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COP30: le Brésil et Lula sont-ils exemplaires sur le climat et l'environnement?

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Le trentième sommet mondial sur le climat s'ouvre officiellement aujourd'hui à Belém, dans un pays qui n'entend pas renoncer à l'exploitation du pétrole, où la déforestation continue de faire des ravages, et où l'agriculture n'a pas des pratiques vertueuses. Après le sommet des chefs d’État, jeudi et vendredi, la COP30 commence officiellement aujourd’hui dans un pays qui met en avant l’une de ses principales richesses : la forêt d’Amazonie. Un beau symbole dans la lutte contre le réchauffement climatique, après les deux précédents sommets organisés dans des pays pétroliers et gaziers. Après l'Azerbaïdjan l'an dernier et les Émirats arabes unis en 2023, on pouvait difficilement faire pire ! En choisissant d’accueillir la COP30 à Belém, aux portes de l’Amazonie, le président brésilien Lula tentait peut-être aussi de prendre le contrepied de Jair Bolsonaro, son prédécesseur climato-négationniste. « Symboliquement oui, forcément, en disant oui à une COP alors que l’autre ne voulait même pas entendre parler de climat. En même temps, les deux sont d’accord sur le fait qu’il faut développer le pétrole », relativise François-Michel Le Tourneau, directeur de recherche au CNRS et directeur du laboratoire Monde en transition à l'Université de São Paulo. Le pétrole, «une question de bon sens» Si Lula vient de déclarer au sommet des chefs d’État à Belém que « la Terre ne peut plus supporter le modèle de développement basé sur l'utilisation intensive de combustibles fossiles », le président brésilien, comme son prédécesseur, défend l’exploitation du pétrole pour assurer le développement économique du Brésil. « Les gens ne veulent pas polluer un mètre d'eau. Mais en même temps personne ne peut interdire aux gens de soutenir les pauvres s'il y a du pétrole. C'est juste une question de bon sens ! », lançait-il en février dernier, quelques mois avant que le Brésil n’accorde officiellement plusieurs permis d'exploration de pétrole en mer. C’était le mois dernier, juste avant la COP30, et le symbole n'aurait pas pu tomber plus mal. Des ONG de défense de l’environnement ont accusé Lula d'« hypocrisie ». Il n'y a pourtant rien de bien nouveau. Le Brésil est déjà le huitième plus gros producteur de pétrole. « Lula est parfaitement cohérent avec lui-même et avec la politique brésilienne depuis 50 ans qui consiste à considérer que l’auto-suffisance en pétrole est un intérêt stratégique, souligne François-Michel Le Tourneau. Pour le Brésil, l’industrie pétrolière est comparable au nucléaire pour la France : un symbole d’indépendance nationale qui a ses détracteurs mais qui créé un certain consensus dans la société ». À lire aussiJuste avant la COP30, Petrobras obtient le droit d'exploiter des hydrocarbures au large de l'Amazonie L'Amazonie, symbole facile Pour le reste, le Brésil vient d'afficher de bons résultats en matière climatique, avec des émissions de gaz à effet de serre en recul de plus de 15% sur un an. En recul aussi, la déforestation, avec le chiffre le plus bas depuis 11 ans. « En fait le gouvernement brésilien s’est tout simplement remis à appliquer la loi, et à partir de là cela produit tout de suite des résultats », précise François-Michel Le Tourneau. Déforestation et gaz à effet de serre sont d’ailleurs liés, parce qu'au Brésil, où 80% de l'électricité est produite par les barrages hydroélectriques, une énergie renouvelable, l'essentiel des émissions de CO2 provient de la déforestation. « Un effort est fait, poursuit François-Michel Le Tourneau, mais c’est un effort sur des choses très symboliques, en particulier l’Amazonie, présentée comme le symbole de la politique environnementale du gouvernement Lula, et qui cache parfois derrière d’autres mouvements qui ne vont pas tout à fait dans le même sens ». C’est le cas par exemple de l'agriculture, pas forcément très vertueuse. « Même si l’agriculture brésilienne arrête de faire de la déforestation et qu’elle intensifie ses productions sur les zones déjà déforestées par l’agriculture, le problème sera de voir comment elle le fait. Si c’est au prix d’empoisonner encore plus les sols, le bilan ne sera pas forcément positif », prévient François-Michel Le Tourneau. Derrière les symboles (Belém, l'Amazonie), il y a surtout la puissance économique du Brésil. À lire aussiCOP30 au Brésil: «Lula fait partie d’une génération qui a toujours associé le pétrole au progrès»
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