エピソード

  • Répression : La stratégie de l'État pour produire toujours plus de délinquance
    2025/03/07
    Philosophe, sociologue, théoricien, Geoffroy de Lagasnerie est un d’abord un empêcheur de penser en rond. Son dernier ouvrage « Par delà le principe de répression » sous titré « dix leçons sur l’abolitionnisme pénal » en est une preuve flagrante qui sert de prétexte à un entretien au long cours avec Denis Robert. Comment vivre, penser, créer dans une société de plus en plus répressive ? Qu’est-ce que juger ? Pourquoi nos sociétés sont elles de plus en plus violentes ? L’auteur a son idée : c’est parce que nous sommes trop répressifs et punitifs, il faut être abolitionniste. Dès le début de l’entretien, DR annonce la couleur: « Si on laisse au vestiaire nos certitudes et si on vous écoute, on peut se retrouver en bout de parcours complètement chamboulé. Incapable de retrouver nos certitudes laissées au vestiaire. En ce sens vous êtes un peu magicien. Mais en y réfléchissant et en cherchant à mettre en pratique vos idées, on se dit que rien ne va marcher, que Retailleau est bien en place et qu’à l’époque de Trump, plus personne n’en a rien à faire de Gandhi… » A coup d’exemples très concrets, d’études savantes et d’une histoire de la sociologie appliquée à la prison, patiemment et avec pédagogie, Geoffroy de Lagasnerie remonte la pente de nos incertitudes et finit par nous convaincre. Le texte en ouverture de son livre annonce la couleur: "Tout interroger, tout bousculer, tout refonder, et produire, à partir de là, quelque chose comme une désorientation générale de nos sens, une transformation des affects que nous sommes souvent conduits à éprouver lorsque nous sommes victimes ou témoins d’une agression, d’une scène de violence ou d’une injustice : tel serait le projet que j’aimerais accomplir ici. Comme une entreprise de destruction de nos repères culturels et de construction d’une nouvelle morale, qui se situerait au-delà du principe de répression – qui serait débarrassée, enfin, de l’emprise que les notions de crime, de responsabilité, de plainte et de punition exercent sur notre appréhension des actions humaines et de leur régulation. En un sens, je conçois ce livre comme une sorte d’expérimentation radicale, qui testerait la capacité de la réflexion d’être plus forte que les impulsions premières et les impensés sociaux. Sommes-nous capables d’être affectés par un raisonnement au point de remanier complètement nos manières de percevoir et donc aussi de nous comporter individuellement et politiquement ? Et si non, à quoi sert la philosophie ? » Bonne question...
    続きを読む 一部表示
    1 時間 48 分
  • France et Italie mafieuse, Trump et Cosa Nostra : Les vérités de Roberto Saviano
    2025/02/24
    "Au nom du sang versé qui ne sèche jamais » écrit Roberto Saviano en exergue de son livre, un formidable roman sur les années noires de lutte contre Cosa Nostra entre 1982 et 1993. L’écrivain italien, toujours protégé par la police car menacé de mort par la mafia, revient en France et à Blast avec un gros livre de plus de 500 pages où il raconte, à travers la vie et la mort du juge Giovanni Falcone, le combat éternel contre le crime organisé et la corruption qui continuent à gangréner les démocraties occidentales et en particulier son pays l’Italie. "Ce roman raconte une histoire vraie. Il existe plusieurs versions de certains épisodes, et de multiples hypothèses à leur sujet ; chaque fois, j’ai choisi celle que j’estimais la plus vraisemblable et la plus convaincante… Quand, à l’aide de mon imagination, j’ai relié des faits, comblé des vides, reconstitué des dialogues, construit de courtes scènes ou donné corps à des émotions et des pensées, je n’ai jamais procédé de façon arbitraire, mais toujours en me fondant sur des témoignages historiographiques ou sur des indices concrets. À quelques endroits, j’ai adapté le découpage temporel des événements aux exigences narratives, afin de rendre plus linéaire une histoire vaste, complexe, souvent tortueuse… Chaque personnage mentionné a véritablement existé, chaque fait s’est véritablement déroulé. Tout cela a eu lieu. » écrit Saviano. Une heure de conversation âpre et tendue suive où l’écrivain est très crédible quand il nous assure que seule la littérature nous sauve, le journalisme n’est qu’un moyen...
