エピソード

  • Les retraites, un dossier piégé pour François Bayrou
    2025/06/15

    Le conclave sur les retraites s'achève ce mardi. Selon la stratégie déterminée par François Bayrou, le dossier reviendra ensuite devant le Parlement, avec potentiellement un nouveau texte à étudier. Si les discussions entre les partenaires sociaux semblent avoir légèrement avancé ces derniers jours, le consensus n'est toujours pas trouvé et les oppositions comptent bien mettre la pression sur le gouvernement.

    La France Insoumise l'a déjà promis : elle déposera une motion de censure si la réforme Borne, passée en force il y a deux ans, n'est pas abrogée. La France insoumise se sent d'autant moins contrainte que la CGT, syndicat dont elle est le plus proche, a claqué la porte des discussions voilà des mois.

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    Mais une nouvelle fois, c'est le Parti socialiste qui pourrait s'ériger en arbitre. Le PS n'écarte pas de censurer le gouvernement Bayrou, mais son Premier secrétaire tout juste réélu, Olivier Faure, n'en fait pas une posture automatique. Il attend surtout l'épilogue des discussions entre partenaires sociaux. Proche du syndicat CFDT, qui négocie toujours avec le patronat, le parti à la rose pourrait s'accommoder de mesures sur la pénibilité, les carrières hachées, voire un changement de l'âge minimal de départ avec une pension complète sans avoir validé tous ses trimestres. La CFDT propose de le ramener à 66 ans au lieu de 67 actuellement. Mais « si c'est le statu quo, je ne vois pas comment on ne censure pas », estime un influent sénateur PS.

    François Bayrou affiche son optimisme

    Le Premier ministre l'a répété cette semaine, il croit « qu'il existe un chemin » vers un accord entre syndicats et patronat... et par là-même un moyen pour lui de s'éviter une motion de censure délicate. Le problème, c'est que des messages contradictoires venus de ses propres rangs ont émergé ces derniers jours. Son prédécesseur Edouard Philippe défend toujours l'idée de relever l'âge légal de départ mais aussi introduire une part de capitalisation, c'est-à-dire une épargne individuelle. L'idée fait son chemin dans les rangs macronistes, où le député Pierre Cazeneuve a par ailleurs indiqué vouloir déposer une proposition de loi relevant à 65 ans l'âge légal de départ à la retraite.

    Des pistes susceptibles d'embarrasser le Premier ministre

    Le Rassemblement National ne veut absolument pas en entendre parler de ces propositions alors qu'à gauche, le projet même de privatiser les retraites, même en partie, est vu comme un casus belli. Un cadeau empoisonné donc pour François Bayrou, car un changement de système impliquerait de trouver des financements pour organiser la transition. Or le Premier ministre a une mission, celle de faire des économies, 40 milliards sur le budget 2026. Les semaines qui s'annoncent pourraient donc se transformer en pente très glissante pour le gouvernement Bayrou.

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  • Présidentielle 2027: Gérald Darmanin y pense-t-il en se rasant?
    2025/06/08

    À deux ans de l'élection présidentielle, la course des petits chevaux a commencé dans le socle commun entre Édouard Philippe, Gabriel Attal, Bruno Retailleau, mais aussi Gérald Darmanin. Le ministre de la Justice espère faire partie du casting des présidentiables et pour y parvenir applique les bonnes recettes de son mentor en politique Nicolas Sarkozy : être partout, tout le temps.

    Gérald Darmanin maitrise parfaitement cet exercice. Il l'a encore montré cette semaine après les violences qui ont eu lieu en marge de la victoire du PSG en Ligue des champions. Il a saisi cette occasion pour proposer de changer la loi, de la durcir et ainsi endosser le costume du défenseur de l'ordre en empiétant sur les plates-bandes de Bruno Retailleau. Car le ministre de l'Intérieur est largement critiqué sur sa gestion des événements.

