
Thaïlande: le chaos politique assène un coup dur au clan Shinawatra
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La Thaïlande est plongée dans une nouvelle crise politique : le 1er juillet, la Cour constitutionnelle a accepté une requête des sénateurs conservateurs visant à destituer la Première ministre Paetongtarn Shinawatra, accusée d’avoir enfreint des règles d’éthique après un scandale téléphonique. Et, en attendant de rendre son verdict, le tribunal a décidé de suspendre la jeune dirigeante de ses fonctions, portant un coup dur à la puissante famille Shinawatra.
Avec notre correspondant à Bangkok,
Moins d’un an au pouvoir : la Première ministre peut-elle vraiment être évincée ?Pour beaucoup d’observateurs ici, ses chances de survie, à la tête du gouvernement thaïlandais, sont très minces. Après, cette suspension ne signifie pas nécessairement que la Cour constitutionnelle votera en faveur de la destitution de Paetongtarn Shinawatra. Il y a un précédent : l’ancien Premier ministre Prayut Chan-o-Cha, auteur du dernier coup d'État, avait été suspendu de ses fonctions en 2022, avant d’être maintenu finalement. Sauf que le général Prayut avait été suspendu par un vote très serré, de cinq contre quatre.
Dans le cas de Paetongtarn, sept des neuf juges de la Cour constitutionnelle, soit une écrasante majorité, ont voté en faveur de sa suspension, des signes peu rassurants. À noter que la Commission nationale anti-corruption (NACC) enquête aussi sur la jeune dirigeante. Ce processus peut déboucher sur une nouvelle affaire devant la Cour suprême, instance qui pourrait, en définitive, interdire à Paetongtarn Shinawatra d’exercer toute fonction politique.
Fin de règne pour la famille Shinawatra ?On assiste peut-être au début de la fin de la dynastie Shinawatra. Car, au même moment, le père de Paetongtarn, l’influent et controversé Thaksin Shinawatra, bientôt 76 ans, se trouve aussi dans de mauvais draps. Le 1er juillet, son procès dans lequel il est accusé d’avoir insulté la monarchie, un crime sévèrement puni, s’est ouvert à Bangkok.
Ce mois-ci, le leader de facto du parti Pheu Thai au pouvoir, doit être également entendu par la Cour suprême concernant son hospitalisation prolongée en 2023, qui est vu comme un moyen d’avoir pu éviter la prison.
Pour rappel, après 15 ans d’exil pour fuir des condamnations pour corruption, l’ancien Premier ministre est revenu en Thaïlande en 2023 grâce à pacte de circonstance nouée avec l’establishment militaro-royaliste, ses ennemis d’hier, qui l’ont d’abord renversé en 2006, puis sa sœur Yingluck Shinawatra, en 2014. Celle-ci vit toujours en exil.
L’armée toujours aux rênes du paysDepuis la résurgence des tensions frontalières avec le Cambodge fin mai, qui ont précédé le scandale téléphonique où Paetongtarn Shinawatra critique l’armée, le pouvoir militaire est revenu sur le devant de la scène politique. Panuwat Panduprasert, professeur de sciences politiques à l’université de Chiang Mai, confirme : « Le gouvernement ne prend pas vraiment les devants pour le moment. Il semble que, désormais, l'armée ait reçu le pouvoir d'agir de manière quasi-indépendante ».
Et aujourd’hui, l’alliance contre-nature entre le clan Shinawatra et les militaires ne tient plus qu’à un fil. Aux yeux de l’élite conservatrice dirigeante, Thaksin est, depuis son retour au pays, bien trop irrévérencieux. Le déclin de popularité de la famille Shinawatra est du pain béni pour le camp militaro-conservateur, qui avait subi une défaite cuisante aux élections en 2023.
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