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Faut-il arrêter de boire du café?

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L'empreinte carbone de la deuxième boisson la plus consommée au monde est élevée. Mais il existe des modes de culture plus durables que d'autres.

C'est un rituel quotidien, dès le matin, pour des milliards de personnes. Le café est la deuxième boisson la plus consommée au monde, après l'eau. Mais son coût écologique est important. L'empreinte carbone d'une tasse de café atteint en moyenne 150 g de CO2. Si vous buvez quatre cafés par jour, cela fait donc plus de 200 kg de CO2 chaque année, ce qui est environ l'empreinte carbone d'un ordinateur portable. Ce n'est pas rien.

Première cause : la déforestation qu'entraîne le café, comme la plupart des cultures tropicales. « Ces cultures se développent dans des zones dans lesquelles on a encore, à l'heure actuelle, des forêts naturelles qui ont des stocks de carbone importants. La conversion de ces surfaces en cultures entraine un relargage de carbone de la biomasse. Cela peut constituer jusqu'à 75 % de l'empreinte carbone du café », explique Cécile Bessou, directrice de recherche au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, le CIRAD.

Le poids de la culture

D'une manière générale, c'est la phase de production qui alourdit le bilan environnemental du café. En moyenne, la culture du café pèse pour 60 % dans l'empreinte carbone d'une tasse. Contrairement à une idée reçue, le transport, des zones tropicales vers les pays du nord par exemple, par bateau, ne représente qu'entre 3 et 10 % des émissions de CO2.

La culture du café se répartit en deux modes de production : la culture plein champ, ou plein soleil, qui utilise beaucoup d'engrais, et l'agroforesterie, la culture traditionnelle des caféiers qui poussent à l'ombre des arbres. Mais aucune solution n'est parfaite. « La culture plein champ est très intensive. Souvent la récolte est mécanisée, donc on a un coût carbone de cette mécanisation. Mais les rendements très élevés compensent certains coûts de production, nuance Cécile Bessou. L'agroforesterie est quand même moins productive qu'un système plein soleil. Il faut aussi faire de la place pour les caféiers. Donc il y a de toute façon un peu de déforestation. »

Café en capsule

Une fois le café vert torréfié – une opération qui émet également du CO2 –, il s'agit d'utiliser une machine à café pour se servir une tasse, et là encore, rien n'est simple. Bien sûr, une cafetière manuelle, à piston, est la solution la plus écologique. Les cafetières à capsule, elles, ont le défaut de produire des déchets. « L'emballage n'a pas d'impact significatif (en termes d'émission de CO2), précise Cécile Bessou. Mais si on a des capsules individuelles, l'impact est plus important, malgré les processus de recyclage. Le meilleur déchet est celui qui n'en produit pas. » Mais les capsules évitent de gaspiller du café en fournissant la dose exacte. Les machines à capsules utilisent aussi très peu d'électricité, si bien qu'elles sont finalement plus écologiques que la bonne vieille cafetière à filtre.

Faut-il pour autant renoncer à son café pour être exemplaire ? « Si on veut avoir une vie exemplaire, il ne faudrait pas boire de café ou de vin, sourit Cécile Bessou. Je travaille dans des pays où il y a des cultures tropicales avec des populations qui en dépendent. Si on veut être exemplaire, il faut aussi permettre à tout le monde de vivre de son travail. » La solution la plus écologique reste finalement le choix d'un café responsable, « d'un café bio, produit dans des systèmes qui ne dépendent pas d'intrants chimiques externes et de mécanisation. On réduit son empreinte environnementale si on choisit des cafés produits de manière plus durable que d'autres. »

Mais il arrivera peut-être un jour où il n'y aura plus de café. L'arabica est directement menacé par le réchauffement climatique​, si les nuits ne sont plus assez fraîches. On pourra toujours se rabattre sur le thé : son empreinte carbone est 15 fois moins élevée que celle du café.

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