    Gérald Darmanin a senti qu'il y avait une brèche et dans son entourage, on ne s'est pas privé pour pointer les dysfonctionnements du dispositif de sécurité en déclarant : « Si Darmanin avait été ministre de l'Intérieur, Laurent Wauquiez aurait été le premier à demander une commission d'enquête », et en rappelant que pendant les Jeux olympiques, quand il était encore Place Beauvau, « Il n'y avait pas eu de morts ». Une manière de tacler un concurrent potentiel pour 2027.

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    Gérald Darmanin « ne s'interdit rien »

    La présidentielle approche, Gérald Darmanin veut donc monter en puissance. Un député macroniste pense que Gérald Darmanin « ne s'interdit rien ». Autrement dit, il s'autorise à croire qu'il a une chance en 2027. L'intéressé a d'ailleurs confirmé qu'il pensait à la présidentielle il y a quelques jours dans l'émission télévisée Ambitions intimes, où l'animatrice Karine Lermarchand recueille les confidences des politiques. Nicolas Sarkozy lui-même voit un destin présidentiel pour Gérald Darmanin. Et une ministre de droite n'en doute pas, le garde des Sceaux « a une ambition ».

    « Qui est capable de financer une campagne ? »

    Est-ce que l'ambition suffit pour gagner sa place sur la ligne de départ ? C'est une condition sine qua non mais pas une condition suffisante. Dans l'entourage d'Édouard Philippe, lui-même déjà candidat déclaré à la présidentielle, on relativise d'ailleurs sans magnanimité les chances de Gérald Darmanin de concourir. Un maire Horizons s'interroge : « Qui est capable de financer une campagne ? Gabriel Attal oui, Édouard Philippe oui, pas Gérald Darmanin ».

    Un ministre proche du maire du Havre pense lui qu'il y a un « cran supérieur » pour être présidentiable que Gérald Darmanin n'a pas atteint. Mais une ministre centriste affirme que Gérald Darmanin a un atout : « Il sait parler aux gens plus populaires ». Un petit plus et quelques moins pour Gérald Darmanin.

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  • Les Républicains réfléchissent déjà à leur sortie du gouvernement
    2025/06/01

    Les fissures, déjà apparentes, entre Les Républicains et le reste du « socle commun » semblent se renforcer ces derniers jours, sur fond de critiques de l’action de François Bayrou. Les LR commencent à se poser sérieusement la question de leur participation au gouvernement.

    La porte a été entrouverte par le nouveau président du parti lui-même. Lors de son premier bureau politique, l'instance réunissant les ténors des Républicains (LR) et convoqué cette semaine, Bruno Retailleau a déclaré : « Notre sortie du gouvernement, comme notre entrée, devra être décidée collégialement ». Rien de très précis, mais le sujet est désormais posé sur la table.

    Un participant au bureau politique l’a interprété ainsi, et pour lui, ce n’est pas une mauvaise nouvelle : « Ce n’est plus tenable pour LR de soutenir Bayrou ». Déjà peu enthousiastes à l’idée de participer à un gouvernement dirigé par celui qui, par deux fois, a appelé à voter contre Nicolas Sarkozy, les Républicains jugent très sévèrement les six premiers mois de François Bayrou à Matignon. « Il n’y a que des propositions de loi votées, aucun texte du gouvernement », critique un sénateur, un sourire en coin. « Il n’y a aucun cap, il semble tout découvrir ». Une députée, de son côté, déplore : « Son manque de courage me déprime. Il est incapable d’assurer la moindre cohésion ».

    « Cadenassé »

    Mais pourtant, cette participation au gouvernement a permis à LR de revenir sur le devant de la scène. Tous au parti en conviennent. Cependant, l’élection du président semble avoir ouvert une nouvelle phase, celle de la préparation à 2027. La liberté de ton accordée aux ministres a surtout permis à Bruno Retailleau de l’emporter triomphalement sur Laurent Wauquiez. « On aurait intérêt à ne pas trop tarder à partir maintenant », souffle un élu à la sortie du Bureau politique de mercredi. « Bruno a crevé l’écran, mais il aura du mal à avoir un bilan à Beauvau. Plus il reste, plus il se fait attaquer par le RN et plus il est cadenassé par Emmanuel Macron, comme sur l’Algérie », assure un LR bien informé.

