et le changement comme des éléments positifs ? Pourquoi le repos est-il perçu comme illégitime et la surcharge de travail, la norme ? Pourquoi faut-il être flexible, capable de s'adapter à toutes les situations et si possible rapidement ?

Professeur à l'Université Saint Louis de Bruxelles, docteur en droit et sociologue, Christophe Mincke s'interroge sur la mobilité comme injonction sociale. Il est l'auteur, avec Bertrand Montulet, d'un ouvrage sur l'émergence de l'idéologie mobilitaire, "La société sans répit, la mobilité comme injonction" (Editions de la Sorbonne, 2019).

Christophe Mincke propose de considérer l'espace, le temps et la mobilité comme des constructions sociales et d'admettre que la mobilité ne se résume pas aux déplacements, aux infrastructures, aux technologies… On parle aussi de mobilité sociale, professionnelle, intellectuelle… Nous les vivons et les pensons avec les mêmes outils que la mobilité « physique ».

Pourquoi s'interroger sur notre mobilité ?

Pour Christophe Mincke, il est nécessaire de se pencher sur la question de la mobilité parce qu'elle se trouve au cœur de trois crises majeures de notre époque : sanitaire, environnementale et individuelle.

Lors de la pandémie de Covid-19, notre mobilité, nos modes de vie ont pris de vitesse nos systèmes sanitaires. Ils ont transformé une contamination locale en pandémie mondiale.

En ce qui concerne la crise environnementale, le lien est encore plus évident : les transports représentent 21,25% des émissions totales de la Belgique. On ne trouvera pas de solution à la crise climatique sans repenser notre mobilité.

Au niveau individuel aussi, cette mobilité débridée entraîne des conséquences visibles notamment à travers les chiffres du nombre de burn-out, tous secteurs d'activités confondus. Nous passons notre vie à courir après le changement, nous sommes poussés à courir après des choses que nous n'atteindrons jamais. Pour Christophe Mincke, nous vivons dans une société qui nous demande de tellement bouger, de tellement changer, de tellement tout reconsidérer que nous nous épuisons.

Dans l'exposé présenté dans ex cathedra, Christophe Mincke propose des clés pour mieux comprendre les représentations de la mobilité et les normes sociales qui en découlent.

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