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Ciné-crash

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著者: Le Point
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Désastres au box-office ou films assassinés par la critique, voire les deux en même temps : plongez dans l’odyssée des Waterloo du cinéma pour mieux les réhabiliter (ou pas !).Par Philippe Guedj

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Le Point
アート
エピソード
  • « Howard the Duck » : le canard qui faillit bien plumer George Lucas
    2022/05/07

    Malgré son budget aussi bien gavé qu’un foie gras, ce canard-là ne vola guère très haut dans la basse-cour hollywoodienne. Sorti en France sous le titre de Howard : une nouvelle race de héros, le 10 décembre 1986, le blockbuster Howard the Duck ne rapporta à son producteur George Lucas que goudron et plumes au box-office américain. Réalisé par Willard Huyk, coécrit par celui-ci et son épouse Gloria Katz, également productrice, ce film totalement incongru (et royalement raté) entendait adapter les aventures d’un personnage de comics apparu du côté de chez Marvel en 1973.


    Howard, canard extraterrestre hâbleur, jouisseur et libidineux, est accidentellement catapulté depuis sa planète d’origine sur la Terre, au fin fond de la Floride, par une force mystérieuse. Imaginé par le scénariste Steve Gerber et le dessinateur Val Mayerik, Howard le canard était une création satirique typique d’un certain esprit underground, lointain cousin parodique du Donald de Disney (qui finit d’ailleurs par menacer Marvel d’un procès), dont les exploits loufoques avaient essentiellement pour but de tourner en dérision la société américaine.


    Au milieu des années 1970, George Lucas se prit de passion pour le canard insolent, en racheta les droits et mijota un projet d’adaptation à gros budget pour le studio Universal, en confiant les rênes du projet au couple Huyk/Katz, vieux amis du papa de Star Wars depuis la fac. Coauteurs, avec Lucas, du scénario de American Graffiti, Willard et Gloria aidèrent également Lucas à affiner le personnage de la princesse Leia dans La Guerre des étoiles et, surtout, ils signèrent le script d’Indiana Jones et le temple maudit.


    C’est en pleine confiance, malgré leur CV plutôt piteux en tant que réalisateurs (Le Messie du mal, French Postcards, Une défense canon… une brochette de ratages), que George Lucas laissa donc ses deux amis assurer la conduite du projet « Howard le Canard », qui rapidement remporta la palme du film à problèmes.


    Principale difficulté lors du tournage, qui débuta en novembre 1985 dans les environs de San Francisco (pour une durée de quatre mois) : le casse-tête technique posé par le costume du canard, dans lequel étouffaient de chaleur ses divers interprètes. Mais Howard causa bien d’autres soucis à ses réalisateurs, au premier rang desquels un impossible compromis à trouver entre divertissement grand public et fibre profondément provocatrice du comic book d’origine.


    Le résultat inodore et impersonnel du montage final, aggravé par une mise en scène sans la moindre étincelle, causa au canard maudit de se noyer dans la mare du box-office… et de devenir la risée d'Hollywood en raison de plusieurs scènes franchement gênantes. Déjà endetté en raison de la construction de son Skywalker Ranch et d’un divorce ruineux avec son épouse Marcia, George Lucas subit un coup de grâce avec le cinglant échec de Howard the Duck et dut se séparer de la filiale animation de Lucasfilm pour sauver son empire.


    Le réalisateur-producteur traîna longtemps cette défaite comme un douloureux boulet, mais, depuis quelques années, le vilain petit canard boiteux semble avoir retrouvé les grâces d’une nouvelle génération de spectateurs. Marvel Studios l’a même réanimé sous la forme, cette fois, d’une créature en images de synthèse pour quelques furtives apparitions dans Les Gardiens de la galaxie 1 et 2, ainsi que dans un plan d’Avengers Endgame. En attendant qu’Howard ne s’ébroue de nouveau sur nos écrans – tout est possible –, l’équipe de Ciné-Crash a pris son courage à deux mains et une grande inspiration avant de replonger dans cet étrange ratage de l’année 1986.

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    46 分
  • « Sueurs Froides », le vertige définitif d'Alfred Hitchcock
    2022/03/19

    Il suscita plutôt l'indifférence voire l'ennui à sa sortie mais, aujourd'hui, il est considéré comme l'un des plus grands films de toute l'histoire du cinéma. Sorti au printemps 1958 aux Etats-Unis, Sueurs Froides - Vertigo en version originale - dérouta en son temps les critiques et le public, un peu égarés face aux innombrables degrés de lecture et la noirceur extrême de cette romance maudite maquillée en thriller tordu. Une drôle d'histoire, adaptée d'un best seller du tandem français Boileau-Narcejac paru en 1954, et au service de laquelle Hitchcock va consacrer toute sa puissance créatrice, alors à son apogée. Le maitre du suspense dirige alors son acteur fétiche James Stewart dans le rôle de John Ferguson, ex-officier de police de San Francisco désormais en retraite, traumatisé par la mort accidentelle d'un collègue tombé dans le vide en essayant de le sauver, lors d'une course poursuite sur les toits avec un fugitif.