    続きを読む 一部表示
    1 時間 2 分
  • « Les Nazis n'ont pas pris le pouvoir, on leur a donné » - avec Johann Chapoutot
    2025/02/12
    Johann Chapoutot, professeur d’histoire contemporaine à la Sorbonne, spécialiste de l’Allemagne et de la montée du nazisme, est l’invité de Denis Robert pour ce zoom arrière qui fera sans doute date dans la longue lignée de nos émissions tentant de décrypter ce monde de post vérités dans lequel nous nous enfonçons depuis de longs mois. On y parle d’Hitler, de Von Papen où de la passivité du peuple allemand à voir naître les massacres et on pense évidemment à ce que nous livre l’actualité du côté de Trump, d’Elon Musk ou des partis d’extrême droite qui grimpe partout en Europe. Denis Robert et Johann Chapoutot, outre les politiques complaisants, corrompus ou compromis évoquent la responsabilité des médias dans la montée du nazisme et en particulier d’Alfred Hugenberg, magnant de l’édition, de la presse et du cinéma, qui ressemble beaucoup à des figures contemporaines cherchant à installer un fascisme enrubanné : « En dépit de similitudes étonnantes, Hugenberg n’est pas Bolloré et Papen n’est pas Macron, mais leurs positions dans les configurations politiques, économiques et sociales de la France de 2025 et de l’Allemagne de 1932 sont analogues. Pas d’égalité ou d’identité terme à terme mais une identité de rapport. » explique Chapoutot qui poursuit : « Ce n’est pas parce que l’histoire ne se répète pas que les êtres qui la font — qui la sont — ne sont pas mus par des forces étonnamment semblables. ». “On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve” dit l’adage. En est-on vraiment sûr ? Le rôle d’un historien et ici d’un journaliste est aussi de lutter contre l’amnésie : « Il plane au dessus du pays comme une fatalité » écrivait un journaliste en 1930 dans une lettre envoyée à Adorno le philosophe, retrouvée par Chapoutot. On peut aisément la reprendre après le salut nazi de Musk et les dénégations suscitées par la montée du racisme un peu partout, en Italie, en Allemagne et aussi en France. Il plane au dessus de nos têtes comme une fatalité… Cet échange tente de l’enrayer. Merci de le partager.
    続きを読む 一部表示
    1 時間 37 分
  • Fascisme : "Les remparts qui nous protégeaient se sont effondrés"
    2025/01/27
    « Au printemps 2022, en achevant la rédaction de Traduire Hitler, je sentais monter dans les déclarations politiques des odeurs pestilentielles venant d’un passé somme toute relativement récent : « Nous assistons à la remontée des égouts de l’histoire. Et nous nous y accoutumons. » Je n’aurais pourtant pas pensé à l’époque que cette marée brune monterait aussi vite et avec une telle abondance, qu’elle serait d’une telle violence et qu’elle parviendrait, en quelques années, à balayer une partie considérable des tabous qui pesaient notamment sur l’Europe et les États- Unis depuis 1945. Deux années plus tard, le racisme s’étale en toute impunité, la haine et la violence se déchaînent sur les réseaux dits « sociaux », l’irrationnel sur lequel ils se fondent envahit jusqu’aux disciplines scientifiques. » Ainsi commence « Coulée Brune » (Editions Héloise d’Ormesson), le dernier ouvrage d’Olivier Mannoni, le formidable traducteur franco-allemand auteur de la monumentale traduction de « Mein Kampf ». Son métier et son obsession du mot juste en font un des meilleurs spécialistes de la montée du fascisme en Allemagne dans les années 30, mais aussi maintenant en France en 2025. « le langage se dégrade, les mots se perdent et ça disloque le discours du pouvoir » explique Mannoni à Denis Robert dans cet entretien qui, à travers les perversions du langage et le salut nazi d’Elon Musk, tentent de décrypter ce qui pourrait advenir à nos sociétés européennes. Et en France. Le bruit des bottes, les manteaux noirs, le rejet de ceux qui ne pensent pas pareil. Une heure d’échanges entre Paris, Washington et Berlin, qui nous éclaire et nous alerte…
    続きを読む 一部表示
    1 時間 13 分
  • Sarkozy-Kadhafi : Comprendre le plus gros scandale d'État de la Vème République
    2025/01/05
    Yannick Kergoat, le réalisateur des « Nouveaux chiens de Garde » et de la « Très grande évasion » est l’invité de Denis Robert pour ce zoom arrière explosif. A la veille du procès de Nicolas Sarkozy et de 12 autres prévenus dont Claude Guéant, Brice Hortefeux et Eric Woerth, sort en salle de cinéma « Personne n’y comprend rien », le film réalisé par Yannick Kergoat sur la base de l’enquête de Fabrice Arfi et Karl Laske de Mediapart. Une démocratie appréciant les valises de billets et une dictature pétrolière. Une campagne présidentielle gavée d’argent noir. Une guerre et des morts, dont celle de Moamar Kadhafi qui ouvre le film. « Personne n'y comprend rien », annonce publiquement Nicolas Sarkozy au sujet de ses liens avec le colonel Kadhafi, comme pour justifier la faiblesse de sa défense. La conversation qui suit et le film qui sort vont vous permettre de tout comprendre du scandale les plus retentissant de la Vème République. Nicolas Sarkozy, toujours protégé par la presse mainstream, vit peut être ses dernières heures de mensonge et de liberté...