    Le parti étudie déjà des motifs de rupture avec le gouvernement Bayrou. Sur la proportionnelle aux législatives, la formation de droite s’oppose fermement. Concernant le futur budget 2026, pour lequel le Premier ministre appelle « tous les Français à faire des efforts », LR refuse toute hausse d’impôts. Certains vont même jusqu’à pronostiquer une censure du gouvernement à l’automne.

    On perçoit, en tout cas, une forme d’accélération. Une réflexion s’engage sur une raison valable pour rompre avec le macronisme. D’autres questions restent à trancher : faut-il un candidat LR pour 2027 ? Si oui, qui ? Sinon, qui soutenir ?

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  • Le torchon continue de brûler entre macronistes et Républicains
    2025/05/25

    Le torchon continue de brûler entre le camp macroniste et Les Républicains. Dimanche, Bruno Retailleau, actuel ministre de l'Intérieur a été élu président du parti. Et l'agacement n'a pas tardé à poindre du côté des élus macronistes qui estiment que l'intéressé a « l'impression d'avoir déjà gagné la présidentielle ». Autre élément irritant, la sortie de cette ministre LR qui a fait grincer des dents dans le camp présidentiel.

    Et pas n'importe quelle ministre, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas. Interviewée sur Europe 1, cette proche de Bruno Retailleau estime que « le macronisme trouvera probablement une fin dans les mois qui viennent. La question c'est comment on rebâtit la suite ». Dans la foulée, les messageries des députés Ensemble pour la République ont surchauffé. Députés qui ont immédiatement demandé la démission de Sophie Primas mais aussi de Bruno Retailleau.

    Car quelques jours plus tôt, le ministre de l'Intérieur avait clamé : « je ne suis toujours pas macroniste ». Pas très sympathique alors que le camp présidentiel et Les Républicains cohabitent dans le socle commun formant le gouvernement. Dans un tir groupé à l’allure d’offensive organisée sur les réseaux sociaux, les cadres de Renaissance se sont plu cette semaine à rappeler les scores modestes de LR lors des derniers scrutins.

    C'est donc une ambiance compliquée dans le bloc central où ils sont tous alliés malgré eux

    C'est une ambiance à couteaux tirés. On ne compte plus les sujets de discorde. Du port du voile dans le sport, aux suites de la condamnation de Marine Le Pen et du Rassemblement national, de la fin des Zones à Faible Émissions à la loi Paris-Lyon-Marseille en passant par les deux lois sur la fin de vie qui sont en ce moment débattues dans l'hémicycle, le socle commun s'illustre par des divisions permanentes s'exprimant en continu sur la place publique. Elles opposent les LR aux macronistes, mais aussi au sein même de chaque parti la composant. Les députés des deux blocs ne s’en cachent plus. Pierre Cordier, devant le groupe LR : « À force, on ne sait plus ce qu'il y a de commun dans ce socle ».

    Le gouvernement peut-il encore tenir longtemps ?

    Pour le moment, la coalition de François Bayrou est encore protégée par la peur du chaos que pourrait entraîner la chute de son gouvernement. Mais pour combien de temps ? De tous les côtés de ce bloc central les signes d'exaspération se multiplient. En témoignent les dernières déclarations évoquées plus haut.

    Même s'ils n'aiment pas les personnalités d'Emmanuel Macron et François Bayrou, les électeurs LR aiment encore moins le désordre. Malgré les tensions, aucun député du bloc central n’imagine d’ailleurs son gouvernement être renversé par une motion de censure comme celui de Michel Barnier en décembre 2024. La perspective d’une dissolution, techniquement possible à partir de cet été, effraie jusque dans les rangs du Rassemblement national. De quoi la dissuader d’appuyer sur le bouton rouge de la censure.

    Mais chacun le sait, le budget qui arrive s'annonce explosif et c'est donc à partir du mois d'octobre que, s'il veut tenir, le socle commun devra se ressouder pour affronter cette dangereuse zone de turbulences.

