• En un an à Tokyo, Gemmyo signe un succès éclatant : les conseils de Pauline Laigneau
    2025/11/05

    Ouvrir une maison de joaillerie française à Tokyo pourrait sembler risqué. Pour Pauline Laigneau, fondatrice de Gemmyo, c’est surtout la continuité d’un cap tenu depuis l’origine : l’indépendance d’esprit.


    Ne pas agir pour plaire, mais faire juste. Cette boussole l’a menée loin de la carrière académique à laquelle sa formation de normalienne la destinait. Elle choisit l’aventure entrepreneuriale après un choc esthétique devant une bague de fiançailles : des sculptures portables, des pierres de millions d’années, un symbole que l’on transmet. Elle découvre un secteur beau mais figé. Gemmyo naît avec l’idée de remettre les pierres de couleur au centre, en alliant exigence, accueil et prix justes.


    Pourquoi Tokyo plutôt qu’ailleurs en Asie. Parce que la clientèle japonaise partage selon elle le même goût que la parisienne pour la discrétion et le sens. Pas de logos criards, mais une joaillerie d’intention. Omotesando s’impose : rues larges, calme élégant. La boutique marie codes parisiens (pointe de Hongrie) et touches locales (paravents). Les travaux finissent en avance et la clientèle saisit tout de suite : un équilibre entre style français et attention japonaise.


    Très vite, une leçon s’impose. Au Japon, ce qui marche en France marche aussi. A vouloir trop adapter, l’équipe s’est parfois trompée : tailles trop petites, stock mal pensé, campagnes d’influence tièdes. Le retour aux fondamentaux relance tout : récit sincère, fabrication à la commande en France, personnalisation par la pierre. Pendant les essayages, on ne vend pas un objet, on ajuste un symbole.


    Trois conseillers japonais assurent le lien quotidien avec Paris. Le service adopte une politesse locale plus appuyée tout en gardant une franchise constructive : dire non si la monture ne convient pas. Une sincérité rare qui crée de la confiance. Et si tout est très préparé, le management veille à concentrer l’énergie sur l’essentiel.


    Les résultats suivent : environ 2 millions d’euros dès la première année. Beaucoup de clientes recherchent une maison française aimée en France, puis ouverte au monde sans ostentation. Dans la boutique, les histoires affluent : un saphir pour la couleur des yeux, une tourmaline pour un souvenir, un diamant cognac pour un jalon de vie.


    La suite se prépare au Kansai. Un pop-up à l’hôtel Okura de Kyoto s’est rempli en 24 heures, preuve d’un intérêt solide. Kyoto apparaît comme prochaine implantation. L’expansion suit une logique de précision : bien faire là où l’on est, puis ouvrir où la demande existe déjà.


    Au fond, Gemmyo au Japon raconte une rencontre. Le pays valorise le geste maîtrisé et le respect du beau. La maison apporte une chaleur relationnelle et une sincérité qui ne se résume pas au marketing. Un langage commun émerge : celui d’objets précieux portés pour leur sens. Rester soi-même n’est pas une raideur. C’est une méthode.


    Site Internet : https://www.gemmyo.com/ja/


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    41 分
  • Créer un rhum au Japon quand on n’est pas distillateur : il l'a fait ! Le parcours de François Combes installé à Okinawa
    2025/10/21

    Itinéraires Singuliers consacre cet épisode à François Combes, fondateur de Nagura, et à ce que son parcours révèle de l'entrepreneuriat artisanal au Japon, dans l'archipel d'Okinawa où tradition agricole et innovation se rencontrent.

    Pharmacien de formation, arrivé au Japon dans les années 90 pour un lancement produit, François n'avait pas prévu d'y rester. Mais l'opportunité devient ancrage. Après une carrière en laboratoires, distribution, pharmacies, puis immobilier, il développe un sens aigu du terrain : observer les ouvertures, y entrer, apprendre en marchant.

    C'est l'immobilier qui le conduit à Ishigaki, perle d'Okinawa tournée vers la canne à sucre, le wagyu et une ruralité farouchement protégée. Là où d'autres voient les contraintes d'une île isolée, il perçoit une évidence : après le whisky et le gin japonais, pourquoi pas un rhum japonais enraciné dans le terroir d'Ishigaki ?

    Sa méthode est directe : se lancer, apprendre en faisant, résoudre un problème par jour.

    Plutôt que de racheter l'existant, il construit sa distillerie. Deux ans plus tard, première production, premier verdict : « C'est bon. »

    Nagura revendique une identité japonaise claire. Canne sélectionnée localement et résistante aux typhons, coupe à la main, pressage immédiat, distillation confiée à un spécialiste du whisky pour viser la précision. Rien ne se perd : feuilles et bagasse repartent chez les éleveurs, vinasse en amendement. Peu de plastique, pas de boîte, étiquettes japonaises.
    Une petite équipe de cinq à six personnes, dont une unité locale de travailleurs handicapés pour le pressage - manière concrète de « rendre à l'île ».

