エピソード

  • De la mer à l’assiette: préserver les ressources des mers et les océans
    2025/06/14

    L'océanographe Anita Conti l'avait écrit : « Le grand bleu est une masse vulnérable, pillée de manière sauvage c'est un géant qui ne peut plus se défendre ». Nous étions en 1952. « Mon océan saigne », lui a répondu, 73 ans plus tard, le réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako en ouverture du sommet de Nice. Les océans sont en danger, et la vie de ceux qui en dépendent également.

    Pourquoi en parler dans une émission de cuisine ? Parce que, « la cuisine est la plus puissante des armes, utile et révolutionnaire dont tout le monde dispose » brandit la cheffe catalane Maria Nicolau, « dans chaque casserole, réside la possibilité de créer le monde selon nos idéaux et nos sentiments !

    Respecter les océans et les mers, préserver les ressources, chacun peut le faire, à son échelle. En cuisinant des poissons de saison, en renonçant au maquereau, au chinchard, à l'anguille aujourd'hui menacés, en cuisinant tout le poisson, arêtes et tête comprises, ça vous fera un bouillon bien goûteux ! La durabilité de la mer à l'assiette est à portée de chacun, chez soi, et en restauration ? Quelles sont les convictions des jeunes cuisiniers ? Quelle attention aux ressources de la mer et des océans ? Quelle est la philosophie enseignée dans les écoles ? Comment se traduit l’engagement en cuisine ? Qu'est-ce qu'un poisson durable ? Comment agir au quotidien pour la préservation des ressources de la mer ? ».

    Avec

    - Josselin Marie, chef cuisinier et fondateur du restaurant écologique et gastronomie La table de Colette, 17 rue Laplace à Paris

    - Nicolas Chiff à l’École Ferrandi Paris

    - Ilan Rosenberg, vainqueur du concours Olivier Roellinger cofondé par l’ONG Ethic Océan [Instagram] Ferrandi Paris et le Lycée de hôtelier de Dinard

    - Eulalie Russ, MOF poissonnière et écaillère à L’Isle-sur-la-Sorgue dans le Vaucluse. Engagée, Eulalie Russ informe ses clients, les conduit à changer leurs habitudes pour acheter du poisson et des coquillages durables. Jury du concours Olivier Roellinger, elle salue le travail d’Ilan Rosenberg, le lauréat 2025 pour avoir notamment travaillé tout le poisson lors de l’épreuve gastronomique.

    Pour aller plus loin

    - Extrait du discours du réalisateur Abderrahmane Sissako en ouverture du Sommet de l’Onu sur les Océans à Nice, le 9 juin 2025.

    - Le guide des espèces de Ethic Océan, l’application mobile et les fiches info

    - Cuisiner le poisson, des découpes à la maturation à sec, de Josh Niland, aux éditions Marabout

    - Leçon en pas à pas de poissonnerie, d'Arnaud Vanhamme et Joséphine Lacasse, aux éditions du Chêne

    - Vegetable, Forest, Ocean de René Redzepi, Mette Soberg, et Junichi Takahasho. Inside Noma 2.0, aux éditions Artisan.

    Programmation musicale :

    Again, de Roseaux et Anna Majidson.