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  • Le Congrès du parti socialiste, clé de l’union de la gauche ?
    2025/05/18

    À partir du 27 mai, les adhérents du parti socialiste sont appelés à choisir leurs nouveaux dirigeants, avec comme point d’orgue le congrès de Nancy mi-juin, quelques jours après la désignation du Premier secrétaire. Et le choix des socialistes pourrait être déterminant dans une éventuelle union pour la présidentielle. Les trois candidats, Olivier Faure, Boris Vallaud et Nicolas Mayer-Rossignol semblent alignés en faveur d’une candidature commune en 2027, mais sur le papier seulement.

    Tout le monde au PS semble désormais d’accord : il faut une union de la gauche en 2027 sans les Insoumis. Après avoir longtemps défendu le rapprochement avec LFI, Olivier Faure a finalement rendu les armes ces derniers mois, « pour ne pas perdre son poste », persifle une de ses opposantes internes. Le nouveau périmètre va donc de la gauche radicale façon François Ruffin aux sociaux-démocrates de Raphaël Glucksmann, voire à la maigre aile gauche de la Macronie, en passant par les alliés écologistes et communistes. Consensus aussi sur l’espoir que le candidat commun en 2027 soit issu des rangs socialistes, mais la stratégie pour y arriver en revanche diffère.

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    Deux salles, deux ambiances

    Il y a d'un côté les partisans du jeu ouvert et de l'autre, ceux qui prônent le passage en force. Olivier Faure par exemple reste sur la ligne qu’il tient depuis son arrivée à la tête du PS en 2018 : un candidat socialiste si possible, mais pas d’opposition de principe à céder la place. En revanche, du côté de Nicolas Mayer-Rossignol et ses alliés, François Hollande, Carole Delga ou Anne Hidalgo, la prééminence socialiste est une priorité. Une ligne qualifiée d’« identitaire » par les Fauristes et qui passerait par le rassemblement sous un même drapeau de toute la galaxie socialiste aujourd’hui dispersée : Bernard Cazeneuve, Raphaël Glucksmann ou certains ministres et élus macronistes.

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    Les alliés moyennement intéressés

    « Si c’est pour se faire marcher dessus comme avec les Insoumis, non merci », cingle un élu communiste. Pas beaucoup plus d’enthousiasme côté Écologistes, où les multiples alliances passées avec le PS n’ont pas laissé que de bons souvenirs. Beaucoup défendent donc l’idée d’une primaire très large, c’est-à-dire pas seulement avec des candidats désignés par les partis. « Sinon personne ne jouera le jeu », estime une ancienne Insoumise. Les Insoumis justement, qui regardent l’agitation avec amusement : « plus il y a de divisions au PS, mieux je me porte », rigole un député LFI. À moins qu’une position centrale émerge à l’occasion du congrès socialiste : le 3ème homme de l’élection, Boris Vallaud plaide pour « une union à toute force mais pas à tout prix ». Un peu flou pour certains : « tu ne pourras pas être éternellement la Suisse », a lancé cette semaine une haute dirigeante du PS au patron des députés socialistes.

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  • François Bayrou-Emmanuel Macron: duo ou duel?
    2025/05/11

    Comment fonctionne le couple exécutif que forment le Premier ministre François Bayrou et le président Emmanuel Macron ? La cote de popularité du Premier ministre est au plus bas alors que celle du président de la République remonte un peu. S’agit-il d’un duo ou d’un duel ?

    Si l'on regarde les dernières initiatives du Premier ministre et du président, on a un peu l'impression d'une course à l'échalote entre eux pour en appeler aux Français. À peine Emmanuel Macron avait-il évoqué, il y a quelques jours, sa volonté d'organiser une convention citoyenne sur les rythmes scolaires que François Bayrou est sorti du bois pour demander un référendum sur un plan budgétaire lançant une balle dans le jardin du chef de l'État auquel revient la prérogative de convoquer une telle consultation.

    En guise de réponse, Emmanuel Macron a annoncé qu'il allait s'exprimer la semaine prochaine dans une émission télévisée pour évoquer notamment ses pistes de référendum parmi lesquelles ne figurent pas les questions budgétaires.