    Ferguson, sujet à la phobie de la hauteur depuis cette tragédie et rongé par la culpabilité, peut compter sur le soutien d'une ancienne fiancée devenue son amie, Midge (Barbara Bel Geddes), secrètement toujours amoureuse de lui. Mais c'est d'une autre femme dont Ferguson va tomber amoureux éperdument : Madeleine Ellster (Kim Novak), épouse d'un vieil ami qui demande à John de la suivre dans ses faits et gestes, de peur qu'elle attente à ses jours. Soi-disant hantée par l'esprit de son arrière grand-mère, une certaine Carlotta Valdès, qui se suicida un siècle plus tôt, Madeleine ère chaque jour dans San Francisco au gré d'un itinéraire qui va peu à peu prendre Ferguson dans sa toile... Sans savoir qu'il est en réalité manipulé de bout en bout (comme le spectateur !). Entouré de ses fidèles collaborateurs, du chef opérateur Robert Burks au monteur George Tomasini en passant par la mythique costumière Edith Head, Hitchcock transcende à l'écran le roman pour livrer sans doute son oeuvre la plus personnelle et la plus aboutie. Un diamant noir d'une beauté visuelle foudroyante où la mise en scène, réglée au millimètre près par Hitch', forme avec la sublime partition romantique de Bernard Herrmann un tandem à l'irrésistible puissance hypnotique.


    Histoire d'amour désespérée, traversée par les mythes de Pygmalion et Galatée autant que de Tristan et Yseult, Sueurs Froides n'a pas pris une ride et même, privilège rarissime au cinéma, semble toujours plus moderne à mesure que le temps passe. Célébré par Truffaut, De Palma, Argento, Scorsese, Marker et tant d'autre cinéastes tombés aussi amoureux de ce chef-d'oeuvre que Ferguson de Madeleine, il nous plonge dans un tourbillon d'émotions tout en multipliant les plans virtuoses, à jamais gravés dans les mémoires des cinéphiles. Amorcé par l'incroyable générique symbolique du graphiste de génie Saul Bass, cet inoubliable polar, marqué à mi-chemin par un rebondissement étourdissant, reste encore à ce jour une oeuvre définitive sur l'obsession et la culpabilité. Un film extrêmement personnel pour son réalisateur, qui fit de sa star féminine Kim Novak l'incarnation absolue de l'inatteignable blonde Hitchcockienne, source de tous les fantasmes. Bref, un sacré bout de film, étudié sous toutes les coutures depuis des décennies mais qui reste toujours, lui aussi, cet objet insaisissable refusant de livrer tous ses mystères. Et qu'on ne se lasse jamais de redécouvrir.


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    1 時間 13 分
  • « Sorcerer » : le remake maudit du « Salaire de la peur »
    2022/02/12

    Flanqué de Walon Green, l'ex-scénariste du western nihiliste La Horde sauvage de Sam Peckinpah (1969), Friedkin voit dans Sorcerer l'occasion unique d'un tournage sous la forme d'une grande aventure initiatique en pleine jungle, en même temps qu'une parabole mystique sur l'implacable destin. Sans oublier une dimension politique acerbe sur les agissements des multinationales américaines dans les pays en voie de développement. Les deux hommes vont donc ré-imaginer le canevas bien connu du Salaire de la peur sous une forme contemporaine, dans un récit d'une incroyable noirceur où quatre hommes issus de quatre pays différents (Mexique, Israël, France, Etats-Unis), vont se retrouver dans une bourgade misérable d'Amérique centrale pour fuir leurs turpitudes respectives. Tueur à gage (Francisco Rabal), terroriste (Amidou), escroc financier (Bruno Cremer), chauffeur pour la mafia irlandaise (Roy Scheider) : ces quatre anti-héros fugitifs et vivant désormais sous de fausses identités, seront désignés par la compagnie pétrolière locale pour transporter, à travers 300 kilomètres de jungle via deux camions tout terrain, plusieurs tonnes de dynamite afin d'éteindre l'incendie géant d'un puits de pétrole saboté.


    Maladies, intoxications alimentaires, coups de sang fréquents de Friedkin envers son équipe (renvoyée en partie), ambiance à couper au couteau entre le réalisateur et sa star Roy Scheider, climat politique instable en République Dominicaine où sera tourné l'essentiel du film... Sorcerer empile la panoplie classique des avanies, pour un budget qui explosera vite à plus du double de sa facture initiale de dix millions de dollars. Friedkin y laissera sa santé, mais parviendra malgré tout au bout de l'épreuve avant de s'effondrer sur la ligne d'arrivée : celle de la sortie de Sorcerer, un mois après La Guerre des étoiles, en juin 1977. Pilonnée par la critique américaine qui la juge immorale et rasoir, l'odyssée à la fois spectaculaire, brutale et opaque de William Friedkin sera balayée au box office et fera brutalement tomber le cinéaste de son piédestal. L'écho ne sera pas vraiment meilleur à l'étranger... Encore aujourd'hui, ce Convoi de la peur maudit traîne une aura de diamant noir ignoré des foules mais, heureusement, il s'est tout de même vu réhabilité depuis une petite décennie par la cinéphilie. Le destin de ce voyage au bout de l'enfer vert refléta la fin des illusions pour le fameux Nouvel Hollywood et, bientôt, le bide de Friedkin allait être suivi d'autres désastres de cinéastes jusqu'au boutistes, que les foules allaient décider de ne pas suivre.

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    58 分

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