    続きを読む 一部表示
    29 分
  • Black Culinaria: en Afrique, feu sur les nouvelles cuisines, fière, 100% africaine!
    2025/06/07
    Et si l'on osait sortir des sentiers battus - alloco, grillades pour filer vers une gambas snakée parfumée à l’huile de palme rouge, servie avec une compotée de tomates déglacée au vinaigre de mangue, pickles d’oignons grelots au bissap blanc, une semoule de Niebé en accompagnement ? Pures merveilles de produits africains, de la cuisine 100% subsaharienne, africaine, avec un regard nouveau ! signée Sonia Marty Sokouri. Le jour où j'ai rencontré la cheffe, j'ai redécouvert avec elle l'aubergine africaine. La petite blanche, ronde comme une tomate ou oblongue ; cette aubergine à l’amertume délicate presque piquante, et sa crème d’igname à la texture rebondissante. Nous étions sur l'eau, à Paris, avec vue sur Notre-Dame. Sa veste de cheffe ajustée, un drapeau ivoirien, un autre, français de chaque côté du col, la crinière flamboyante, et son regard ? Celui de quelqu'un qui a vécu, qui a voyagé, qui sait reconnaitre un trésor, et ne pas le lâcher. Elle sait que l’Afrique est faite de pépites, que les produits africains sont exceptionnels, leurs goûts uniques, elle connait leur singularité, et donne tout – cœur et âme- à les faire connaitre, à les valoriser y compris sur le continent où trop souvent l’ailleurs semble plus attrayant ! « Il faut arrêter d’accoler la cuisine africaine à d’autres cuisines supposément 'faire-valoir'. Quand on me demande si je fais de la cuisine fusion, je réponds non : je fais de la cuisine africaine, avec des produits africains. Je m’autorise simplement à les cuisiner autrement ! ».Sonia Marty Sokouri a créé la plateforme Black Culinaria, pour mettre en valeur les chefs africains, les produits, les pionniers, les guides qui osent, racontent avec fierté les cuisines d’Afrique, partagent sa richesse.« J’ai toujours dit et pensé que nos mamans qui ont inventé nos plats étaient de vraies créatrices culinaires. Il fallait imaginer ces sauces-là ! Elles les ont inventées parce qu’elles ont voyagé dans le village d’à côté ou le pays d’à côté. Il y a eu tellement de brassages, de mélanges qu’il existe de vraies similitudes dans nos plats, qu’on soit en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Mali ou au Sénégal. Maintenant, ces plats traditionnels, il ne faut pas les déloger, ils sont nos identités, mais pas des institutions intouchables ! Une fois qu’on a parlé d’identité, et pourquoi ne pas essayer de transformer les produits ? Selon moi, il faut être honnête et transparent, autorisons-nous à utiliser les ingrédients, déstructurons, créons sans renier la tradition mais en proposant un regard nouveau ! »Cette nouvelle cuisine se crée et s’écrit, quel bonheur et quelle chance pour nous !!!Avec Sonia Marty Sokouri, cheffe cuisinière [Instagram] et fondatrice de la plateforme Black CulinariaAutour du Guedj avec Adâh Badiane à écouter en longueur dans l’émission Fermentation rébellionLe chef Dieuveil Malonga a sa table à Kigali : |Instagram]. Il est le fondateur de la plateforme chefs in Africa et de l’école de cuisine et d’innovationBaraka l’épicerie de la cheffe Anto CocagneL’Afrique cuisine en France, de Vérane Frédiani – éditions La MartinièreNiebe : farine et semoule de niebe par SunnaliLes Cuisines africaines à Marseille.En imagesProgrammation musicale :I’m Good, de Ben l’Oncle Soul et Adi Oasis.
    続きを読む 一部表示
    29 分
  • Et si vous retrouviez la liberté ? Fermentation rébellion !
    2025/05/31

    Petite cuisine silencieuse, la fermentation est partout. Elle transforme à notre insu et depuis la nuit des temps les plantes, les fleurs, les poissons et tant de nourriture pour les rendre goûteux et parfois même comestibles. Le cacao, le café, l’olive, le soja, le manioc doivent être fermentés pour être consommés ; mieux ils gagnent en qualité gustative, mais aussi en vertus pour la santé.

    La fermentation transforme naturellement grâce à des centaines de milliers de micro-organismes qui mitonnent et préparent les aliments, partout, pour tous, et même en nous, puisque nous avons tous des microbiotes ! Vivante : visible et invisible, joyeuse et enthousiasmante, la fermentation relie l’humanité tout entière, elle est histoire d’altérité, de créativité et de société. Elle nous enseigne à lâcher prise, nous rend la liberté de choix. Écologique, politique, sensible, la fermentation est une manière d’être au monde, à chacun de nous de la laisser s’exprimer !

