
RDC: à Angumu, l'unique service de la région qui soigne les troubles mentaux
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Dans cette zone montagneuse et enclavée, sur les rives du Lac Albert qui fait frontière entre la RDC et l’Ouganda, un seul hôpital soutenu par l’ONG Médecins sans frontières, à Angumu, prend en charge les patients qui souffrent de troubles mentaux. Dans cette région, les besoins sont pourtant colossaux. La région, où aucun groupe armé n’a jamais attaqué grâce à la rivière Kakoye que les habitants disent magique, accueille des dizaines de milliers de déplacés.
De notre envoyée spéciale de retour de Angumu,
« Moi, je suis Emmanuel Umerambe Watum, je suis superviseur des activités santé mentale. » Ce psychologue clinicien de formation nous fait faire le tour du service de psychiatrie : « Cette salle, c'est pour observer les malades. Il y a un malade que nous avons récupéré pour l’amener l’hôpital, car il était enchaîné. Ça fait aujourd’hui trois semaines qu’il est chez nous et nous avons pu le déchaîner. »
Si la famille de ce malade l’a enchaîné pendant 16 ans, c’est parce qu’aucun centre spécialisé n’existait dans la région avant 2022, date de l’ouverture de ce service. Roseline amène son frère pour la troisième fois.
« Tout a commencé par des troubles de la parole. Mon frère a commencé à dire "il y a des gens qui me poursuivent". Après, il a voulu tuer sa fille aînée, il a voulu l’égorger. Les gens qui étaient là ont réussi à sauver cet enfant. Et après, il s’en est pris à une chèvre et il l’a découpée en morceaux avant de la jeter dans la brousse. »
Tous les cas ne sont pas aussi sévères. Certains souffrent de dépressions ou de troubles chroniques, liés notamment à des traumatismes. L’hôpital se situe à proximité de zones en conflit et la région accueille de nombreux déplacés, rappelle-le docteur Françoise Bema, directrice de l’hôpital :
« Nous avons suivi des formations dans ce domaine, et nous avons des capacités. Il n’y a pas moins de 200 malades actuellement et c’est MSF qui nous aide pour les médicaments. Et après le départ de MSF, comment se fera l’approvisionnement des médicaments ? Parce qu’il y a encore la guerre et la population n’est pas encore en mesure de se prendre en charge. Alors leur demander d’acheter les médicaments, ce sera difficile. On craint que beaucoup de patients arrêtent leur traitement. »
Selon le ministère de la Santé, au moins 20 millions de Congolais souffraient en 2023 de problèmes de santé mentale.
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