À 12 ans, Titouane est une jeune fille comme les autres. Elle aime discuter avec ses copines, lire, dessiner… Écouter de la musique aussi. Écouter de la musique, surtout. Pourtant, Titouane est sourde. Profonde. Alors comment fait-elle pour percevoir les harmonies ? Et comment fait-on pour apprendre à jouer d’un instrument, quand on est atteint de surdité ? 

C’est pour tenter de répondre à ces questions que la journaliste Louise Régent a voulu faire ce podcast. Pendant un an, elle a accompagné Titouane dans ses cours de musique, avec sa classe de 6e, à l’Institut national de Jeunes Sourds de Paris. Elle a assisté à sa découverte du rythme, des tempos, des pulsations, suivi ses questionnements, ses progrès, et ouvert une porte sur un monde méconnu, dans une société audio normée.

La Musique du Silence

Une série documentaire de Louise Régent.

Mise en onde et en musique : Solène Moulin et Arthur Vignette

Graphisme : Doriane Denis

Édition et production : Soukaïna Qabbal

Une création Double Monde Podcast

https://www.double-monde.fr

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Printemps 2003. Au mariage de sa cousine Chloé, Louise, 17 ans, est captivée par une image: son cousin, sourd profond, se déhanche avec aisance sur la piste de danse. Parfaitement en rythme, il paraît ressentir la musique. Pourtant, il lui est impossible de l’entendre.

Cette image la poursuit pendant des années, la poussant à se demander comment les rythmes, les mélodies, les émotions que font surgir la musique peuvent tout de même exister pour lui.

Ainsi naît La musique du silence, une série-documentaire en quatre épisodes, plongée en immersion dans le rapport au son, à la musique et au monde, qu'ont les personnes atteintes de surdité.  

Dans ce premier épisode, Louise fait la connaissance de Titouane, une jeune fille de 12 ans, sourde profonde. Née à Bangalore, une ville du Sud de l’Inde, Titouane a été adoptée par Valérie, qui s’est engagée pour que sa fille puisse avoir accès à la pratique de la musique, malgré la rareté des dispositifs d’apprentissage disponibles pour les personnes atteintes de handicaps. 

En rencontrant Titouane et Valérie, Louise découvre les défis auxquels font face les enfants sourds à l’école et dans leurs activités périscolaires.

Diane Bedoin, maître de conférences en sciences du langage à l’Université Rouen-Normandie, souligne le manque de moyens et l’absence de formation à l’accueil de public en situation de handicap auxquels font face les écoles, conservatoires et salles de concerts.

Malgré ces freins, et un défaut structurel d’accès à l'éducation musicale, Titouane, passionnée de hip-hop et de chanteuses comme Hoshi ou Adèle, est bien décidée à apprendre à chanter. 

Dans le prochain épisode, Louise suivra sa rentrée dans le cours de musique d’Elsa, à l’Institut National des Jeunes Sourds de Paris, où Titouane fait prochainement son entrée en 6ème. 

Crédits :

Écriture, enregistrement, réalisation : Louise Régent.

Mise en sons et en musique : Solène Moulin.

Mixage : Solène Moulin et Arthur Vignette.

Production : Soukaïna Qabbal.

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Dans le deuxième épisode de La musique du silence, Louise accompagne Titouane pour sa rentrée dans la classe d'Elsa, une jeune professeure passionnée de musique, qui a convaincu l’Institut National des Jeunes Sourds de Paris (INJS), où elle enseignait initialement la biologie, de créer un cours de musique.

Grâce à l’engagement d’Elsa et à l’enthousiasme des élèves, l’école a pu progressivement se doter d’instruments musicaux, d’une salle dédiée aux cours de musique, insonorisée et équipée de matériel adapté, comme par exemple des praticables vibrants permettant de faire ressentir les vibrations sonores aux enfants installés dessus.

En rencontrant les élèves de la classe d’Elsa, Louise découvre les différentes pertes auditives que les personnes atteintes de surdité peuvent rencontrer, et les moyens de les compenser à l’aide d’implants ou d’appareils auditifs, conçus et réglés de façon très précise pour s’adapter à chacun. 

L’épisode se déploie avec l'intervention de Christophe Rosenberg, musicien, compositeur, coordinateur des ateliers pédagogiques de la Cité de la Musique - Philharmonie de Paris depuis plus de 25 ans, et qui y a créé des ateliers d’éducation musicale à destination des personnes sourdes et malentendantes.

Christophe Rosenberg défend le droit inaliénable de tou·te·s de pouvoir jouer de la musique sans discernement. Selon lui, la pratique de la musique ne doit pas être plus contraignante pour les sourds que pour les entendants : ce qui compte, c’est le désir, et la pratique !