    Côté marché, François choisit le circuit court : d'abord Ishigaki, puis Miyako et Okinawa, avant quelques adresses à Tokyo, Kyoto et Osaka. L'objectif : une marque premium qui s'impose par la dégustation et la recommandation des bartenders.

    L'épisode démonte aussi quelques mythes. Monter une société au Japon n'est pas le plus difficile. Les vrais obstacles sont la banque locale qui prend son temps, la logique administrative et le respect des zones agricoles.
    La clé, selon François, c'est la constance : parler japonais, être sur le terrain, accepter la lenteur initiale, livrer à l'heure, écouter les critiques. Viser la perfection opérationnelle à chaque étape - de la coupe au vieillissement, en fûts de bourbon, de whisky japonais ou de chêne mizunara.

    Le tournant survient quand les bars d'Ishigaki adoptent Nagura. Cette reconnaissance locale change tout : Nagura devient une fierté insulaire, un produit porté par ceux qui le vivent. Ce sentiment d'appropriation est à la fois le meilleur bouclier contre l'échec et le tremplin naturel vers Tokyo.


    Ce n'est pas seulement l'histoire d'un spiritueux, mais celle d'un transfert de savoir-faire et d'un apprentissage collectif où agriculteurs, ouvriers et bartenders façonnent la marque autant que son fondateur.

    Nagura, champ après champ, verre après verre : un récit d'entrepreneuriat artisanal qui montre qu'au Japon, la qualité, la patience et l'écoute restent les meilleurs ingrédients du succès.

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    42 分
  • De Strasbourg à Tokyo : le parcours de Jérôme Guth, Head Coach des équipes olympiques de sabre du Japon
    2025/10/02

    Un Français passionné d’escrime tombe amoureux du Japon et mène l’équipe nationale jusqu’à une médaille olympique historique à Paris. Itinéraires Singuliers ouvre son premier épisode avec l’histoire de Jérôme Guth - Head Coach de l’équipe japonaise de sabre - et ce qu’elle révèle sur le business du sport au Japon.


    Né à Strasbourg, il découvre l’escrime à 6 ans et rencontre un maître d’armes qui marquera toute sa vie. Cet homme charismatique, exigeant et bienveillant, lui transmet l’amour du sabre – une passion qui ne le quittera plus. Après des études sérieuses et une première carrière d’arbitre de haut niveau, Jérôme part pour les États-Unis à 25 ans, d’abord pour finir ses études, puis pour ouvrir son propre club. L’Amérique lui apprend l’entrepreneuriat, la liberté et la force de croire en ses rêves – même si la logique du “tout business” finit par lui donner envie d’autre chose.


    C’est alors que le Japon s’invite dans son histoire. Après plusieurs voyages éclairs qui le marquent profondément, il accepte de devenir l’entraîneur principal de l’équipe nationale japonaise de sabre. Arrivé en pleine période Covid, il doit attendre pour s’installer, mais une fois sur place, il transforme la dynamique de l’équipe. Avec un management bienveillant, une exigence olympique et un profond respect pour la culture locale, il redonne confiance à ses athlètes et obtient des résultats historiques.


    Point culminant : les Jeux Olympiques de Paris 2024. Dans un Grand Palais surchauffé, ses tireuses créent l’exploit en décrochant une médaille de bronze contre l’équipe de France, numéro un mondiale. Une joie immense, partagée sans retenue, qui devient un moment de bascule pour le sabre japonais.


    Mais Jérôme n’en reste pas là. À peine la médaille en poche, il se projette déjà sur Los Angeles 2028. Sa mission : continuer à faire grandir cette équipe, développer les jeunes talents grâce à l’Elite Academy et inscrire durablement le Japon dans le cercle des grandes nations de l’escrime.


    Ce récit n’est pas seulement l’histoire d’un coach. C’est celle d’un homme qui prouve que l’on peut rester soi-même, même à l’autre bout du monde, et créer une alchimie entre cultures pour atteindre l’excellence.


    Si vous aimez les histoires où la passion rencontre l’exigence, où un métier « à la française » s’épanouit au Japon et transforme une équipe de l’intérieur, cet épisode est pour vous. Lancez l’écoute pour découvrir comment Jérôme Guth a fait basculer un groupe vers l’excellence - et ce que cette aventure dit du sport, de la mobilité et des opportunités au Japon.


    Cet épisode a été réalisé avec le soutien de la ville de Matsue


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