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Birmanie: les centres d'arnaque en ligne perdurent, malgré les affirmations de la junte

Birmanie: les centres d'arnaque en ligne perdurent, malgré les affirmations de la junte

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Depuis le début de l’année, la junte birmane affirme réprimer les centres d’arnaques en ligne tenus par des mafias chinoises avec la complicité de milices ethniques pro-régime birman. Dans ces usines à fraude, des dizaines de milliers d’hommes et de femmes escroquent, en ligne, des victimes partout dans le monde avec des outils de plus en plus sophistiqués. Un secteur qui rapporterait près de 40 milliards de dollars par an en Asie du Sud-Est. Sous pression de la Chine et des États-Unis, et à l’approche d’élections décriées, l’armée birmane communique sur ces opérations place nette le long de la frontière thaïlandaise, dans les deux plus grands complexes de fraude en ligne. Côté Thaïlande, à Mae Sot, les habitants et les ONG peinent à croire à la bonne volonté de la junte pour mettre fin à ces escroqueries.

Une habitante vit au bord de la rivière Moei, en Thaïlande. Sur la berge d'en face, la Birmanie et ses dizaines de centres d'arnaques en ligne cachées derrière de banals bâtiments d’habitation. Depuis mi-octobre, la junte birmane a pilonné une partie des lieux, dont on aperçoit les toitures et les murs éventrés.

Mais la plupart des spécialistes, comme Amy Miller, en restent sceptiques : « C'est du spectacle pour montrer au reste du monde que les autorités agissent. Le plus probable est que les travailleurs aient été déplacés d’un centre à un autre. Ou qu’ils patientent quelque part en attendant que ça se calme pour mieux revenir. Il y a certes de plus en plus volontaires, mais aussi beaucoup de victimes de trafic d’êtres humains », dénonce la responsable de l'ONG Americ.

Des centres d’arnaques en ligne, il y en a des dizaines autour de Mae Sot. En se promenant au bord de la rivière, les habitants aperçoivent ces multiples complexes clôturés par des barbelés et entendent leurs générateurs d’électricité. Des gardes – souvent des miliciens – patrouillent autour, armés de fusils d’assaut.

Deedee, 26 ans, a travaillé 12 heures par jour dans l'un de ces centres durant un an et demi pour 1 000 dollars par mois. Il arnaquait des internautes dans le monde entier en leur promettant des investissements en cryptomonnaies. Son entreprise lui fournissait un protocole tout fait. « Ce n’est pas amusant du tout. Ce n’est pas bien d’arnaquer. C'est pesant. Je m’imaginais des histoires joyeuses pour m’évader mentalement », se souvient-il. C’était son seul moyen, opposant à la junte et sans travail, de payer les soins de sa grand-mère.

Comme lui, de plus en plus de Birmans, font le même choix. Ils sont mieux traités que leurs nombreux collègues chinois, indiens ou éthiopiens, amenés de force dans ces centres. Alice, militante birmane, reçoit régulièrement leurs messages de détresse. Sur son téléphone : des photos de visages tuméfiés, des vidéos de torture par électrochoc, des récits de viols aussi.

« Ils subissent des tortures en continu. Ils souffrent beaucoup », alerte la jeune militante qui aide les étrangers à sortir. Elle non plus ne croit pas à la répression de la junte birmane. Et pour cause, l’armée dit avoir expulsé 9 000 étrangers depuis le début de l’année alors que les rapports officiels dénombrent plus de 100 000 travailleurs exploités le long de la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande.

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