Le métier de formatrice de formateurs : planter des graines de transition

Dans cet épisode de Parkours, nous avons le plaisir d'échanger avec Aurélie Casties, formatrice de formateurs à La Réunion. Son parcours, sa vision et ses valeurs nous éclairent sur un métier qui, en apparence, ne serait pas directement lié à la transition écologique. Et pourtant... Aurélie nous montre comment le métier de formateur peut être un levier puissant pour le changement.

Aurélie, Toulousaine d'origine, s'est installée à La Réunion il y a 15 ans, attirée par la nature. D'abord passionnée par le journalisme, elle se réoriente vers le multimédia et la pédagogie, en trouvant du sens dans l'accompagnement des enseignants. C'est finalement une VAE (Validation des Acquis de l'Expérience) et un Master 2 en formation de formateurs qui lui donnent l'élan pour se lancer à son compte et allier son expertise technique avec sa passion pour l'humain. Elle se définit elle-même comme quelqu'un qui aime apprendre et faire preuve de créativité.

Pour Aurélie, "former, c'est planter des graines". Son métier consiste à accompagner des professionnels de tous horizons pour qu'ils deviennent de meilleurs formateurs. Elle intervient à différents niveaux pour participer à la transition :

• À petite échelle : Elle intègre des réflexions écologiques dans ses formations, quel que soit le sujet. Elle fait, par exemple, le lien entre la gestion des émotions et le fait de limiter la surconsommation, ou encore la psychologie positive et l'empathie pour la planète.
• Sur la méthode : Elle repense la pédagogie pour la mettre au service de l'accompagnement au changement. Elle cherche des leviers émotionnels et des formats innovants, comme les formations hybrides, pour que l'apprentissage ne s'arrête pas une fois le cours terminé.
• À plus grande échelle : À travers le projet Transiter, elle forme des experts de la transition pour les aider à faire passer leurs messages et à accompagner d'autres publics vers le changement.

Aurélie identifie 2 grands défis pour son métier :

• Le temps : Les journées de formation sont de plus en plus courtes. Le défi est de repenser les modèles pédagogiques pour que la qualité et l'impact de la formation ne soient pas altérés, en trouvant le juste équilibre entre présentiel, distanciel et suivi à long terme.
• L'intelligence artificielle (IA) : L'IA questionne la manière de former, le rapport à la connaissance et la place du formateur.

Pour exercer ce métier, Aurélie met en avant 3 qualités essentielles :

• L'adaptabilité : Une capacité à s'ajuster à des contextes, des publics et des lieux très différents.
• L'organisation : La nécessité de jongler entre son rôle de formatrice et son rôle de cheffe d'entreprise.
• La créativité : L'envie constante d'inventer, de tester de nouvelles méthodes et de surprendre le public. Elle insiste également sur l'importance de la gestion émotionnelle, à la fois pour soi et pour le groupe.

Le métier de formatrice de formateurs permet une grande liberté. Aurélie explique que sa rémunération, bien que moins élevée que si elle avait choisi une autre voie, lui permet de vivre confortablement et de s'accorder de longs moments de repos.

Vous êtes intéressé par le métier de formateur ? Voici quelques conseils et ressources pour vous lancer :

• Rencontrer des professionnels : La première étape est d'échanger avec des formateurs déjà en activité, de leur poser des questions et, si possible, de faire des stages d'observation. Cela vous permettra de découvrir la réalité du métier et de vous assurer qu'il correspond à vos attentes.
• Réseaux sociaux : Il existe des groupes spécialisés, comme le groupe Facebook Formateur 974, pour entrer en contact avec d'autres professionnels et découvrir leurs retours d'expérience.
• Se former :