    Avec Thien Uyen Do, paysanne, vigneronne, cueilleuse, autrice de Fermentation rébellion aux éditions Équateurs.

    Site internet | Instagram | Le domaine de Combrillac

    Dans l’émission vous entendez l’écrivain Pierre Michon, auteur de Vies minuscules dans le podcast Bookmakers de Richard Gaitet, produit par Arte Radio.

    Le guedj, produit emblématique de la cuisine ouest-africaine

    Autour du guedj, patrimoine de l’Afrique sub-saharienne, le guedj est un poisson séché fermenté qui fait l’âme de la cuisine ouest-africaine, ce « petit goût » qui manque tant quand il n’est pas là. Issu de la fermentation naturelle du poisson, séché et conservé dans le sel. Des recherches pour maîtriser la méthode traditionnelle ont été menées pour garantir une meilleure et réduire aussi le taux de sel dans le produit final. Un ferment a été trouvé et isolé : un activateur de fermentation comme le koji pour le riz au Japon ou le levain pour le pain : avec ce « booster », les poissons frais peuvent être fermentés, le guedj ne contient plus que 3 % contre 50 % auparavant ! Il sera bientôt exporté et commercialisé sous de nouvelles formes, et notamment en poudre. Explications de madame Adama Adâh Badiane, entrepreneure en série, une stratège de la croissance. Elle aime à dire qu’elle a pour mission d'inspirer la possibilité.

    Pour aller plus loin

    Ferment'Nation

    Fermentations ! de Sandor Ellix Katz (Éditions Terre Vivante)

    L’art de la fermentation de Luna Kyung et Camille Oger (Éditions La Plage)

    Le guide de la fermentation du Noma de René Redzepi et David Zilber (Éditions du Chêne)

    Cuisine et fermentation de Malika Nguon (Ulmer)

    Ni cru ni cuit de Marie-Claire Frédéric (Éditions Alma)

    À écouter aussiFermentation africaine : ce goût-là, c’est la terre, l’air, l’âme de la cuisine

    ► Programmation musicale : Shoot de Yamè

    続きを読む 一部表示
    29 分
  • Cuisines d’ailleurs, chefs d’ici
    2025/05/24

    Les goûts et les cuisines d’ailleurs, ici ! Qu'ils soient tombés dans la marmite enfant ou en parcourant le monde adulte, ces cuisiniers ont eu un coup de foudre, nourrissent une passion pour une cuisine, une culture, des saveurs qui ne sont pas les leurs mais pour lesquelles ils nourrissent une passion absolue, jusqu’à sauter le pas et ouvrir un restaurant.

    « C’est une question d’intention : c’est vouloir partager ce qu’on apprécie, ce que l’on a découvert, partager notre meilleure expérience culinaire. »

    Avec

    Candice Franc et Charley Moreau, fondateur de la Kuna Family et leurs 3 refuges : Kuna Masala, Kuna Naan, Kuna Bada. Sur instagram

    Galien Emery, co-fondateur avec Adrien Ferrand de Brigade du tigre, 38 rue du Faubourg Poissonnière, Paris.

    Pour aller plus loin

    - Bombay Canteen à Mumbai

    - Dishoom à Londres et le livre : Dishoom, bons baisers de Bombay par Shamil Thakrar, Kavi Shrakar, Naved Nasir - Hachette Cuisine

    - Cuisine indienne végétarienne, éditions Phaïdon

    - Street Food, de Jean François Mallet, éditions Hachette Cuisine

    - La collection Food lovers Travel avec les guides EAT par Annabelle Schachmes, Emilie Franzo chez Hachette.

    - Le restaurant Naam à Paris, le frère du restaurant lillois fondé par Anne Copain, cheffe voyageuse passionnée par la Thaïlande. 73 rue de Belleville, Paris.

    Programmation musicale :

    Sweetie de Kokoroko.

