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L’emprisonnement du journaliste Mario Guevara «est le signe d’une bascule autoritaire» des États-Unis

L’emprisonnement du journaliste Mario Guevara «est le signe d’une bascule autoritaire» des États-Unis

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Mario Guevara, arrêté alors qu’il couvrait une manifestation contre Donald Trump, passe son troisième mois en prison sans aucune accusation contre lui. Un dangereux précédent pour la liberté de la presse et la démocratie aux États-Unis.

Il est le seul journaliste en prison aux États-Unis. Mario Guevara, journaliste salvadorien primé, présent légalement sur le territoire depuis 2004, a été arrêté en juin dernier en plein reportage. Il approche aujourd’hui des cent jours d’incarcération alors que toutes les poursuites ont été abandonnées.

Le 14 juin 2025 était l'une des plus grandes journées de manifestation de l'histoire américaine. Environ cinq millions de personnes descendent dans les rues contre les politiques de Donald Trump. Ils scandent qu'ils ne répondent à aucun roi, aucun tyran. Parmi eux, des journalistes en reportage. Dont Mario Guevara. « Il suivait un cortège en Géorgie, dans une petite banlieue d'Atlanta », raconte Nora Benevidez, avocate chez l'organisation Free Press. « Il était clairement identifié comme journaliste grâce à son gilet avec le mot "Presse" écrit dessus. Et les policiers ont commencé à l'entourer. Ils lui ont demandé de quitter la rue. Rue où il n'était pas initialement. Mais en se repliant pour contourner la police, il a fini par emprunter cette rue ».

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« Un danger pour la société »

Voilà Mario Guevara en garde à vue. Heureusement, toutes les poursuites sont rapidement abandonnées. C'est déjà une atteinte à la liberté de la presse, mais ça aurait pu s'arrêter là. Aurait pu car Mario Guevara reste incarcéré... La police de l'immigration intervient. « La raison invoquée par le gouvernement, c'est qu'il serait un danger pour la société. Et que ses diffusions en direct reviennent à surveiller illégalement la police, précise Nora Benevidez. Sauf que ce n'est contraire ni à la loi en Géorgie ni à la Constitution ».

Ce journaliste qui a fui la censure du Salvador et réside légalement aux États-Unis fait désormais des allers-retours entre prisons locales et fédérales à cause de son métier. Mario Guevara se retrouve en fait pris entre deux feux. « Il y a deux tendances en jeu, estime Caroline Hendrie, directrice de la Société des journalistes professionnels : d'un côté, il y a une campagne anti-presse. De l'autre, il y a une campagne anti-migrants illégaux. Mario Guevara, même s'il est ici légalement, coche les deux cases ».

Bascule autoritaire

Les associations pour la liberté s'inquiètent en tout cas du précédent que cela crée. « Je pense que l'exceptionnalisme américain en ce qui concerne la liberté de la presse n'existe plus, assène Katherine Jacobsen, coordinatrice du Comité pour la protection des journalistes. Ce qui est le plus inquiétant, c'est pourquoi le gouvernement voudrait avoir Mario Guevara derrière les barreaux : tant qu'il y reste, il ne peut plus couvrir une communauté dont on parle déjà très peu ».

Mario Guevara s'est construit une audience de centaine de milliers d'abonnés en documentant les raids de l'ICE contre les Latino-Américains. L'avocate Nora Benevidez va même plus loin : « Ce sont des signes avant-coureurs d'une bascule autoritaire. Les gens ont du mal à croire que ça puisse arriver aux États-Unis, mais nous y sommes déjà ».

Les défenseurs de Mario Guevara s'attendent encore à de nombreux rebondissements judiciaires avant de le voir sortir de prison.

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