    続きを読む 一部表示
    1 時間 8 分
  • Depuis Charlie et Hara Kiri, une vie à résister à la connerie ambiante
    2024/12/19
    Difficile de mieux finir l’année à Blast autrement qu’avec cet entretien XXL de Jackie Berroyer. A l’occasion de la sortie de son dernier opus « Presque mort à Venise » (Le Dilettante), Denis Robert accompagné de main de maitre par Pacôme Thiellement converse avec un des derniers mohicans de la saga Hara-Kiri/Charlie Hebdo (le vrai, l’original). Les trois convives passent en revue une vie d’écriture puis de télévision (ambiance Canal avant Bolloré) et cinéma aux côté de Cavanna, du professeur Choron, de jean Pierre Mocky et de toute une galerie de personnages qui rendraient presque nostalgiques d’une époque où les mots et les images fusaient comme des balles. Et où on rigolait un peu plus qu’aujourd’hui. Merci Jackie et à bientôt de nous revoir à un enterrement...
    続きを読む 一部表示
    1 時間 25 分
  • Climat et capitalisme : faire face pour éviter l'effrondrement
    2024/11/16
    Professeur de Philosophie à l'Université de Moncton - Campus de Shippagan- dans la province du New Brunswick, grand ouest canadien, Alain Deneault revient en France pour la sortie de son dernier ouvrage « Faire que » (Lux éditeur). Deux cent pages de jus de crâne partant d’un constat édifiant : « Face à l’inouï, on ne peut comparer la situation à rien. Comme l’« ambiance » et l’« atmosphère », qui désignent à la fois un état d’esprit collectif et, respectivement, l’environnement et les fluides gazeux entourant la planète, le terme « climat » nomme une émotion sociale éprouvée sur le plan de l’intime, en même temps qu’un moment météorologique. C’est un climat hostile. En l’état, désormais, il est inouï, ne correspond à rien, ne se raconte pas. Il nous échappe, nous hante, nous trouble, nous effraie. On ne parle que de lui mais en ne sachant plus comment. Ça chauffe. » écrit Deneault dans les premières pages de son livre. Le Monde est inouï. Le réchauffement climatique est inouï. Et notre avenir l’est tout autant. Évoquant tour à tour l’addition énergétique sans fin que nous allons devoir payer, les holdups sémantiques qui de développement durable en écologie politique douteuse, nous empêchent de voir et de dire le réel, le philosophe juste sorti de son île canadienne atterrit à Blast pour nous livrer son angoisse sur un bon tiers de son livre et de son entretien, avant de réfléchir à la question : doit-on s’interroger sur ce que l’on doit faire pour sortir de l’impasse politique ou nous lancer très vite dans le « Faire que… » posé en couverture de son livre : Alors que faire ? « Changer de question », écrit Deneault qui s’appuie entre autres sur les travaux de Derrida et Nancy pour quitter la position stationnaire et contemplative qu’elle suppose et considérer sa contradiction fondamentale car demander « que faire ? » c’est déjà faire, c’est déjà muter. Le philosophe est donc venu pour essayer de réfléchir avec nous aux solutions. Et il parvient à nous convaincre. Ce qui était loin d’être évident. Avez-vous déjà entendu parler des bio-régions ? Non ? Cliquez sur le lien, écoutez Deneault interrogé par Denis Robert et voyez ce qu’on peut faire pour vous aider.
    続きを読む 一部表示
    1 時間 27 分
  • « Au boulot ! » : Portrait d'une France brisée par le travail
    2024/11/10
    « Au Boulot ! » le film de François Ruffin et Gilles Perret sort cette semaine, l’occasion d’inviter à Blast ses deux réalisateurs. Le film – intéressant dans sa plongée d’une France au travail- repose sur la tentative d’embrigadement d’une jeune femme de droite, bourgeoise insupportable et pleine de préjugés vers des contrées plus riantes et humanistes. On suit donc « Sarah et les chics types », le voyage et l’amitié naissante de Ruffin le rouge et de Sarah la blonde, filmé par Gilles Perret le savoyard. Puisqu’on est dans les clichés, usons-en. Le film – qui sort dans 140 salles- part de cette envie très aguicheuse de voir une chroniqueuse intoxiquée par la doxa libérale, portant bijoux de luxe et sourire siglé CNews, expédiée dans une France au boulot. Une France d’ouvriers, de travailleurs jetables, de clients des Restos du cœur. Une France sur laquelle Sarah Saldmann crache (et c’est peu de le dire) à longueur de soirée sur les médias de Bolloré. Le duo Ruffin-Perret l’emmène pour un tour qui commence bien et finit en queue de poisson. Sarah disparait soudainement des radars sans qu’on sache vraiment si la greffe a pris. Mais ce n’est pas si grave, on a passé 90 minutes au cinéma à voir un film sur des français d’habitude invisibles. Comment est né ce film ? Qu’est devenue sa protagoniste ? Comment le député Ruffin concilie-t-il sa vie de politique avec celle de journaliste ? De quoi ce documentaire sorti dans 140 salles est-il le nom ? Cette conversation entre amis tente d’y répondre sans complaisance. On vit dans un monde de bruts, de faux prophètes, d’oligarques et de menteurs. Autant chercher un peu d’humour et de douceur…
    続きを読む 一部表示
    45 分