    LA RECETTE :

    La sauce du Butter Chicken comme chez Kuna Bada – Recette Kuna Family

    続きを読む 一部表示
    29 分
  • Ça ne gâche rien ! C’est même encore meilleur ainsi !
    2025/05/17

    Vous souvenez-vous de Maïté et Micheline, duo emblématique de la cuisine à la télé française dans les années 80. Maïté, cuisinière hors norme, à la gouaille inoubliable, aux gestes larges mais précis, à l’accent assumé, les pieds dans sa Gascogne – son terroir, et Micheline qui joue la sotte, l’ingénue, pose mille questions à sa comparse pour l’inviter à raconter, dire, expliquer, toutes deux impératrices de l’autodérision.

    À l’écran, elles fascinaient, médusaient, à tel point que l’image absorbait les mots. L’artiste Gala Colette a couché leurs mots sur le papier, créant ainsi un autre texte, mettant en exergue la personnalité de ce binôme coincé entre une forme de tradition et une liberté farouche, éclatante. Ces 12 épisodes sont devenus un livre à part, une création artistique et littéraire, dissimulée sous une belle et sobre couverture au titre savoureux : « Ça ne gâche rien » Mieux, c’est encore meilleur !

    Avec

    - Gala Colette, artiste et autrice de « Ça ne gâche rien », de Gala Colette, aux éditions de l’Epure. Le livre a été lu au festival « Les mots et les mets » à Villers-Cotterêts, à la Cité internationale de la langue française, à la Maison de la poésie

    - Lauren Malka – hôte du podcast «Assez parlé et Livres Hebdo», autrice de Mangeuses, Maïté, quel héritage ? L’enquête de Lauren Malka pour Mouais, le journal dubitatif.

    - Les extraits lus dans l’émission sont : Tout est bon, La main légère, Un gros soupçon, un peu moderne.

    - La cuisine des mousquetaires sur France 3 hier et sur l’INA aujourd’hui. Deux extraits sont diffusés : la truite à la rose, et l’anguille.

    - Manon Fleury est la cheffe du restaurant Datil, avec Laurène Barijou

    - Bérangère Fagard, la cheffe de Sélune à Paris

    - Alessandra Pierini – autrice passionnée d’histoire et de gastronomie, et épicière.

    - La vie mode d’emploi, de Georges Perec.

    « Je retranscris la télé d’aujourd’hui pour voir comment on peut donner à lire le ton de la télé, comment on s’adresse les uns aux autres. J’ai retranscrit des débats politiques et ça permet de constater comment se construit un rapport de force dans un dialogue. Cela peut être très utile, après j’ai systématiquement été déçue. Je n’en ai rien fait. Je préfère transcrire la pensée d’un politologue ou d’un historien plutôt que des personnes qui travaillent dans la politique. » Gala Colette.

    Programmation musicale

    Sweet danger, de Obonjayar.

    続きを読む 一部表示
    29 分
  • À la table des maisons de plaisir italiennes
    2025/05/10

    Voyez la porte dérobée, asseyons-nous dans le réfectoire. La pièce borde la buanderie, il y fait bon. La table est grande, plusieurs filles peuvent s’asseoir, se retrouver, échanger. Sur la table, rien de très compliqué ou luxueux, des minestrones, des gnocchi, des pâtes aux haricots : une cuisine simple et nourrissante pour préserver la bonne santé des femmes de la maison. À Milan, Gênes ou Naples : la matrone y est attentive, la réputation de son établissement. Le soin apporté à la cuisine a d’ailleurs retenu l’attention de Madame Cora, matrone d’une maison rue du moulin à Paris, lors de son voyage en Italie en 1929, pour découvrir les établissements, à l’invitation d’un fasciste de la première heure et patron de nombreuses maisons : Cesare Albino Bianchi.

