
Artemisia Gentileschi, héroïne de l'art, au panthéon de la peinture
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Artemisia Gentileschi, peintre du début du 17ᵉ siècle à la carrière immense, a été adulée de son vivant dans toute l'Europe. Redécouverte au milieu du 20ᵉ, elle symbolise l'effacement de ces artistes femmes qui ont fait l'histoire de l'art. Une rétrospective de grande ampleur lui est consacrée à Paris. Une exposition à voir au musée Jacquemart-André à Paris jusqu'au 3 août 2025.
Des romans, des films, des bandes dessinées, célèbrent aujourd'hui la légende d'Artemisia Gentileschi. L'œuvre de cette peintre italienne du début du 17ᵉ siècle n'en finit pas d'être redécouverte, complétée par de nouveaux documents et de nouveaux tableaux. Des recherches récentes dessinent plus précisément sa forte personnalité à sa peinture virtuose, sensuelle et éclectique.
Artemisia Gentileschi a grandi dans l'atelier de son père Orazio à Rome, c'est là qu'elle s'est formée, c'est là aussi qu'elle sera violée à 16 ans par un des assistants. S'ensuivra un procès intenté par son père contre l'agresseur, dont les minutes sont restées célèbres.
Pierre Curie est commissaire de l'exposition du musée Jacquemart André. « Agostino Tassi est condamné, mais à peine, il doit s'exiler, mais ne s'exile pas, c'est Artemisia qui quittera Rome pour Florence, elle se marie – mariage arrangé par son père – parce qu'après ce procès, elle est une personne sociale détruite, violée, non mariée, sans protection, sans métier. Elle se sauve à Florence où elle va développer une carrière très différente, déployer ses ailes comme artiste, adopter un style qui lui est personnel et qui va varier tout au long de sa vie ».
La grande peintureArtemisia Gentileschi est influencée par Le Caravage, maître du clair obscur au réalisme cru. Comme lui, elle attaque la toile sans dessin préparatoire. À Florence, elle fréquente la cour des Médicis, apprend la musique, la poésie, participe à plusieurs grandes commandes de peinture, vit de son art et possède son propre atelier. Elle n'hésite pas à représenter l'action violente, sujet à la mode, comme dans le tableau Judith et sa servante portant nonchalamment la tête décapitée du général Holopherne dans un panier. « Ce n'est pas une artiste féminine, ce n'est pas une femme qui fait dans la dentelle, c'est un grand peintre qui se met artistiquement au niveau des hommes de son temps, qui peint les mêmes choses avec la même puissance ».
Le nu fémininArtemisia Gentileschi est aussi une rare femme peintre du 17ᵉ siècle à représenter des nus féminins, une caractéristique de son travail. « Elle peint un autoportrait où elle se représente entièrement nue, et nous avons aussi une très belle Cléopâtre. Ce sont presque toujours des autoportraits corporels très sensuels avec des formes rondes et elle y pose son visage. C'est étonnant d'autant qu'à l'époque le grand miroir en pied n'existe pas ».
De Rome à Florence, en passant par Londres ou Naples, Artemisia Gentileschi laisse une œuvre résiliente menée sur près de 40 ans, une durée tout à fait exceptionnelle pour l'époque.
À écouter aussi1. Artemisia, pouvoir, gloire et passions d'une femme peintre