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Quand le climat brouille les radars: l'Otan face à l'invisibilité nouvelle des sous-marins

Quand le climat brouille les radars: l'Otan face à l'invisibilité nouvelle des sous-marins

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Lors de son dernier sommet, les états membres de l’Otan ont rappelé les menaces que représentaient pour l’organisation la Russie ou la Chine. Cependant, un autre adversaire, plus silencieux, s’invite dans la stratégie militaire moderne : le réchauffement climatique. Une récente étude montre qu’il pourrait transformer en profondeur la guerre sous-marine. Le sommet de l’Otan qui s’est tenu la semaine dernière, n’a pas échappé à la règle : entre demandes de hausses budgétaires portées par Donald Trump et discussions sur les menaces de la Russie ou de l’Iran, le climat n’a pas trouvé sa place à la table des priorités. Pourtant, des chercheurs militaires et civils réunis autour de l’Otan ont levé un coin du voile sur une autre forme de perturbation stratégique : la guerre sous-marine à l’ère du réchauffement climatique, dont les conséquences sont également prégnantes dans les profondeurs. « À la poursuite d’Octobre Rouge »… version 2025 Tout commence avec un clin d’œil à Hollywood. En 1989, sortait À la poursuite d’Octobre Rouge, adaptation hollywoodienne du roman de Tom Clancy. Le film racontait la chasse menée par les États-Unis contre un sous-marin nucléaire soviétique révolutionnaire, et presque indétectable. Sean Connery y incarnait le capitaine rebelle, Alec Baldwin l’agent de la CIA parti à ses trousses. Un film de fiction ? Pas tant que ça. Le roman était à l’origine publié par les services de la Navy américaine. Son enjeu stratégique – la traque de sous-marins furtifs – était, et reste, un sujet de première importance pour les grandes puissances maritimes. Sauf que depuis, un autre facteur est venu brouiller les pistes acoustiques : le changement climatique. Le son, arme clé sous la mer Pour détecter un sous-marin, on utilise principalement des sonars. Actifs (ils émettent un son et attendent l’écho) ou passifs (ils écoutent les bruits environnants), ces systèmes reposent tous sur une science bien précise : la propagation du son sous l’eau. Les choses se compliquent alors, car la vitesse et la portée du son dépendent de plusieurs variables physiques : la température, la pression et la salinité de l’eau. Or, ces caractéristiques changent sous l’effet du réchauffement planétaire. Les océans se réchauffent. Ils deviennent plus stratifiés, la glace fond, et des milliards de tonnes d’eau douce se mêlent aux eaux salées. Résultat : les conditions de propagation du son évoluent, et la portée des sonars diminue. L’étude, publiée en mars 2025 par le Nato Defense College et dirigée par Andrea et Mauro Gilli, ne se contente pas de théoriser. Elle repose sur des simulations, réalisées à partir de données océaniques historiques (1970–1999) et de projections climatiques pour la fin du siècle (2070–2099). Les chercheurs ont choisi deux zones cruciales : l’Atlantique nord, région éminemment stratégique pour l'Otan (organisation du traité de l’Atlantique nord), et le Pacifique occidental, théâtre des ambitions navales chinoises. Les résultats sont sans appel : dans l’Atlantique nord, la portée de détection des sous-marins par sonar pourrait passer de 60 km à 35 km. Dans le Pacifique, la baisse serait plus modérée (de 10 à 7 km). Une nouvelle carte stratégique Les implications sont lourdes. Si les sous-marins deviennent plus difficiles à détecter dans l’Atlantique, la Russie pourrait en profiter pour intensifier ses opérations sous-marines dans cette zone, forçant l’Otan à y redéployer des ressources au détriment du Pacifique, où son attention était récemment concentrée. Le climat pourrait ainsi influencer les déploiements militaires et rebattre les cartes du théâtre naval mondial. Cette évolution, notent les auteurs, va également à contre-courant d’une tendance que l’on voyait poindre : l’idée selon laquelle les progrès des technologies de détection (notamment satellites ou drones) rendraient bientôt les sous-marins obsolètes. L’étude affirme l’inverse : dans un monde plus chaud, les sous-marins seront plus difficiles à repérer, donc plus utiles. L’Otan reconnaît depuis plusieurs années que le changement climatique est un « multiplicateur de menaces », et s’est engagé à prendre en compte dans ses activités la nécessité de l’atténuer. Mais c’est la première fois que ses effets sur le cœur des opérations militaires sont modélisés de manière aussi fine. Cela pose des défis technologiques, doctrinaux et budgétaires. Développer de nouveaux types de sonars, s’appuyer sur des drones sous-marins, revoir les zones de surveillance prioritaires… autant d’adaptations à anticiper. L’étude plaide aussi pour plus de recherche interdisciplinaire, croisant océanographie, ingénierie militaire et climatologie – un domaine encore peu exploré.

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