    À l’occasion de cette « tournée » exploratoire organisée pour une délégation française, dans le but de monter un large réseau de prostitution en Europe, Madame Cora, la seule femme de cette délégation notera tout et glanera, au fil des six semaines de voyage, 34 recettes qui donnent quelques indices sur la vie dans ces maisons. Paradoxalement, les filles dans ces maisons mangent à leur faim.

    Dans son livre La cuisine des maisons de plaisir italiennes, Alessandra Pierini nous propose une plongée dans le monde parallèle des maisons closes, juste avant leurs interdictions, et apporte quelques réponses sur ces femmes, fantasmées et captives, objets des États, leurs conditions de vie, à cette époque bien particulière de l’entre-deux guerres, à l’orée de l’avènement du fascisme, des années folles et insouciantes en France, avant le Krach boursier de 1929. Un livre riche, passionnant, étonnant, singulier, documenté, qui sait redonner vie à chacune des pensionnaires.

    « Que c’est triste, une maison ouverte »

    Avec Alessandra Pierini, passionnante passionnée de gastronomie et d’histoire, longtemps épicière – c’est à elle que Paris doit d’avoir goûté le vrai goût des produits italiens – autrice aux éditions de l’Épure de La cuisine des maisons de plaisir italiennes, avec Stéphane Solier de Pellegrino Artusi, La science en cuisine et l’art de bien manger, et de plusieurs titres dans la collection « 10 façons » notamment le dernier Le cédrat, 10 façons de le préparer.

    Le carnet de recettes a été publié pour la première fois en 2004 par le libraire, éditeur et collectionneur Giuseppe Zanasi, partagé au libraire Vittorio Maltoni. Aux éditions de l’Épure, Alessandra Pierini l’a enrichi, contextualisé, augmenté et apporté un ton entre le livre policier et le roman. Un trésor !

    Pour aller plus loin
    • Vous entendez dans l’émission la lecture d’un texte du peintre Toulouse-Lautrec. Ce dernier vivait dans les maisons closes, y compris à La fleur blanche, au 6 rue des Moulins, la maison de Madame Cora.
    • Maisons closes de 1830 – 1930 de Laure Adler
    • Nana d'Émile Zola
    • Les misérables de Victor Hugo
    • Aux belles poules : une ancienne maison close aux fresques redécouvertes en 2020 et transformée en lieu de conférence, de réception et d’événementiels.
    • Maison close : la série TV de Jacques Ouaniche produite par Canal+