Son engagement a consisté à rendre la musique accessible à tou·te·s, grâce à ses recherches et expérimentations en pédagogie, grâce à la mise à disposition d’instruments adaptés, ou encore au suivi des innovations développées pour permettre de donner accès aux personnes sourdes et malentendantes à tout l’ambitus des sons (des fréquences les plus graves aux plus aiguës). 

Dans le prochain épisode, Louise suivra Titouane et sa classe dans la préparation de leur premier concert : une représentation au Triton, sous la direction de musiciens professionnels. Leurs premiers pas en tant que véritables artistes. 

Crédits :

Écriture, enregistrement, réalisation : Louise Régent.

Mise en sons et en musique : Solène Moulin.

Mixage : Solène Moulin et Arthur Vignette.

Production : Soukaïna Qabbal.

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Après plusieurs semaines de cours dans la classe d’Elsa, Titouane est de plus en plus à l’aise et montre des progrès significatifs en musique.

Dans cet épisode, on aura l’occasion d’entendre l'évolution des élèves, et de découvrir certains procédés pédagogiques mis en place par Elsa et les musiciens intervenants dans son cours, comme le sound painting, qui permet de les faire jouer ensemble, dans une recherche d’harmonie. 

Parmi les innovations qui facilitent la pratique musicale des personnes sourdes, l’apport de Cassandra Felgueiras est particulièrement remarquable: cette artiste, musicienne autodidacte passionnée par le son, a conçu des instruments qui ont pour particularité de prendre des parties du corps comme caisses de résonance. D’abord consacrés à une recherche expérimentale et artistique, son body cello, son violon de tête et sa body bass, feront finalement le bonheur de nombreux instrumentistes, dont Lily Regnault. 

Cette musicienne et mélomane devenue sourde à 28 ans, raconte comment elle a redécouvert la musique grâce aux instruments de Cassandra, et comment elle peut aujourd’hui vivre le plaisir du chant et de l’instrument, qu’elle croyait avoir perdus à tout jamais à cause de la survenue de son handicap.

L’épisode culmine avec le grand soir du concert au Triton, où les élèves se produisent sur scène avec une énergie contagieuse. Valérie, la mère de Titouane, exprime son émotion face aux transformations observées chez la jeune fille depuis le début de son apprentissage, soulignant l'impact positif de la musique dans la vie de sa fille. 

Le handicap n’étant pas un obstacle à la pratique de la musique et au plaisir pris à en faire, il paraît évident qu’elle peut devenir plus qu’un loisir pour certain·e·s : elle peut être un véritable métier.

C’est ce que le quatrième et dernier épisode de La musique du silence nous permettra de découvrir. 

Crédits :

Écriture, enregistrement, réalisation : Louise Régent.

Mise en sons et en musique : Solène Moulin.

Mixage : Solène Moulin et Arthur Vignette.

Production : Soukaïna Qabbal.

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Voilà plusieurs mois que Louise suit Titouane à l’INJS de Paris.

Le succès du concert au Triton a donné confiance à la jeune fille, qui poursuit ses cours sous la direction d’Elsa, et d’artistes invités dans la classe, comme le rappeur MRS. Les jeunes musiciens gagnent en compétences, et le petit groupe est de plus en plus soudé. 

L'épisode explore également les expériences de deux artistes sourds, Delphine Decaëns et Yann-Alrick Mortreuil. L'une est pianiste et enseignante, l'autre danseur et chorégraphe, et tous deux ont fait de la musique leur métier.

Ils racontent leur parcours médical, leur émotion la première fois qu’ils ont pu affiner leur audition grâce aux dispositifs avec lesquels ils ont été appareillés, et l’adaptation nécessaire pour les porter sans inconfort. Ils partagent aussi leur rencontre avec la musique : le piano pour Delphine, la pulsation du rythme qui fait danser Yann-Alrick. Nous découvrons leur chemin pour se connecter à leur pratique artistique, les obstacles qu’ils ont rencontrés et les méthodes qu’ils ont mises au point pour composer avec leur handicap. 

Leurs parcours, comme ceux d’autres artistes professionnels sourds, sont la preuve que la surdité n’est pas un frein ni au plaisir de l’expression musicale, ni à la possibilité de faire carrière de sa passion pour la musique.

Un chemin, que va peut-être emprunter TItouane. Galvanisée par sa performance au Triton, la jeune fille a décidé de commencer les cours de chant dès la rentrée prochaine. Les premiers pas d’une graine de chanteuse…

Crédits :

Écriture, enregistrement, réalisation : Louise Régent.

Mise en sons et en musique : Solène Moulin.

Mixage : Solène Moulin et Arthur Vignette.

Production : Soukaïna Qabbal.

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