8 à 10 % de la population française, environ 7 millions de personnes selon la Fédération Française des Dys sont atteints. La Haute Autorité de Santé estime que 8 % des enfants d’âge scolaire sont touchés.

Comme souvent, les chiffres varient selon les sources et les critères retenus. Les troubles dys concernent beaucoup de monde et donc forcément des personnes qui participent à vos formations !

Comment prendre en compte les besoins spécifiques des personnes en situation de handicap et en réalité… améliorer les formations pour tout le monde ?

Les troubles dys sont des troubles cognitifs spécifiques qui affectent certains apprentissages. On dit aussi troubles d’apprentissage.

Ils sont liés à un fonctionnement atypique de certaines zones du cerveau et peuvent impacter la lecture, l’écriture, le calcul, l’attention, le langage oral ou encore la motricité fine.

Aucun impact sur l’intelligence, la perception ou la capacité à interagir socialement !

Certains apprentissages ne s’automatisent pas. Une personne dys peut se retrouver dans une situation de “double tâche”. Un apprenant dyslexique -le trouble affectant la lecture- doit consacrer toute son énergie à déchiffrer un texte et il lui reste peu de ressources pour comprendre, mémoriser et répondre aux questions.

Résultat : lenteur, fatigue, difficultés d’attention et d’organisation.

Deuxième conséquence : à force de fournir beaucoup d’efforts sans en mesurer les mêmes résultats que les autres, la personne risque de se décourager. Cela peut mener à de l’anxiété, une faible estime de soi et même de la souffrance psychologique!

Avec des aménagements adaptés, on peut réduire la charge cognitive et éviter la fameuse “double tâche”. Ces ajustements profitent à tout le monde, pas seulement aux personnes dys !

Parlons justement de traitement et structuration de l'information selon la recherche de RE Mayer, psychologue à l’université de Santa Barbara:

Pour apprendre, l’humain traite les images et les mots en les combinant via deux canaux séparés: l’auditif et le visuel. Ces informations atterrissent dans la mémoire de travail. Celle-ci est limitée contrairement à notre mémoire à long terme.

Par exemple, il est difficile pour la majeure partie d’entre nous de retenir un nombre à 10 chiffres. Si vous ne le répétez pas, au bout de 20 secondes vous l’aurez oublié!

La combinaison des audio et des visuels facilite les apprentissages mais sous condition. Regarder un diagramme puis lire son commentaire est plus long et fastidieux que regarder un diagramme en écoutant un commentaire. Mais si ce diagramme est complexe, les explications devront être simples pour faciliter compréhension et traitement des informations.

L’enjeu des supports pédagogiques est l’allégement de la charge cognitive pour tous, ce qui facilitera aussi la tâche des personnes DYS. Il s’agit de:

• minimiser la quantité d’information,
• éviter la décoration sans lien avec la notion abordée,
• bannir la gesticulation de l’intervenant,
• supprimer les animations, effets sonores ou mixage avec une musique

La suite au prochain épisode!

Par Nadège Riche et Frédérique Bertelet

Fédération français des dys: https://www.ffdys.com/

Haute Autorité de la Santé: https://www.has-sante.fr/jcms/c_2824177/fr/troubles-dys-comment-mieux-organiser-le-parcours-de-sante

Cambridge Handbook of Multimedia Learning, 2021, RE MAyer

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