    ► Programmation musicale

    « 22:23 » de Polo & Pan

    « Tulipan » de Trio Lescano

    続きを読む 一部表示
    29 分
  • Au-delà du delta du Mékong, une histoire de vie au goût doux amer de citron kaffir
    2025/05/03
    La cuisine a le pouvoir singulier d’incarner ce qui n’est plus, les lieux, les moments, les histoires, les êtres aimés. Les goûts et les parfums abolissent le temps et l’espace, ils transportent et résonnent. La cuisine est un arbre contre lequel s’appuyer quand les silences ont pris toute la place et qu’il faut bien une béquille, un goût, un geste, doublé d’une grande et ample respiration pour raconter et transmettre. L’évocation de la cueillette des liserons d’eau, d’une bouillie de riz, du parfum du galanga camphré, de la feuille de kaffir, des buissons de citronnelle juste là, à portée de main, dans le jardin à Phnom Penh, les parfums des cuisines des voisins de notre quartier, la petite louche de maman, la rondelle crantée pour gratter l’intérieur des noix de coco, les graines de papaye. Bopha avait 11 ans quand elle fuit le Cambodge avec sa famille, ses parents et quatre de ses frères et sœurs, à l’arrivée des Khmers rouges, le 17 avril 1975. Elle était la plus petite, « préservée par sa famille », raconte-t-elle, mais de l’exode, elle se souvient de la peur, de la longue marche, de la mort, de la survie, de sa mère s’acharnant à trouver de quoi nourrir ses enfants, de la cuisine de sa mère. D’origine vietnamienne, née au Cambodge, c’est d’abord de l’autre côté de la frontière, à Sadec, le village maternel, que la famille s’est réfugiée avant d’arriver en France, trois années plus tard. Le lien de Bopha à la France, toujours là, y compris dans l’enfance ; son père travaillait à l’ambassade à Phnom Penh, et c’est en poste au ministère des Affaires étrangères à Paris qu’il a terminé sa vie professionnelle. Bopha Deshaye raconte la vie là-bas, le chemin, sa vie ici. Au-delà du delta du Mékong, une histoire de vie au parfum doux amer du citron kaffir.► Instagram Bopha DeshayeCette émission est dédiée aux enfants de Bopha, à ses frères et sœurs, à sa famille de sang, à celle de cœur, à ceux qui ne sont plus, à la transmission, à la mémoire.Mon enfant, notre enfance est restée dans la maison de Phnom Penh, les photos dans les boites rondes, les souvenirs, je n’ai rien de tangible. Ce qu’il me reste, c’est tout ce que j’ai en mémoire.Pour aller plus loinNiam baï, par la cuisine, la voix des absents, le goût de la transmissionMalika Nguon est cuisinière, franco-khmer, autrice de Cuisine et fermentation aux éditions Ulmer, sœur et nièce de cœur. ► InstagramRFI au CambodgeFilms et livres de Rithy Panh : le documentaire L’image manquante , adaptation du récit L’élimination, le livre La paix avec les morts, ainsi que les films Les gens de la rizière et S21.Le village flottant de Long Xuyên au Vietnam et la ville Sadec sur le MekongLe projet Fragments KH50  : « Au gré de l’histoire du Cambodge, la population s’est fragmentée pour fuir la guerre civile puis le régime de Pol Pot entre avril 1975 et janvier 1979. Seuls des bribes de vie restent, conséquence d’un exil forcé et de la disparition d’environ deux millions de parents, grands-parents, enfants, oncles, tantes, cousins, nièces et neveux. Muet de douleur, la transmission auprès de la deuxième génération et les suivantes ne se fait pas ou filtre peu. Fragments KH50 a donc pour objectif de rassembler et récolter les fragments d’histoires personnelles pour reconstituer une mémoire collective. »Charles Calvino est cuisinier et photographe, son compte est une plongée au Cambodge, dans la culture et les goûts khmers. ► InstagramÀ lire aussiIl y a 50 ans, la chute de Phnom Penh et l'ascension des Khmers rougesProgrammation musicale « If Nothing is Real » de Piers Faccini et Balaké Sissoko« You’ve Got a Friend » de Pou Vannary issue de l’album Don’t think I’ve Forgotten : Cambodia’s Lost Rock and Roll
    続きを読む 一部表示
    29 分
  • Les livres de cuisine africaine : bien plus que des livres de recettes !
    2025/04/26
