Martin Guerre : Dumas transforme un procès célèbre en une chronique romanesque qui mêle réalisme judiciaire et atmosphère fantastique. À travers l'affaire de l'imposteur et la clairvoyance de Bertrande, il interroge la question de l'identité et de la vérité, tout en inscrivant son récit dans la veine romantique du double et du spectral. Cette chronique annonce déjà la maîtrise narrative que Dumas déploiera dans ses grands romans historiques.

Choses Vues rassemble les notes éparses de Victor Hugo, mêlant souvenirs politiques, portraits de contemporains et méditations esthétiques. Par l'opposition constante entre rêve et réalité, gloire et oubli, beauté et monstruosité, Hugo affirme sa vision romantique du monde. Le portrait de Balzac illustre cette démarche : au-delà du corps corrompu, l'écrivain survit dans l'imaginaire et l'art, symbole de l'immortalité de la création littéraire.

René est à la fois un récit autobiographique voilé et une méditation chrétienne sur les dangers de l'isolement et des passions stériles. Chateaubriand y exprime le mal du siècle, cette mélancolie sans objet, tout en cherchant à moraliser son lecteur. L'œuvre a profondément marqué le romantisme français, même si son auteur voulait en limiter l'influence « malsaine ».

Le Coffre et le revenant : Stendhal transpose ici le climat oppressant de l'Espagne absolutiste dans une tragédie romantique où l'amour, la tyrannie et la mort s'entrelacent. Par le destin de don Fernando, qui se cache dans un coffre devenu tombeau, la nouvelle illustre la violence d'un régime politique étouffant, tout en s'inscrivant dans la mode romantique du sudisme et de l'exotisme passionné.