    Comme si les deux jouaient une partition en polyphonie, ni tout à fait duel, ni vraiment duo. Une ministre résume avec délicatesse cette dissonance au sein du couple exécutif : « On a des voix nuancées, est-ce incompatible et contradictoire, je ne sais pas ». Quand une autre estime que cet épisode est révélateur en déclarant : « Jusqu'à présent, on n'avait pas le sentiment de cette compétition ».

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    Chacun poursuit ses objectifs politiques propres

    Qu'est-ce que ça révèle ? D'abord que chacun poursuit ses objectifs politiques propres. François Bayrou a envie de rester Premier ministre le plus longtemps possible. Il a déjà réussi à durer plus que Michel Barnier à Matignon, c'était son premier objectif. Il cherche maintenant comment passer l'écueil du prochain budget en prenant les Français à témoin de ses efforts.

    Mais sa méthode jugée parfois brouillonne et sa communication à l'instinct lui jouent des tours et le font chuter dans les sondages. Une ministre juge d'ailleurs que cela donne une raison à Emmanuel Macron de se réjouir, puisqu'il a « un Premier ministre grâce auquel il est populaire ».

    Un jeu de balancier

    C’est un peu comme un jeu de balancier entre François Bayrou et Emmanuel Macron qui a permis au chef de l'État d’identifier qu'il avait un créneau pour se réinvestir dans le champ national, lui qui avait été mis à la diète de politique intérieure depuis la dissolution.

    Emmanuel Macron n'a jamais vraiment renoncé à jouer un rôle et veut valoriser son bilan. Alors, il cherche comment continuer à faire bouger les choses en misant sur le référendum. Dans l'espoir de retisser un lien avec les Français, lien que François Bayrou, lui, n'a pas encore réussi à nouer.

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  • La bataille des «Républicains» entre dans sa derrière ligne droite
    2025/05/04

    Dans deux semaines, la campagne interne des Républicains connaitra son dénouement avec l'organisation du congrès devant élire un chef à cette famille politique orpheline depuis le départ d'Éric Ciotti. La bataille entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez se raidit en cette fin de campagne

    Dans le camp de Bruno Retailleau, on craint une fin de la campagne« pourrie » par Laurent Wauquiez. Le chef des députés de la droite et challenger dans cette élection, multiplie les coups de pression pour tenter de déstabiliser son rival.

    Laurent Wauquiez s’empare notamment du débat budgétaire lancé par François Bayrou. Il n’hésite pas à menacer de retirer le soutien des Républicains (LR) au gouvernement si les impôts venaient à augmenter. Il exige également que Bruno Retailleau s’oppose publiquement à l’instauration de la proportionnelle, une position délicate pour le ministre de l’Intérieur, dont la fonction l’empêche de formuler de telles menaces.

    Comme depuis le début de la campagne, Bruno Retailleau refuse de répondre directement aux attaques, tout en reconnaissant, en privé, être visé « matin, midi et soir ». Hors micro, son entourage réplique :« Laurent est le seul à faire ce genre de menaces, personne ne le suit au parti ».

    Une anecdote illustre l’ambiance tendue à quinze jours du scrutin. La semaine dernière, les deux rivaux se sont croisés lors d’une séance photo pour un hebdomadaire. L’échange, qui a duré « sept minutes et trente secondes », n’était« ni très froid, ni très cordial », selon un témoin.

    La course aux cartes terminée

    L’autre grande bataille de cette campagne est la mobilisation des adhérents. À ce jeu, les deux candidats ont fait le plein. On connaît désormais le nombre de votants potentiels pour le scrutin en ligne, qui se tiendra du 17 au 18 mai : plus de 121 600 adhérents. Un chiffre impressionnant, qui montre que le parti a quasiment triplé son nombre de membres, passant de 43 000 en février à ce nouveau record.