    Manger à la main, partager un plat, honorer les ancêtres, garder toujours une place pour l’invité impromptu, les super aliments, la richesse des plats, des épices, les goûts et les cultures : les cuisines d’Afrique se transmettent dans les livres aussi, les mots retranscrivent les gestes, la main, l'œil ce qu’il a vu être préparé. Au-delà, les livres sont investis d’une responsabilité plus grande encore : ils sont une trace, une mémoire de l’héritage et du patrimoine oral. Bien plus que des recettes, ce sont les cultures et l’âme du continent qu’ils racontent. Alors, quelle place pour le livre de cuisine quand prime la transmission orale ?Comment retranscrire fidèlement ce que l’œil a vu, ce que les paroles et coutumes ont transmis.C’est ce qui fait précisément toute la richesse et la particularité des livres de cuisine africaine parus ces dernières années en France notamment. Des trésors. « On a tous fait le même constat, explique Aïssatou Mbaye, autrice de « Ma cuisine d’Afrique » aux éditions Marie-Claire, les cuisines africaines sont méconnues ou peu connues. Donc lorsque l’on écrit un livre de cuisine en s’appuyant sur notre héritage oral, nous devons transmettre et coucher sur le papier ce patrimoine. Nous sommes dans la pédagogie, la transmission, donc cela ne peut pas s’arrêter à des recettes. D’ailleurs, pour écrire ces recettes, il a fallu d’abord qu’elles nous soient transmises, se poser, écouter, comprendre, expliquer à notre tour. Le besoin de transmettre transcende tous les livres de cuisine africaine. »« On a tous en commun cette volonté de célébrer les cultures africaines, ajoute Abdoulaye Djikine, co-auteur de BMK, l’histoire de notre continent au sens le plus large possible et donc pour nous, ce partage passe par des produits, des cultures, des manières de manger, par nos habitudes. J’ai le sentiment que c’est notre rôle de montrer toute la profondeur des cultures africaines. Partager notre culture avec ceux qui ne les connaissent pas. Il y a aussi une vraie complémentarité dans les livres, chacun raconte son histoire, son rapport à ses racines ce qui crée aussi une grande richesse. On rêve de voir des rayons pleins de livres africains spécifiques, un sur le Mali, un sur l’Éthiopie, le Congo ! Aujourd'hui on est encore sur des livres d’Afrique, de manière assez générale, l’étape d’après ce sont des livres par région, plus précis, approfondis. La publication des livres, c’est la traduction de tout un dynamisme, un élan existant autour des cuisines africaines, on a le devoir de soutenir cet élan et montrer toute la richesse des cuisines africaines. »« On est dans l’explication aussi, ajoute Nathalie Brigaud Ngoum, fondatrice de « Envolées Gourmandes Academy » parce qu’il y a beaucoup de gens, y compris des Africains, qui ne connaissent pas les produits. Quand on est bloggeur, on explique, on détaille, on veut que les gens comprennent. Il faut comprendre ce que l’on fait : cela fait des années que nous parlons des cuisines africaines, tout a été dit, mais j’ai l’impression que jusqu’à récemment, personne n’écoutait. Nous plantons des graines, nous transmettons et ce travail entamé il y a des années commence à porter ses fruits. Dans les sciences normées, l’écrit est préféré, nous voulons avoir notre narratif, d’une certaine façon. L’écriture est cruciale pour transmettre, préserver, reconnaitre, garder une trace. »Avec- Aïssatou Mbaye, cuisinière, conteuse, fondatrice du Keliba café et autrice. Son dernier livre « Ma cuisine d’Afrique » est publié aux éditions Marie Claire. Ses deux livres précédents, « Pastels et Yassa », et « Saveurs subsahariennes », tous deux primés au World Gourmand Awards sont disponibles sur son site Aistoucuisine.com et en librairie. - Nathalie Brigaud Ngoum, cuisinière, cheffe consultante, bloggeuse : Envolées Gourmandes, autrice de « Mon imprécis de cuisine » primé aux World Gourmand Awards. Elle est la fondatrice d’Envolées gourmandes Academy- Abdoulaye Djikine, cofondateur des restaurants BMK Paris Bamako et Folies Bamako à Paris, co-auteur du livre « BMK », aux éditions Hachette Cuisine.Cette émission est dédiée à Monsieur Ibrahima Ndiaye, fidèle auditeur de RFI, l’oncle de Aïssatou Mbaye. Que la terre lui soit légère.Pour aller plus loinParmi les livres qui ont ouvert la voie, et ceux qui la consolident.- Cuisine d’Afrique noire, d'Alexandre Bella Ola, éditions First- Goûts d’Afrique, de la cheffe Anto Cocagne et Aline Princet, éditions Mango https://www.instagram.com/lechefanto/- Mon Afrique, de la cheffe Anto et Aline Princet, éditions Mango- Le goût de Cotonou, de Georgiana Viou, Maki Manoukian, éditions Ducasse- Cuisine d’Afrique et d’ailleurs, de Cheikh Niang, éditions Solar- BMK l’Afrique passionnément. En ...
    続きを読む 一部表示
    29 分