
«We Have No Escape»: le photographe Saher Alghorra veut «contribuer à faire cesser le génocide» à Gaza
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Le 19 juin dernier, le Visa d’or humanitaire du Comité international de la Croix Rouge (CICR) a été attribué au photojournaliste palestinien Saher Alghorra. Un prix qu’il recevra officiellement le 3 septembre à Perpignan lors du festival Visa pour l’Image. Depuis plus de 21 mois, ce Gazaoui documente la vie quotidienne de la population prise au piège dans la bande de Gaza. Il capture ainsi des scènes de survie, de douleur, mais aussi de résilience, au plus près des familles dans une série intitulée We Have No Escape (Sans Issue, en français)
« Je serai exposé cette année et j’espère pouvoir être présent à la cérémonie de remise des prix, si Dieu le veut. C’est extrêmement important pour moi que les photos de Gaza soient exposées devant un large public, surtout devant ceux qui prennent les décisions. Dans l’espoir que ces images puissent contribuer à faire cesser le génocide dont nous sommes victimes », avance le lauréat du Visa d’or humanitaire du CICR.
Saher Alghorra a 28 ans. Il travaille comme photojournaliste depuis 2018, il collabore avec le New York Times et habite dans la ville de Gaza. Du moins actuellement. Parce qu'à cause des frappes israéliennes incessantes, des demandes d’évacuations en cascade, du manque de nourriture, d’eau, d’électricité ou d’internet, du manque de vie dans cette enclave ravagée et massacrée par plus 21 mois de guerre, il a été déplacé plus de cinq fois.
La vie classique d’un journaliste, d’un photographe n’existe plus à Gaza depuis longtemps, précise-t-il. « Il n’y a pas un seul jour “normal”. Depuis le début de la guerre et jusqu'à maintenant, nous n’avons pas connu un seul jour banal. Par exemple, on n'a même jamais réussi à prendre un jour de repos, on est constamment en "stand by”, en état d’alerte, prêt à intervenir s’il se passe quelque chose. Parfois, on meurt d’envie de se poser, de se reposer, de s’éloigner un peu de ce qu’on voit, de changer d’air. Mais avec la rapidité et l’intensité de tout ce qui se passe, c’est impossible. On a même plus le temps de s’asseoir avec nos amis, notre famille, tous les gens qu’on aime. Donc rien n’est normal ici. On s’endort et on se réveille avec ces mêmes scènes de mort, de destruction, d’adieux. »
« Nous sommes un peuple attaché à la vie »Saher Alghorra raconte ce quotidien, celui de tous les Gazaouis. Des femmes compressées, visage crispées, pour essayer d’obtenir à manger dans des takiya, ces cantines communautaires, aux masses de civils déplacés qui tentent de rejoindre le nord de l’enclave côtière.
Ses photos sont fines, justes, emplies d’humanité et ne cachent pas la misère, mais la raconte sans misérabilisme. Car c’est ça aussi Gaza. « Nous sommes un peuple attaché à la vie, un peuple qui aime la vie. À travers mes photos, j’essaie justement de trouver une part de positif, la part d’espoir à laquelle les gens s’accrochent encore malgré toutes les difficultés. Mon message au monde, c’est que nous sommes un peuple qui mérite de vivre. Qu’on s’accroche. Et si Dieu le veut, un jour viendra, on aura enfin le droit à cette stabilité et de vivre normalement. »
Car aujourd’hui, en tant que photojournaliste à Gaza, on ne peut plus que rêver, précise-t-il, avant d’ajouter que même rêver est devenu un luxe dont tous les Gazaouis sont privés.
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