    Les détails de cette mobilisation permettent d’évaluer la capacité de chaque candidat à rallier des soutiens. Laurent Wauquiez a consolidé son fief en Auvergne-Rhône-Alpes, région qu’il a présidée, où l’on compte désormais près de 18 000 encartés. Bruno Retailleau, originaire des Pays de la Loire, une région moins peuplée et donc moins décisive, mise sur un autre bastion : l’Île-de-France, avec ses 26 000 adhérents. La fédération de Paris, la plus importante du parti, est considérée par une large majorité de cadres comme le « véritable fief » de Retailleau.

    Ce n’est pas un hasard si Bruno Retailleau organisera son dernier grand meeting le 11 mai en région parisienne. Ses soutiens affichent une confiance affirmée :« Le match est plié, il ne sera pas élu avec 65 %, mais pas loin », confie un sénateur.

    De son côté, Laurent Wauquiez maintient un rythme effréné, enchaînant jusqu’à deux meetings par jour, parfois toute la semaine. Malgré des sondages défavorables, son entourage reste convaincu de sa victoire, affirmant que « la campagne des militants, c’est clairement la sienne ».

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  • Face aux divisions, nouveaux appels à l'union de la gauche
    2025/04/27

    Alors que les écologistes tiennent congrès ce week-end et que les socialistes entrent dans la dernière ligne droite avant la désignation de leur Premier secrétaire, la gauche s'interroge sur la suite et en particulier sur la stratégie à mettre en place en vue de la présidentielle. Faut-il un seul candidat commun, et si oui comment le désigner, avec quelle plateforme programmatique ? L'ancienne candidate commune à la primature du NFP, Lucie Castets, a pris la plume cette semaine pour appeler ses interlocuteurs des partis à se ressaisir du dossier.

    « La responsabilité est immense » en ces temps de « fascisation rampante », écrit Lucie Castets dans une tribune publiée par le journal Libération. Et elle assume de les prendre ses responsabilités dans ce qu'elle appelle « un droit de suite », après avoir été sollicitée à la surprise générale l'été dernier pour représenter le NFP à Matignon.

    Depuis l'échec de cette initiative, Lucie Castets échange régulièrement avec les dirigeants de la gauche et des écologistes mais aussi avec des acteurs de la société civile, des syndicats et des chercheurs. Et elle arrive ainsi avec un mode d'emploi de l'union : tout d'abord l'établissement d'un socle programmatique, élaboré au-delà des frontières des seuls partis, et une candidature commune pour 2027.

    Celle-ci pourrait être décidée à l'issue d'une primaire, d'un conclave inter partis ou d'une convention citoyenne ou un mélange de tout ça. Et Lucie Castets propose un premier rendez-vous le 2 juillet prochain pour lancer la dynamique et constituer une équipe, « plutôt que de chercher le candidat providentiel ».

    LFI opposée à une primaire

    « Il fallait tenir compte des échéances des uns et des autres », explique Lucie Castets : les écologistes sont en congrès ce week-end et pour les socialistes ce sera les 14 et 15 juin. « Mais il faut aussi écouter les électeurs de gauche », insiste-t-elle, ayant constaté une forte demande d'union lors de ses divers déplacements. Le problème c'est que la candidature commune, si elle est officiellement souhaitée par tous les partis de l'ex NFP, y aboutir via une primaire par exemple en horripile certains. La présidente du groupe Insoumis à l'Assemblée Mathilde Panot a ainsi fait part de son opposition jeudi, estimant que « l'union se fait dans l'action » et pas par des tractations politiciennes.

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    Une longue route en perspective

    L'appel a quand même reçu un accueil favorable chez les écologistes, et les socialistes, divisés sur à peu près tout, sont en revanche d'accord sur la nécessité d'une candidature commune, mais sans les Insoumis. La proposition Castets pourrait ainsi jeter les bases d'un travail collectif en vue de 2027. Le patron du PS Olivier Faure plaidait d'ailleurs dès 2022 pour l'établissement d'une plateforme commune, préalable à la désignation d'un ou une candidate à la présidentielle. Comme l'avoue Lucie Castets : « la route est longue et le chemin pentu », tout en gardant l'espoir de rallier tout ce beau monde à sa cause.

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