
Environnement : le paradis africain, un mythe encouragé par le colonialisme ?
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Connaissez-vous le colonialisme vert ? Il vante un Éden africain, paradis perdu, paysages intemporels et inviolés aux splendeurs de carte postale dont il faudrait prendre soin, quitte à le faire contre les Africains eux-mêmes, inconscients des offrandes de la nature.
Projets spéciaux de parcs en Afrique, déguerpissement des populations pour donner vie à ces projets, triste peinture des autochtones comme dangers contre leur propre terre, culte d’un exotisme sur la base de la science, de protection de l’environnement, ce sont là les expressions du colonialisme vert que décrit notre invité, l’historien Guillaume Blanc.
Avec la participation de Guillaume Blanc, historien, maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Rennes, auteur de L’invention du colonialisme vert (éd. Flammarion).
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Elgas : L'idée que l'Afrique est le dernier refuge de la nature sauvage n'a rien d'un fait évident, gratuit, naturel. C'est une construction, écrivez-vous. Comment justement cette représentation a-t-elle été construite ? Avec quel renfort de science et avec quels acteurs ?
Guillaume Blanc : C'est là que c'est difficile à entendre généralement. Les scientifiques ont moins travaillé sur la base de faits scientifiques que de croyances. Je donne un exemple qui est peut-être le plus connu, celui du mythe de la forêt primaire d'Afrique. Il faut s'interroger sur le mot... D'où viennent les forêts primaires ? On a d'abord des botanistes, des forestiers, français puis britanniques, qui arrivent dès la fin du XIXe siècle. Et ils vont croire que les villages entourés d'une ceinture forestière, d'une maigre ceinture, sont produits d'une vaste forêt dense, vierge, et que plus il y aurait de population et plus la forêt aurait disparu. Mais en fait, ils lisent l'écologie à l'envers. En réalité, dans les écologies semi-arides, on avait d'abord de la savane, et plus il y a eu de gens, plus ils ont fertilisé les sols jusqu'à se doter d'une couverture forestière, jamais abondante, mais jamais épuisée. Le mythe de la forêt primaire naît au début du XXe siècle et il va perdurer jusqu'à aujourd'hui.
Programmation musicale : Embuwa Bey Lamitu, de Hailu Mergia & Dahlak Band.